Epilogue : Adieu
Le lendemain matin, après une courte nuit de sommeil, Hazel et ses amis prirent place dans le Poudlard Express. Le voyage de retour s'annonçait tout aussi animé que celui de l'aller ! Les quatre Gryffondor et les deux Serpentard bavardaient avec agitation, partageant quelques souvenirs et franches rigolades sur la soirée de la veille : Hazel et Seren avaient pu rejoindre ses amis à temps pour assister à la parade nuptiale des Veaudelunes maladroits. Assis côte à côte, ils s'était laissés emportée par l'envoûtant spectacle, admirant les créatures fabuleuses exécutant un curieux ballet, dressées sur leurs pattes arrières.
La jeune sorcière appuya sa joue contre la vitre et fit un petit signe de la main à Hagrid qui leur adressait de grands gestes sur le quai. Cette première année à Poudlard avait été riche en bonnes et mauvaises surprises. La soirée de la veille appartenait incontestablement à la première catégorie. Une fois leur parade achevée, les Veaudelune s'étaient éclipsés dans la Forêt interdite, laissant pour seules traces de leur passage, de curieuses arabesques dessinées sur le sol. Brûlepot et Flitwick avaient ensuite décrété qu'il était encore trop tôt pour se coucher et à la grande joie des élèves, avaient lancé un feu d'artifice au-dessus du Lac Noir. Les deux compères, une fois leur sortilège lancé, s'étaient écroulés par terre, hilares, vaincus par l'excès d'hydromel, sous les yeux à la fois réprobateurs et amusés d'une McGonagall dont le chapeau tenait de guingois sur son chignon aux mèches vagabondes. Les six compères avaient échangé un regard malicieux avant de contempler le ciel paré de mille couleurs. À un moment, Hazel avait détaché ses yeux des étoiles pour observer ses amis : Charlie allongé sur le dos mâchait une friandise, Sofia était assise en tailleur et contemplait le spectacle en silence, un doux sourire accroché aux lèvres ; Jonathan lui, pointait son index vers la voûte céleste et donnait le nom des différentes constellations à une Misty buvant ses paroles. Le regard de Hazel s'était ensuite glissé sur le profil nimbé de lumière de Seren. Celui-ci, ravi par les facéties de leurs professeurs et de leurs camarades, souriait à s'en décrocher la mâchoire. Hazel se surprit à admirer les traits du doux géant. Se sentant épié, il s'était penché vers elle et lui avait chuchoté, sur le ton de la précipitation :
- Tu sais Hazel, je suis heureux d'être ton jumeau de baguette...
- Et moi donc ! répondit la jeune sorcière. Sans toi, je n'aurais jamais pu survivre à cette première année.
- On forme une bonne équipe tous les deux, non?
- Une sacrément bonne équipe, tu veux dire! renchérit Hazel en gratifiant le Serpentard d'une bourrade amicale.
La voix perçante de Misty tira Hazel de ses pensées. La jeune Serpentarde venait de se lever quand la porte de leur compartiment s'était ouverte sur Rain Stoker accompagnée de trois de ses âmes damnées. Seren, imitant son amie d'enfance, s'était redressé en faisant craquer ses larges épaules. La petite brune fronça son joli petit nez et décocha un regard à ses deux anciens comparses.
- Toujours en compagnie des perdants ? Vous êtes tellement décevants !
- La ferme, Rain ! cria Misty d'un ton menaçant.
La Serpentarde croisa ses bras sur sa poitrine. Rain n'était visiblement pas décidée à abandonner la partie. Hazel comprit alors que la jeune sorcière, bien qu'entourée de ses admirateurs, était seule et que l'amitié de Seren et de Misty lui manquait... Hazel eut un soupir et se leva avec lenteur. Elle se dirigea vers Rain. La petite Serpentarde, qui était un poil plus grande qu'elle, parut prendre son mouvement pour une menace. Elle se saisit de sa baguette et l'agita sous le nez de Hazel.
- Fais gaffe, Evans ! Un coup tordu et tes amis devront ramasser chaque morceau de ton petit corps à la petite cuillère !
