Chapitre 7 : Echappés
-𝕰t d'après toi, qu'est-ce que cherche le maitre des ghouls en nous enlevant ? argua Andréas sans avouer tout haut qu'il possédait bien un don particulier.
- Réponds moi d'abords, ordonna Ema en se levant pour lui faire face, tu as des pouvoirs magiques oui ou non ?
La fillette braqua ses yeux ambrés dans ceux du jeune homme qui finit par soupirer :
-Je crois bien oui.
-Intéressant...Il y a très peu voir rarement de natif Terrien qui possède la magie. Après il se peut que tu sois simplement un descendant de parent magique ou simplement un Orphelin.
-Eh je ne suis pas orphelin, j'ai un père, une mère, deux sœurs et même une grand-mère. Et crois moi sur parole je suis loin d'avoir été adopté.
-D'accord d'accord, s'empressa de répondre la princesse, Je voulais m'en assurée. Les Orphelins sont nés de parents avec des dons envoyés sur Terre alors qu'ils étaient très jeunes. Ces enfants peuvent venir de différents monde comme Arlen, Frénestia ou Obxos, enfin des mondes appartenant à l'Union des Sept, et c'est donc à la mort de leurs deux parents et à la condition qu'ils n'aient aucuns proche pour s'en occupé, qu'ils sont surnommé ainsi et envoyés dans ce monde où la magie est faible.
-Mais euh vous n'avez pas des orphelinats ou bien des familles qui pourraient les adoptés ? demanda Andréas dubitatif.
- Il me semble que ce genre d'endroit a exister il y a bien longtemps mais ce devait être trop de paperasse. L'argument qui ressort le plus souvent pour justifier ce concept est que de grandir sans parents avec des pouvoirs magiques entre les mains déstabilise certains de ces enfants qui souvent sont mis à l'écart et peuvent devenir instable, trop sensible même parait-il. C'est pour cela que sur Terre, on les confit à des familles de Terriens et que jamais leurs pouvoirs ne se développent totalement au vu de la faible magie environnante.
-Mais alors ils ne se souviennent pas de là où ils sont nés ?
-Pratiquement jamais. Ils ne savent même pas qu'ils sont natifs d'un des Sept, et n'ont même pas conscience de leur existence.
-Et bien moi je ne suis pas adopté, répéta Andréas en croisant les bras après un moment. A ton tour de répondre à ma question Ema, à ton avis pour quelle raison ce soi-disant maitre des ghouls emprisonne tous ces enfants ?
- A vrai dire je n'en sais rien, avoua la fillette, peut-être est-il en quête de pouvoir et qu'il veut formé les plus puissants enfants en soldats qui constitueraient son armée maléfique, ou peut-être qu'il va nous transformé en ghouls à notre tour.
Andréas frissonna tandis qu'Ema haussait les épaules.
-Je ne sais pas grand-chose de ce maitre à part ce qu'on raconte dans les légendes.
Curieux, le jeune homme leva un sourcil.
-Et elles disent quoi ces légendes ?
- Et bien hum, que l'Ombre est un homme méchant et cruel et qu'il est assoiffé de pouvoir. Je t'avoue que je n'ai jamais retenu tous les détails, à l'origine je ne pensais que ce n'étaient que des histoires pour enfants.
-Mais tu es une enfant, remarqua Andréas amusé alors que la petite princesse rougissait violement.
-Je suis une princesse royale, je n'ai rien d'une enfant, je suis mature !
-D'accord d 'accord si tu le dis.
Le jeune homme adressa un sourire moqueur à la fillette qui rougie d'avantage. Rageusement elle réajusta le cercle d'or sur son front en lissant sa frange couleur caramel. Les mains sur les hanches Andréas se tourna vers les barreaux de la cage.
-Je pense qu'il est temps qu'on échafaude un plan pour sortir d'ici, car je ne sais pas pour toi, mais il est hors de question que je serve un taré kidnappeur d'enfant qui veut potentiellement nous transformé en zombis.
Au lieu de suivre son mouvement enthousiaste, Ema le regarda, silencieuse. Des petites mèches tombaient devant ses yeux, cachant ses jolies tâches de rousseurs. Elle détourna les yeux pour regarder le sol avant de lâcher d'un ton morne :
-On ne peut pas.
