Chapitre 23 : Une trop vieille histoire
Olérien regarde longtemps la Pokeball qui contient Nidoran. Salameche la regarde aussi, comme s'il s'attend à apprendre quelque chose en fixant la balle toute et blanche.
« Il y a un problème, demande au final Salameche.
- Je ne sais pas, répond Olérien, perplexe, fixant son regard sur la balle.
- Tu ne veux pas de Nidoran ?
- Non... Oui... normalement je n'ai pas le droit de l'avoir, c'est un lieu protégé. Et puis, cela me fait deux Pokémons à m'occuper...
- Et pourquoi pas Rhinocorne ?
- Tu rigoles ! Au mieux j'aurai un gros Pokémon en colère, au pire, un gros Pokémon dépressif.
- Et alors ? Tu es un grand dresseur.
- De toute façon, je pense que Joëlle ou Jenny auront d'autres plans pour lui, conclu Olérien en quittant la chaise qui lui servit d'assise. »
Salameche observe Olérien se dirige vers la cuisine, un regard de défi du genre "Tu verras que je vais avoir raison"
Pendant ce temps, Olérien est ennuyé de toute cette affaire. Entraîner Salameche, d'accord, malgré les accros des derniers jours, mais entrainer Nidoran ? Il devrait gérer deux Pokémons en même temps ? Salemeche lui confère beaucoup de confiance, trop sans doute. Mais il n'aura pas le choix sans doute, au moins pour Nidoran. Il faudra qu'il en discute, mais dans son regard, dans ses gestes, il sait qu'il n'est pas rentrer par hasard dans la balle, et même, comment peut-il vraiment rentrer contre son gré là dedans ? Un autre défi va l'attendre. Il se dirige vers la Pokeball, et appuie sur le bouton. La balle recrache sa gerbe de lumière, et Nidoran se présenta devant Olérien, plus fier qu'avant son entrée.
« Que veux-tu de moi, interroge sèchement Olérien
- Je veux être ton Pokémon, je veux que tu sois mon dresseur. »
Olérien s'attend à cette réponse. Il cache son agacement, et accepte :
« Je pense que je n'ai pas trop le choix, à moins d'être le pire des salopards et de te jeter par la fenêtre. Et puis, cela fera toujours un adversaire pour Salameche.
- Chic, un ami, s'extasie Salameche en s'approchant de Nidoran. »
Les deux vont manger ensemble leurs gamelles, une nourriture qui n'est pas adapté à Nidoran pour sa nouvelle vie. Il eut une nuit bien agitée dans les draps, si bien qu'Olérien trouve sommeil sur le canapé. Une superbe vie de dresseur en somme. De toute façon, le canapé n'est pas un si mauvais endroit. Il y dort jusqu'à être réveiller par ces petits monstres, pour un autre jour sur terre...
En venant devant le commissariat, Olérien est venu comme d'habitude avec Salameche, mais il se garde bien d'annoncer le nouvel ami dans sa Pokeball. La patrouille est relativement calme, quand un appel émit du talkie-walkie de la jeep :
« Jenny, ici Joëlle. Si Olérien est avec vous, serait-il possible de l'emmener au centre Pokémon le plus vite possible ?
- Très bien, je te l'emmènes immédiatement. »
Elle raccroche l'appareil en le remettant sur son socle, puis fait demi-tour.
« Apparement, on a besoin de toi. Tu n'auras qu'a me retrouver à midi au commissariat. »
Quelque instant plus tard, elle pille devant le centre Pokémon, puis part sur les chapeaux de roues, laissant Olérien et Salameche devant la porte du bâtiment, curieux de savoir pourquoi ils ont été amené là. En rentrant, l'infirmière les accueille avec un air un peu désespéré :
« Comme je le craignais, Rhinocorne refuse de manger et de sortir, je pense qu'il t'écoutera plus toi que moi.
- On va voir cela... »
Olérien suit Joëlle jusqu'à la chambre de Rhinocorne. Le rose de sa peau a blanchi, il est fatigué par sa sous-nutrition, et est allongé sur ces quatre pattes, à attendre la mort. En voyant Olérien rentrer, il bouge par les seuls forces qui lui reste, dans un mélange de peur et de haine.
« Joëlle, j'aimerai être seul avec lui. Cela serait-il possible de faire quelque examens à Salameche pendant ce temps ?
