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Chapitre 18 : La main du hasard

«Inspirer, expirer

Avant, arrière.

Quatre mouvements enlacés

Séparés en deux paires :

Pourquoi vivre les premiers

Sans vivre leurs confrères ? » Pya, lettre d'adieu

Flora, dans le jardin familial, s'étire au pied du poteau d'ascendanse après son exercice matinal. Rorellio surgit alors, le visage ravi :

—Excellente nouvelle ma fille ! Regina s'est blessée et sera remplacée par son apprenti, un jeunot qui danse aussi mal qu'un centrîlois.

—Comment s'appelle-t-il ? demande-t-elle aussitôt.

—Je sais plus... Ça finissait par un o... Pedro !

—Il danse bien mieux qu'un centrîlois !

—Tu le connais ? s'étonne Rorellio.

—Un peu oui, rougit Flora, je l'ai rencontré au maribal.

—Le maribal où je t'avais interdit d'aller ? s'énerve-t-il.

—Oui... répond-elle en baissant les yeux.

—Remonte sur le poteau pour rattraper l'entraînement que tu as perdu là bas !

Lorena, entendant le ton monter, sort de la cuisine pour venir défendre sa petite fille.

—Laisse-la souffler un peu ! T'as qu'à ascendanser toi-même sur le poteau, sourit la grand-mère d'un air narquois.

—Hum, bon, marmonne Rorellio, une petite pause ne lui fera pas de mal.

Il s'enfuit loin de sa belle-mère, et loin du poteau qu'il n'a jamais gravi une seule fois de sa vie.

—Espèce de lâche, grommelle Lorena, qui exige de sa fille des épreuves qu'il a bien trop peur de surmonter lui-même.

—Ca ne me dérange pas, répond Flora, j'aime bien l'ascendanse.

—Moi aussi, ma petite, et ma mère l'adorait. Même après sa terrible chute...

—De quoi parles-tu ? l'interrompt Flora.

—Ton arrière-grand-mère Pya a tout obtenu grâce à l'ascendanse. Le titre de première danseuse, le cœur de mon père, une renommée éternelle. Mais l'ascendanse lui a tout repris en lui brisant ses ailes à jamais.

—C'est horrible ! Que s'est-il passé ?

—Un accident. Un pied qui glisse. Une pierre au mauvais endroit, au mauvais moment. Pourquoi crois-tu que ton père n'ascendanse jamais ?

—Il m'a dit qu'il est trop lourd pour le poteau.

—Trop lourdaud oui ! La vérité c'est qu'il craint de tomber et de finir infirme.

—Mamie, s'inquiète Flora, ça pourrait m'arriver ?

—Ca pourrait, oui. Mais Raja serait bien cruelle de frapper notre famille d'une nouvelle tragédie.

—Que Nata guide mes pas dans la lumière, loin des tourments de la nuit, au rythme de son rire et de ses sourires.

Lorena prie les déesses d'une danse silencieuse. Puis elle enlace sa petite-fille en lui caressant les cheveux.

—Au fait, murmure-t-elle, il me semble avoir entendu le nom de Pedro. Il s'agit du même Pedro que le fort beau jeune homme du maribal ?

—Mamie ! s'indigne Flora.

—Je prends ça pour un oui. Tu vas le revoir ?

—Peut-être... Papa m'a annoncé que Pedro participe aussi au concours.

—Quel heureux hasard ! Viens, on va choisir tes robes pour le voyage.

Quand Flora arrive chez les centrîlois, vêtue de sa plus belle tenue, elle cherche du regard la délégation pardoise. Elle repère bien vite celui qu'elle veut voir et ils s'échangent un sourire convenu. Mais ce doux instant est hélas gâché par son père qui la traîne à l'écart pour discuter stratégie.

—Le concours ouvrira sur les danses en duo, tu dois te mettre en avant !

—Oui papa, soupire-t-elle.

—Initie et conclus chaque mouvement technique, laisse les pas basiques à ton binôme. Il est ton faire-valoir, pas l'inverse !

—Grand-mère m'a dit que les danses en duo démontrent l'unité entre les tribus.

—N'écoute pas cette vieille bique ! Elle...

Les précieux conseils paternels sont interrompus par Ignacio, qui exécute un triple salto arrière pour annoncer le début du concours. Tout en massant son dos peu rompu à l'exercice, il appelle son super assistant; Basilio arrive aussitôt avec le sac de tirage au sort, contenant quatorze jetons : deux pour chaque tribu de la tortîle.

Ignacio plonge sa main dans le sac en clamant la formule rituelle :

—Ô Raja, guide-moi dans l'inconnu, dans ton royaume de hasard aux portes fermées qui s'ouvrent sans s'ouvrir.

Le danseur étoile centrîlois sort un jeton du sac et proclame le nom du premier élu qui va rejoindre la piste de danse :

—Pedro des pardois !

Sa main replonge, farfouille, puis sort un nouveau jeton :

—Et Flora des têtois !

Kita chuchote à voix haute dans l'oreille de sa mère :

—C'est son amoureuse du maribal !

