Chapitre 18 : Mission discrétion
𝕻endant tout le trajet dans l'étrange vortex de lumière, Jeanne avait retenu sa respiration. Et elle eut du mal à la reprendre lorsqu'elle fut expulsée par le cercle bleu du portail Zapp qui se tenait à cinquante mètres au-dessus du sol.
Ce fut les hurlements de terreur d'Andréas qui la firent réagir car elle et le blond tombaient en chute libre dans le ciel ensoleillé terrien, tel des parachutistes sans parachutes. Le jeune garçon agitait les bras comme s'il espérait pouvoir amortir l'atterrissage probablement fatal, mais voyant le sol forestier se rapprocher à une vitesse folle, il abandonna son idée d'imiter l'oiseau et hurla de plus belle. Moins paniquée qu'elle aurait dû l'être, Jeanne ferma les yeux et se concentra sur l'adrénaline qui parcourait ses veines. La vitesse de la chute lui arrachait des larmes, la force du vent lui griffait la peau et les cris d'Andréas la déconcentraient énormément, mais elle se força à ne pas céder à la peur du crash inévitable qui attendait les adolescents. Au bout de nano secondes qui parurent lui durer une éternité, les griffures du vent commencèrent à se transformer en chatouillis et la vitesse de la chute qui foutait ses longs cheveux sembla diminuer. Malgré qu'elle se sente toujours tomber elle rouvrit les yeux et espéra que le silence d'Andréas était positif. Elle souffla de soulagement quand elle vit le blond gesticuler, signe qu'il n'était pas encore tombé dans les pommes, mais elle hoqueta quand elle vit les lignes vertes qui l'enroulaient. Des courbes émeraudes presque invisibles encerclaient du corps de garçon, comme si elles le retenait, comme si c'était ce qui ralentissait la chute. Jeanne leva la tête et regarda ses mains, surprise de voir ses poignets également enroulés de filaments verts et se mit à rigoler nerveusement. Mais son léger rire se brisa dans sa gorge quand elle entendit un autre cri au-dessus d'elle .La concentration de la jeune fille éclata en morceaux et les lignes émeraudes disparurent, les faisant à nouveau chuter Andréas et elle. La blonde se dévissa le cou pour apercevoir son petit copain tomber du ciel et senti les larmes lui monter aux yeux. La forêt qui se trouvait sous les trois adolescents était de plus en plus proche et Jeanne cru que cette fois était la bonne, qu'elle ne pourrait pas recommencer son tour de lévitation. Elle repensa aux ghouls et à l'Ombre à qui elle venait d'échapper et trouva stupide de mourir comme ça, en s'écrasant sur le sol tel une crêpe. Elle serra les points et referma les yeux en se concentrant comme elle ne l'avait jamais fait de sa vie, elle ne voulait pas que ses amis meurent par son incapacité à maîtriser son nouveaux don. Elle se remémora la force incroyable qu'elle avait utilisé pour séparer Charli et Andréas un peu plus tôt dans la chambre à Elisia et tendit les doigts comme pour étendre sa force.
Ce fut comme si le temps s'était figer. Andréas était silencieux de nouveau et Maé toussait sans pouvoir s'arrêter, mais ils étaient tous les trois immobiles, au-dessus du site forestier. Et quand Lynn et Charli furent expulser du vortex à leur tour, ils n'eurent pas le temps de tomber que Jeanne les imagina flotter eux aussi, en se faisant encercler par ces drôle de filaments émeraudes.
Le reste de la descente dans le ciel fut douce et les cinq adolescents posèrent les pieds sur le sol terrien avec des soupirs de soulagements. Une fois Charli à terre Jeanne s'autorisa à prendre une grande inspiration et se rapprocha de Maé qui enfouit sa tête dans ses cheveux blonds en fermant les yeux.
-Plus jamais...Pl..Plus jamais de portails zapp, marmonna Andréas en s'agenouillant au sol, les yeux rivés sur l'herbe.
-Je suis d'accord, souffla Maé d'une voix cassée en tremblant légèrement.
Charli et Lynn qui n'avait pas eu le temps de chuter étaient beaucoup moins perturbés par le voyage et commencèrent à étudier la carte pour savoir où ils avaient atterris sur Terre.
-Heureusement que notre Gardienne de l'Air était avec nous, disait Andréas en arrachant des touffes d'herbe, Sinon ça aurait fait de la purée de Gardiens.
