Chapitre 16
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Chapitre 16.
Samedi était arrivé bien trop vite. Encore plus que sa graduation, encore plus qu'un premier rendez-vous... c'était sans doute la soirée la plus angoissante de toute sa vie. Annoncer à ses parents qu'il sortait avec un mec, que ce mec était en fait Alicia, puis se réconcilier avec Alex. C'était un lourd programme.
Il repassa devant le miroir pour la cinquantième fois – au minimum – s'assurant que ses cheveux étaient artistiquement décoiffés, que sa chemise n'était pas froissée et qu'il n'y avait pas de poils collés sur son pantalon noir. Tout semblait parfaitement en ordre. Il prit quand même une photo pour l'envoyer à Jamie, histoire d'avoir la confirmation que son look passait le test. Rien de mieux qu'un avis extérieur !
Son ami lui confirma qu'il avait de l'allure et lui envoya un pouce en l'air. Soulagé, Matt vérifia son haleine, jeta un peu de parfum près de sa clavicule, puis prit une grande inspiration.
Il n'avait pas de voiture, alors il prit le métro pour aller chez ses parents. Il avait donné l'adresse à Alex et il espérait juste arriver là-bas le premier ! Il soupira de soulagement en constatant que, comme de fait, l'étudiant en médecine n'était pas encore arrivé quand il cogna à la porte.
Ses parents l'accueillirent avec de grandes embrassades. Ce n'était pas qu'il désirait s'éloigner d'eux, mais avec les études et depuis qu'il avait sa chambre en résidence, Matt avait de moins en moins de temps pour lui et que prenant goût à sa liberté toute nouvelle encore, voir ses parents n'était pas forcément quelque chose qui lui passait par la tête à chaque semaine. De toute manière, c'était normal qu'il les voie moins souvent que lorsqu'il habitait encore là !
— Qu'est-ce que vous avez préparé pour souper ?
— J'ai fait ton plat préféré, mon chéri, lui répondit sa mère, du poulet à l'érable.
— Parfait ; merci, maman ! s'exclama-t-il en l'embrassant sur la joue.
Ce n'était pas trop risqué : ce plat plairait sans doute à Alex ou, du moins, ne le détesterait-il probablement pas.
Quelques minutes plus tard, la sonnerie retentit et Matt s'empressa de devancer ses parents pour aller ouvrir. Il crut que son cœur allait s'arrêter de battre quand il vit Alex sur le perron. Ce dernier portait une chemise, un pantalon noir : il était bien habillé. Or, son regard était sombre et sérieux. Matt s'efforça de lui sourire pour alléger l'ambiance.
— Salut.
— Salut.
— Tu entres ?
Matt se décala pour le laisser passer, puis il referma la porte derrière lui.
— Tu nous présentes ton ami ? lui demanda sa mère depuis la cuisine.
Le jeune homme prit une énième grande inspiration, puis il serra les poings. Il jeta un regard à Alex pour tenter de se donner un peu de courage, mais ce fut vain. Le futur docteur avait l'air impénétrable, comme s'il pensait qu'il allait se dégonfler encore une fois pour sûr.
La bouche sèche, il invita Alex à le suivre dans la salle à manger à air ouverte sur la cuisine où était déjà assis son père. Soudainement beaucoup moins confiant, Matt décida tout de même d'affronter la bête.
— En fait...
Tremblant, il se saisit vigoureusement de la main de son invité et la pressa dans la sienne, entrelaçant leurs doigts.
— J'aimerais vous présenter mon petit-ami : Alex.
Surprise. Choc. Effroi. Incompréhension. Autant d'émotions différentes qui traversèrent les visages de son père et de sa mère. Et ce n'était même pas fini... ils n'avaient pas encore réaliser qu'Alex était Alicia... La gentille Alicia qui aidait parfois sa mère à préparer le souper, s'occuper du jardin en été ou qui débarrassait la table et faisait la vaisselle...
Au moins, il avait déjà fait un pas dans la bonne direction. Même Alex avait l'air surpris à ses côtés, comme s'il n'avait jamais vraiment cru qu'il ferait son coming-out pour vrai.
— Chéri... tu... es gay ? Tu sais, il n'y a rien de mal à ça... n'est-ce pas, Georges ?
Son père hocha du menton.
— Bien sûr que non, fiston.
Voilà : la question qu'il redoutait. Il se contenta de secouer la tête.
— Ça n'a rien à voir, rétorqua Matt, que je sois gay, bisexuel, pansexuel ou quoique ce soit d'autre... ça n'y change rien. Je l'aime simplement parce que c'est... lui.
Matt se surprit lui-même. Avait-il vraiment employé le verbe « aimer » ? Oh, mon Dieu ! Au départ, il n'avait pas prévu de faire les choses de cette manière-là ! Son cœur se mit à battre aussi vite qu'un train électrique supersonique et ses doigts se refermèrent méchamment contre ceux de son compagnon jusqu'à ce que ses jointures en blanchissent. Il n'osait même pas tourner la tête de peur de voir la réaction d'Alex !
