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L'EFFET DE MASSE

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Dans les beaux bureaux en glace,
Comme dans les couloirs d'école,
C'est toujours l'effet de masse
Qui nous casse et qui nous cogne.

Sur les écrans, sous des masques,
Dans des regards qui rigolent,
C'est toujours l'effet de masse
Qui nous casse et nous isole.

- L'Effet de Masse, by Maëlle

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- A ce soir Maman ! crie-t-il le coeur battant, claquant la porte d'entrée avant même d'avoir fini sa phrase.

A toute allure, il descend les marches de son perron, s'emmêlant dans ses propres pieds. Ses lacets sont défaits, et comme toujours, ils traînent sur les graviers trempés. Ils sont déjà sales et abimés. Mais lui, il s'en fiche. Il est pressé.

- Jeongin attend ! Tu oublies encore de manger !

Sa maison s'ouvre à nouveau, laissant sortir la figure de sa mère qui comme tous les matins, lui tend le petit déjeuner qu'il n'a pas eu le temps d'avaler. Il est bien du genre à grappiller chaque seconde possible pour dormir un peu plus.
Alors précipitamment, un sourire embarrassé sur les lèvres, il remonte les pavés quatre à quatre, slalomant entre les pots de fleurs qu'on a tellement arrosés qu'ils sont bordés de flaques. Il embrasse la joue de sa mère en lui souhaitant une bonne journée. Il la remercie aussi.

Plongeant la main dans la poche en papier qu'elle lui tend, il en ressort un pain au lait qu'il fourre de moitié dans sa bouche.

- Bye bye ! essaie-t-il d'articuler derrière sa brioche.

Il secoue sa main haut en l'air et reprend le chemin inverse, éclaboussant ses chevilles.
Il rejoint son portail et jette son skate au sol. Pestant contre les fils emmêlés de son casque, il enferme son monde dans une musique qu'il écoute bien trop fort. Il noie ses pensées et sa fatigue. Il se distrait du temps, il est déjà en retard.
Il réajuste les lanières de son sac avant de grimper sur son skate-board. De l'autre côté de la rue, un garçon de son lycée sort aussi de chez lui en vitesse. Ils se sourient sans se connaître. Ils sont voisins d'en face, ils se sont déjà vus. Felix semble être le nom qu'il a retenu, mais pour dire vrai, il ne s'en souvient plus.

Un geste de main et Jeongin s'enfuit de l'impasse.

Frappant le sol de son pied libre, il avale lentement sa brioche. Il traverse son lotissement, descendant les pentes abruptes de son village pour rejoindre la plaine. Il fonce.

La lumière matinale l'éblouit, illuminant les collines. L'air est frais mais Jeongin est un jeune plein d'énergie, qui semble ne jamais avoir froid. Le vieux rock hurle dans son casque et son coeur bat proche de la rupture.
Il se donne un air cool, cheveux au vent alors qu'il rejoint son lycée, mais ses mains sont moites alors il s'empresse de les cacher dans les poches de son gilet.

Aujourd'hui est un grand jour. C'est le changement de saison. Ils disent adieu au printemps.

Mais le temps Jeongin s'en fiche, il n'en a plus assez. Il va être en retard.

Alors il file dans les rues aux maisons qui se densifient. Il passe devant boulangeries et pizzerias. Il rallonge son trajet, il ne passe pas par la place du village. Jeudi est un jour de marché, il n'aurait fait que se tirer une balle dans le pied.

Sur un dernier effort, voilà qu'il arrive enfin. Il suppose que son voisin est venu en voiture. Il l'envie d'avoir un véhicule, de pouvoir le conduire. Jeongin ne conduit pas, il ne touche même pas au volant. Il en a peur et ça l'énerve. C'est la honte d'avoir peur de conduire, il est un garçon. Il a joué aux petites voitures toute son enfance !
Pourtant, il a peur ; alors il ne conduit pas.
Tant pis.

Il bute contre le trottoir du parking qu'il traverse en diagonale et manque de tomber devant les derniers élèves qui finissent leurs cigarettes. Il n'y a plus beaucoup de monde dehors. C'est étrange d'ailleurs, parce qu'en sortant son téléphone, Jeongin remarque qu'il reste encore du temps avant la sonnerie. Il en est même surpris. Il n'est pas tant en retard que ça finalement.

Un quatuor remarque son arrivée maladroite et rigole gentiment. Les deux filles du groupe sont dans sa classe, il ne les connait pas beaucoup mais elles ne lui sont pas repoussantes. L'une des deux lui fait un timide coucou de la main auquel il répond par un sourire et un petit geste de la main. Jeongin est un garçon agréable, il est apprécié parce qu'il est amusant, il est connu parce qu'il est mignon. Il est peut-être un peu bête mais personne ne détesterait ouvertement Yang Jeongin.

