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Prélude (1/2)

Prélude

Il courait. Le plus vite qu'il pouvait, il courait. À en perdre l'haleine, à en perdre le souffle, à s'écrouler sur le sol, il courait. Les couloirs du lieu où le jeune garçon fonçait, gris, mornes, sans aucune couleur, lui semblaient infinis. Il avait l'impression qu'il avançait ainsi depuis une éternité, mais il continuait. Il avait mal aux jambes, il avait mal dans tout son être, il grimaçait de douleur, mais il continuait quand même. Il le devait. C'était son devoir. Il lui avait promis.

Des sanglots retentirent alors. Des sanglots qui n'étaient pas ordinaires. En effet, ceux qu'il entendait semblaient être un mélange de tristesse, de détresse, de terreur et de douleur. À l'entente de ces bruits, le jeune garçon redoubla alors d'ardeur malgré son épuisement, redoutant le pire. Il se mit à courir tellement vite que ses longs cheveux châtains se mirent à flotter dans l'air derrière lui comme s'ils dansaient. Par contre, il était tellement concentré sur l'endroit d'où semblaient venir les bruits de pleurs qu'il n'avait pas l'air d'apercevoir les autres jeunes de l'établissement. Les autres élèves, jeunes filles et jeunes garçons, qui portaient tous - ou presque - l'uniforme réglementaire, se poussaient d'urgence hors de son chemin pour ne pas entrer en collision avec lui, ce bolide inarrêtable. Pour lui, tout était désert, vide, les autres n'existaient pas. Ils n'étaient que des images, des fantômes.

Tout à coup, un hurlement retentit, un hurlement à glacer le sang.

« Rex ! Aide-moi ! Rex ! Rex ! Où es-tu ? »

Le silence revint dans l'établissement, et apporta un semblant de calme. Mais c'était trompeur, bien trop trompeur. En effet, un nouveau cri déchirant retentit peu après.

« Non ! Non ! Rex ! »

Avalant difficilement sa salive, le dénommé Rex hésita brièvement, puis, sachant que la voix l'appelait, se jeta à quatre pattes, n'entendant aucunement les exclamations d'étonnement autour de lui. Sa vitesse augmenta alors de façon exponentielle suite à cette étrange manœuvre et il s'élança telle une fusée dans cet étrange couloir qui semblait ne pas avoir de fin, ce couloir qui sortait de ses pires cauchemars. Mais des questions arrivèrent sans crier gare dans son esprit. Ce qu'il vivait était un rêve ? Allait-il se réveiller ? Était-ce vraiment la réalité ?

Se rapprochant petit à petit de l'endroit d'où provenaient les cris, il se mit à paniquer lorsqu'il comprit que c'était la cage d'escalier. Cette panique augmenta même lorsqu'il entendit de faibles gémissements. L'adolescent espérait de toutes ses forces que ce n'était pas ce qu'il imaginait. Prenant son courage à deux mains, Rex freina sa course puis saisit la poignée de la porte. Elle était froide, beaucoup trop froide. Il l'ouvrit et s'y engouffra. Ce qu'il vit alors lui donna de violentes nausées. Et pour cause, une vision d'horreur s'étendait devant ses yeux.

Sa petite sœur gisait là, baignant dans son propre sang encore chaud. Elle avait le cou brisé et le corps couvert de blessures. Le jeune garçon détourna le regard en tentant de retenir ses larmes, mais il n'en était pas capable. Il renifla bruyamment et se mit à culpabiliser, se reprochant d'être arrivé trop tard. Il avait mal. Il était triste. Il était désespéré. Néanmoins, il écarquilla les yeux lorsqu'il entendit sa petite sœur gémir. La regardant à nouveau, il vit que la jeune Dahlia avait encore une toute petite étincelle de vie en elle. Rex frissonna lorsqu'il vit qu'elle le regardait dans les yeux. Brillant d'habitude d'une grande volonté de vivre, les siens allaient bientôt s'éteindre.

« Tu... tu es le... le suivant... »

Ce fut la dernière chose qu'elle souffla avant de rendre l'âme, qui se rendit comme l'espérait Rex dans un monde meilleur loin de toute souffrance. Cependant, son frère n'était pas au bout de ses peines, car il savait trop bien ce que sa défunte petite sœur venait de dire signifiait. Lui et sa sœur n'étaient pas des enfants normaux, il le savait que trop bien. D'ailleurs, il entendit des voix fortes d'hommes à l'étage supérieur. Il comprenait maintenant le regard qu'elle lui avait fait lorsqu'elle l'avait vue, un regard signifiant Fous le camp d'ici en vitesse.

— Hé, toi ! Qu'est-ce que tu penses avoir vu ? Viens ici tout de suite ! tonna une voix forte.

Sans demander son reste, Rex prit ses jambes à son cou et se jeta à toute allure dans le couloir. Il refaisait le même trajet, mais maintenant en sens inverse. Il trébucha par contre dans les lacets de ses chaussures, qui s'étaient défaits sans aucune raison apparente.

« Merde ! » Cracha-t-il avant de les nouer en vitesse, puis de se remettre en route.

Maintenant, il comprenait pourquoi sa mère lui disait lorsqu'il était petit qu'il fallait toujours faire attention de nouer les lacets de ce qu'on avait dans les pieds.