-Mais il doit bien avoir un moyen de sortir d'ic...
-Non.
-Plus optimiste tu meures, grommela Andréas, les mains agitées de tics nerveux.
-Ne le prend pas mal, mais ne crois-tu pas que j'ai déjà essayé de m'échapper ? Si, et il n'y a rien à faire.
La petite princesse enfouie sa tête entre ses bras pour cacher les larmes qui lui montaient aux yeux. Andréas médita sur cette réponse un moment avant de claquer des doigts.
-Eh ! Tout à l'heure, tu as bien utilisé tes pouvoirs pour soigner mes mains non ? Oui j'ai deviné ça tout seul, j'ai remarqué qu'il n'y avait aucune mallette de secours dans notre jolie cage dorée et donc j'ai déduit que tu possèdais des pouvoirs de guérison. Bref, continua-t-il en esquivant le regard étonné d'Ema, Pourquoi tu n'utilises pas tes pouvoirs pour nous faire sortir de là ?
Ema le regarda d'un air désolé.
-Regarde les barreaux, lui dit-elle en les pointant du doigt. Ils sont électrifiés. Un sortilège a été jeté dessus, ils absorbent tes pouvoirs tant que tu en es prisonnier.
-Mais tu as bien utilisé tes pouvoirs pour me guérir? Je ne comprends plus rien, murmura le garçon d'un air perdu.
-Oui en effet, mais les pouvoirs de guérison ne sont pas concerné par le sortilège car ils sont inutiles pour le combat, et mes pouvoirs offensifs je ne les contrôle pas encore. On utilise le même genre barreaux pour les prisons de chez moi, dit-elle en souriant tristement à Andréas.
Andréas s'approcha des barreaux et s'apprêta à les empoignés.
-Attention! Ils sont électrifiés ! le prévient Ema.
Andréas lui répondit par un sourire en coin. Il remerciait les surveillants qui l'avaient souvent mis en colle, ce qui avait forcé son imagination à créer tout un tas de scénario d'évasion.
-Tu as bien dit que ces barreaux absorbent les pouvoirs n'est-ce pas ?
-Et bien...oui, Il absorbe l'Essentiaa pour être plus précise, répondit la princesse en fronçant les sourcils, ne comprenant pas où voulait en venir le blond.
-L'Essentiaa ? répéta ce dernier.
Ema hocha la tête.
-C'est le nom qu'on donne à l'énergie magique qui est à l'origine de nos pouvoirs.
- Ok...Et qu'est-ce que ça fait si les barreaux sont en overdose de cette énergie ?
Ema le regarda avec effarement.
-Je ne peux pas...je serais vidée de ....
-Je ne parlais pas de toi mais de moi.
-Toi ?
-Ouais, je te l'ai dit, moi aussi je pense avoir des pouvoirs, car... pendant mon enlèvement, j'ai... disons découvert que je possédais certaines aptitudes.
-Vraiment ?
Andréas hocha la tête avec gravité. Il n'arrivait toujours pas à réaliser ce qui c'était vraiment passer pendant son attaque mais espérait qu'il pourrait réutiliser cette bizarrerie pour s'échappé et retourner chez lui.
-Oui et sincèrement j'en suis le premier étonné. Si je gave les barreaux d'Essentiaa comme tu dis, peut-être que la surchauffe fera sauter le sortilège ?
-Je ne sais pas si une telle chose est possible, mais c'est de la folie. Tu ne contrôle même pas tes pouvoirs. Et puis il faut que je te mette en garde, des fois lorsque l'on dépense trop d'énergie magique, on ne peut plus se recharger ! s'exclama la princesse en secouant la tête frénétiquement.
Le blond pinça les lèvres, conscient de sa témérité. Mais ce n'est pas comme s'il avait le choix.
-C'est un risque à prendre, et puis on ne va tout de même pas rester cloitré entre ces murs moisis. Et si après je suis trop faible...
-Ne dis pas ça ! Je ne t'abandonnerais pas!
-Euh...je ne pensais pas à ça non plus. Si je suis trop faible tu pourrais m'aider avec tes pouvoirs ?
