Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Chapitre 1 : « L'arrivée » (1/2)

Chapitre 1

« L'arrivée »

J'entrouvris difficilement les yeux, et je réalisai que je me trouvais assis sur une banquette en toile d'un autobus en marche. Comprenant que je m'étais assoupi et que cette folle course-poursuite que je venais de vivre n'était qu'un rêve, je tentais tant bien que mal de me rappeler les événements qui avaient menés à mon entrée dans ce transport en commun.

Oui, c'était bien cela. Lors de mes affreuses années à l'orphelinat des trois chutes, quelque part dans la province du Manitoba, j'avais fait la connaissance du garçon de mon âge nommé Sam. Ce fut au cours d'une de mes très nombreuses fugues. Je me rappelle qu'il était très sympathique et très amical. Nous avions passé quelques jours ensemble, apprenant à se connaître, mais malheureusement, ceux de l'orphelinat me retrouvaient toujours. C'est comme s'ils savaient à chaque fois exactement où je me dirigeais. Je me souviens d'avoir entendu dire que certains surveillants pensaient que je partais à la recherche de mes parents, mais il n'en était rien. Je voulais... je voulais juste les fuir. 

Fuir les crises de colère du directeur, fuir les méchancetés des surveillants, fuir les railleries des autres jeunes... au moins, je savais au fond de moi que je m'étais lié d'amitié avec Sam, cet adolescent plein de vie. J'espérais par contre que ce lien allait perdurer, qu'il ne m'oublierait pas. Quelle ne fut pas ma joie et mon soulagement, il y a une semaine, lorsque j'ai reçu une lettre qui m'était adressée. Elle était de sa part. Dans celle-ci, mon ami me proposait de venir vivre avec lui dans un appartement au sein de la ville de Cloudhold dans le Colorado. Ses parents lui avaient donné le logement avant de repartir vers l'Ontario, et se cherchant un colocataire, il avait pensé à moi.

Ayant maintenant dix-sept ans, l'âge où l'on m'avait dit que je pouvais maintenant faire mes propres choix, j'ai tout de suite accepté. J'ai donc quitté au plus vite cet enfer où je vivais depuis ma plus tendre enfance. J'avais emballé mes bien maigres possessions, et avais sauté dans le premier autobus en direction de la ville. Le voyage étant assez long, c'est sans doute pour cela que je m'étais assoupis. Mais rien ne pouvait expliquer ce rêve bizarre. Pourquoi cet étrange dragon me poursuivait-il ? Que me voulait-il ?

Poussant un peu les pans de ma chemise, je plongeai ma main dans la poche de mon jean usé qui perdait ses couleurs et les ressortit aussitôt. Il n'y avait rien, sauf peut-être un dessin d'enfant que j'avais froissé en boule, je ne me rappelais plus pourquoi. Je regardai ensuite à mes pieds, pour y trouver mon sac à dos en toile noire qui commençait d'ailleurs à se déchirer, calé entre mes baskets rouges et tachées. Dedans y étaient entreposées soigneusement le peu de choses que je possédais : un portefeuille contenant mes cartes d'identité et un peu d'argent, une chemise et un t-shirt, une veste défraîchie, un jean délavé et des sous-vêtements, ainsi qu'une brosse à dents.

Perdu dans mes pensées, je portais mon regard vers la fenêtre et me mis à admirer le paysage qui défilait à l'extérieur. Les grands espaces du Canada se présentaient à mes yeux ébahis. J'étais conscient que le pays était grand et possédait de magnifiques décors, mais les immenses vallées, les prairies, les cours d'eau limpides et les forêts denses à travers desquels la route serpentait et s'emmêlait pouvaient facilement faire partie des plus belles choses que j'avais vues de toute ma vie. En même temps, malgré mes fugues, je n'avais pas vu grand-chose d'autre que l'orphelinat.

Or, mon regard se perdit un instant sur mon reflet que me renvoyait la vitre. Grand et élancé, cheveux châtains et très bouclés, taches de rousseurs nombreuses et yeux d'un bleu très froid, on m'avait déjà dit que j'avais un charme indéniable. Par contre, je dois avouer avoir été mal dans ma peau de très nombreuses fois. En réalité, je me trouvais laid, indigne d'intérêt. Qui sait ? peut-être que c'était la vérité après tout. 

