French kiss. 6
Ma joie retomba comme un soufflet lorsque mon regard croisa celui de Iris, mon insupportable demi-sœur. Je ne peux pas croire que nous ayons le même père. Elle est superficielle et peste. Inès n'en faisait qu'à sa tête, elle tenait mon père responsable pour sa rupture avec ma belle-mère, il y a 8 mois de cela.
Papa avait surpris Pamela fouiller dans ses affaires, il l'avait alors mis à la porte. Elle est sa fille étaient dans nos vies par intérêt et surtout convoitait l'argent de mon père. Heureusement pour lui, j'étais là.
Iris nous avait suivi en France, sa mère s'était fiancé à un homme très possessif et jaloux. Ils vivaient à deux pas de chez nous. Tous les jours Inès débarquait dans ma chambre pour me faire par de ses états d'âme de drama queen. Elle me considérait comme une amie ou plutôt sa bouche trou. Elle ne parlait pas un mot français. Nous avions le même âge. Mon père avait trompé ma mère avec la sienne, puis accepté d'héberger ma demie sœur chez lui, pendant 8 ans, le temps que sa mère trouve un nouveau travail.
Ma défunte mère ne su jamais que le jour où elle me donnait la vie, dans une autre pièce, dans la même maternité se trouvait une femme qui mettait au monde Inès, la fille cachée de mon père. Au moins, elle n'en avait pas souffert.
Inès ôta son masque catwoman et s'avança vers nous en dodelinant des épaules. Elle enroula une mèche autour de son doigt et fit ses yeux de pétasse amoureuse à Ken. Il tomba dans le panneau, évidemment.
- Hi, sis ! Me salua-t-elle. Oh et hello stranger !
Ken la salua poliment.
- Ken, Inès, ma demi-sœur. Inès, voici Ken alias Nekfeu, le leader du Screw et fils de Linda, une amie de papa.
- Slow down, hun!
Elle me demanda de traduire mot à mot. Ce que je fis.
Je me retins de rire et d'un sourire traître, j'improvisai. Qui a dit que je n'étais pas maligne moi aussi. Je peux être peste quand j'ai décidé que je n'aimais pas quelqu'un. En plus de cela, elle m'avait gâché mon début de soirée, alors elle méritait de subir une petite humiliation.
- Ken, je te présente Iris. Ma...presque sœur avec des neurones en moins. Elle est tellement bête que même une huître à côté d'elle aurait l'air d'un génie. Mais rassure-toi la bêtise n'est pas contagieuse, seulement héréditaire.
Ken ouvrit de grands yeux, sidéré. Puis il étouffa un petit rire. Il ne mit pas longtemps à comprendre que je ne portais pas Iris dans mon cœur. Il se garda toutefois de le répéter et tendit la main en direction de ma sœur. Celle-ci était trop occupée à lorgner son visage, qu'elle ne compris pas un mot de ce qu'il dit.
- Salut, l'huître ! Ce fut un plaisir de te rencontrer.
Sur ces belles paroles, il tourna les talons en direction du bar où Sneazzy l'attendait bien sagement, un verre à la main. Lui dévorait la principale intéressée dès yeux.
"Regarde ailleurs !"
Sans plus attendre Iris enfonça ses doigts dans mon poignet et me tira derrière elle. Une fois de plus, j'étais la larbine de service. Elle n'attendit pas que nous soyons rendus assez loin et me bombarda de question sur Ken, dans un français douteux. Je hochais la tête, feignant d'être intéressée par ses palabres puis haussai les épaules en affichant une mine évasive. " j'en sais rien" m'entendis-je lui dire après quelques minutes. Iris fut déçue, mais n'abandonna pas la partie. Elle me planta au milieu de la piste de danse et s'éloigna d'un pas furibond en faisant claquer ses talons, dans un déhanché de mannequin. Rien que pour cela, je la détestait.
Iris avait un physique avantageux et obtenait tout ce qu'elle désirait. Ma vie serait tellement plus simple si j'étais la fille à qui tout le monde rêve de te ressembler.
Elle pouvait manger comme une truie, elle ne prendrait pas un gramme.
-"Pff", soufflai-je, blasée.
Lorsque je me détournai pour partir, je tombais nez à nez avec Ken. Il avait l'air ailleurs. Il retira son masque de gorille, échangea avec un boutonneux et me dit de faire autant.
Je je voyais pas où il voulait en venir, mais m'exécutai.
Puis il me chuchota quelque chose à l'oreille. Assez bas pour que moi seule puisse l'entendre.