Maé se détacha de Jeanne dans un sourire et aida Andréas à se lever. La blonde réajusta son arc dans son dos et son sac sur ses épaules avant de rejoindre les détenteurs de la carte où elle fut accueillie par Lynn qui la complimenta sur la maîtrise de son don. Jeanne rosit et détourna l'attention qui était sur elle en demandant ce qu'avait appris Charli en étudiant la carte.
-On est là où est marqué le point vert, lui expliqua le jeune garçon en pointant une tâche verdâtre sur le parchemin.
-Ouais et juste là il y a un point bleu, sûrement une perle zapp mais ce n'est pas ce qui nous intéresse principalement, déclara Lynn d'un ton neutre, On doit tout d'abords savoir où on a atterrit, on peut être n'importe où sur Terre.
-Espérons qu'on soit sur un territoire français, fit Jeanne.
-Même si le mieux aurait été d'atterrir en Guadeloupe. Mais bon, je crois ça ne servirait à rien de retourner là-bas si notre famille de nous reconnait plus, lâcha Andréas d'un ton plein de sarcasme.
Un silence tendu s'abattit soudain sur le petit groupe, et Lynn haussa les sourcils comme si elle s'était attendue à cette remarque pertinente.
-Ecoute blondinet, on vient d'échapper à des monstres qui peuvent nous retrouver à n'importe quel moment et qui zombifient les gens. Même si ça me coûte de l'admettre, le fait que Zitaa ai effacé la mémoire de nos proches est ...est peut être mieux pour eux pour l'instant.
-Non mais tu t'entends parler Lynn ? On parle d'effacer des souvenirs à des êtres humains et aussi d'effacer toute trace de nos existences de tous les registres présents sur Terre.
-Si tu crois que ça me fait plaisir que mes parents ne se souviennent pas de moi tu te trompes ! Mais là on est au cœur de chose qui nous dépasse et il vaut mieux que nos familles soient à l'écart de tout ça, pour leur sécurité.
Andréas ouvrit la bouche mais la referma immédiatement quand il regarda les arbres denses qui les entouraient.
-Je sais où on est, lâcha-t-il après quelques secondes, On est au domaine de Lacroix-Laval ...
-A Lyon, le coupa Charli en montrant la carte qui affichait la forme octogonale du continent français.
Le blond le fusilla du regard pour l'avoir coupé mais hocha la tête.
-Ouais je suis déjà venu ici avec ma famille pendant les vacances d'été. C'est un domaine de cent quinze hectares mais je pourrais nous faire sortir de la forêt sans trop de problèmes.
-Bon bah go partir à la recherche des perles Zapp, conclut Maé en se craquant des doigts.
-C'est pas comme si on avait le choix non plus ..., murmura Jeanne.
Voyant que tous la regardait, la jeune fille blonde s'éclaircit la gorge :
-On est poursuivis par les monstres et leur maître veut nous détruire tout comme le reste des mondes apparemment, et d'après Zitaa et le roi Marcus le seul moyen de stopper ces horreurs de nuire est de retrouver des épées légendaires perdus et de battre l'Ombre originelle. En soit une mission simple comme bonjour ...
-Ouais les doigts dans le nez, ricana Andréas.
-Les gars, commença Charli, Moi aussi je trouve que tout s'est passé très vite mais bon, si on est les seuls à pouvoirs retrouver ces armes légendaires et stopper Dark Lock, on n'a pas le choix. C'est soit ça, soit la fin du ...Non des mondes.
-D'habitude quand je pense à mon âge je me sens grand mais en vrai on a que quatorze et quinze ans ..., entama Maé, Ça va être dure de se déplacer tous les cinq sans adultes, je veux dire d'un regard extérieur c'est pas normal de voir cinq gosses se balader en suivant un vieux morceaux de parchemin.
Les quatre autres hochèrent la tête et Lynn retira les deux lames qu'elle avait coincées dans sa ceinture :
-Premier point, aucun d'entre nous n'est normal. Ensuite je pense qu'on a qu'a raconté qu'on est en sorti scolaire et qu'on a champs libre pour chercher des infos historique sur toute la ville, non ?
-Euh ouais mais on les mets où les armes ? questionna Jeanne en montrant son arc aussi long que ses jambes.
Lynn se mordit les lèvres en voyant que ses propres lames ne passaient pas dans son sac.
-Au pire on dit qu'on fait partie d'un groupe de théâtre en sorti scolaire et qu'on se balade avec nos accessoire pour une pièce de l'antiquité ? proposa Charli.