En ce moment, je portais une chemise blanche avec deux plaquettes boutonnées sur les épaules, ainsi que deux poches sur la poitrine. Elle était supposée faire partie de l'uniforme de l'orphelinat, et elle commençait d'ailleurs à jaunir un peu à force de la porter. Parfois, j'avais juste une envie : la déchirer, ce dernier souvenir de ce lieu de malheur, mais je retenais mon geste lorsque je me disais que je ne possédais presque rien. J'ouvris mon portefeuille, et lu le nom « Terry Dwight » sur l'une des cartes. Oui, c'était bien moi, cet adolescent sans domicile fixe, jugé comme instable par les employés médicaux de l'établissement infernal où j'avais vécu ma vie jusque-là. Cet adolescent délaissé par ses parents à sa naissance, géniteurs qui lui étaient toujours inconnus...

C'était bien moi, cet adolescent mystérieux qui passaient ses nuits à faire des cauchemars, moi, qui n'avait qu'un prénom. En fait, on m'avait appelé « Terry », mais « Dwight » était un nom inventé. L'une des surveillantes de l'orphelinat s'était mis à m'appeler comme ça pour me différencier d'un de mes camarades qui portait le même prénom, et depuis, c'était resté.

Je repensais alors aux scènes qui s'étaient déroulés dans mon rêve étrange. J'étais sûr d'avoir entendu ce dragon murmurer quelque chose qui m'était bizarrement familier.

Je me remémorais alors l'apparence de ce monstre effrayant. Des yeux d'obsidienne en colère étaient placés au bas du crâne épineux et étroit de la créature, ce qui lui donnait une apparence très inquiétante, plusieurs cornes centrales reposaient au sommet de sa tête. Plusieurs rangées de pics étranges descendaient le long des côtés de son immense mâchoire.

Son nez était grand et il y avait deux minuscules narines, de même qu'une callosité sur son menton. Plusieurs dents pointues sortaient du côté de sa bouche et montraient un aperçu de la terreur qui se cachait à l'intérieur, terreur qu'il semblait bien vouloir me montrer en me dévorant. Mais bien entendu, comme tous les cauchemars, je me suis réveillé lorsque, épuisé, il m'avait finalement attrapé. Ce fut lorsque je sentis qu'il me tirait par-derrière que j'avais ouvert les yeux en sursaut. Qu'est-ce que ce monstre pouvait bien représenter ? La culpabilité que j'éprouvais parfois lors de mes fugues ? Ou peut-être autre chose ?

Je décidais de reléguer ces pensées dans les oubliettes de mon esprit, et je sortis le seul livre que je possédais, un livre de contes. À ce qu'il paraît, cet ouvrage se trouvait à côté de mon couffin lorsqu'on m'avait retrouvé, moi, ce bébé abandonné. Reniflant bruyamment, je tournais au hasard les pages minces qui ne sentaient plus très bon. Je tombai finalement sur un récit qui était mon préféré lorsque j'étais enfant : Le vieil homme et le miroir. Dans l'histoire, le personnage du titre vivait sa vie, jusqu'à ce qu'un jeune plein de joie de vivre n'entre dans sa vie. La chute était très surprenante, et je me rappelle qu'elle m'avait donné froid dans le dos la première fois que je l'avais lue. En effet, le jeune était en fait un reflet du passé du vieillard, qui s'était échappé d'un miroir...

Ce récit m'avait toujours frappé pour une raison que je n'arrivais pas à comprendre. C'était comme si je m'identifiais au protagoniste de cette histoire pour enfants. Mais pourquoi ? Rien dans ma vie ne s'était déroulé comme dans la sienne. C'était pour cela que tout était bien mystérieux. D'ailleurs, aucun autre conte du recueil ne m'avait marqué autant que celui-là, sauf peut-être le récit d'un jeune garçon qui se retrouve lié à un rituel étrange. Or, ce dernier compte me paraissait moins vraisemblable pour je ne savais quelle raison.

Perdu dans ce monde de lecture, je sursautai en entendant tout d'un coup le chauffeur de l'autobus annoncer que nous arrivions à Cloudhold dans à peine une vingtaine de minutes. J'avais même pas remarqué que nous avions pénétré dans la province du Colorado. Aussi, la nuit commençait à tomber peu à peu. Dans le ciel, le soleil retraitait pour laisser la place à la lune et aux étoiles. Malgré l'autobus en marche, je pouvais apercevoir certaines constellations, telles que la grande Ourse.