Le suivre était tentant. Malgré les sermons que ma mère aurait pu me faire de son vivant, quand j'étais avec lui, le danger y compris ne me faisais plus peur. J'étais consciente que c'était une mauvaise idée. Pourtant, j'avais envie d'essayer, d'arrêter d'être sage et me rebeller un peu. Juste pour voir combien de temps je tiendrais encore dans le rôle de la méchante ou fille écervelée, prête à tout pour que son Don Juan la remarque. J'ai donc échangé un regard suggestif avec la cible et glissée ma main dans la sienne. Quelques minutes plus tard, après avoir rouler à fond la caisse les cheveux aux vent dans la voiture de sport de Ken, voilà que j'étais nue dans son lit. Cela avait duré toute la nuit, jusqu'au petit jour. Quand mon portable a biper depuis le rebord du lavabo de la salle de bain, la sonnerie s'est déclenchée. Puis quelqu'un a frappé à la porte. C'est à ce moment précis que j'ai reconnu la voix aiguë et nasillarde de ma demie sœur. Inès.
Ken et moi nous sommes dévisagés comme deux fugitifs, dont on venait de retrouver la trace. Dans la panique, j'attrapais ses vêtements un a un que je ramassais en une boule puis les lui jetais à la figure. Cela eut pour effet de le réveiller. Aussitôt il bondit hors du lit et sauta à pieds joint dans son slip qu'il remonta sur ses hanches. Il se pencha ensuite pour m'embrasser sur la bouche. Je lui rendis son baiser et le chassa sans plus tarder. Enfin quand la porte s'ouvrit, je fis mine de lire un magazine qui traînais par terre et mis mes lunettes.
J'en avais uniquement besoin pour lire ou regarder un écran. Inès n'était pas dupe et croisa les bras sur son ventre mince en me lançant un regard perplexe. Elle insepecta la pièce, a la recherche de la moindre présence ou odeur de testostérone, puis ouvrit les rideaux de ma piaule.
Je levais un bras devant mon visage pour me protéger des rayon diffusé par le soleil blanc du matin qui filtrait à travers les lames.
D'une pirouette, mon insupportable frangine pivota sur ses talons et attrapa mon portable. Je laissais échapper un petit cri qui s'étrangla lorsqu'elle fit défiler les photos de la soirée que des quidams avaient posté, le soir de la fête. Puis elle se rappela qu'il était bientôt l'heure d'aller en cours et disposa, après m'avoir jeter un énième regard d'avertissement.
- Je trouverais ce que tu me caches ! lança Inès, sèchement.
Elle claqua la porte.
Je relachais mon souffle au même moment.
Qu'il en soit ainsi.
L'enquêtrice partie, je remis un peu d'ordre dans mes cheveux et me morilla la lèvre. Le souvenir de la bouche de Ken sur la mienne, refit surface et je me couvris le visage dans mes mains.
J'étais plus qu'aux anges qu'il m'aie choisi moi plutôt qu'une autre.
Pour une fois Inès n'avait pas eu ce qu'elle voulait. Enfin, un garçon avait réussi à lui tenir tête.
Papa apparut à son tour dans ma chambre, une raquette de tennis à la main. Il était en tenue de tennisman et me sommait de le rejoindre avant qu'il ne soit obliger de me traîner sur son dos, jusqu'au terrain. J'acceptais a contrecœur et lui demandai de patienter un instant, le temps que je m'habille. Papa hocha la tête et disparu derrière l'embrasure de la porte.
Nouveau soupir de soulagement.
J'espèrais que quelqu'un d'autre ne débarque pas.
Aux alentours de 9h je descendis rejoindre Papa et... Madame Samaraa qui n'était autre que la mère de Ken alias Nekfeu. Ce dernier était aussi de la partie. Après tout, plus on est de fous, plus on ri ! N'est-ce pas ?
La voix de mon père me ramena sur Terre.
Il nous présenta à tour de rôle.
- Amanda, je te présente ma fille : Thylane Rose.
Je détestais quand il m'appelait par mes deux prénom.
- Enchanté de faire ta connaissance. Nous n'avons jamais été présenté depuis ce jour. Mais cela va sans dire que je suis ravie. Ken m'a beaucoup parlé de toi, tu sais ?
Ken bougonna.
- Maman, ça devient chelou là !
Sa mère s'excusa poliment.
- Désolée mon chéri. Je n'ai pas pu m'en empêcher. Mais tu dois admettre que ce n'est pas tous les jours que tu me parles d'autres choses que de ta musique et de ton groupe d'amis. Alors lorsque tu évoques sans cesse le nom d'une demoiselle, mon instinct maternelle se manifeste.
- C'est bon, ce n'est rien. La rassurai-je à mon tour. Je suis également ravie de faire votre connaissance madame... Euh... Samaraa.
Ken pouffa et baissa de nouveau la tête. Mais je devinais son trouble derrière la visière de sa casquette blanche surmonter d'un crocodile vert. Il pouvait continuer de jouer les caïd devant sa mère s'il le voulait. Moi je savais qu'il m'aimait. Et ça l'effrayait. Lui qui n'avait jamais aimé personne d'autre que lui-même.
Voici l'histoire de Ken Samara. Ou plutôt du jeune garçon qu'il était avant de devenir dealer eh bientôt un célèbre rappeur français.
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