Tous approuvèrent ce fut le joyeux mensonge que les cinq ados servirent lorsque qu'ils croisèrent des randonneurs curieux dans la forêt.
Comme l'avait dit Andréas le domaine était plutôt grand mais il réussit tout de même à les faire sortir de l'immense forêt en débouchant sur un petit carrousel pour enfant et un parc aux daims, devant les regards impressionnés des mioches sur le manège et méfiants de leur parents. Quand ils arrivèrent devant l'entrée du domaine ils se dépêchèrent de passer en baissant la tête, pour éviter l'attention des vigiles.
-Zitaa a dit d'aller voir le vénérable ou je sais pas quoi, disait Charli évaluant la distance entre eux et la première perle zapp affichée sur la carte.
-Le Vénérable du Milieux, se souvint Maé, Mais elle n'a pas dit où il était.
-Ça se trouve il est même pas sur Terre, marmonnait Andréas qui ouvrait la marche.
Lynn allait répliquer quelque chose quand elle buta sur une pierre et se rattrapa aux épaules de Charli.
Sachant qu'une gare n'était pas trop loin du domaine de Lacroix -Laval, Andréas avait eu l'idée d'y aller pour pouvoir mieux anticiper leur trajet vers la perle de la carte. Ils longeaient donc tous les cinq le bord de la route en remontant au nord.
-Pardon Charli, fit Lynn en se redressant, Le Vénérable est censé savoir où se trouve les lames sacrées mais on ne sait pas où il est sur Terre, alors qu'on a déjà une piste pour une perle zapp. On ferait mieux de d'abords chercher cinq perles, une pour chacun d'entre nous, et après on cherche le Vénérable du Milieux de ...Du milieu de quelque chose.
-Mais comment on va prendre le train si on n'a pas d'argent ? questionna Maé sceptique. Zitaa nous a dit de prendre des armes et des provisions mais euh... Elle se doutait qu'on ne pourrait pas se déplacer comme on veut si on n'a pas de fric ...si ?
-C'est vrai que ...commença Charli.
-On va frauder le train, fit Andréas en haussant les épaules.
-T'es malade si on se fait choper on risque d'être emmené à la gendarmerie et on ne pourra pas sortir sans demande de la famille, s'étouffa Lynn.
-Tu as une autre idée peut être ?
-Pas vraiment mais ...
-C'est risquer mais faut tenter le coup, s'exclama Jeanne, On fera attention c'est tout, continua-t-elle avec un sourire rassurant à son amie.
-Mouais.....On fait comment du coup ?
Un sourire canaille se dessina sur les lèvres d'Andréas tandis qu'il expliquait le plan.
****
-C'est la meilleur idée du monde ..., déclara Lynn assise sur la cuvette des toilettes du train.
-Le principal c'est qu'on ait réussi à passer sans se faire prendre, lui répondit Jeanne optimiste.
-Tu es assise dans un lavabo, et ton arc est calé entre le mur et les toilettes, remarqua la brune en fronçant les sourcils, mais avec un sourire aux lèvres.
-J'avoue que c'est pas super agréable mais c'est mieux que rien.
-N'empêche que je me demande comment les garçons ont réussis à passer à trois dans les autres WC.
L'idée d'Andréas étant de rentrer dans le train de manière naturelle, et de s'enfermer dans les toilettes pendant les dix premières minutes qui suivent le départ du train, les filles s'étaient planquées dans le premier cabinet toutes les deux et les garçons tous les trois dans le deuxième. Monter dans le train avait été plus facile que prévu car vu le monde qu'il y avait, les adolescents avaient juste eu à monter en se mélangeant aux autres passagers, près de personnes âgées principalement.
-Andréas doit avoir pris place sur la cuvette, Maé doit être dans le lavabo et Charli et sûrement debout ..., songea Jeanne à voix haute, Je n'ose pas imaginer comment ils se débrouillent avec leur épées et marteau.
En imaginant leurs trois amis coincés comme des sardines les deux filles pouffèrent avant de se souvenir qu'elles devaient être discrètes.
Quelques secondes plus tard la célèbre mélodie de la SNCF retenti et la voix annonça le départ du TGV en direction de Poitiers, lequel commença à partir.
-Nous voilà parti pour le département de Viennes..., soupira Lynn en baillant.
Jeanne esquissa et sourit en pensant à leur destination.
-J'aurai jamais pensé qu'une perle magique se trouverait dans un parc d'attraction.