Personne ne critiquerait le garçon qui a vu mourir son père.
Personne ne critiquerait le garçon qui a survécu.

Il laisse son casque pendre autour de son cou et attrape son skate, le fourrant sous son bras.

La fille laisse ses amis, s'avançant vers lui. Il l'attend sans vraiment le laisser paraître et ils finissent par se rejoindre.

- Salut Minju.

- Salut Jeongin. Tu vas bien ?

Sans savoir pourquoi ils se parlent ni ce qu'ils se disent vraiment, ils partent pour le lycée. Ils rentrent dans le hall qui est tellement désert que Jeongin en fronce les sourcils.

Alors que la conversation dérive sur leur prochain contrôle de philosophie qu'aucun des deux n'a commencé à réviser, Jeongin intervient soudainement.

- Y a blocus aujourd'hui ? Ils sont où les autres, ça n'a même pas encore sonné.

- Aucune idée. Ryujin a parlé d'un couple ou je ne sais quoi. Elle est partie en courant à l'intérieur, le parking s'est vidé en deux secondes chrono, c'était impressionnant.

- Tu n'as pas été voir ?

Ils arrivent aux casiers où Jeongin pose son skate. Il fourre ses cahiers dans le carré d'acier.
Elle, elle lève le visage vers lui, observant son visage surmonté de cheveux noirs bouclés se déformer en un sourire en coin et un levé de sourcil.

- Bof, tu sais les histoires comme ça, ce n'est pas ce qui m'intéresse le plus.

- Tu n'es pas bien curieuse...

- La vie des autres, j'm'en branle totalement. Par contre, si tu me promets un MacDo en échange, je veux bien consentir à aller apaiser ta curiosité.

Une mine surprise et amusée se dessine sur le visage de Jeongin avant qu'il n'éclate d'un rire franc.

- Je ne te pensais pas comme ça.

- Comment ?

- Autant... toi.

Elle prit une inspiration dramatique, frappant sa poitrine avec le plat de sa main.

- Désolée de te décevoir !

Leurs rires se mélangent et résonnent dans le couloir dont ils ne comprennent ni le vide ni le silence. Les minutes semblent être des heures et à ce rythme-là, le printemps restera plus longtemps que prévu.

La sonnerie ne vient pas. A vrai dire, elle ne viendra jamais. On a arrêté le temps.

Mais soudain, des cris éclatent dans le lycée mort. Ils sont étouffés, ils sont loins mais si forts...
Alors après un regard en coin et un rapide hochement de tête, ils se précipitent dans la cour. Ils se ruent à l'autre bout du lycée, ils courent dans les couloirs puisqu'il n'y a plus personne pour les en interdire. Arrivé là-bas, c'est la cohue. Les presque six cents élèves du lycée sont agglutinés là. Ils crient, visages levés vers le ciel alors qu'ils fixent le bout d'infini qui va bientôt s'éteindre. Ils sont baignés dans la lumière du matin, le paysage est beau, l'air est froid.

Minju est plutôt petite et Jeongin peut-être un peu trop grand. Ils se fraient un chemin dans la foule, et inconsciemment, ils se tiennent par la main pour ne pas se perdre dans la masse des corps adolescents.

Un garçon est debout sur une table de pique-nique. Il tient ses mains en porte-voix et il hurle.

- Je ne veux pas d'un mec faible, ni d'un lâche !

Jeongin ne comprend pas à qui il s'adresse.

- C'est qui ? demande Minju alors qu'elle se tient sur la pointe des pieds, les mains sur les épaules des élèves devant elle pour se tenir en équilibre.

Un garçon se retourne vers eux et les regarde interloqué.

- Vous êtes pas au courant ? Y a un mec qui a demandé à Hwang Hyunjin de sortir avec lui !

Fils du proviseur, presque tout le monde avait déjà entendu parler de Hwang Hyunjin. Le garçon à la beauté divine qui goûte à tout mais ne mange rien.
On lui associe souvent un caractère mégalomane très dévastateur. Il le mérite bien pourtant, quand un sourire s'inscrit sur sa gueule d'ange.

D'après la rumeur, après qu'il se soit fait tromper par l'amour de sa vie, une fille de quelques années de plus qui le prenait pour son jouet, il est devenu un véritable tyran.
Il fallait être prêt à tout si on voulait avoir Hwang Hyunjin pour petit-ami.

Pourtant, Dieu sait que tout le monde en rêvait.

- Et alors ? Il est où maintenant, ce type ?

- Là-haut !