Seren et Misty s'avancèrent à leur tour. Hazel tendit la main et abaissa la baguette de Rain. La sorcière parut décontenancée par ce simple geste.
- Tu peux rester avec nous, proposa alors Hazel, il y a encore de la place.
Misty siffla une insulte incompréhensible, Charlie émit quelques sons indéchiffrables mais la plus étonnée de tous, fut sans nul doute Rain Stoker. Son visage blêmit avant de s'enflammer. Elle dévisageait Hazel, la bouche grande ouverte. La Gryffondor s'écarta de quelques pas et d'un geste, l'invita à prendre place sur l'une des deux banquettes. Rain esquissa un pas hésitant avant de se reprendre. Sa figure se tordit en une grimace moqueuse.
- Tu me prends pour qui, Evans ?! cracha-t-elle avec fureur. Je ne suis pas du genre à fréquenter les traîtres à leur sang, les Sangs-Mêlés et les Sangs-de-Bourbe !
À ces mots, Sofia et Charlie bondirent de leur place. Les trois sbires de Rain tendirent leurs baguettes vers le petit groupe. Rain leva sa baguette et en frôla la tempe de Hazel, celle marquée par l'odieuse cicatrice.
- Et encore moins, la petite protégée de Rogue.
Hazel pâlit sous le poids de l'attaque imprévue. Elle entendit ses amis sortir leurs baguettes, mais elle, était bien incapable de sortir la sienne pour se défendre. Rain esquissa un rictus, dévoilant ses incisives proéminentes.
- À ta place, je ferais bien attention... Il n'est jamais bon de faire ami-ami avec un traître.
Seren se plaça aux côtés de Hazel ; Misty quant à elle, posa sa main sur l'épaule tremblante de la jeune Gryffondor, l'enveloppant d'une étreinte protectrice.
- Dégage, Rain ! cria la Serpentarde en levant sa baguette. Sinon ...
- Sinon, quoi ? gloussa son ancienne amie. Tu crois qu'une grosse idiote dans ton genre me fait peur ?!
- Repulso !
Rain et ses trois compères se retrouvèrent violemment projetés dans le couloir. Les cinq amis se retournèrent vers le calme Jonathan, ébahis. Le jeune Gryffondor, puisant dans sa colère, s'était levé et avait pointé une baguette tremblante vers les quatre Serpentard ayant osé insulter ses amies. Sofia tenta de l'apaiser mais Jonathan, ivre de rage, s'avança de son pas claudicant vers Rain Stoker. Elle tenta de se relever, Jonathan la désarma et d'un cri plein de fureur, lui lança un nouveau sort :
- Petrificus totalus !
La Serpentarde poussa un couinement de souris et ne put bouger ne serait-ce que le petit doigt. Jonathan menaça ensuite les trois Serpentard qui se redressaient en titubant.
- Qui est le prochain ?
Les trois courageux jeunes sorciers déguerpirent sans demander leur reste, préférant regagner la sécurité de leur compartiment plutôt que de venir en aide à Rain Stoker. Son méfait accompli, Jonathan appuya la pointe de sa baguette sur le nez de la Serpentarde tétanisée.
- Ose encore une fois insulter mes amis et je te jure que tu le regretteras !
Il la libéra de son sort. Rain se leva, lui décocha un regard meurtrier, avant de s'éloigner en courant. Jonathan referma la porte, rangea sa baguette et s'écroula sur la banquette. Misty se précipita à ses côtés et se mit à le houspiller à coups d'insultes et de petites bourrades affectueuses, l'invectivant pour son acte aussi idiot que courageux ! Jonathan se contenta de sourire, en arborant le regard du héros satisfait du devoir accompli.
Le reste du voyage se déroula sans encombre. La sorcière au chariot fit son apparition quelques heures plus tard, et les compères épuisèrent leurs dernières pièces en friandises diverses qu'ils partagèrent de bon cœur. Hazel en profita pour leur confier qu'elle avait remis le coffret et les deux artefacts à Dumbledore, ce qui lui valut une réponse indignée de la part de Misty :
- T'es complètement fêlée, Casse-Noisette !