Ema réfléchi un instant en pesant le pour et le contre. Elle semblait en conflit intérieur mais elle finit par lever la tête et adressa un regard déterminé au blond.
-Ouais d'accord. On tente ton truc. Mais pas de bêtises hein ? Si tu sens que tu dépasses te limite, abandonne.
-A vos ordres princesse.
- Prêt Andréas ?
-Prêt !
Andréas se positionna devant les barreaux magiques et se prépara pour leur évasion. D'un coup sec il les empoigna et senti son énergie le quitter. Il repensa à la façon dont il avait décimé les monstres pendant son enlèvement. Il repensa au courant électrique qui l'avait parcouru, bien qu'il redoutait plus que tout de le sentir à nouveau. Il se concentra et senti une décharge électrique lui piquer les mains, mais ce n'était pas un courant provenant de barreaux. C'était celui de son pouvoir. Les éclairs électriques violets d'Andréas attaquèrent les éclairs jaunes des barreaux dans des explosions de petites étincelles. Les barreaux pompaient son énergie, et Andréas le sentait bien. Alors comme ça vous pompez le pouvoir d'autrui ? Et bien pompez le mien ! pensa-t-il à l'adresse des barreaux. Il resta comme ça pendant une bonne trentaine de secondes quand soudain les barreaux explosèrent et le jeune garçon fut projeté contre un mur.
-Andréas? Andréas tu m'entends ? Tu as réussi !
Andréas ouvrit les yeux avec difficulté. Il voyait flou et avait mal à chaque parcelles de peau de son corps.
-Alice ...? bafouilla-t-il faiblement en sentant une petite fille le secouer.
-Non c'est Ema ! Andréas ça va ?
Il se redressa et aperçu en effet que ce n'est pas sa petite sœur Alice. Au lieu d'une petite blondinette, une fille aux cheveux caramel se tenait devant lui. Une décharge lui traversa l'esprit et soudain tout lui revient. L'enlèvement ! Il voulut se lever mais ses traîtresses de jambes ployèrent d'elles même.
-Tu as de la chance d'être encore en vie ! Quelques secondes de plus et tu étais cuit ! rouspéta Ema en utilisant son pouvoir de guérison pour soigner ses mains entièrement brûlées.
Les mains de la princesse se mirent à briller d'une claire lumière dorée alors qu'elle empoignait les paumes d'Andréas. Après quelques secondes elle les lâcha et la peau à vif du jeune homme était redevenu aussi pâle que d'habitude.
-Maintenant viens dépêche-toi ! le pressa Ema en se redressant. Les gardes ghouls ont sûrement dû être alertés par le bruit.
-J'ai mal aux jambes...marmonnait Andréas, et j'ai l'impression que ma tête va exploser...
-Ce n'est pas qu'une impression si tu veux mon avis. Je vais te soutenir, il faut qu'on trouve la sortie.
La jeune princesse passa son bras en dessous de celui d'Andréas et le souleva doucement.
-T'est vraiment pas lourd toi. En même temps t'es tellement maigre...grommela Ema.
-Eh ce n'est pas parce que je ne peux pas marcher que je ne peux pas t'entendre, je suis svelte pas maigre.
Les deux enfants se déplaçaient assez vite malgré le handicap d'Andréas, mais les cris de désespoirs des autres enfants enfermés les ralentissaient. Comment se résoudre à abandonner ici les autres victimes des ghouls ? Si ça ne tenait qu'à lui Andréas ferait tout pour les libérés mais le temps lui faisait défaut et les monstre étaient déjà à leur poursuite.
-Graww...
-Les ghouls ! Elles nous ont repérées ! s'écriait la princesse effarée.
Ema redoubla d'efforts et essaya de se repérer à travers ces tunnels souterrains. Malgré la course rapide des monstre, Ema ralentissait devant les cachots pour promettre aux enfants qu'ils reviendraient les sauvés.
-Par Raya ! C'était quoi ce bruit ?! s'exclamât une voix humaine dans un des tunnels, d'homme à première vue.
-On aurait dit une explosion ! renchérie une seconde voix, moins grave.