Je poussai un soupir de soulagement en voyant mon transport pénétrer enfin dans les environs d'une ville, étant son passager depuis maintenant plusieurs heures. J'avais donc un grand besoin de me dégourdir les jambes. Quelques minutes plus tard, l'autobus s'approcha enfin de Cloudhold. Il passa par un mur de pierre en ruine couvert de plantes grimpantes, surtout du lierre, et je découvris alors le paysage à couper le souffle qui s'offrait à ma vue. En effet, au-delà des arbres qui bordaient la route, il y avait d'innombrables champs disposés en plateaux qui montaient de plus en plus hauts sur les pentes abruptes de la vallée. De charmants aqueducs solides en bois et en métal où circulait de l'eau claire d'un grand lac au contrebas d'une falaise complétaient le tableau enchanteur. 

La ville était peut-être considérée comme un trou perdu, mais je dois dire que jusqu'à maintenant, mes premières impressions m'avaient laissés sur une faim d'en voir plus. J'avais l'impression qu'un nouveau monde, un royaume de mystères s'ouvrait à moi. Une nouvelle opportunité, un nouveau départ dans la vie. Pour le meilleur ou pour le pire, mais j'espérais sincèrement la première option si possible. Oui, cet endroit allait maintenant être mon domicile, mon chez moi. Je voulais faire en sorte de ne rien gâcher.

Plus tard, une fois arrivé au terminus de la ville, je débarquai de l'autobus avec mon sac. Jetant un regard aux alentours, je vis que le parking était vide. Je me dis que ce devait être normal, puisque peu de gens semblaient voyager dans les environs. Cependant, quelqu'un passa sur le quai à côté de moi, et lorsqu'il arriva à ma hauteur, il me jeta un regard qui me troubla. Oui, j'avais l'impression de me regarder dans un miroir tellement l'inconnu me ressemblait. Alors que j'étais figé sur place, il prit ses jambes à son cou, puis sauta sur un skateboard et disparu dans le noir, tout ça avant même que je puisse dire quoi que ce soit. Ce qui me troubla encore plus était le fait qu'il me semblait l'avoir déjà vu quelque part, mais je ne me rappelais plus exactement où.

Néanmoins, j'entendis un nouveau bruit sur le trottoir et levai les yeux. Un adolescent arrivait à son tour en skateboard, avec de longs cheveux blonds sous une casquette noire qu'il portait à l'envers. Sa tenue constituée d'un jean très large, une veste en denim un peu trop grande pour lui et une chemise rouge ouverte sur un t-shirt blanc, il se dirigeait vers ici. C'est alors que je le reconnus. C'était Sam.

Il s'arrêta net lorsqu'il m'aperçut. Moi, qui me tenais là, mon sac très léger sur mon épaule.

Cependant, son visage s'éclaira rapidement d'un sourire contagieux.

— Terry ! Dis-donc, ça fait un bail ! me salua-t-il.

Je posai mon sac sur le sol avant de répondre.

— C'est vrai que ça fait vachement longtemps. Sinon, je vais bien.... Du moins je crois. Et toi ?

Mon interlocuteur me fit un clin d'oeil.

— Bien mieux depuis que tu es là !

Cette réponse m'arracha un petit rire. J'étais aussi très content, soulagé même que ma complicité avec Sam existait toujours, qu'elle ait survécu au temps.

— Donc c'est ici, Cloudhold, dis-je en regardant autour de moi pour poursuivre la conversation.

— Exact ! Même si c'est un coin perdu parmi les collines et les falaises, c'est magnifique, et il y plein d'événements super-géniaux ! Des boutiques, des boîtes de nuit, des restaurants, des salles d'arcade, des lieux historiques, sans parler des paysages fantastiques. On ne s'ennuie jamais quoi. Et puis, un petit avertissement : prépare toi à te coucher très tard.

Sam m'avait toujours fait penser à un geek. En fait, il l'était un peu, aimant beaucoup passer des heures devant ses écrans, que ce soit ses consoles ou encore la télé, mais il était aussi quelqu'un de fêtard.

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro