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Elle jeta un oeil une énième fois sur sa montre. Huit heures et quart. Toujours personne en vue. Soit son collègue lui avait fait une blague de mauvais goût, soit elle était vraiment en mauvaise posture.
Seule dans le couloir, elle étira ses jambes, dans l'espoir vain de se détendre. Les battements de son cœur résonnaient à ses oreilles et ses mains étaient moites.

Son chef ne convoquait que très rarement son personnel, et quand il le faisait, ces derniers se retrouvaient généralement à faire leurs cartons vers une nouvelle affectation ou tout simplement, partaient à la retraite. Les rappels à l'ordre étaient rares mais quand ils arrivaient, les décisions étaient sans appel.

Mais il ne pouvait pas la virer.
Son parcours, en plus d'être atypique, était exemplaire: recrutée à tout juste dix-huit ans par le FBI, devenue bilingue en à peine un an et première de sa promotion à l'académie de Quantico. Elle était devenue l'une des meilleures et avait donnée sa vie au FBI, sacrifiant sa jeunesse et son innocence.

La boule au ventre qu'elle ressentait depuis l'annonce de Dereck la veille au soir ne l'avait pas quittée.
Sa nuit avait été des plus courtes, mêlant ses cauchemars devenus habituels à son angoisse d'être renvoyée chez elle.

D'autant plus que ses résultats de ces six derniers mois, depuis l'affaire de Boston, étaient loin d'être brillants, son esprit se bornant à vagabonder ailleurs.
Elle le savait, elle en gardait encore les séquelles, ses cicatrices s'ajoutant à celles, déjà nombreuses, de son âme.

Elle entendit des bruits de pas au loin et se leva, lissant au passage la jupe de son tailleur. Elle détestait cette tenue conformiste, bien trop étriquée à son goût. Mais son chef de département accordait énormément d'importance au règlement et il n'aurait sûrement pas apprécier qu'elle se présente à lui en jean-basket comme Monsieur et Madame tout-le-monde. Les agents fédéraux se devaient de représenter un certain prestige.

Deux hommes en costumes cravates s'approchaient, plongés en pleine conversation.
L'un des deux avait la cinquantaine, ses cheveux noirs parsemés de fins éclats blancs et des rides cernant ses yeux. L'autre avait bien au moins vingt ans de plus et ressemblait plus à un vieux crouton croulant.
Jason Ambrow, son supérieur, était accompagné de John Rogers, le directeur de l'organisation fédérale. Le grand patron. Quoi qu'elle ait pu faire, cela devait s'avérer extrêmement mauvais.

Ambrow se dirigea vers elle, un sourire forcé barrant son visage halé, des petites rides se dessinant aux coins de ses yeux.

— Agent Downey, c'est un plaisir de vous voir, déclara-t-il en lui serrant la main d'une poigne ferme, qu'elle lui rendit.

Il ouvrit la porte de son bureau, lui fit signe d'entrer et elle s'exécuta. Ne jamais désobéir au patron, telle était sa règle vingt-cinq pour cent du temps.
La pièce était vaste, lumineuse. Un grand bureau en bois noir, entouré de trois fauteuils se dressait devant l'immense baie vitrée donnant vue sur les buildings de Washington. Meme si Ambrow avait souhaité recréer un climat chaleureux, accueillant, la seule chose qu'elle en percevait était la froideur et l'absence totale de compassion dont faisait preuve son occupant.

Amélia s'installa dans un des fauteuils face au bureau, tandis que Rogers prenait place à côté d'elle et que Ambrow s'asseyait devant l'imposant meuble noir. Elle attendit patiemment que l'un des deux hommes prennent la parole, les observant tour à tour.
Son chef brisa enfin le silence.

— Bien, Agent Downey, je souhaite tout d'abord vous féliciter pour votre succès dans l'affaire de disparition d'enfant d'hier. Il semble qu'une fois encore, vous ayez démontrée votre formidable capacité à résoudre rapidement des enquêtes.

Amélia hocha la tête silencieusement en signe de remerciement. Elle se doutait qu'il ne l'avait pas convoquée de si bonne heure pour lui faire des éloges.

— Depuis votre arrivée dans notre département, continua Ambrow, vous avez su vous imposez comme un élément indispensable. Vos résultats sont bien supérieurs à ceux de vos collègues, certains ayant même plus d'expérience que vous, et votre parcours est impressionnant.