Les bruits venaient du tunnel de droite. Ema sautilla de soulagement et les prisonniers hurlaient pour alerter de leur présence les voix du tunnel.
-Andréas ! Andréas je connais ces voix ! Eh ! S'il vous plaît j'ai besoin d'aide !
****
Maé se leva décider à agir.
-Bon alors qu'est-ce que vous proposez ?
Jeanne et Charli le regardèrent l'air fatigué. Lynn, elle, avait toujours le regard furibond. Cela faisait presque une journée qu'ils étaient là et sa colère ne semblait pas être retombée depuis leur enfermement. Les gardes ne leur parlaient pas et les regardaient comme s'ils étaient des criminels. Zitaa leur avaient raconté que les collégiens avaient volés dans les réserves de nourriture, choses punissable par emprisonnement. Le jeune garde qui avait pris leur défense leur apportait du pain et de l'eau comme l'avait demandé la commandante de l'armée royale. Mais quelques fois, prit de pitié pour les quatre collégiens, il leur donnait ce qui ressemblait à des fruits en douce : une espèce de banane à pulpe rose ou encore une pomme à la chaire sombre qui avait le goût d'un kiwi.
"Merci, avait dit Jeanne.
-Ne me remercie pas, si je me fais prendre je suis virer, avait répondu le garde en rougissant violemment, mais c'est trop cruel de vous laisser comme ça, vous n'êtes que des gosses...
Des gosses ? T'a pas plus de seize ans mon pote, toi aussi t'en es un! avait pensé Maé, surtout furieux de la façon dont le jeune garde regardait Jeanne".
-Alors ? Vous n'avez pas d'idées ? reprit le métis.
Personne ne répondit. Après avoir passé des heures à crier à l'aide, à rager contre leurs téléphones maintenant inutiles sur Elisia et à essayer de creuser le sol avec leurs gobelets d'eau vide, tous étaient démoralisés. Et surtout, personne ne le disait tout haut mais tous pensaient à leurs familles qui devaient probablement se faire du sang d'encre à cause de leur disparition.
-Charli ?
-Hum... ? Nan désolé sur ce coup je ne sais pas.
-C'est pas toi pourtant qui a le chic pour réussir les évasions comme personne ?!
Le brun ne répondit pas. Il gratta le sol d'un bout de ferraille trouvé par terre et haussa les épaules d'un air absent devant le regard motivé de Maé penché au-dessus de lui.
-Certes tu n'es pas aussi doué qu'Andréas...le provoqua Maé avec nonchalance.
Le brun redressa la tête et lui jeta un regard interdit.
-Je ne te permets pas ! C'est moi qui l'ai fait sortir de sa colle de quatre heures la dernière fois.
-A la demande de Lynn, intervient Jeanne.
-Ouais OK mais c'est quand moi qui nous fait sortir chaque soirs avant tout le monde!
-Parfait alors fait nous sortir de là.
Charli ferma les yeux et se massa les tempes. Il fit les cent pas en tournant en rond et se stoppa brusquement.
-Mais bien sûr ! s'exclamât-il soudain le regard brillant. Vous avez tous vu le film Pirates des Caraïbes ?
-Le quel ? demanda Jeanne perplexe.
-Le premier.
-Evidement, lâcha Lynn en levant les yeux au ciel.
-J'en ai pas vu un seul, répondit Maé sceptique.
-Moi j'ai seulement vu celui avec les pirates squelettes, fit sa petite amie en haussant les épaules.
-C'est exactement de celui-là que je parle, confirma Charli en fronçant les sourcils. Alors vous vous souvenez du moment où Jack Sparrow est dans les prisons, au début du film ?
-Là où le forgeron le libère ? questionna Jeanne en se levant du coin où elle s'était assise.
-Oui c'est ça, acquise son ancien camarade de classe, Will Turner le libère en soulevant les barreaux avec un banc en bois.
Adossée au mur, Lynn adressait à Charli un regard énergique et plein d'intérêt mais ne dit rien.
-Oui sauf que là on ne peut pas soulever de grille vu que les barreaux sont directement dans le sol, réalisa Jeanne.
-C'est là qu'on agit. Nous aussi on va utiliser notre banc et puisque les barreaux sont à la vertical on va coincer le banc entre deux barreaux, et nous on va le pousser comme pour écarter les barreaux !