Sa mère... Le jeune garçon eut un moment de faiblesse durant lequel il pensa à ses pauvres parents. Comme ils avaient laissé un grand vide dans son coeur fragile lorsqu'ils avaient disparus... Oui, sa tante s'occupait très bien de lui, mais rien ne pourrait remplacer ses géniteurs. Mais se ressaisissant, il reprit sa course aussi vite qu'il le pouvait.

Rex courait encore plus vite qu'il n'avait jamais couru, entendant les hommes crier derrière lui. Paniqué, des larmes coulaient sur ses joues. Même s'il était triste et désespéré, il voulait rester en vie. Il aimait la vie, il aimait vivre. Il ne voulait pas mourir ! Il voulait vivre pour sa cadette !

Franchissant enfin les portes de l'établissement scolaire, qui claquèrent avec force derrière lui, il traversa la route en ignorant les voitures qui circulaient, ne se retournant pas pour voir si les hommes étaient toujours à sa poursuite. Il grimpa à toute vitesse à la gouttière d'un immeuble pour pouvoir fuir par les toits. Démontrant une agilité inhabituelle, il sauta de toit en toit avec adresse. Il n'avait pas de but, pas d'endroit où aller. Il ne voulait que partir le plus loin possible du lieu où la pauvre Dahlia avait trouvé la mort. Mais lorsqu'il sauta sur un échafaudage de chantier, tout ne se passa pas comme prévu. Une planche craqua puis céda sous le poids de Rex, qui dégringola en hurlant avant de chuter brutalement sur le sol. Comme si ce n'était pas assez, le reste des planches tomba à ses côtés, et deux ou trois s'écrasèrent même sur son corps douloureux.

L'adolescent souffrait. Il avait mal. Néanmoins, il ne pleura pas, ne poussa aucun cri, seuls de faibles gémissements se firent entendre. Ouvrant les yeux jusqu'à la moitié de leur capacité, il vit des employés des services d'urgence amassés dans l'endroit. Mais lui n'entendit rien. Même si l'ambulance qui se trouvait en face de lui faisait fonctionner sa sirène, pour Rex, c'était le silence total. Essayant de bouger son bras gauche, il grimaça de douleur, faisant réagir une infirmière près de lui. Étrangement, il entendit ce qu'elle lui dit.

— Tiens bon, mon garçon, tu vas vivre ! Nous allons te sauver !

Toutefois, le jeune garçon ne la regardait pas. Il observait ce qu'il pouvait voir de son corps. Il était tombé si brutalement que sa chair était couverte de blessures profondes et d'égratignures, et ce qu'il fut capable d'entendre et de comprendre des conversations entre les ambulanciers qui étaient présents était que la majorité de ses os étaient brisés. Aussi, certains de ses organes étaient perforés. D'ailleurs, lui était dans un état critique, couché dans son propre sang sur le bitume. Sa chemise et son jean, auparavant respectivement turquoise et bleu, étaient maintenant teintés d'écarlate et humides, comme si quelqu'un s'était amusé à les peinturer en rouge.

Malgré la douleur, Rex réussit à voir une macabre coïncidence : il se retrouvait dans une situation similaire à celle où s'était retrouvée Dahlia, sa maintenant défunte sœur. Les hommes qui le poursuivaient avaient-ils gagnés ? Allait-il mourir ?

L'infirmière revint avec un homme et ils saisirent Rex le plus délicatement possible. Puis, ils le soulevèrent. Lui ne sentit rien, trop de souffrance le frappant en même temps. Or, il fut posé sur une civière, et cette dernière fut chargée dans l'ambulance. Lorsque la porte se ferma, Rex referma ses yeux très lentement, puis perdit connaissance.

L'adolescent erra longtemps dans l'obscurité. Où était-il ? Pourquoi tout était si noir autour de lui ? Où se trouvait la lumière ? Pourquoi le soleil ne se montrait-il pas ? Pourquoi la nuit était-elle éternelle ? Était-il... mort ?

Y avait-il  quelque chose au-delà des ténèbres où il semblait coincé ? Était-il prisonnier du néant pour toujours ? En ce moment, il ne ressentait aucune émotion. Rex voulait pleurer, éclater en sanglots, mais rien n'y faisait, c'était comme si aucune larme ne coulait de son visage. Et pour cause : dans ce néant à l'obscurité aussi opaque que de l'encre, c'était comme s'il n'avait pas de corps. En fait, l'adolescent avait l'étrange impression de n'être présent que par esprit.

Soudain, sans prévenir, une vague lumineuse le frappa de plein fouet. Plus habitué à l'obscurité depuis tout ce temps, elle lui donna une affreuse migraine. Mais c'est là que ce qu'il attendait depuis une éternité arriva enfin.

Il ouvrit difficilement ses lourdes paupières. Reprenant ses esprits, Rex comprit qu'il était étendu dans un vieux lit dans une chambre poussiéreuse, baignée dans la faible lueur d'un étrange bocal où étaient enfermées des lucioles. Repoussant les draps et les couvertures, il se redressa en position assise et plaqua une main sur son front.

Jetant un regard autour de lui, il vit que la chambre n'était pas très spacieuse et que toutes les parois étaient faits de bois, d'une essence qu'il ne connaissait pas. Au mur, il y avait un dessin d'enfant représentant sans doute une famille, car il y avait un couple et ce qui devaient être leurs enfants, soit un jeune garçon et une jeune fille. Près de la porte était suspendu un assez grand miroir, mais pas immense non plus. À côté du lit se trouvait une étagère qui était bizarrement vide.

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