Le jeune homme était muet de stupéfaction près de lui.
Ses parents eurent une expression qui laissait entendre qu'ils n'avaient pas compris grand-chose de son explication et en quoi consistaient toutes ces orientations sexuelles qu'il avait nommé, pourtant ils paraissaient avoir saisi l'essentiel : il aimait Alex.
Mais le moment était venu pour Matt d'enfoncer le clou,
— Mais avant que vous ne demandiez quoique ce soit d'embarrassant : oui, Alex est transgenre et oui je suis déjà sorti avec lui il y a trois ans.
Il venait carrément d'achever ses parents, alors qu'ils croyaient probablement être au bout de leur surprise. Revenant de trois ans en arrière dans leur tête, ils réalisèrent que, bien que plus masculin, les traits du visage étaient les mêmes. Alex était Alicia.
Il y eut quelques rires nerveux, mais ses parents avaient toujours été ouverts d'esprit. Ils s'installèrent pour manger et il y eut quelques questions un peu maladroites desquelles Alex ne sembla pourtant pas s'offenser, puis la conversation dériva rapidement vers d'autres sujets pour éviter de vexer le jeune homme et pour le plus grand soulagement de Matt.
— Tu veux aller terminer la soirée chez-moi ? proposa-t-il à son partenaire après le dessert.
C'était la première fois qu'il invitait Alex chez-lui, alors il était un peu stressé. Heureusement, le jeune homme accepta. Ils saluèrent ses parents, puis reprirent le métro.
— Je ne pensais pas que tu le ferais, avoua l'étudiant en médecine.
— Je t'ai dit que je le ferais. Tu ne me fais pas confiance ? Je ne t'aurais pas fait déplacer pour rien... !
— Et tu as dit autre chose aussi...
Matt se mit à rougir violemment et sa main trembla, tandis qu'il essayait de faire entrer sa clef de maison dans la serrure.
— Ah, oui ? fit-il semblant de s'étonner, crispé.
— Oui, tu as dit quelque chose dans le genre de « je l'aime ». C'était mignon.
Parvenant enfin à ouvrir la porte, il s'engouffra chez-lui sans attendre, cherchant à échapper aux propos embarrassants de son invité. Alex referma la porte et le suivit.
— Tu ne dis rien ? s'étonna-t-il.
— Il n'y a rien à redire !
— Redis-le, exigea-t-il.
— Redire quoi ?
— Que tu m'aimes.
Matt roula les yeux.
— Oh, mon Dieu ! Reviens-en un peu, j'ai dit ça comme ça, sous le coup de l'émotion !
— Tu ne le pensais pas vraiment ?
Oh, non ! Ce n'était pas le moment pour qu'Alex se remette à douter de lui !
— Bien sûr que si ! Je suis seulement un peu gêné, d'accord !
— D'accord... je voulais juste que tu saches que ça m'a rendu infiniment heureux. Moi, je ne suis pas embarrassé de te le dire : je t'aime, Matt.
Le pauvre jeune homme sentait son cœur qui voulait bondir hors de sa poitrine. Après les mots doux de son petit-ami – comme ce mot était agréable à utiliser ! –, cela ne prit pas beaucoup de temps pour qu'ils se retrouvent à s'embrasser, les vêtements commençant à voler dans toute la chambre.
Comme Matt habitait en résidence, c'était tout petit chez-lui. Il avait à peine une chambre avec une toute petite salle de bain, un frigo et une micro-onde. Ce ne fut donc pas long avant qu'ils ne se retrouvent sur le lit.
— Alex..., demanda Matt entre deux baisers voraces, est-ce que tu me laisserais te prendre ?
Leurs embrassades cessèrent brusquement. Alex le regarda avec de grands yeux, semblant peser avec le plus grand des sérieux le pour et le contre de sa proposition.
— Je n'aime pas être passif..., avoua-t-il, à cause de mon passé... j'ai l'impression que cette position est assimilée au rôle de la femme et je ne veux vraiment pas être pris comme telle...
— C'est toi-même qui m'a pourtant dit qu'être actif ou passif ne changeait rien et que les deux rôles étaient aussi importants l'un que l'autre, que ce n'était pas une question d'égo !
Alex soupira.
— Je sais... c'est pour ça que... je veux bien te laisser essayer pour cette fois. Je t'aime, Matt, et je te fais confiance, je sais que tu ne me perçois pas comme une fille et que tu ne le feras pas même si je te laisse faire ça.
Il eut un sourire jusqu'aux oreilles et déposa un baiser chaste sur les lèvres de son partenaire. Il était empressé de faire connaître à son compagnon tous les plaisirs qu'il lui avait donné les deux dernières fois qu'ils s'étaient retrouvés au lit ensembles !
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