Personne ne fit de commentaire, pesant à la logique de l'idée.
-Pas mauvaise ton idée, fit Lynn, sauf que si ça marche pas la seule chose qu'on aura gagné c'est de ne plus avoir de banc.
-Merci de tes encouragement Lynn, grinça Charlie.
-De rien.
-Arrête un peu avec ta mauvaise humeur ! lâcha le jeune homme épuisé. Je me suis excusé pour Andréas, qu'est ce qui te faut de plus ?
-Tu crois que c'est à cause d'Andréas? s'exclama la jeune fille le regard soudain fatigué, Sors un peu de ta bulle ! Enfin, ouvre les yeux ! On vit dans un monde où la magie existe, on se croyait seuls mais on apprend que la Terre est juste une simple planète parmi d'autre mondes, ça te ne fais rien ? La téléportation, encore inimaginable pour nous simples terriens, existent vraiment. Désolée mais j'ai encore du mal à digérer tout. La boule d'eau dans ma cuisine c'était une chose mais là...
Elle reprit son souffle et continua :
- Je ne pense pas qu'à tes fautes tu sais.
Charli regarda Lynn un instant, bouche bée. Il ne s'attendait pas à un tel craquage de la part de son amie. Il passa sa main dans ses cheveux, un tic nerveux.
-Eh, excuse-moi Lynn, je ne savais pas que ça te bouleversait à ce point...
L'adolescente ferma les yeux et souffla longuement.
-Mais dis-moi, où est passé la fan de science-fiction et de fantastique que je connais ? chuchota doucement Charli en s'approchant de sa meilleure amie.
-C'est différent, là c'est la réalité.
Le jeune homme ne savait pas trop quoi dire pour la rassurée. Il n'était pas toujours à l'aise avec les relations humaines, contrairement à ce que tous pensaient.
-En tout cas, ton plan va devoir attendre Charli, dit soudain Jeanne d'une voix lasse.
-Pourquoi ? demanda le brun en fronçant les sourcils
-C'est bientôt l'heure du dîner, faut qu'on reprenne des forces avant notre évasion, expliqua Maé à voix basse.
-Voilà.
Le jeune garde donna le plateau avec leur repas à Jeanne, qui les apporta à ses amis.
-Tiens donne ça à ton amie, elle n'a pas l'air d'aller très bien, ajouta-t-il en chuchotant.
Il lui tendit un nouveau fruit qui ressemblait une carambole violette à pois orange.
La jeune fille blonde le remercia et alla la donner à Lynn qui s'assit sur le fameux banc pour croquer dedans après hésitation.
Un jus pourpre coula de ses lèvres et elle sourit en marmonnant :
-Ca a le goût de mûre.
Le jeune garde parut perplexe devant cette comparaison, apparemment il ne savait pas ce qu'était une mûre. Maé, qui était toujours aussi plein d'énergie, s'avança vers les barreaux.
-Dis est-ce que tu es au courant d'enlèvement d'enfants ? demanda-t-il à l'adresse du garde.
Le jeune en uniforme le regarda bizarrement, sûrement peu habitués à de la curiosité de la part de prisonnier. D'ailleurs les enfants étaient les seuls captifs sous les barreaux du palais, ou du moins dans ces prisons.
-C'est une rumeur, mais on dit que les ghouls de l'Ombre (il ricana nerveusement) sont de retour et enlèvent des enfants âgés entre huit et treize ans.
Tous écoutaient à présent :
-A ton avis pourquoi elles enlèvent les enfants et pas les adultes ? Et surtout, pourquoi elles les enlèvent tout cour ? insista Maé.
-Je ne suis qu'un simple garde...
-Ton avis nous intéresse aussi, ajouta Jeanne en s'approchant de son petit ami.
Le garde la regarda longuement et exposa son point de vue après avoir vérifié que son supérieur n'était pas dans le coin.
-Et ben les enfants découvrent leur pouvoir à peu près à cet âge. Les ghouls sont peut-être en quête d'un certains pourvoir comme dans les légendes...toutefois ce n'est que mon hypothèse...Mais vous savez on dit même que la princesse de notre royaume se serait faite enlevée !