Jonathan quant à lui, déclara que Hazel avait fait le meilleur choix possible et une nouvelle et âpre discussion s'engagea entre le calme Gryffondor et l'impulsive Serpentarde. Leurs amis les abandonnèrent à cette nouvelle dispute et se mirent à bavarder entre eux. Une fois le conflit entre Jonathan et Misty enterré, ils entamèrent plusieurs batailles explosives tout en se gavant de sucreries et de jus de citrouille. Peu à peu, leurs estomacs pesants et le sommeil eurent raison de leur bonne volonté. Le compartiment devint silencieux et résonna bientôt des ronflements des jeunes sorciers.
Hazel observait d'un œil somnolant ses amis tandis qu'à l'horizon, le soleil déclinait dans le ciel. En face d'elle, Misty et Jonathan dormaient profondément, la tête de la Serpentarde reposant sur l'épaule de Gryffondor. Seren, assis à côté de Misty, avait les yeux clos et les bras croisés contre sa poitrine. Hazel jeta un œil à Sofia recroquevillée en boule sur la banquette, tandis que Charlie, assis entre elles, ronflait, la bouche grande ouverte, la tête appuyée contre le bras de Hazel.
- Hazel, murmura Seren en ouvrant un œil, quelque chose ne va pas ?
La petite sorcière replia sa main contre son cœur. À cet instant, entourée de ses amis, elle se sentit envahie par une douce chaleur et eut l'impression que le vide creusé par les souvenirs retrouvés se résorbait peu à peu. Dumbledore avait peut-être raison... Elle parviendrait sans doute à remplir cet abîme en refusant de s'appesantir sur son douloureux passé, et en acceptant de vivre et d'expérimenter ces petits moments de bonheur faisant toute la saveur d'une existence.
- Non, répondit-elle en lui adressant un sourire, au contraire, tout va bien.
Comme s'il désirait appuyer ses propos, Charlie Weasley émit un bruyant ronflement de contentement avant de frotter son nez contre le bras de Hazel. Seren et elle échangèrent un regard et tous deux, apaisés, finirent par s'endormir pour de bon.
♠♠♠
À la nuit tombée, le Poudlard Express entra en gare, libérant un flot d'élèves impatients, exténués mais heureux d'être arrivés à bon port. À peine eut-elle posé le pied sur le quai, que Misty se retrouva happée par les bras d'une magnifique sorcière aux cheveux noirs. Elle tenta de se dégager de son emprise parfumée mais la belle sorcière tint bon et inonda sa petite « Misty » de baisers collants et poisseux avant de la presser contre sa poitrine voluptueuse.
- Millie, grogna la Serpentarde, fiche-moi la paix !
La fameuse Millie, après avoir octroyé un dernier baiser à sa petite sœur, s'exécuta et se tourna vers la petite bande la fixant avec étonnement. Bill Weasley, qui venait tout juste de se joindre à eux sur le quai, ne parut pas si indifférent aux charmes de l'ancienne Serpentarde.
- Ce sont tes amis ? s'enquit la belle Millie en battant des cils.
- Ouais, ouais, bougonna l'intéressée en essuyant avec rage les traces de rouge à lèvres s'étalant sur ses joues. Je te présente Beau Gosse, Wesnouille, Maman, Casse-Noisette et Clopin-Clopant.
- Oh... ravie de vous rencontrer, susurra Millie en concentrant tout particulièrement son attention sur Bill Weasley.