-Moi non plus, ça va être chaud de la retrouver dans un tel parc ..., réfléchie la brune en inspectant encore la carte avant de la fourrer dans sa poche.
Malgré que ne soit un vieux parchemin, la carte était comme tactile. C'était une fonction que Charli avait découvert quand Lynn avait trébucher sur lui ; Il avait zoomer la vison de la carte et avait reconnu l'endroit où se trouve la première perle comme étant le Futuroscope, le célèbre parc de Viennes, à Poitiers.
Près de cinq minutes après le départ du train, le ventre de Jeanne se mit à gargouiller. Cette dernière rougit immédiatement sous le regard amusé de Lynn, avant de resserrer son sac contre son ventre.
-Moi aussi j'ai faim t'inquiète, et j'ai soif aussi mais hors de question de boire l'eau du robinet et de manger nos provisions dans des toilettes.
La brune commença à se lever et Jeanne la regarda surprise.
-On doit encore attendre un peu avant de sortir, encore cinq minutes à tenir.
Le ventre Jeanne se remit à gargouiller et Lynn rigola.
-Allez moi je sors, j'ai pas manger depuis notre repas de midi au réfectoire bizarre d'Elisia.
Malgré les protestations de Jeanne, la brune ouvrit la porte et sorti du cabinet pour chercher des places vides où elles pourraient attendre les garçons pour manger.
Lynn se mit à marcher dans les couloirs d'une manière très détachée, ses deux lames se balançant à ses hanches, en cherchant des places libres, suivit de Jeanne qui n'était pas du tout à l'aise.
-Là ! murmura Lynn à son amie en pointant des sièges vides.
D'un pas toujours aussi naturelle elle se dirigea vers les siège et s'assit tranquillement en faisant signe à Jeanne de la rejoindre. Cette dernière vint s'asseoir timidement et enleva son arc et son sac sous le regard curieux ou suspicieux des autres passagers.
-Bon je propose que tu surveilles notre coin et moi je vais chercher les garçons pour leur dire qu'on a des places.
-Mais ..., commença Jeanne toujours mal à l'aise.
La brune enleva ses lames de sa ceinture ainsi son sac à dos et se leva :
-Je reviens toute suite.
Passer le premier wagon Lynn espéra que le cabinet des garçons n'était pas trop loin et avança dans le couloir en ignorant les regards farouches des passagers. Elle crut se voir obliger de faire demi-tour en voyant un premier vigile mais serra les poings et le salua poliment en continuant sa route. Arrivée devant un cabinet pris elle toqua deux coups rapides et deux coups lents.
-Les gars ?
-Lynn ? lui répondit la voix étouffée de Charli.
-C'est bon on a trouvé des places libres un peu plus loin.
-On arrive, fit la voix hachée de Maé.
Lynn fit demi-tour en entendant des plaintes écrasée de l'autre côté de la porte, et se re mit à marcher d'un pas décontracter. Elle pensa que finalement tous s'était dérouler à la perfection, quand une voix grave interpella la jeune fille qui senti son cœur s'emballer. Lynn se retourna et fit face à un vigile, plus grand qu'elle d'au moins un mètre, qui la toisait.
-Vous êtes perdue mademoiselle ? lui demanda le colosse barbu d'une voix harpe.
-N..Non je retour dans mon compartiment, avec mes parents, balbutia d'elle d'une voix qui se voulait sûre d'elle.
Derrière l'épaule de l'immense vigile elle vit ses amis sortir du cabinet et se diriger vers elle et le vigile. Ils ne devaient pas l'avoir vu, cachée derrière ce titan.
-Oui donc je retourne avec mes parents, clama la jeune fille assez fort pour signaler aux garçons qu'ils devaient rester en retrait.
Elle commença à tourner les talons quand elle sentit qu'on lui tirati quelque chose de la poche.
Elle se retourna d'un coup vif et le vigile lui prit le poignet d'une main, tandis que l'autre tenait la carte des perles de Zitaa.
-Est ce que ...C'est vraiment une carte de perles zapp ? demanda le colosse stupéfait.
Se souvenant des consignes de Zitaa sur ce précieux objet, Lynn secoua la tête pour nié les propos du vigile mais ce dernier devina qu'elle mentait et déplia la carte d'une main.
-J'y crois pas ...Depuis le temps que j'en cherche une ...Ciao gamine, fit le titan en la relâchant avant de tourner les talons.
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