-Même une princesse? Comme quoi, personne n'est à l'abri, s'esclaffa Charli en jetant à Lynn un regard plein de sous-entendus.
-Oui mais ce n'est qu'une rumeur. Hum...je n'ai pas le droit de parler aux prisonniers normalement... Je dois m'en aller.
Et le jeune garde parti donc, en vérifiant que son aîné n'avait pas intercepté cet échange d'informations.
-C'est le moment ! s'exclama Maé quelques minutes après. Go !
Ils portèrent donc tous les quatre le banc heureux élu et le coincèrent entre deux barreaux, comme prévu dans le plan de Charli.
-Vous êtes tous prêts ? murmura ce dernier en affermant sa prise.
Les autres hochèrent la tête et poussèrent le banc de toute leur force, les muscles tremblant sous l'effort, mais malgré la force qu'ils mettaient, les barreaux ne bougèrent pas.
-Aller du nerf ! encouragea chef d'évasion.
-Tu crois qu'on fait quoi là ? De la pâtisserie ? grogna Maé.
Les adolescents redoublèrent d'effort, tandis que leurs pieds glissaient tous seuls.
-Il est en bois ton banc ! Ce n'est pas avec ça qu'on va faire bouger du métal ! gémit Lynn.
Et elle lâcha tout.
-Lynn !
-Elle a raison, dit Jeanne épuisée, les mains glissantes sur le bois du banc.
Le meneur de projet lâcha le banc à son tour, découragé, imité par le métis du groupe.
- Mais il faut trouver autre chose alors!
-Laisse tombé on est prisonniers ! s'exaspéra Maé.
Il cria de colère se laissa tomber sur le sol. Ruminant d'agacement il tapa le sol de son poing, et le sol se fissura. Le jeune garçon regarda sa main avec effarement et l'inspecta, ne comprenant pas comment il ne pouvait ressentir aucune douleur après un tel acte.
-M..Maé ..! bégaya Jeanne stupéfaite.
-Incroyable...Je ne...Comment..?
-Maé tu ne m'avais pas dit que tu faisais de la muscu ! Petit cachottier ! se moqua Charli.
Le concerner rougi en secouant la tête négativement. Il ne comprenait toujours pas comment sa main pouvait être intacte.
-Attendez ! s'écria Lynn qui réfléchissant à tout vitesses, Maé tu pourrais réutiliser ta super force contre les barreaux ?
-Euh...je peux essayer...
-Non tu essais pas tu réussis! Si tu arrives à écarter les barreaux, on est libre !
-C'est dangereux, ils sont électrifiés ...intervint sa petite amie blonde en s'interposant entre lui et la grille.
Le garçon aux cheveux bouclés lui offrit un sourire crispé en haussant les épaules. C'était leur seul moyen alors autant tenté le diable. Le petit brun hocha la tête comme pour se convaincre d'être courageux et empoigna les barreaux tirant de toutes ses forces, fessant de son mieux pour ignorer qu'ils étaient électriques.
Des gouttes de sueur coulaient le long du cou de Maé et son uniforme blanc du collège était tout mouillé de transpiration. La douleur était atroce mais il n'avait pas le choix. Soudain il senti les barreaux céder et ils s'écartèrent petit à petit.
-Aller Maé! encouragea Jeanne d'une voix pourtant inquiète. Tu y es presque !
En effet les barreaux était presque assez écartés pour que les enfants puissent passer. Le jeune garçon serra les dents et raffermit sa prise sur les barreaux, résistant à l'envi de tout abandonner tellement la douleur était insupportable. Ses mains commencèrent à fumées et ses amis lui crièrent des encouragements plus stressant que rassurant.
-Un dernier effort!
Les grilles enfin assez écartées, Maé lâcha les barreaux et tomba au sol, vidé de toute sa force et les muscles réduits en bouillis par les décharges électrifiées. Quand il se réveilla il était sur le dos de Charli qui courrait, entouré de Lynn et Jeanne qui arboraient des airs effrayés. Ils semblaient fuir quelque chose, ou quelqu'un. Mais trop épuisé pour parler, il retomba dans les pommes.
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