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Failles

Nous avons tous des failles, physiques ou morales. Des failles qui nous rendent vulnérables et humains. Elles montrent que nous avons une histoire et des faiblesses. Elles sont des cicatrices, des traces. Elles font voir à quel point nous sommes brisés.

***

« Profite de ces derniers jours Dalli. Profite ... »

Ces phrases résonnaient dans la tête de Dallas depuis que Charlize les lui avait dites. Elle n'avait pas profité du film et avait été absente mentalement pendant qu'elles faisaient les boutiques. Et c'était de même maintenant, avec Addison. Toutes les quatre s'étaient rejointes au Starbucks. Le milkshake de la jeune fille était en face d'elle et Dallas n'y avait presque pas touché. Elle regardait sa main qui faisait tourner son portable tandis que Katy et Addison parlaient. Candice, assise entre sa tante et sa mère, buvait sa boisson sans jamais enlever la paille de sa bouche et regardait les femmes qui débâtaient sur leur travail ou leur famille.

- Ca va, ma belle ? demanda Addison en lui prenant la main. Tu as l'air fatigué.

Dallas avait été arrachée à ses pensées et leva les yeux d'un air confus.

- Oui, oui ... marmonna t'elle. Tout va bien.

Ses lèvres esquissèrent un sourire qui s'éteint presque aussitôt à cause de son esprit tourmenté. Ses yeux fixant la table en bois la projetèrent dans un autre monde, celui du trouble. Dans sa rêverie, Dallas entendait Charlize, mais ne l'écoutait pas. Elle voulait juste être seule et se laissait aller à sa peine et sa peur.

- Laisse-moi, Charlize, laisse moi. Demanda-t-elle en marmonnant.

« Non, tu ne vas pas bien Dallas. Je le sais, je le sens. Tes yeux reflètent tes sentiments. Alors parle-moi. »

- Je n'en peux plus ! Arrête !

Dallas se leva et sorti du café sans regarder les personnes qui la fixaient comme si elle avait un problème. Et le fait était qu'elle en avait un. Un que personne ne pouvait comprendre et qu'elle n'avait que pour elle. Qu'elle ne pourrait jamais dire et qui la persécuterait. Elle avait besoin de quelqu'un mais elle était seule. Seule face à l'impossible.

Dans sa solitude, elle avançait à travers les individus qui déambulaient dans la rue. Bien qu'il n'y ait presque personne à cette heure tardive, Dallas eut l'impression qu'elle était étouffée par la petite foule. Elle se précipita vers les marches d'un édifice où elle s'assit et se blottit contre la façade. Ce ne fut que maintenant que les larmes coulèrent. Ses lèvres étaient ouvertes et criaient. Criaient en silence. Ses poings serraient son écharpe et ses jambes tremblaient.

« Parle-moi Dalli. Il y eut un temps où l'on se disait tout. Aucun secret. Tu te souviens ? »

- Tu me parles d'une époque que j'ai essayé d'oublier et qui m'a fait souffrir par la suite. Tu crois que j'ai envie de me souvenir ? Non, je ne veux pas que ces années où l'on était ensemble soient derrière nous. Je te veux, à côté de moi. Je veux te toucher, je veux que les autres puissent te voir pour te parler sans avoir l'air d'une folle. Je voudrais changer le passé ! Tu m'entends ?

Puis plus rien. Juste des gémissements qui s'échappaient de sa gorge et des joues de plus en plushumides.

« Je suis là pour toi. On s'est toujours promis d'être ensemble. Pour toujours. Mais je pense que je ne peux pas me plaindre, tu as vécu des choses bien pires que moi, n'est-ce pas ? Maman suicidaire, papa dépressif et moi ... morte. Je voyais tout. Je voulais que tu me voies, qu'on se parle, mais ce n'était pas possible. »

- Pourquoi maintenant Charli ? Pourquoi ?

Quand Dallas eu murmuré ces paroles, elle aperçu la silhouette svelte d'Addison avancer vers elle doucement. Puis, une fois à côté d'elle, la chirurgienne la regarda et s'assit sur la marche.

- Ma belle, n'en veut pas à Katy, commença t'elle avec sa délicieuse voix suave, elle fait tout ce qu'elle peut pour que tu te sentes bien.

- Ce n'est pas à Katy que j'en veux, à toi non plus Addi. Je m'en veux à moi parce que ... je me dis que si ça ne s'était pas passé comme ça, elle serait toujours là.

- Il ne faut pas que tu sois mal à cause de ça. Ce n'est la faute de personne et surtout pas la tienne. Si il y en a qui doivent se sentir coupables, se sont les médecins qui n'ont rien pu faire pour elle, mais tu sais qu'ils ont tout fait. Elle avait trop de blessures graves au niveau de l'abdomen, un trauma crânien et des hémorragies internes à tous les niveaux du corps. De plus, même si on avait pu faire quelque chose, elle n'aurait pas pu vivre normalement par la suite car il y avait peut être des lésions que les chirurgiens n'avaient pas pu voir au niveau neurologique. Donc, ne t'en veux pas Dallas. Tu t'en es déjà assez voulu pour rien et rendu triste pour beaucoup. Si Katy perdait une autre sœur ... enfin tu sais. C'est quelqu'un de génial, ne la fait pas souffrir.

Dallas éclata en sanglot. Addison prit sa tête sur son épaule et lui frotta le dos. La jeune fille se blottit contre elle. La maitrise de son corps, elle ne l'avait plus. Toute sa tristesse s'évacuait à ce moment là, sans qu'elle n'ait la faculté de faire quelque chose. Les paroles que lui avait dites la jeune médecin avait été étrangement plus que réconfortantes pour elle. Ca lui avait montré que sa sœur n'avait pas quitté ce monde par sa faute, elle qui le croyait depuis tant d'années. Sa culpabilité avait été si grande, surtout si grandissante, pendant ces six ans, qu'elle ne savait plus comment la combattre.

- Merci ... marmonna-t-elle.

- De rien, ma belle, répondit Addison en esquissant un sourire rassurant.

Dallas inspira, regarda Addison d'un coup d'œil et serra sa main.

- Addi, j'ai une question : penses-tu qu'il y a une vie après la mort ?

- En tant que chirurgienne ou femme ? interrogea-t-elle en penchant les yeux vers l'adolescente.

- La réponse serait différente ?

- Bien sûr. En tant que chirurgienne, je te répondrai que non car je perds toutes les semaines des patientes sur la table en acceptant qu'elles n'aient plus de vie. Mais, si tu m'interroges comme femme, je te dirai que oui car j'espère toujours que cette personne décédée ait une autre vie.

- Je préfère la deuxième réponse, dans ces cas là, car moi aussi je crois que les morts ont une vie. J'en suis même plus que sûre.

Dallas releva la tête de l'épaule d'Addison qui la fixa dans les yeux.

- Pourquoi cette certitude ?

- Je ne sais pas. J'ai des convictions. Cette opinion en fait partie. Je pense pleins de choses. Je pense que, quand je me bourre de chocolat, les kilos ne comptent pas ; je pense que ma petite sœur est fainéante et égoïste ; je pense que je suis folle mais je pense que Charlize est vivante quelque part. Oui, j'ai des certitudes et je suis certaine qu'elle n'est pas tout à fait morte.

***

Nos failles nous rappellent ce que nous avons vécues, elles nous rappellent que nous sommes des personnes fortes et que nous avons un passé. Ce n'est pas forcément agréable de se souvenir, mais nos souvenirs sont notre histoire, ce qui nous a construits, ce qui nous a forgés. Ce qui prouve que nous existons réellement.

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