Les tourtereaux s'avancent l'un vers l'autre sans hésitation, rayonnant d'une joie non feinte. Flora a déjà oublié les mesquineries de son père. Pedro s'est libéré de toutes ses angoisses. Leurs mains s'unissent, leurs corps se plaquent, leurs jambes se suivent, leurs lèvres s'effleurent; leurs corps s'écoutent et dansent de concert au rythme des battements de cœur. Ils n'accomplissent guère de techniques spectaculaires, délaissant la raison au profit de la passion, en une parfaite harmonie qui fait applaudir les sept juges, même le flegmatique Ignacio.

Chacun rejoint les siens sous les vivats de la foule. Rorellio reproche à sa fille de ne pas avoir dominé son partenaire, Bella félicite son fils pour sa danse fusionnelle. Flora baisse les yeux, Pedro rougit. Puis Ignacio tire les jetons suivants :

—Flora des têtois...

La foule tape du pied pour marquer son excitation.

—Et Pedro des centrîlois ! Quoi ?

Le doute s'installe sur les juges : que prévoit le règlement ? Il faut dire qu'une telle situation n'était pas survenue depuis fort longtemps.

—Je remets les jetons ? demande Ignacio.

—Je ne crois pas, répond Nino, c'est seulement si on tire deux fois le même.

—C'est un peu pareil, non ?

—Une chance sur cent d'avoir ça, marmonne le danseur étoile queuehois.

—C'est déjà arrivé l'année de Pya l'ascendanseuse, rappelle la danseuse étoile têtoise.

—Et alors on fait quoi ? s'impatiente Ignacio.

Pedro et Flora mettent fin à leur discussion stérile en se rejoignant pour une nouvelle danse enflammée. Il soulève sa partenaire à bout de bras, puis tournoie furieusement, l'emportant avec lui; elle vole gracieusement avant de se poser sur les épaules de son porteur, ses jambes nues s'enroulent et déroulent sur le torse, sur le cou, en mille frémissements de tissu contre peau. Flora trouve l'ascendanse plus sensationnelle sur un corps chaud que sur un poteau froid; Pedro trouve les cuisses plus enivrantes à pétrir que de la pâte à pain. Des parents cachent les yeux de leurs enfants, et Kita se tortille pour échapper aux mains paternelles.

Les autres duos ne sont pas aussi inséparables; la danseuse centrîloise se laisse guider comme un pantin par la pargoise, le danseur pavdois bouge en parfait miroir du pavgois, et ainsi de suite. Après le passage oubliable des deux derniers, Flora invite son père et sa grand-mère à venir rencontrer la famille de Pedro.

—Excellente idée, se réjouit Lorena.

—Ce pardois va te déconcentrer, ronchonne Rorellio.

Ignorant le villain râleur, Flora le tire par le bras, pointant du doigt Pedro qui se fait escalader par Kita.

—Non, s'exclame soudain Rorellio, je n'irai pas ! Et toi non plus d'ailleurs !

—Mais pourquoi ? s'étonne Flora.

—Laisse la profiter de la vie, menace Lorena.

—J'ai dit non.

—Viens, Flora, allons-y toutes les deux.

—Humpf, concède Rorellio. Moi je dois vérifier si ces fainéants de centrîlois ont bien installé le poteau pour ton ascendanse de demain. Mais revenez pour le dîner !

Le père les regarde s'éloigner, sa dernière phrase se perdant dans le brouhaha de la foule. Plus tard, alors qu'il achève son troisième dessert, il s'inquiète de l'absence de sa fille. Rorellio demande à droite à gauche si quelqu'un sait où elle est, hélas il n'obtient que des réponses vagues de soiffards braillards; les centrîlois ne sont pas férus de danse, mais ils savent recevoir.

Alors qu'il commence à paniquer, une petite fille se dresse devant lui :

—Tu cherches Flora ?

—Oui ! Tu l'as vu ?

—Elle est partie avec Pedro. Ils se tenaient la main comme des amoureux.

—Oh non ! Dans quelle direction ?

Kita pointe du doigt le petit sentier emprunté par son frère, qui lui a fermement ordonné de ne pas les suivre. Rorellio se met à courir, suant à grosses gouttes. Il aperçoit une jambe nue dépassant d'un bosquet de palmiers, et surgit devant sa fille médusée qui ne porte presque plus sa robe.

—Ne faites pas ça ! hurle-t-il.

—Mais enfin papa, ça va pas la tête ? s'énerve Flora.

—Flora, éloigne-toi de ce garçon.

—Euh... hésite Pedro.

—Et toi, remets ton pantalon !

—Va t'en papa ! Tu ne peux pas me laisser être heureuse ?

—Tu ne comprends pas, tu ne dois pas rester avec lui.

—Monsieur, ose Pedro, j'aime votre fille de tout mon cœur.

—Et je l'aime aussi !

—Là n'est pas la question ! Vous ne pouvez pas être ensemble.

—Mais pourquoi à la fin ? crie Flora.

—Parce que c'est ton frère.

Alors que les deux jouvenceaux se retrouvent paralysés d'effroi et d'incompréhension, une noix de coco tombe d'un palmier, assommant Rorellio qui s'effondre au sol.


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