- Ah euh oui bien entendu, répond la dame, hésitante, prenant Salameche dans ses bras.
- Mais je veux rester avec toi, s'inquiète Salameche. »
Olérien lui prend la patte gauche dans sa main, pour le rassurer. Il n'en rajoute pas plus, et se fait conduire dans la pièce voisine par Joëlle. Olérien ferme la porte, puis se dirige vers le Rhinocorne toujours craintif, pour s'assoir à côté de lui.
« Bon, je te dois des excuses pour ce que je t'ai fais, commence Olérien. Je n'aurai jamais dû te torturer comme je l'ai fais, j'aurai jamais dû t'humilier comme je l'ai fais. Tu as autant peur de moi que tu me hais. Mais tu penses que mourir comme ça t'aidera à te venger ?
- Me venger... de qui, me demande Rhinocorne.
- De moi. C'est moi la cause de tes problèmes. Si tu meurs, tu n'auras même pas essayé d'éliminer le responsable.
- Tu veux... que je te tues ?
- Je veux que tu manges déjà, je veux que tu remontes sur tes pattes, que tu sortes. Je veux que tu t'entraînes en gardant en tête ton objectif, vivre pour cela, au lieu de mourir à cause de cela.
- Mais... c'est pas à cause de toi... »
Olérien se tait. Les yeux de Rhinocorne brille par la tristesse, qu'il cache, comme il devait cacher tous ces sentiments quand il était chef.
- Tu m'as battu, tu es mon chef à présent.
- Mais... non, tu es ton propre chef ! Au delà de ces murs, de vastes pleines t'attendent, une autre vie t'attend, mais de me donne pas ta vie comme si elle est insignifiante !
- Mais je te donne pas ma vie, s'explique Rhinocorne. J'ai perdu ma seul raison de vivre, et tu es devenu ma seul raison de vivre maintenant. »
Olérien se frotte les yeux, puis glisse sa main vers le menton. Il ne s'y est pas attendu, ni ne voulait, avoir un autre Pokémon avec lui. Rhinocorne attenda une réponse, s'attendant un refus par la moue d'Olérien, mais dans un soupir :
« SI cela te permet de reprendre confiance en toi, à revivre une nouvelle vie, d'accord. Tu n'es pas n'importe qui, tu as été un adversaire valeureux, et sans doute un grand chef de clan. Je ne vais pas dire que c'est un honneur de t'avoir dans mon équipe, mais c'est un honneur que tu puisses retrouver le goût de vivre une seconde vie. »
Il approche, surveille les blessures qui guérisse peu à peu, surtout le cou, puis ajoute :
« Je ne t'oblige à rien, ni à venir, ni même à rester. Restes avec moi tant que tu voudras et dès que tu le voudras, je te relâcherai où tu le souhaiteras. »
Rhinocorne le regarde, les yeux qui exprime de la tristesse joyeuse.
« Mais maintenant, tu manges, même si je dois te forcer à manger. »
Il fait quelques tapes amicales sur son crâne rêche, puis se retourne pour sortir.
« Merci, je te le promets, remercie Rhinocorne.
- Pas de soucis, pas de soucis. Je prendrai des nouvelles de ta guérison. En attendant, fais ce que l'infirmière te diras de faire. »
Il ouvre la porte, et va rejoindre l'infirmière dans la pièce adjacente pour lui expliquer son entrevue.
La semaine passe, Rhinocorne se rétablit, et peut enfin sortir du centre vendredi soir. Olérien est là, comme tous les jours, comme il lui a promis. Rhinocorne est encore faible, mais il ne lui manque plus qu'à bouger, et à revivre. C'est donc avec ces trois compagnons que Olérien prend l'air, un air de littoral, de mer, de frais, de soleil couchant. Mais aussi un air de fin du monde, imperceptible, inévitable, impossible. Mais pour le moment, Olérien est occupé à s'occuper de ces Pokémons, d'un Salameche puissant, d'un Nidoran en quête d'expérience, et d'un Rhinocorne perdu. La nuit venue, pendant que Rhinocorne dort à l'arrière de la maison, tranquillement, et Salameche et Nidoran dans leur panier maintenant commun, Olérien cauchemarde. Cela lui arrive de moins en moins, mais il a peur des responsabilités, et cette peur lui rappèle à chaque nuit d'où il venait. Il se réveille en sueur, et se frotte le visage avec la main. Il soupir : pourquoi encore des cauchemars ? Pourquoi se rappeler de tout ? Pourquoi s'imaginer ce qui n'est pas arrivé ? Il hésite un instant. Il n'a pas particulièrement envie de regarder la télé, ni de sortir. Il sort de la table de chevet son baladeur de musique, ainsi que son livre sur les Pokémons. Mais une main malheureuse lui préfère un autre livre, "Mythes et légendes d'hier et d'aujourd'hui". C'est un livre qu'il n'a pas parcouru encore, et par ce hasard, il commence à le lire, les écouteurs fichés dans ces oreilles...
