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2 - Pas vu, pas prit

Toujours les mêmes gestes, le même rythme. Les journées se suivent et se ressemblent.

Flora appréciait ce train de vie qui la rassurait, elle savait toujours ce qui allait suivre.
Prendre son petit déjeuner dehors, faire un peu de ménage, lire ou regarder une série, faire une ballade puis le déjeuner, laver la vaisselle, parfois faire une lessive puis peindre ou jouer d'un instrument, une autre ballade, le dîner, à nouveau lecture ou série puis se coucher.
Tout était réglé, rythmé comme une musique. C'était rassurant.
Ainsi vivait Flora, loin des hommes et de leurs tourments. Par moment, elle replongeait dans leur monde, par besoin de contacts sociaux, par curiosité envers ceux qui ne pouvaient la comprendre. Chaque plongée était un mélange d'émerveillement et de crainte, les hommes ne seraient jamais prêts à accueillir un monstre dans leur vie.

Distraite par ses pensées vagabondes, Flora échappa un couteau. Il tomba sur le carrelage dans un tintement clair. Elle le ramassa avant de le regarder comme s'il était un intrus, une menace...
Il était juste le relent d'un souvenir douloureux.
Pourtant celui-ci aurait pu être des plus doux.
Flora frémit, c'était la cause de sa solitude. Elle avait failli mourir, de la main même d'une personne de confiance. Son dernier petit ami.
C'était un homme gentil, proche de la nature et soucieux de la terre. Elle avait eu confiance en lui. Elle avait vraiment pensé pouvoir bâtir quelque chose avec lui, passer au moins quelques décennies en sa compagnie.
Elle s'était laissé le temps, elle avait pris toutes ses précautions, puis elle avait décidé de franchir le pas, de lui révéler la vérité, lui faire part de sa différence.
Elle avait fait les choses doucement, livrant son secret par brides pour ne pas l'effrayer. Elle avait mis tous le tact et les précautions possibles puis elle lui avait montré ce qu'elle était devenue au fil des siècles : un esprit de la nature, un être magique fait de végétaux, de terre et de roche.
L'homme l'avait fixé sans rien dire puis il avait souri. Un sourire engageant, rassurant.
Soulagée de sa réaction, elle avait repris sa forme humaine, vulnérable.
Elle l'avait enlacé avec amour, si heureuse, si confiante, mais elle n'avait pas vu l'éclat de terreur puis de colère dans le regard de l'homme. Il l'avait alors poignardé. Sans un mot, sans une hésitation.
La lame s'était figée jusqu'à la garde dans sa poitrine. Il y avait eu un moment de stupeur puis elle avait compris. Il était comme les autres. Apeuré et haineux de ce qu'il ne pouvait pas comprendre.
De rage, elle avait pris sa vie, son énergie vitale pour soigner la blessure de son corps. Elle l'avait regardé se débattre entre ses mains d'écorces, battre des pieds contre son ancrage de terre puis se flétrir telle une fleur.
Le temps avait défilé en accéléré pour cet homme et son énergie, aspiré par se magie, lui avait permis de refermer la plaie qui marqua à jamais son corps, mais celle ouverte dans son cœur rien ne pouvait l'apaiser. Elle était comme les cicatrices faites sur son corps d'enfant, invisibles sous ses vêtements mais bien présente, à jamais.
Flora était resté un long moment à regarder le corps flétri et desséché de celui qu'elle avait aimé, de celui à qui elle s'était révélée, de celui en qui elle avait bêtement eu confiance.
C'était la première fois qu'elle prenait ainsi une vie et c'était à ce moment-là qu'elle s'était résigné.