Le garçon tend le bras vers le ciel, alors à son tour, Jeongin lève la tête. Entre les rayons du dernier soleil de printemps, il l'aperçoit. Un garçon aux cheveux dorés qui brillent dans le vent.

Jeongin aura d'autres printemps que celui-là, mais qu'il était doux pourtant.
Ce devait être une journée merveilleuse, qu'il appréhendait beaucoup. C'était aujourd'hui qu'il avait décidé d'avouer son amour à une des filles de sa classe.
A la place, il se tient là, droit sous ce soleil qui, debout sur le toit de béton surplombait la masse d'un regard résigné mais tremblant. D'un regard amoureux et déterminé.

Soudain, le coeur de Jeongin se brise quand Hyunjin crie encore.

- Si tu m'aimes vraiment, qu'est-ce que t'attends pour sauter ?

Quoi ?

Stoppés net les battements effrénés de son vivant blessé. Celui-ci rejoint ses chaussettes alors qu'il reste immobile. Il ne comprend pas ce qui est en train de se passer. Il ne comprend pas ces élèves qui chahutent et encouragent le blond.

Certains crient de reculer, de ne pas faire ça, mais ils sont noyés dans le brouhaha. Pourtant, Jeongin n'entend plus qu'eux. Un mec devant la façade a le visage ruiné des larmes que son égo n'a pu contenir. Une nana hurle à quelqu'un de l'arrêter, d'aller chercher un adulte.

C'est vrai, où sont-ils tous ? Ceux qui sont censés surveiller mais qui ne voient les malheurs qu'une fois à leurs pieds ?

- Je sortirai avec toi si tu me prouves ton courage ! Je t'aime Felix !

Hyunjin provoque encore et quelqu'un l'insulte. Personne ne fait rien, ils sont trop cons. Ils n'imaginent pas que le garçon va agir. Il est censé être trop faible. Ils veulent juste se moquer, rire un peu de la honte des autres pour se rassurer. Personne ne se doute qu'il va sauter.

Jeongin le sait. Il l'a vu dans ses yeux larmoyants et amoureux. Le type qui pleure devant le sait aussi, son meilleur ami ne reculera pas.

Mais ils ne peuvent rien faire, ils ne savent pas comment monter. Ils peuvent juste le regarder d'en bas. Avec appréhension, ils l'attendent.
Hyunjin attend qu'il se rétracte, que ses sentiments qui ne valent rien le force à faire demi-tour. Celui en haut l'aime trop, alors il regarde ses traits merveilleux de son perchoir, et le coeur gonflé d'espoir, il sait qu'il n'a qu'une chose à faire, qu'un pas.

Près du sol, ils le savent tous. Ils savent aussi que jamais Hyunjin ne sortira avec lui. Alors ce cirque n'en vaut pas la peine. Freine, freine ! Recule tant qu'il est temps !

Les secondes ralentissent, se tordent et se déchirent. Le coeur de Jeongin s'arrête.

Alors il se défait de la main de Minju et il court ! Il court parce qu'il l'a reconnu. Quelqu'un marche sur ses lacets, ça le ralentit. Putain ! Jeongin est effrayé.
Il joue des bras et des mains tandis que la masse sous l'impulsion de Hyunjin chantonne : « Saute ! Saute ! Saute ! »

Et le soleil donné en spectacle tend les bras, il chauffe la foule. Il prend digne place, il devient Roi. L'amour est indicible et le ciel invincible, on ne le rendra pas. Jeongin aura d'autres printemps que celui-là, mais il est trop doux pour qu'il ne revienne pas. Alors il s'approche, espérant le rattraper même si son corps sert d'amortisseur. Il veut remonter le temps, rattraper le printemps.

Il ne laissera pas le soleil noir s'éteindre.

Mais c'est trop tard, le garçon de lumière prend son envol. Il se retourne, écarte les bras. Il imite l'ange pour l'amour du Diable.

Il chute et la lumière se rétracte. Et sur le béton dur, ses os craquent.

La masse qui a poussé au carnage hurle de terreur. Jeongin accourt et le spectacle sanglant l'étouffe. Les cris du meilleur ami sont crève-coeurs et dans ses bras, il serre l'ange amoureux dont la vie qui s'échappe entache ses habits noirs.

Jeongin connaît la mort de deux printemps. Le temps reprend son cours et on met bas aux sentiments. Hyunjin est coupable, il s'en punira seul. Jeongin regarde debout et ne dit rien.

Il ne se rappelle que du sourire du soleil de ce matin.

Il n'était pas dans sa classe, il vivait dans sa rue.
C'était le garçon d'en face, il ne l'a plus jamais vu.

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