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"La croyance en une origine surnaturelle du mal n'est pas nécessaire. Les hommes sont à eux seuls capables des pires atrocités"
Joseph Conrad

—  Il faut des preuves, Amy, tu le sais bien. Tu ne peux pas juste affirmer que c'est lui et t'attendre à ce qu'on le mette en examen.

La jeune femme ne répondit pas, son collègue avait raison.
Elle n'avait aucune preuve, si ce n'est une intuition tenace qui la prenait au ventre, lui tordait les entrailles. Et jusqu'à maintenant, son instinct ne lui avait presque jamais fait défaut.

— Je sais que c'est lui, insista-t-elle. Son profil ne trompe pas.

— Un profil seul ne suffira pas à convaincre des jurés, Amy, soupira son collègue.

Évidemment elle le savait. Un profil psychologique n'était pas une preuve, seulement un outil destiné à réduire la liste des suspects.

Elle regarda une dernière fois l'homme dans la salle d'interrogatoire derrière la vitre teintée. Il semblait abattu, sa tête reposant mollement entre ses mains menottées.

— Il faut que je prenne l'air... lança-t-elle à Dereck avant de sortir de la pièce.

Elle longea les couloirs, évitant ses collègues les bras chargés de dossier ou portant un café brûlant, et emprunta la sortie de secours. Elle descendit les escaliers déserts sur six étages, ses poumons se consumant sous cet effort, jusqu'à atteindre une porte, qu'elle ouvrit.

L'air frais sur son visage lui fit du bien, apaisant le feu qui embrasait ses joues. Le soleil se couchait à l'horizon, plongeant la ville de Washington dans une semi-obscurité, les lueurs orangées de l'astre illuminant encore les abords de la capitale.

Elle prit le trottoir sur sa droite et commença à marcher dans la pénombre de début de soirée, réfléchissant à la situation dans laquelle elle se trouvait.
La petite fille avait disparu depuis déjà vingt-deux heures. Aux États-Unis, selon les statistiques, quatre-vingt dix-neuf pour cent des enfants enlevés étaient tués dans les premières vingt-quatre heures.
Ce qui signifiait qu'il ne leur restait plus que deux heures pour espérer la retrouver vivante.

Aimée Steinfield, cinq ans, avait été enlevée chez elle, dans sa chambre, la veille au soir.
Un enlèvement était une question de moment et d'opportunité: un enfant qui rentre seul chez lui ou qui s'éloigne de ses parents dans un centre commercial... Un kidnapping à domicile était rare. C'était un crime sophistiqué et à haut risque.
La personne qui avait commis cet acte était quelqu'un d'engageant, qui avait des facilités relationnelles et un emploi stable. Une personne qu'on ne s'inquiéterait pas de voir tourner autour de ses enfants.

Mais après avoir examiné la scène de crime, établit le profil du kidnappeur et interrogé les parents d'Aimée, l'évidence s'était vite imposé à elle.
Le ravisseur de la fillette n'était autre que son père, Hugh Steinfield, elle en était certaine. C'était toujours le père.
Son examen de la maison des Steinfield lui avait permis de découvrir que Mr Steinfield nourrissait une véritable obsession malsaine pour sa fille, délaissant son fils aîné à son profit. Les techniciens de la police scientifique avaient découvert dans la chambre de la fillette, cachés dans la ventilation, des vêtements tâchés du sang d'Aimée, preuve d'une possible agression sexuelle. Tout les éléments accusaient le père, mais elle n'avait aucune preuve directe contre lui.

Elle leva la tête et parcouru du regard le lieu où elle se trouvait. Le long du trottoir, les magasins s'alignaient, les devantures plus étincelantes les unes que les autres. Sur la route, s’agitait un balai incessant de véhicules de civils, d’ambulances et de taxis.

Tout à ses réflexions, elle avait marché sans direction précise. Elle se décida à retourner au bureau, elle ne pouvait pas rester indéfiniment dans la rue. Essentiellement parce que, dans ce genre d'affaires, chaque seconde était précieuse. Elle ne pouvait pas se permettre de perdre du temps à ruminer face à son évidente incompétence.

Son attention fut soudain attiré par la vitrine d'une boutique. Une idée traversa soudain son esprit. C’était peut-être sa dernière chance. Il fallait essayer, elle n’avait pas d'autre choix.

De retour  au siège, Amélia se dirigea vers son bureau et attrapa dans son sac une paire de gants ,qu'elle enfila, et un scellé pour pièce à conviction, dans lequel elle plaça le calepin rose qu'elle venait d’acquérir.
Elle prit ensuite le chemin de la salle d'interrogatoire où était retenu le père de la fillette disparue, le coeur rempli de détermination.
Elle allait devoir user de tous ses talents de comédienne si elle voulait retrouver l'enfant à temps.

Elle entra en trombe dans la salle et se plaça face au suspect, le faisant sursauter.