Charlie donna un coup de coude à son aîné mais celui-ci, fasciné, fut bien incapable d'aligner trois mots cohérents afin de saluer la charmante sorcière. Millie se tourna ensuite vers Seren, qu'elle connaissait depuis l'enfance, et l'informa qu'elle était chargée de le ramener à Hurle-au-Vent. Le jeune Serpentard eut un soupir soulagé et remercia Misty en toute discrétion : son amie lui avait épargné la présence de la redoutable Morrigan Wilde. Il pouvait ainsi, faire ses adieux à ses amis en toute quiétude. Misty étreignit Sofia et Hazel avec force, décocha une dernière petite bourrade affectueuse à Charlie et Jonathan et à coups de moult menaces, leur fit promettre à tous, de lui écrire pendant les vacances. Elle s'apprêtait à rejoindre son aînée patientant à quelques pas de là, en discutant avec d'anciens camarades, quand Hazel vit Jonathan se diriger vers la Serpentarde. Sofia et elle avaient bien remarqué le manège de leur ami et furent plus que surprises en le voyant déposer ses lèvres contre la joue d'une Misty rougissante. Seren étouffa un rire et se tourna vers ses amis. Il leur offrit une dernière poignée de main, jurant lui aussi, de se montrer un correspondant assidu. Hazel fut la dernière à recevoir sa poignée de main vigoureuse, leurs doigts s'entremêlèrent avec force avant de se détacher à regret. Les quatre Gryffondor virent ensuite leurs deux amis Serpentard et Millie disparaître dans la foule. Puis, ce fut ensuite au tour de Sofia et de Jonathan de partir. Les parents de Sofia et ceux de Jonathan, accompagnés du petit frère de ce dernier, bavardèrent quelques instants avec Hazel et Charlie avant de les laisser. Hazel fut particulièrement émue en voyant le petit frère de Jonathan converser avec animation avec son aîné. Leur relation allait sans doute s'améliorer avec le temps, espéra la jeune sorcière.
Le quai se vidait peu à peu. Hazel et Charlie surveillaient leurs bagages tout en scrutant leurs camarades. Johanne et Alice avaient retrouvé leurs familles respectives, tandis que Judy suivait un vieux sorcier qui la conduirait dans une réserve d'animaux fantastiques : grâce à la générosité de son mystérieux bienfaiteur, la Gryffondor n'aurait pas à passer ses vacances dans son triste orphelinat moldu ! Hazel ne manqua pas de remarquer l'étrange regard que lança Jervis, le demi-frère de Rain venu la chercher, à sa camarade de Gryffondor.
Elle n'eut pas le temps de se préoccuper de ce mystère, car des cris se firent entendre non loin d'eux et des tornades rousses s'abattirent sur le quai 9 3/4. Molly Weasley jaillit à son tour, courant après les jumeaux, qu'elle rattrapa avant qu'ils ne montent dans le Poudlard Express. Arthur Weasley trottinait derrière elle, tenant le petit Ron par la main et la petite Ginny dans ses bras. Percy marchait à ses côtés, un livre serré contre sa poitrine. Molly fondit sur ses deux aînés et les serrèrent contre son giron. Bill et Charlie parvinrent à s'échapper avant de finir étouffés.
- Un souci sur la route ? les interrogea Bill en se recoiffant.
- Ton père, grogna Molly Weasley, était en grande conversation à propos d'un de ces objets moldus ridicules !
- Une voiture, Molly, la corrigea Arthur avant de saluer ses garçons et Hazel.
Hazel répondit aux sollicitations de la fratrie Weasley. Elle s'apprêtait à répondre à l'une des questions posées par le petit Ron sur les plats servis à Poudlard, lorsqu'elle entendit son prénom résonner dans le silence du quai. Elle redressa la tête et aperçut son escogriffe de père, bien remplumé, s'avancer vers elle en lui adressant de grands sourires. Abandonnant les Weasley et ses valises, Hazel s'élança, en bousculant quelques sorciers au passage, et se jeta contre lui. Oliver la recueillit entre ses bras et la souleva avec douceur. Hazel nicha sa tête contre l'épaule de son père et se laissa bercer par lui, indifférente aux quelques regards moqueurs émanant de certains camarades plus âgés. Oliver la reposa et lui caressa les cheveux.
- Tu as fait bon voyage ?
Hazel acquiesça avant de l'entourer à nouveau de ses bras, sa tête reposant contre le ventre paternel. Un jour, se promit-elle en se gorgeant de son odeur si rassurante, ils auraient une discussion à propos de tout ce qu'elle avait pu apprendre sur Dahlia, mais pas maintenant, pas aujourd'hui... Elle n'avait qu'une envie : profiter de ses vacances et de son père pour oublier définitivement les mauvais souvenirs de cette année écoulée. Une silhouette familière fit son apparition aux côtés d'Oliver. Hazel se détacha de son père et vint se perdre dans les bras de Morgan. La jeune sorcière sut alors qu'elle venait enfin de regagner son foyer protecteur.