Il marqua une pause, jetant un coup d'oeil au vieillard assis aux côtés de la jeune femme.

—Mais nous devons cependant avouer que depuis quelques mois, en réalité depuis l'affaire de Boston, vous semblez moins en confiance. Vous doutez de vous-même et cela nuit à la résolution de vos enquêtes.

Amélia le dévisagea sans comprendre.

— Mais vous venez de dire... commença-t-elle.

L'homme leva la main pour lui ordonner de se taire et la fixa dans les yeux. Il reprit sur un ton grave.

— Ce n'était pas de votre faute Amélia. Vous avez brillamment enquêter sur cette affaire et vous êtes parvenue à l'arrestation de ce criminel. Il vous a piégée. Vous avez commis une erreur, cela arrive. C'est le propre de l'humain.

La jeune femme ne répondit pas, se contentant de fixer son supérieur, impassible. Justement, elle ne voulait pas être humaine. Elle devait être froide, insensible, imperturbable. Son métier lui imposait de mettre de côté ses émotions. Ne pas ressentir de sentiments, au risque de sombrer dans la folie vu les horreurs qu'elle voyait au quotidien.

— Au vu des événements récents, nous avons pris la décision de vous envoyer en mission. Nous pensons que changer d'environnement vous fera le plus grand bien.

Il jeta un œil vers Rogers avant de poursuivre.

— Vous avez de l’expérience. Vos connaissances en criminologie sont un vrai bénéfice pour notre département. C'est pour cette raison que nous pensons que votre intervention auprès de forces de polices locales afin de les former à l’élaboration de profils psychologiques serait profitable à la réputation du bureau et du FBI. L'agent Peterson vous briefera sur le chemin de l'aéroport, vous décollez dans cinq heures.

Amélia resta sans voix. Elle devait avoir mal compris. C'était impossible.
Et pourtant, le regard qu'échangèrent les deux hommes fut sans équivoque.

Professeur. Voilà à quoi elle se trouvait reléguée. Il lui semblait que pendant un bref instant son cœur avait cessé de battre. Désorientée, elle avait l'impression que ses lèvres étaient désespérément scellées, l’empêchant de hurler toute la rage qui la submergée.

— Vous devez comprendre que, même si votre travail reste correct, nous avons pris d'énormes risques en vous gardant dans le Département. Le protocole habituel aurait voulu que vous suiviez une thérapie avant de reprendre votre poste. Votre influence et vos connaissances vous ont permis de passer outre. Mais c'est terminé.

Amélia resta sans voix, abasourdie. Le sang affluait si fort à ses oreilles qu'elle n'entendait que vaguement ce que lui disait son supérieur.

— Je... je suis virée ? demanda-t-elle, la gorge nouée.

Ambrow et Rogers se regardèrent puis ce dernier prit la parole pour la première fois depuis le début de l'entretien:

— Non, bien évidemment que non, dit-il d'un ton qui se voulait rassurant. Nous ne saurions se passer d'un agent tel que vous. Nous vous offrons simplement ce que vous n'avez pas eu depuis longtemps : l'apaisement. Et la tranquillité. Pas seulement de votre corps mais aussi de votre esprit.

Il marqua une pause puis planta ses iris d'un gris presque blanc dans les siens. Elle ne le connaissait seulement de nom mais il sembla à cet instant lire de la bienveillance dans le regard du viel homme.

— Ce métier est à la fois une bénédiction et un poison. Nous sauvons des vies, mais au prix de la nôtre. Nous donnons nos corps, nos santé et surtout, nos espoirs en l'humanité pour le mener à bien. Et cela peut nous détruire à petit feux, sans même que nous nous en rendions compte.Vous êtes encore jeune. Vous avez encore le temps d'aimer et d'être aimée. Le temps de vous amuser de choses simples. Prenez ce nouveau poste non pas comme une sanction, mais plutôt comme un cadeau.  Un présent qui permettra de sauver votre vie.

— Où aura lieu cette « mission » ? Demanda-t-elle, la bouche sèche.

—Nous avons des formateurs aux États-Unis. Nous nous sommes dit que nous pourrions mettre vos origines a profit pour une entente franco-americaine. Vous irez donc dans un pays qui vous est familier...En France.

Le sang de la jeune femme ne fit qu'un tour. La France. Elle allait rentrer chez elle.

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