— Où est-elle ? demanda-t-elle sèchement.

— Pour la centième fois, je ne sais pas, répondit l'homme d'un ton las.

Elle s'installa sur la chaise en face de lui et le fixa droit dans les yeux, ce qui le déstabilisa.

— Vraiment ? Vous ne savez pas où se trouve votre fille ? demanda-t-elle. Pourtant, vous semblez beaucoup vous intéresser à elle, Mr Steinfield. Même un peu trop, si vous voulez mon avis.

L'homme s'indigna.

— Depuis quand s'intéresser à ces enfants est un cri...

— Qu'avez-vous ressenti quand votre femme est rentrée plus tôt que prévu de son voyage d'affaires ? le coupa-t-elle.

Elle tenait fermement le sachet contenant le carnet dans sa main.
L'homme s'autorisa un regard vers son contenu et il reposa ses yeux sur la jeune femme.
C'était le moment.

— La peur, Hugh, continua-t-elle. C'est sûrement ce que vous avez dû ressentir. Cette peur panique à l'idée que votre femme ne découvre ce que vous faisiez subir à Aimée.

— Je...Je ne...Je ne comprends pauilla l'homme

— Ah vous ne comprenez pas Hugh, répondit-elle sur un ton ironique. Et bien laissez moi vous expliquer.

Elle sortit le carnet du sachet et l'ouvrit, en prenant bien soin que l'homme en face d'elle ne puisse pas voir les pages blanches.

— "Cher journal, aujourd'hui mon papa m'a encore fait mal là, en bas. J'aime pas ça. Je veux le dire à maman mais il veut pas."

— Quoi ?...Qu'est ce que...

— "Cher journal, le coupa-t-elle une nouvelle fois. Papa a encore recommencé et j'ai eu du sang partout. J'ai peur. J'aime pas du tout"

Elle leva les yeux vers lui.

— Et ce n'est que quelques extraits du journal intime de votre fille. De quoi convaincre un juge.

Elle referma le carnet et le reposa brusquement sur la table. Elle s'interrompit quelques instants, le temps de laisser l'homme réaliser la situation dans laquelle il se trouvait.
Il était sur le point de craquer, elle le sentait.

— Alors dites moi Hugh, continua-t-elle, qu'est-ce qui n'allait pas avec votre femme ? Elle était devenue trop large après vous avoir donné deux enfants ? C'est pour cette raison que vous préfériez le petit trou serré de votre fille ?

— Quoi? cria l'homme en tapant des poings sur la table. Non! Non je n'ai pas fait ça!

— Si, vous l'avez fait, Hugh, lui répondit-elle d'un ton calme. Vous avez violé votre fille et cela à maintes reprises. Nous avons trouvés chez vous des vêtements tâchés du sang d'Aimée, probablement dû à la déchirure de son hymen. Ce carnet est là pour attester des faits. Vous avez violé votre propre fille jusqu'au sang. Et vous l'avez cachée de peur que votre femme ne découvre l'horrible vérité.

L'homme s'effondra, sa tête entre ses mains, les larmes coulant sur son visage.

— Je... Je ne voulais pas.... C'était plus...plus fort que moi...

— Où est Aimée, Mr Steinfield ?

— Elle était si jolie, ajouta-t-il, les yeux dans le vague. Si jolie...

— Où est-elle ? demanda Amélia d'une voix plus autoritaire.

L'homme, dévasté, lui donna les informations nécessaires pour retrouver la fillette. Il l'avait enfermée dans le coffre de sa voiture, qu'il avait abandonnée dans un ravin sur le bord d'une route à la sortie de la ville, dans l'espoir de faire croire aux enquêteurs qu'elle avait été volée.

Amélia se leva et se dirigeait vers la porte, quand elle s'arrêta à côté du suspect et posa le calepin grand ouvert devant lui.

— Au fait, Hugh, murmura-t-elle à son oreille, votre fille ne sait pas écrire. Si vous vous étiez intéressé à elle comme un père s'intéresse à ses enfants, vous le sauriez.

Elle quitta la pièce, laissant l'homme seul avec son désarroi.

Elle mit le point final à son rapport et étira ses bras au-dessus de sa tête.
La tension de la journée s'était accumulée en elle et ses épaules la faisaient souffrir. Fort heureusement, l'équipe du BAU était arrivée à temps et la petite Aimée avait été retrouvée saine et sauve. Détruite psychologiquement, avec des blessures qui la poursuivront à vie, mais vivante.

— C'est un véritable coup de maître que tu as accompli aujourd'hui.

Elle se retourna. Son collègue Dereck était prêt à rentrer chez lui, son sac sur les épaules.

— C'était la seule solution...

— En tout cas, c'était vraiment malin, lui sourit-il.

Il s'avança vers la porte et pivota soudainement vers elle.

— Au fait, le chef veut te voir à la première heure demain matin, lui lança-t-il avant de franchir le seuil.

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