Une fois passé cet instant plein d'émotions, les Weasley échangèrent quelques mots avec Mr. Evans et Morgan, tandis que Charlie, Bill et Hazel se chargeaient d'empiler les bagages et les cages d'Errol et de Circé sur les chariots. Mr. Weasley abandonna sa femme et leurs plus jeunes enfants devant le réseau de cheminées permettant aux familles de quitter la gare en toute sécurité, et insista pour accompagner les Evans et Morgan jusqu'au parking de la gare. Hazel ne comprenait pas cette étrange lubie... jusqu'à ce qu'elle voie Mr. Weasley courir vers la vieille Ford Anglia couleur pistache qu'il regardait avec les yeux d'un petit enfant contemplant un train électrique dans une boutique de jouets.
- Pa' adore les trucs moldus, déclara Charlie qui avait tenu à accompagner son père. Sa grange est remplie de trucs...
- Plus ou moins autorisés, poursuivit Bill avec amusement.
Mr. Weasley couvrait la guimbarde d'un œil amoureux, s'extasiant sur les portières, caressant la carrosserie avec fébrilité et sous les yeux ébahis de Mr. Evans et de quelques Moldus présents, Arthur se mit à plat ventre afin d'observer les roues et le dessous de l'habitacle. Ravi de cette petite exploration, il se releva en avouant à Oliver qu'il adorerait avoir une voiture semblable à celle-ci. Oliver l'informa alors que la propriétaire de son pub favori désirait vendre sa vieille Ford Anglia et que si Arthur était intéressé, il pourrait lui avoir le véhicule pour une bouchée de pain. Arthur prit une mine de conspirateur et chuchota quelques mots à Oliver, concluant leur échange secret par une poignée de mains.
Après une dernière discussion, les Weasley quittèrent les Evans et Morgan. Oliver chargea le coffre et Hazel eut un mouvement de surprise : le coffre de la vieille Ford lui paraissait beaucoup plus grand ! Elle se dit que tout cela n'était sans doute que le fruit de sa fatigue. Elle s'installa sur la banquette arrière, aux côtés de la cage de Circé roupillant et eut une deuxième surprise : le siège arrière était plus que moelleux ! Son père avait-il obtenu une augmentation et avait-il fait réparer la vieille voiture tombant en lambeaux ? Oliver se plaça derrière le volant ; Morgan se glissa sur le siège passager et ferma la portière. Une brise légère envahit l'habitacle, rendant l'air du véhicule plus que respirable, alors qu'habituellement en été, les passagers de la veille Ford avaient l'impression de voyager dans un four ! Hazel s'apprêtait à demander des explications quand son père tourna la clef de contact. La guimbarde n'émit qu'un petit bruit et à la grande stupeur de la jeune adolescente, Oliver actionna un curieux et nouveau bouton se situant près de l'autoradio. Elle sentit la voiture se soulever légèrement du sol et franchir sans encombre le parking.
Une fois sur la route, Morgan et Oliver échangèrent un regard complice et le père de Hazel abaissa un autre bouton rutilant, encore un nouveau, songea Hazel, et le véhicule s'envola pour de bon dans les airs, évitant ainsi les embouteillages. Hazel ouvrit la fenêtre et pencha la tête vers l'extérieur : la voiture se faufilait avec grâce entre les nuages et nul ne semblait remarquer le curieux objet non identifié circulant dans le ciel londonien.
- Un ami d'Arthur travaillant au Ministère, l'informa alors Morgan, a réparé la Ford en y apportant sa petite touche personnelle. Oliver, attention aux oiseaux !
Oliver Evans braqua à droite, évitant de justesse, une nuée de pauvres volatiles qui furent bien surpris par la présence d'une voiture volante dans le ciel . Morgan tendit sa baguette devant elle et lança un sort qui leur permit de garder un œil sur leur destination. Hazel remonta la fenêtre et profita du voyage. Ils survolèrent la Tamise et Big Ben ; profitant de l'invisibilité de la Ford, Oliver s'amusa même à frôler le toit de Buckingham Palace et dut sans doute tirer la reine de son sommeil en faisant pétarader sa guimbarde au-dessus du palais royal. Hazel se recroquevilla contre la banquette et, bercée par les mouvements de la voiture et la conversation chuchotée des deux adultes, ne tarda pas à s'endormir...