Flora nettoya puis rangea le couteau.
Adieu mauvais souvenir.
Elle termina sa vaisselle puis alla s'installer sur le canapé. Elle alluma sa télévision puis lança la suite de la série qu'elle suivait actuellement.
Elle aimait bien l'ère moderne, le 21ème siècle. La technologie était plutôt intéressante et de chez elle elle lui permettait de parcourir le monde entier. Elle aimait aussi tous le savoir accumulé sur internet mais sa plus grande réussite avait été de passer son permis ce qui avait considérablement élargie son rayon de déplacement. Ainsi elle avait pu s'éloigner des hommes qu'elle trouvait à présent trop nombreux et bien trop oppressants.
Alors qu'elle hésitait à lancer un énième épisode, son regard tomba sur le téléphone portable posé sur le manteau de la cheminée. Ça faisait des lustres qu'elle ne l'avait pas allumée et plus elle attendait, plus elle redoutait ce moment.
Flora hésita, regarda dehors à la recherche d'une échappatoire puis se décida. Elle se leva et alluma le téléphone. Anxieuse, elle attendait les premières vibrations. Elle ne fut pas déçu, plus de trente messages en moins d'un mois, elle ne la lâcherait jamais...
Flora parcouru rapidement les messages d'abords suppliant puis menaçants d'un même numéro. Hélène ne la laisserait jamais en paix...
Un autre message la fit sourire, celui d'un ami lui disant d'ignorer les menaces de ladite Hélène qui, malgré ce qu'elle indiquait, ignorait où elle vivait et s'était mieux ainsi.
Flora se sentit libéré d'un poids. Contrairement aux apparences, Hélène était une amie, une bonne amie même mais incapable de comprendre l'envie de Flora de vivre reclus du monde. Elle avait largement fait sa part auprès de l'Ordre puis avec ce qui s'était passé... elle était incapable de ne pas s'en sentir coupable alors elle avait pris ses distances.
Mais Hélène en avait décidé autrement et tentait sans relâche de la faire revenir sur sa décision. Flora éteignit le téléphone sans même répondre.
Elle avait choisi cette vie avec ses avantages et ses inconvénients et elle s'y tenait. Peut-être qu'avec le temps et les décennies, elle changerait à nouveau d'avis mais pour l'heure elle ne voulait qu'être tranquille.
Flora sortit voir son potager. Elle observa ses légumes se développer, en cueillit quelques un puis elle partit se promener dans les bois. Elle aimait cette vie calme, il y avait bien parfois des humains qui venaient, curieux, mais dans l'ensemble elle était plutôt bien ici. Avec un peu de chance, elle pourrait y rester encore longtemps. Sauf si elle la retrouvait avant.
Flora grimaça, par bien des aspects, Hélène était plus inquiétante de que la peste...
Au grès des sentiers, Flora s'enfonça au cœur de la forêt. Tout en marchant, elle se demandait depuis quand elle n'était pas allé à la petite ville non loin. En règle générale, elle évitait d'y aller, juste pour y faire le peu de course dont elle avait besoin. Toujours les mêmes itinéraires, les mêmes magasins, les mêmes produits...
Ici, elle ne manquait de rien, juste de compagnie.


La pluie la surprit et elle rentra trempée chez elle. Elle n'avait pas froid mais n'aimait pas spécialement être mouillée. Elle alla se changer, simple t-shirt et jean, puis elle se mit à préparer son repas du soir tout en pensant au film qu'elle allait regarder. Un film romantique, histoire banale d'un amour qui se termine bien. Tout le contraire de sa vie...
Elle soupira, elle avait beau être un être imprégné de magie elle n'en restait pas moins une jeune femme, seule.
Pensive et un brin mélancolique, elle écrasait des pommes de terre tout en écoutant d'une oreille un reportage sur les dieux nordiques. Elle sourit. Les dieux elle n'y croyait plus depuis longtemps. D'un geste, elle usa d'une plante pour changer de chaîne. Elle mit de la musique ce qui, comme à chaque fois, l'apaisa. Elle aimait tant la musique. C'était sa grande passion.
Tout en préparant sa purée, elle décortiqua chaque note, démêlant les accords et savourant l'ensemble.
Soudain quelque chose heurta sa porte d'entrée. Surprise, Flora coupa son mixeur avant de se retourner. Elle hésita puis alla ouvrir. Bon nombres d'animaux entrèrent alors.

– Faites comme chez vous, soupira t'elle.

Mais alors un coup de feu résonna, rapidement suivit par d'autres. Flora se figea, tous les sens en alerte.
Des chasseurs.
Dans la longue liste de ce que Flora n'aimait pas, les armes à feu, qui faisaient croire aux hommes qu'ils étaient puissants, étaient en bonne position. Elle n'avait rien contre la chasse, bien au contraire, mais pas avec ce type d'armes.
Parfois, comme à cet instant, il lui arrivait de regretter le passé. Si les villageois furieux avaient eu des fusils au lieu de fourches et de faux, elle ne serait sûrement plus de ce monde...
Les images de la foule en colère lui revinrent brutalement en mémoire. Elle serra la poignée de la porte, hésitant à la refermer. Au fond cela ne la concernait pas directement.
Elle venait de se convaincre de s'enfermer à double tours quand un coup de feu éclata tout proche.

– Fais chier, pesta Flora avant de sortir.

Elle n'eut pas à s'avancer bien loin pour apercevoir un homme sortant des bois. Sans une hésitation, il alla dans son jardin. Elle serra les dents en le voyant piétiner son potager tout en balayant les alentours avec son arme.
Agacée, Flora s'avança d'un pas vif.

– Ça va, je ne vous dérange pas ? Lança t'elle.

L'homme se retourna brusquement, la braquant durant une seconde puis abaissa son arme.

– Vous êtes sur une propriété privée, reprit Flora en s'arrêtant.

Même à cette distance elle parvenait à sentir les effluves d'alcool émanant de l'homme. Arme et alcool ne faisant pas bon ménage elle préféra garder ses distances.

– C'est pas indiqué, croassa l'homme avant de se détourner.

– Si, mais je doute que vous soyez en état de voir ou de lire les panneaux...

L'homme se retourna, un éclat de colère dans le regard. Flora se tendit, elle connaissait cet éclat et ce qui l'engendrait.

– La chasse c'est une tradition, s'exclama l'homme avec un grand mouvement de fusil. Si t'es contre, t'as qu'à dégager !

