Paris by night. 5
Je savais très bien ce que je faisais et ce que j'avais derrière la tête, lorsque j'acceptai le deal de Ken, en allant à sa soirée. J'étais déterminée à avoir une discussion en tête à tête avec lui avant.
Il m'attendait de pied ferme au pieds des marches de mon immeuble dans un beau costume trois pièces.
Ça changeait de ses habituels sweat à capuche et pantalon de survêtement habituels. Il était très distingués ce soir. Ce qui aurait pu paraître étrange s'il ne figurait pas parmi la liste des enfants parisien les plus fortunés qui avaient la chance d'être étudiant élogieux de la Sorbonne.
Dès qu'il me vit, je sentis l'air autour de moi se vider. Il prit ensuite ma main dans la sienne et me dirigea vers sa voiture avec laquelle il m'avait tendu une embuscade, mon premier jour de cours.
Ken posa un regard brûlant sur moi à travers son masque de guerrier japonais.
J'attendis qu'il me rabaisse, or il n'en fit rien.
Il me sourit à la place.
Comme si ce qui venait de se passer au cours de ces premiers jours de rentrée scolaire était tout à fait normale. Depuis qu'il était entré dans ma vie, j'avais l'impression d'être déstabilisée, chaque fois qu'il entrait dans une pièce et que je m'y trouvais. Un silence gênant s'installait, m'obligeant à fuir. J'étais mal à l'aise à son contact. Il faisait ressortir le pire en moi.
- Salut princesse ! T'es finalement venu.
- Ne te réjouis pas trop, je peux toujours prétexter un mal aise et éviter ta soirée. La taquinai-je, en rejetant une mèche de cheveux de sur mon épaule.
- Tu ne voudrais rater cela pour rien au monde ! renchérit Ken.
- Tu sais quoi, là tout de suite je me sens inspiré par une chanson !
Je fis semblant de me cacher le visage entre mes mains.
Ken ouvrit la portière et m'installa côté passager, puis retira son masque. Il prit mon élastique attaché à mon poignet et rassembla ses cheveux en arrière dans son poing. Il les attacha ensuite en un chignon lâche sur la nuque et toussota.
Cette fois, ses potes n'étaient pas là pour lui donner la réplique. Je feignis un baillement puis dit :
- On verra bien.
Ken sourit et rappa les premiers couplets :
- "On sèche les cours, la flemme marque le quotidien han, han
Être en couple, ça fait mal que quand t'y tiens han, han
Même si j'ai rien à prouver, j'me sens un peu seul han, han
J'ai toujours pas trouvé la pièce manquante du puzzle han, han
En possession d'drogues, les jeunes sont fêtards han, han
Quelle ironie d'mourir en position fœtale han, han
Je viens à peine de naître, demain j'serai vieux han, han
Mais j'vais tout faire pour être à jamais ce rêveur han, han... "
- Est-ce que tu parles de toi dans cette chanson ou juste des jeunes en général car vois-tu je me sens un peu visée. Je suis pas flemmarde, mais javoue que j'aime bien procrastiner parfois.
- Non, juste le dégoût de la société capitaliste de merde. Ici, sois t'es riche, sois tu crèves. C'est une vive critique de la trop grande importance de l'argent. Tout est payant dans ce monde, même pour se défendre correctement en justice !
Je restais bouchbée et me lèvais pour chanter avec lui. Quelques paroles me vinrent tout à coup, je lui demandais aussitôt ce qu'il en pensait.
- On verra bien ce que l'avenir nous réservera
On verra bien, vas-y, viens, on n'y pense pas
On verra bien ce que l'avenir nous réservera
On verra bien, on verra bien.
- Ce sont des paroles de lover ça. Moi je suis pas un canard. Je fais pas la cour, je rappe sur des faits de société, je parle de sujets qui fâche.
- Un rappeur doit varier, tu dois sortir de ta zone de confort.
- Dit celle qui ne peut pas s'empêcher d'étudier même quand on lui propose de faire la fête.
- N'importe quoi !
Tout à coup j'ai une idée.