Page 26
Le Pokémon des étoiles
Une autre légende raconte qu'un Pokémon venu des étoiles tombera dans notre monde. Plusieurs versions ont traversé le temps et les peuples. L'une des versions racontent que ce Pokémon aura l'apparence humaine, et qu'il serait le signal de la fin du monde, quand d'autres versions ne précisent pas, et laissent libre cours aux folklores locaux pour imaginer ce Pokémon mystérieux. Il serait descendu sous forme de boules blanche, sous forme de comète, ou de façon divine, là encore, la légende est assez différente selon les régions. Mais elles ont un point commun : leurs fins. Ce Pokémon serait le déclencheur de la fin du monde, en exemple, des gravures de l'ère chevalière image 1), et serait le seul à pouvoir l'annuler. L'une des versions enfin, la moins populaire, et aussi sans doute la plus ancienne, est plus précise sur le déroulé. Elle est inscrite dans d'antique traditions de la région Kanto maintenant oublié. Il indique que dans la montagne de la Lune, Le Pokémon des étoiles viendra y déposer son ami, et qu'un choix lui sera demandé. Si cela est vrai, cette montagne serait le mont Sélénite, photo 2) dans la région de Kanto, berceau de nombreuses légendes locales comme la légende des Mélofées (page 33). Mais aucune recherche dans cette montagne n'a prouvé la véracité de cette légende. Espérons, cher lecteur, que cette légende en reste qu'une.
Olérien tremble de tous ses membres. Il relit, encore et encore, pour être sûr, tant cette histoire est si proche de la sienne. Il ne peut pas croire à une telle légende, et pourtant, il se doute qu'il est guidé ici par une force qu'il ne contrôle pas. Il pensait être un vœu de Salameche, il n'est maintenant qu'un vulgaire déclencheur de fin du monde venu détruire la planète par sa seule présence. Il faut qu'il en parle au professeur, en espérant qu'il soit enfin rentré. Cela devait faire deux semaines qu'il ne l'a pas vu de face, mais l'agent Jenny a pu l'avoir entre-temps. Cela ne peut pas être une coïncidence. Il faut qu'il comprenne pourquoi : pourquoi descendre ici menacerait cette Terre, pourquoi déposer son ami dans cette montagne y changerait quelque chose, pourquoi ici et maintenant, pourquoi lui, quel serait ce choix. Et surtout, pourquoi n'a-il pas lu ce livre avant ? Il culpabilise de ne pas l'avoir fait, jusqu'à même se sentir coupable des morts que cet apocalypse a déjà engendré. Il ne peut pas attendre une minute de plus. Il ne peut s'empêcher de lancer un regard à Salameche qui dort paisiblement avant de fermer la porte...
Il tambourine à la porte du commissariat. Une fenêtre du bâtiment annexe s'éclaire et s'ouvrit :
« Olérien, tu as vu l'heure, qu'est ce qui ce passe, lance bougon Jenny en chemise de nuit bleu foncé et blanc et se frottant les yeux.
- Il faut que je vous montre quelque chose, cela ne peut pas attendre. »
Elle est étonnée, mais capitula. Une minute s'écoula avant qu'elle ne déverrouille la porte du bâtiment.
« Regardez, regardez, insiste tel un fou Olérien dès qu'il vit le visage de la policière. »
Elle n'ajoute pas un mot, parcourt les quelques lignes du livre sans vraiment comprendre au début. Puis, son visage se décompose.
« Tu penses que...
- C'est trop gros pour que cela ne le soit pas, confirme Olérien. Je dois en parler au professeur Chen, au plus vite ! »
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