𝖀ne fois les portes ouvertes, Lynn se jeta dans les draps de soie. Sur ordre du roi, six gardes, dont le chef, escortèrent Lynn, Jeanne, Charli et Maé-qui s'était éveillé -, dans les appartements pour invités du palais. Ils traversèrent quelques couloirs et montèrent un magnifique escalier de pierre de jade avant d'arriver devant leurs futures chambres. Les garçons dans la suite gauche et les filles dans celle de droite, avait dit le chef des gardes Julius Varat, d'après son insigne dorée. Les appartements pour invités se trouvait dans la grande tour nord-ouest du palais et était composée de cinq suites en forme de camembert. Quand les gardes ouvrirent les portes violettes de la chambre de Jeanne et Lynn, les deux filles n'en crurent pas leurs yeux. La chambre était magnifique et était meublée avec goût. Deux lits à baldaquins se tenaient au centre de la pièce. Leurs draps étaient en soie de couleur turquoise et rose pêche. La chambre de forme triangulaire était comme partagée en deux avec une délimitation définie par la couleur des meubles bleu et pêche rosé. Une coffreuse rose pâle à droite et une coiffeuse bleue à gauche accentuaient cette limite. Et chaque côté de la chambre possédaient une armoire blanche, simple, sans aucune décorations supplémentaires que des gravures dans le bois.

-J'prend le côté bleu ! s'exclama Lynn qui se s'étalait encore plus sur le lit.

Le chef des gardes foudroya la jeune fille du regard, devant un tel manque de tenue.

-Ça ne me dérange pas, fit Jeanne en haussant les épaules, j'aime bien le rose, même si ça peut paraître clicher.

-Moi je déteste cette couleur, dit Lynn en fessant la moue.

- Eh bien nous allons vous laissez faire connaissance avec vos nouveaux appartements, déclara Julius Varat d'un ton brusque, En espérant que cela vous plaira. Vous avez de la chance que le roi Marcus Feironn vous fasse cet honneur que de vous héberger.

-On en a bien conscience, vous pouvez disposer, certifia Lynn en agitant la main vers la sortie comme l'aurai fait une personne de haut rang.

Varat la regarda d'un air suspect mais fini par sortir de la chambre en fermant doucement la grande porte violacée.

-Waouh c'est trop cool ! s'extasia Lynn en s'enfonçant encore plus dans le lit turquoise.

Elle plongea dans les draps en enfonçant sa tête dans l'oreiller en plume en rigolant comme une enfant de six ans et en respira la fraîcheur. Soudain elle s'arrêta et chercha Jeanne du regard. Jeanne explorait déjà la chambre. Elle avait pris place sur la coiffeuse rose et brossait doucement ses longs cheveux blonds, qui n'avaient pas revus la brosse depuis un long moment. Lynn se leva du lit et marcha à sa rencontre.

-Imagine qu'on reste ici pour toujours, lança subitement Jeanne en déposant la brosse sur ses genoux.

Lynn la regarda fixé son reflet dans le miroir, les yeux rivés sur le logo de son haut du collège, vestige de leur dernier moment sur Terre.

-On ne restera pas. Et même s'ils nous en empêchent, on réussira à s'échapper. Après tout on leur a déjà filé entre les doigts une fois alors on pourra très bien recommencer.

-Oui, tu as sûrement raison, soupira Jeanne en tapotant nerveusement la brosse à cheveux.

-Lynn je suis inquiète, continua Jeanne. Imagine qu'on est comme Maé, qu'on possède nous aussi des pouvoirs que personne ne devrait posséder. Ils nous garderaient plus longtemps pour pouvoir nous examiner. Et on pourra plus ne jamais retourner chez nous.

Lynn dévisagea son amie un moment l'air songeur et lui souris avec douceur :

-Ne t'inquiète pas ! Si justement on posséderait de tels pouvoirs on pourrait leur échapper encore plus facilement.

Mais c'est déjà trop tard pour moi, pensa Lynn en revoyant la spirale d'eau qu'elle s'amusait à sculpter de ses doigts dans sa cuisine. Je n'ai pas eu le temps de leur expliquer mais ils finiront par le savoir.

Jeanne sourit, rassurée par la mine déterminée de la brune.

-Oui mais avant de parler de plan d'évasion, je voudrais me reposer un petit peu, soupira la jeune fille en se levant de la coiffeuse.

-OK pas de problème, moi je vais découvrir quels secrets renferme cette chambre de richos.

Jeanne se dirigea vers le lit aux draps rose pêche ; Et dès que sa tête toucha l'oreiller, elle s'endormi comme une masse. Lynn réfléchit encore aux paroles de Jeanne. Le pouvoir élémentaire de l'eau...c'était sans aucun doute le nom du contrôle qu'elle avait exercé sur l'élément naturel lorsqu'elle était chez elle. Dans ce cas elle est dans le même cas que Maé...Lynn soupira en pensant à la galère dans la quelle elle était, et entreprit donc d'explorer la chambre. Elle remarqua des portes au fond de la pièce et décida d'ouvrir celle de son côté pendant que Jeanne dormait. Lynn ouvrit donc la porte et fut stupéfaite de découvrir...

-Une salle de bain! s'exclama-t-elle en pleurant presque de joie.

La salle de bain était aussi longue que la chambre, car elle était remplissait tout l'espace en demi arc du fond de celle-ci. Elle était décorée et meublée dans un style très moderne, sombre mais luxueux quand même, bien qu'elle ne contienne pas de jacuzzi. Lynn soupira d'aise :

-Ça fait longtemps que je n'ai pas pris de douche. Alors autant en profiter avant que ces stupides gardes décident de nous retirer notre palace !

Elle se dévêtit et prit une douche d'au moins trois quart d'heure. Elle se fichait s'il y aurait une facture pour toute l'eau chaude qu'elle faisait coulée et ne pensait qu'à l'instant présent. Elle avait découvert que les tiroirs de la commode étaient magiques en explorant l'immense salle de bain car elle pouvait penser à n'importe quel produit concernant l'hygiène, y compris maquillage (oui, elle avait testé), elle l'obtenait par la suite. Elle avait donc pu utiliser son savon préféré : "caramel "pour encore mieux savouré sa douche brûlante, et un bon shampoing parfumé. Mais ce fut longtemps après qu'elle réalisa qu'elle n'avait pas pris de vêtements de change. Elle avait été tellement contente de pouvoir se débarrasser de son uniforme qu'elle en avait oublié de prendre des habits propres. La jeune fille s'enveloppa alors d'une serviette (apparue dans un tiroir de la commode magique) et retourna dans la chambre en se dirigeant vers les battants de ce qui ressemblait à une penderie.

-Yes ! chuchota Lynn en découvrant que ces battants refermaient bien un dressing.

Elle fut heureuse de découvrit que les vêtements de l'incroyable dressing étaient parfaitement à sa taille et qu'ils correspondaient également à son style. Vu qu'il n'avait pas l'air de faire très chaud en Elisia, elle prit d'abord de grosses chaussettes paisses et opta pour un jean très foncé, un tee-shirt coloré, une veste en jean blanche et de simples converses prune. Et elle retourna en direction de la salle de bain pour se changer. En passant devant le lit de Jeanne elle remarqua que la blond ronflait doucement.

Lynn se changea en prenant soins de coiffé sa cascade de cheveux mouillé et quand elle sorti de la salle de bain elle aperçut que Jeanne était réveillée et choisissait à son tour des vêtements dans l'armoire.

-Je crois que les vêtements s'adaptent à la personne, lança la jeune fille brune d'une voix joyeuse.

Jeanne avait dans les bras un haut lavande, un jean basique et un petit gilet gris.

-Tu vas voir ça fait du bien de prendre une douche et de se sentir propre ! ajouta Lynn tout sourire.

Jeanne lui sourit en retour et s'engouffra dans la salle de bain. A présent seule, la jeune fille brune alla se couché sur son lit, regarda le plafond et se remémora comment elle s'était fourrée dans une galère pareille. Soudain, son regard fut attiré par une bibliothèque, une immense bibliothèque qu'elle n'avait pas remarquée à son arrivée. Elle était en bois blanc, toute simple et Lynn remarqua qu'elle était située au milieu du mur du fond de la chambre, comme pour dire qu'elle était la médiatrice de cette dernière. La jeune fille farfouilla et trouva des livres sur l'histoire d'Elisia. Apparemment se serait des personnes très puissantes, les "Sept "aux quels avait fait allusion la jeune garde un peu plus tôt, qui avait créé ce monde et d'autre encore.

Des divinités imaginaires, argua Lynn.

Pourtant, le visage d'une des deux femmes représentées dans le livre lui paraissait familier. Avant qu'elle n'eut le temps de se penché sur la question, Charli déambula dans la chambre des filles, sûrement en passant par la porte de gauche qui faisait communiquait avec les deux chambres. Lui aussi s'était douché et sentait le parfum pour homme. Lynn se pinça le nez.

-Quoi ? Il pu mon parfum ? demanda son meilleur ami, vexé par son geste.

- Non, non ce n'est pas ça ! C'est juste qu'il sent vraiment très fort !

Charli fit la moue. Il était désormais habillé d'un jean beige, d'un tee shirt blanc parfaitement repassé, et d'une veste brune orangé qui faisant ressortir son magnifique teint mâte.

-Classe la tenue, lui dit Lynn avec un sourire admiratif.

-Toi aussi, très chère ...

-Mouais ça manque de bracelet..., maugréa la brune. Je n'aime pas avoir les poignets vides. Même une ficelle ou un élastique suffirait...mais je n'ai encore pas trouver de boîte à bijoux donc ça m'ennuie un peu.

-Oh vous les filles ! souffla Charlie en levant les yeux au ciel.

Pour bien s'enfoncée dans son rôle girly, Lynn rejeta ses cheveux bruns en arrière et se mit à papillonner des yeux tel une duchesse ou une reine de l'époque. Charli et elle éclatèrent de rire.

-Au fait, où est Maé ? demanda soudain Lynn inquiète de ne pas voir le petit métis.

-Les gardes l'ont emmené à l'infirmerie, expliqua Charlie en redevenant sérieux. Je ne sais pas quand est-ce qu'il reviendra.

Se sentant observée, Lynn se retourna et aperçu Jeanne qui n'avait rien loupé de leur conversation.

-J'espère juste que ce n'est pas trop grave, dit-elle avant de rejoindre son amie qui s'asseyait sur son lit.

Ils restèrent comme ça, en silence pendant quelques secondes.

-Dites ! Je ne vous ai pas encore fait visiter notre chambre ! s'exclamât joyeusement Charli. Venez.

La chambre des garçons était exactement la même que les filles, seulement les couleurs changeaient . Au lieu du bleu et rose, leur chambre était rouge et jaune. Quelques minutes plus tard, un garde vient leur annoncé que le dîner était servi et qu'ils y étaient immédiatement convié. Ils les guidèrent vers d'autres couloirs qui commençait à être familier pour Lynn et leur fit descendre les beaux escaliers de pierres vertes.

-Maé ! s'exclamât Charli en apercevant son ami attablé tranquillement.

Arrivés dans ce qui semblait être la salle à manger royale, le jeune homme fut immédiatement repérer par ses amis. Il se tenait assis à la table, en pleine forme. Il souriait de toutes ses dents. Seules ses mains couvertes de petites feuilles dorées faisant apparemment office de pansements témoignaient de sa mésaventure aux cachots.

-Je vous en prie prenez place les enfants, les invita le roi assis au bout de la grand table dorée.

Les enfants hésitèrent à s'asseoir à la même table que le roi Marcus mais ils finirent par acceptés. En même temps, il aurait été impoli de refuser une invitation pareille à la vue des mets si appétissants présentés sur la table royale. La nourriture était normale au plus grand bonheur des enfants, à la demande du roi qui avant exigés des plats Terriens pour l'occasion. Les mets tous plus diverses et appétissants les uns que les autres faisaient briller les yeux des quatre adolescents et régalaient leurs papilles gustatives. Et ce fut le ventre remplie que les quatre enfants quittèrent la table avant de se faire escorter de nouveau à leurs suites, cette fois en compagnie de Maé.

Pendant le repas, le roi leur avait posé des questions sur leurs familles afin de savoir d'où Maé et les éventuellement les autres, pourraient tenir leurs pouvoirs. Mais les quatre enfants possédaient des familles « normales », constituées d'un père et, ou d'une mère et de frères ou sœurs dans le cas de Jeanne, Lynn et Maé. Le mystère planait donc toujours. Cependant Maé crut apercevoir une lueur de tristesse inexpliquée dans le regard du roi, à chaque fois que Lynn parlait.

****

De retour dans la chambre, les garçons se changèrent en ne mettant que des tee-shirts et shorts lâches qu'ils trouvèrent dans leur dressing.

-Et ensuite ? Que va-t-il se passer ? demanda Maé à Charli une fois chacun d'eux coucher dans leurs draps colorés.

Aucun des garçons n'arrivaient à dormir, aussi ils restèrent à parler dans la faible lueur du lustre de cristal blanc qui brillait légèrement au plafond.

Charli ne répondit pas à son ami. Il pensait à ses parents. Comment se portaient-ils ? Son père était gendarme, mais il travaillait en Guyane depuis qu'il avait divorcé avec la mère de Charli, une formidable avocate, après avoir une demande de mutation auprès de son supérieur. Est-ce que sa mère avait mis au courant son ex-mari de la disparition de son fils ? Oui, sûrement.

-Et Andréas ? questionna encore Maé. Tu penses qu'il va bien ?

-Je ne sais pas Maé, mais le roi a dit qu'il allait lancé des recherches.

-Oui mais entre ce que les gens disent et ce qu'ils font...

Charli resta silencieux.

-J'n'arrive pas à dormir, fit Maé en soupirant. Malgré ces beaux murs et tout le reste, je ne me sens pas en sécurité.

-Moi non plus, avoua Charli. Trop de luxe tue le luxe.

Soudain la porte communicante s'ouvrit et les visages de Jeanne et Lynn passèrent dans l'entrebâillement de la porte.

-On n'arrive pas à dormir, dit timidement Jeanne.

-Nous non plus.

-On peut dormir à quatre ? demanda Lynn.

-Euh ... comment ça ? bafouilla Charli qui rougissait déjà comme une pivoine.

Il avait très rarement fait de soirées pyjamas dans sa vie, et jamais il n'avait dormi dans la même chambre qu'une fille de son âgé. Même si Lynn et Jeanne n'était que des amies, il se sentait légèrement mal à l'aise à cette idée.

-Bah ouais carrément, fit pourtant Maé. Si vous voulez on prend nos matelas et on les mets dans votre chambre ?

-Vous voulez de l'aide ? proposa Jeanne en voyant les garçons commencer à retirer leur épais matelas des lattes de leurs lits.

Jeanne voulu aider Maé à prendre son matelas mais grâce à sa super force qui s'était immédiatement manifestée, il n'en a pas eu besoin. Lynn aida Charli à prendre le sien et ils placèrent les deux matelas dans la chambre des filles ; La chambre était assez grande pour accueillir deux matelas de cette taille. Après un échange de « bonne nuit », Jeanne, Maé et Lynn, rassurés, s'endormirent presque immédiatement dans un concert de ronflements sous la douce lumière d'un autre lustre de cristal.

Charli lui, garda les yeux ouvert encore un moment avant de les fermés, finalement à l'aise parmi ses trois amis.