Flora se pinça la lèvre, elle devait se contrôler.

– C'est vous qui êtes chez moi, gros bêta, échappa t'elle.

Comme à chaque fois, elle sentit la colère monter en elle et elle serra les poings pour tenter de l'endiguer. Elle avait un mal fou à contrôler ses émotions, surtout les extrêmes. Ça avait toujours été comme ça, elles arrivaient comme une marée que rien ne pouvait arrêter jusqu'à tout ravager. Elle n'y pouvait rien.
De plus, elle détestait ce type d'homme arrogant et certain d'être dans son bon droit. Une nouvelle vague de colère la heurta. Pour s'en protéger, elle la laissa se propager dans la terre tout en s'obligeant à respirer profondément.

– Partez d'ici, fit-elle avec calme. C'est pour votre bien.

Comme elle s'y attendait l'homme partit à rire.

– Et tu vas faire quoi ?

– Je ne suis pas le genre d'être qu'il faut énerver... Je vous laisse une dernière chance, allez-vous s'en, s'il vous plaît.

L'homme eut un instant de doute puis son sourire narquois revint.

– T'es bizarre, toi... Aller, fiche moi la paix ou appelle les flics, je m'en fou. Je fais ce que je veux.

– Vous ne pouvez pas...

Flora leva le bras pour tenter de le retenir mais aussitôt des plantes grimpantes jaillirent du sol pour s'enrouler autour de l'homme qui eut un sursaut.

– Qu'est-ce que... Merde, t'es quoi toi ?

Flora sursauta et recula de plusieurs pas.

– Je suis désolée, je... Arrêtez. Calmez-vous !

Dans son agitation proche de la panique, l'homme eut la présence d'esprit de redresser son arme pour la pointer vers Flora qui replia ses bras devant son visage.

– Lâche-moi ou je te bute !

– Arrêtez !

Affolée, Flora tendit les bras faisant se resserrer les plantes sur l'homme qui poussa un cri, d'abord de surprise puis de douleur.
Les plantes l'enserrèrent jusqu'à broyer son corps. Incapable de détourner le regard, Flora vit la vie quitter l'œil affolé de l'homme. Elle savait que c'était mal, monstrueux même, elle n'était qu'une meurtrière mais elle n'y pouvait rien, elle était impossible à contenir. Elle en avait l'habitude à présent.
De rage contre elle-même, elle frappa le sol du pied libérant l'énergie accumulée. La végétation s'agita comme prise dans une tempête, des roches jaillirent du sol et les arbres furent prit d'une soudaine posée de croissance.
Haletante, Flora se figea. User ainsi de son pouvoir la fatiguait toujours. Elle inspira, savourant l'odeur d'humus qui avait remplacé l'odeur d'alcool de l'homme. Il était à présent prisonnier d'un cocon de plantes, jamais on ne retrouverait son corps. L'air avait aussi une odeur piquante, celle propagée par son pouvoir.
Elle devait se l'avouer, l'onde de son pouvoir la faisait frissonner. Elle se savait toute puissante et passé sa peur cela avait quelque chose de grisant. Elle était tout en haut, bien au-dessus de l'humanité.
Elle se mit à rire, un rire nerveux sans joie, ça faisait bien longtemps qu'elle n'en ressentait plus.
Elle se rassura, personne ne le trouverait ici, comme tous les autres...  Au pire si les disparitions alertaient trop les habitants du coin elle n'aurait qu'à changer d'endroit. Encore...


Flora rentra chez elle sans plus de cérémonie, tuer faisait aussi partie de sa vie. Passé sa peur et l'horreur de son manque de contrôle, elle avait juste hâte de goûter sa purée et de regarder son film.



*****



Loki regardait la carte des neufs royaumes. Il les avait tous visité au moins une fois, plus ou moins officiellement.
Neufs royaumes et autant de vies qui les peuplaient mais pourtant ce soir il se sentait seul. Depuis un moment déjà, il se sentait isolé, sentiment étrange au vu du nombre de vies présentes sur cette carte. Un point une vie, des milliers de points des milliers de vies.
Loki soupira, il n'aimait pas cela mais il n'y pouvait rien. Il allait se détourner quand un point se mit à scintiller telle une petite étoile.
Intrigué, Loki se pencha. Le point se situait dans le royaume des hommes, Midgard ou la terre comme ils l'appelaient. De tous, c'était celui que Loki aimait le moins mais ce point titillait sa curiosité.

– Qu'est-ce que cela ? Souffla t'il en effleurant la carte.

L'éclat lumineux disparut mais Loki ressentit une étrange énergie puis un parfum sembla envahir la pièce, mélange d'odeur de terre et d'une note piquante.
Loki ne comprenait pas. Il scruta un moment la carte mais plus rien n'apparaissait sur Midgard. Il resta encore un moment puis s'en désintéressa, quoiqu'il se soit passé c'était terminé à présent.




Fin du chapitre
Flora dévoila sa puissance et son manque de contrôle mais elle ignore que cette fois elle a été vu.

Et pas par n'importe qui...
^_^







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