Motha avança dans la forêt aussi vite que ces jambes toujours affaibli lui permettait, son paquetage sur le dos rendant sa démarche encore plus incertaine, il ne voulait pas rester ici une seconde de plus, il devait retrouver sa jument tout de suite !

Il retourna dans les ruines du villages mais elles étaient toujours horriblement vide, l'animal blanc n'y était pas. Le jeune écuyer regarda moult fois malgré l'évidence, comme si il voulait nier la réalité, mais il ne put se voiler la face plus longtemps: son amie équine était encore dans la forêt.

Et avec l'araignée qui rodait, la forêt était le dernier endroit où il avait envie de rester plus longtemps que nécessaire. Une partie de lui voulait rester cacher ici malgré l'angoisse que lui provoquait le lieu, attendre que sa jument reviennent d'elle-même, mais il avait bien plus peur de ce qui pourrait arriver à cette pauvre petite chose toute seule dans la forêt. Si l'araignée blessait ou pire dévorait son amie ça serait quelque chose d'encore plus déchirant pour Motha que la perspective de sa propre mort.

Au moment où il se fit cette réflexion une ombre massive passa sur le village dans une bourrasque de vent qui manqua de le déstabiliser. L'écuyer n'avait put apercevoir que la vague silhouette d'un oiseau titanesque qui avait obscurcit le ciel un instant. C'est endroit était-il le point de ralliement de tout les monstres ?

Malgré tout il prit son courage à deux mains et il retourna dans la forêt, naviguant avec facilité entre les arbres et la végétation dense là où beaucoup aurait dû se démener pour avancer. Il mémorisait avec  facilité chaque recoin se ressemblant pourtant énormément et ne se perdit jamais même si il ne connaissait pas l'endroit, il avait passer la moitié de sa vie en forêt, il s'y sentait d'ailleurs souvient mieux que dans les milieux "civilisés".

Mais l'angoisse et l'appréhension triomphait sur le sentiment d'apaisement et d'intégrité que ce genre d'endroit lui faisait ressentir. Ce village isolé au milieu de nulle part entouré de forêts, ça ressemblait tellement a son ancien village, ça ressemblait trop.

Les deux avait finit de la même façon, dans les flammes, un sombre reflet de l'histoire du jeune homme, une cruelle moquerie remuant le couteau dans la plaie déjà béante de l'écuyer, une épreuve de chaque instant qu'on aurait dit placé sur son chemin par le divin en personne. Tout cet endroit lui rappelait sans cesse les moments les plus heureux de sa vie mais également la chose qui avait manqué de briser son esprit a jamais, pire que toutes les fois où il avait frôler la mort en tant qu'écuyer.

Il essayait tant bien que mal de vider sa tête, de ce concentrer sur la tâche qu'il devait accomplir mais rien n'y faisait, il ne pouvait s'empêcher de penser : Penser à son passé destructeur, son présent douloureux et son futur incertain.

Quand soudainement parmi la verdure il aperçut un éclat blanc: la jument.

Il se rua vers elle, profondément soulagé et l'étreignit quelques instants avant d'arrêter pour se mettre en selle, il ne comptait pas faire durer son séjour une seconde de plus.

Il commença à avancer vers le nord, sans se  rendre compte il était allé si loin dans la forêt qu'il était revenu près de l'église... et un monstre s'y trouvait, pas l'araignée mais un autre.

L'oiseau qu'il avait vu plus tôt, un énorme vautour dont les plumes était d'un mélange surréel et inquiétant de pourpre et de bleu sombre, son bec et ses serres semblait être fait d'une étrange amalgamation d'ossements, et pour combler le tout d'intrigants filaments noirs ressemblant presque à des ombres mouvantes serpentait entre ces plumes et dansait avec le vent.

Il était au centre du cimetière et frappait le sol de son bec, déterrant les corps avant de s'en repaitre en une seule bouchée.

Motha fut dégouté par la scène et la jument semblait terrifiée par la créature, elle fit un pas en arrière et une branche craqua, le vautour tourna alors instantanément son regard rouge sang vers le duo.

Le destrier commença à paniquer et à se cabrer, Motha en perdant totalement le contrôle et finit par ce faire éjecter et elle commença à fuir sans lui tandis que le vautour déployait ces ailes en fixant Motha...

Et pile au moment où le charognard allait se jeter sur sa proie une silhouette tout aussi massive vint l'intercepter:  l'araignée était de retour.

Les deux se hurlèrent dessus un court instant, des sons si perçants et tonitruants que le rouquin eut l'impression que ces tympans allait éclater. Puis les deux bêtes se jetèrent l'une sur l'autre dans un combat qui fit trembler la terre.

Le minuscule humain totalement tétanisé contempla avec effroi ce grotesque et brutal spectacle de plumes, de serres, de crocs et de sang. Ce n'est que quand les premiers arbres se brisèrent durant leur titanesque affrontement que Motha comprit qu'ils se rapprochaient dangereusement de lui et se releva enfin pour fuir mais ils étaient trop tard.

Il passa trop près d'eux et sans même s'en rendre compte l'araignée le bouscula et le fit tomber au sol... et marcha sur sa jambe droite dans un craquement sonore.

Motha hurla de douleur mais aucun des deux monstres ne semblèrent remarquer alors que leur combat acharné et sanglant les amenait plus loin dans la forêt.

Les cris, la souffrance, la fatigue, la destruction, tout ça fut trop pour le malheureux qui s'évanouit sur le sol.

(ce chapitre a été bien plus court que les autres et pour être honnête il était pas prévu a la base mais j'espère qu'il est lisible quand même, la suite arrivera bientôt, normalement, NDA.)