Elle se réveilla quand la voiture atterrit devant le petit portail du 17 Allée des Cerisiers. La nuit étant déjà bien avancée, aucun voisin n'assista au retour de la voiture volante. Hazel s'étira et suivant le mouvement des adultes, sortit de la voiture. À la lueur du lampadaire éclairant la rue, elle contempla avec joie, les lieux ayant abrité son enfance. Qu'il était bon d'être de retour chez soi ! Son regard fut alors attiré par la petite pancarte plantée devant la maisonnette de Morgan. Elle plissa des paupières et tenta de déchiffrer les quelques mots inscrits. Le cœur battant, elle se retourna vers son ancienne nourrice. Celle-ci perdit son sourire.
- Hazel ?
- Tu vas partir ! s'écria la jeune sorcière au bord des larmes. Ta maison est à vendre !
C'était donc pour cela que son père et Morgan étaient restés si discrets dans leurs lettres depuis quelques semaines : Hyde déclaré mort, Hazel n'avait plus besoin d'être protégée par Morgan et la sorcière allait retourner vivre dans le village de sorciers dont elle était originaire. Morgan et Oliver échangèrent un curieux sourire, ce qui fit redoubler la colère de la jeune sorcière. De quel droit, se permettaient-ils de traiter son chagrin avec tant de légèreté ?! Morgan, percevant que la rage de Hazel ne tarderait pas à exploser, lui fit signe de regarder vers la maison des Evans. La jeune sorcière s'approcha et vit que les rideaux bariolés décorant les fenêtres de Morgan, ornaient à présent celles d'Oliver. Hazel décocha un regard suspicieux aux deux adultes : Morgan rougit ; Oliver lui, arborait le sourire d'un petit chenapan ravi d'avoir joué un bon tour.
- Hazel Evans, déclara-t-il alors avec malice, vous n'êtes pas la seule à avoir vécu une année riche en surprises...
Morgan tendit sa baguette vers le coffre et d'un sort finement exécuté, fit sortir les valises encombrantes et la cage de Circé de la voiture. La porte de la maison s'ouvrit et les affaires de Hazel se posèrent sur le petit tapis du vestibule. Morgan rangea sa baguette, Oliver se rapprocha d'elle et la prit par les épaules avant de lancer un clin d'œil à sa fille :
- Si on rentrait chez nous ?
Oliver et Morgan enlacés franchirent le seuil de la petite maison. Hazel leur emboîta le pas et s'immobilisa pour regarder le petit noisetier qui avait continué de croître e et qui veillerait encore longtemps sur elle. Sentant un poids dans sa poche, elle y plongea sa main et en sortit un tout petit bouquet de myosotis. Une lueur argentée se mit à briller derrière elle. La jeune sorcière se retourna et aperçut une biche nimbée de lumière se tenant à quelques pas d'elle. La fabuleuse apparition lui adressa un dernier regard avant de s'évanouir dans la nuit. Hazel, le bouquet serré dans sa main, regagna son foyer, laissant la porte se refermer sur l'Allée des Cerisiers.
♠♠♠
Et bien voilà, ainsi s'achève l'histoire de Hazel Evans. Je vous remercie d'avoir suivi les aventures de "ma" petite sorcière et j'espère que vous avez su l'aimer, autant que moi, j'ai pu l'aimer.
Merci pour vos lectures, vos votes et vos commentaires. Cette histoire, écrite dans mes carnets pendant le confinement, n'aurait jamais dû sortir de ma malle magique, mais je suis bien contente au final, de l'avoir partagée avec vous.
J'espère de tout coeur avoir su rendre hommage à l'univers de Harry Potter et aussi à mon cher professeur Rogue (ainsi qu'à son interprète!).
Merci à nouveau, prenez bien soin de vous.
Amitiés,
Circeto
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