- Imagine que je suis ton actrice préférée. Genre, Nathalie Portman. Tu es fan de moi et tu ne sais pas comment m'approcher, tu veux me faire passer un message, mais pour que je t'écoutes il faut que tu sois concis et touchant. Essaie de me séduire.
Nekfeu haussai un sourcil, prêt à relever le défit.
Il fit ensuite le tour de sa voiture et sortit un ours en peluche qu'il me tendit. Je fis semblant de rejeter son cadeau et tournai la tête. Il fallait qu'il se montre plus convainquant.
Alors il redoubla d'effort et posa un genoux à terre comme s'il me demandait en mariage.
Je faillis y croire.
Les beaux garçons étaient doués pour faire espérer les filles.
- "Ce soir, on ira faire un tour chez l'épicier ouvert en bas
Et on parlera d'amour, entassés sur une véranda
Élevé par une vraie ronne-da, j'ai des valeurs qu'ils verront pas
Être un homme ça prend du temps
Comme commander un verre en boîte
J'ai l'vertige quand j'pense à toute la route
Qu'il me reste à accomplir
J'suis prêt à t'casser les couilles si t'as bu
J'te laisserai pas conduire
Le temps ça file, on a peur d'enchaîner les défaites et puis rater
Sa vie, pas de projets à part mater des DVD piratés
Ah, on verra bien..."
J'applaudis et attrapai la peluche. Je lui fis une accolade et ma rassis dans le siège. Ken se releva et me dit que je pouvais garder la peluche si je le voulais. En vérité il l'avait acheté pour moi. Cette mignonne attention me fis rougir, mais je me détournais afin qu'on me ne vois pas devenir cramoisi. Puis Ken monta à son tour dans le véhicule et démarra.
Sur le chemin nous continuâmes notre discussion.
Il faisait nuit noir à présent, Paris avaient revêtu sa robe de lumière et tous les lampadaires étaient allumés sur notre chemin, éclairant notre route. Quelques lumières dans des HLM et autres demeures parisiennes restaient allumées.
C'est pourtant New-York la ville qui ne dort jamais.
Soudain Ken brise le silence.
- Toi tu sais composer et moi rapper, on pourrait faire un duo ?
J'agitai un index sous ses yeux et opinai de la tête négative.
Il insista.
- Pourquoi pas ?
- Parce que je veux être égérie.
- La beauté est subjective. C'est un jeu, il faut pas que tu prennes tout cela trop au sérieux. Vous êtes grave des ovnis vous les fashonistas.
Je ne répondis rien, un peu vexée. Je le pris comme un compliment. Après tout, seuls les incultes disaient cela. Ce n'était pas de la faute de Ken si sa vison de la mode était hasbeen.
Il me donna un petit coup de coude et rit.
- En plus, tu n'as pas besoin d'artifices pour être belle !
Je rougis.
- Beau parleur !
- Non sans déconner, tu es vraiment...
- Vraiment quoi ? Le pressai-je.
Il immobilisa la voiture, arrivée sur le parking de la discothèque et coupa le moteur.
Ken me regarda droit dans les yeux.
- Eh ben alors, tu n'as plus de repartie ?
Il remit son masque et me laissa enfiler un masque de "Soul" le méchant du film d'horreur éponyme..
- Trop creepy ! Dis-je impressionnée.
- Il caressa ma joue.
Je me dégageais ahurie, puis il se détacha et m'embrassa.
Je ressentis une multitude de sentiments et des papillons battaient des ailes dans mon ventre. C'est dingue, il embrassait bien. Je me surpris à lui rendre son baiser et grimpai sur ses genoux. Il me serra contre lui et remonta les vites teintées de son véhicule. Ken reprit le contrôle de la situation une fois de plus. Il ne mit pas la langue, pour mon plus grand bonheur. J'ai horreur des mauvaises hygiène. Je suis assez parano là-dessus. Ses baisers son tendre et mignon. Au début nos dents se sont entrechoqués par précipitation, puis Ken à maintenu mon visage entre ses mains et m'a donné la direction à suivre. Mes lèvres se sont décontractées et j'ai cessé de penser à mon haleine, j'ai juste fermée les yeux.
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