Chapitre 22 : Une affaire grave
Le soir. Olérien se retrouve au chevet d'un Salameche bien mal en point, qui dort paisiblement.
« Il s'en sortira, rassure une nouvelle fois Joëlle en rentrant dans la chambre. Il a eut de la chance que tu sois là, il n'a pas affronté n'importe quel Rhinocorne. Il a fait cela parce qu'il n'a pas le choix, il devait garder la tête de son clan. »
Olérien commence à pleurer, même s'il se force pour que cela ne se voit pas. Peine perdu.
« Tu dois t'en vouloir, c'est normal, continue l'infirmière en s'approchant. Mais dis-toi que c'est de vos échecs que vous apprenez, pas des victoires. Tu as appris maintenant ce que les Rhinocornes pouvaient faire, et même, tu as réussi à le maîtriser. Tu n'as pas à t'en vouloir. Salameche n'aimerait pas que tu t'en veuille. »
Elle a raison sur ce point. Connaissant Salameche, il serait encore plus affecté en voyant l'état d'Olérien. Ce dernier sèche ses larmes.
« Vous avez raison, je ne peux pas m'en vouloir. Je vais le veiller ici ce soir si cela ne vous dérange pas.
- Pas de problème, je vais apporter une couverture. »
Elle sourit pour dédramatiser l'atmosphère, puis sort de la chambre. Olérien perd son sourire. Certes il ne peut pas s'en vouloir, au moins pour Salameche, mais il a crée des risques inutiles, peut-être que la prochaine fois, cela se passera plus mal que cela. Il a essayé de téléphoner au professeur pour en parler, mais toujours rien. Comment peut-il savoir que le phénomène s'est amplifié encore d'avantages. Il préfère poser sa tête sur le lit, et s'endormir. Toute cette tension l'a fatigué, il ne sent même pas une couverture s'installer sur son corps par l'infirmière. S'il est l'incarnation de la volonté de Salameche à grandir, il est un mauvais voeu...
De petites pattes grattent la tête d'Olérien. Ce dernier pense alors à des singes ou à quelconques primates lui gratter le cuir chevelu, comme il a vu dans quelques films, mais il comprend vite l'incongruité de cette situation, et se réveille, pour voir le visage radieux de Salameche.
« Bonjour mon grand, salue Olérien qui retrouve le sourire après sa nuit sans rêve.
- Salut, tu es trop gentil d'être resté ici. »
Oélrien prend Salameche dans ses bras, en vaillant bien à ne pas toucher ni bouger la blessure sur le flanc de ce dernier, couverte d'un pansement blanc.
« Je suis très fier de toi, tu t'es très bien combattu, annonça Olérien. Tu as le droit à un peu de repos.
- Non je veux m'entraîner ! »
Salameche est encore plus déterminé à s'entraîner. Quand Olérien y voit une fatalité à cette défaite, Salameche y voit ces faiblesses, et serait presque à même d'affronter tout le troupeau de Rhinocorne si cela peut le faire grandir.
« Tu es blessé, nuance Olérien. On fera des attaques de distances, mais pas de corps à corps tant que ta blessure n'est pas guéri. »
Olérien sourit. Il voit la determination dans les yeux de Salameche. Il n'a pas le droit de déprimer quand son ami affiche une mine aussi radieuse, aussi déterminée, aussi combative.
« Super, répondît Salameche. Je guérirai, je te le promets. »
Salameche ne fait qu'une bouché de son adversaire du jour : une grosse gamelle de nourriture, jusqu'à en roter. Puis Olérien peut sortir, et affronter un regard assassin de l'agent Jenny :
« Joëlle m'a prévu : c'est du joli ! Bon, on y va, nous avons du pain sur la planche. »
Ce n'est pas son regard énervé qui désarçonne Olérien en montant dans la jeep avec Salameche. En faite, elle est inquiète de quelque chose, et la réponse ne tarde pas à venir.
Ils arrivent dans une plaine bien dégagée, coincée entre montagne, forêt et falaise. Un corps massif gît au sol, un Rhinocorne est très mal en point, couché au flanc de la paroi rocheuse. Sa blessure au cou n'a pas encore guéri, et des centaines de coup de cornes attendent à être soigné aussi.
« Je le savais, confesse Jenny. Comme tu as humilié le chef, le reste du groupe l'ont destitué et l'ont battu à mort. Soit il guéri mais il est condamné à errer seul, soit il meurt ici.
- Je ne le savais pas, avoue penaud Olérien
- Laisses, je ne t'en veux pas. Maintenant, l'important, c'est de l'emmener au centre. »
Elle sortit une Pokeball rouge et blanche, c'est la première fois qu'il en voit une en vrai. Elle lance la balle, qui atterrit sur le Pokémon. Un rayon sort de la balle, englobe le Rhinocorne, et l'absorbe, le transformant en une espèce d'énergie. Elle récupère ainsi la balle inerte sur l'herbe.
« Direction le centre Pokémon ! »
Elle embraye, et la voiture démarre rapidement, donnant des sueurs froides à Olérien qui se tient à l'encadrement de la Jeep. L'infirmière est déjà prête à l'accueillir, prévenu à l'avance, puis la voiture repartit pour d'autres missions.
« Maintenant tu feras attention, prévient l'agent à Olérien. Surtout maintenant qu'un clan de Rhinocorne n'a plus de chef. Certains vont se battre pour dominer les autres, et il faudra pas les en empêcher. »
Confirmation faite plus tard, au détour de la forêt, un combat entre deux d'entre eux, corne contre corne, puissance contre puissance, à savoir qui arrivera à devenir chef. Mais en voyant la Jeep, et surtout Olérien à l'intérieur, ils s'arrêtent, comme un doute, ou une peur, qui les auraient parcouru en même temps. Les deux énergumènes reprennent leurs combats dès la voiture passée.
« Tu aurais de bonnes chances comme chef de Rhinocorne, c'est la première fois que j'en vois craindre autant des humains. Je ne sais pas vraiment ce qui s'est passé, mais tu leurs as donné forte impression, d'autant plus pour détrôner un chef.
- Pour au final créer une guerre dans un groupe de Pokémon, et faillit en tuer deux...
- On va pas t'en vouloir, après ce que tu as traversé dans ta vie. Et puis, il ne faut pas baisser les bras, tu n'as tué personne encore.
- T'as pas le droit de déprimer, lance Salameche, comme un ordre. »
Le reste de la journée est relativement calme, ce qui permet à Olérien et Salameche de prendre des nouvelles de Rhinocorne très vite.
« Il va bien, rassure Joëlle. Il faudra quelques jours de repos, peut-être de la rééducation, mais il s'en sortira.
- Mais il vivra seul maintenant, à cause de moi, se lamente Olérien.
- Il aurait jamais dû m'attaquer, et voilà, lance fier Salameche. »
Olérien se sent coupable quand même d'avoir bouleversé l'ordre établi, d'avoir mis un grain de sable dans la machine de la nature. Il a peur de n'être que les hommes qu'il détestait, qui a détruit la Terre, qui vivait dans leur lune, qui écrasait tout pour devenir les maîtres.
« Que deviendra-t'il, demande Olérien.
- Le mieux serait qu'il est un dresseur, lui explique Joëlle. Les Rhinocornes peuvent vivre seuls, mais ils ont tendance à devenir agressif, même fou. Mais ici, personne n'est dresseur, car la plupart font des recherches, des observations, ou sont là pour tenir les boutiques et les services d'urgences. Tu es le seul dresseur ici au final... »
Olérien ne saisit pas le sens de la réflexion de l'infirmière. Il fait quelques caresses sur le Rhinocorne qui dormait paisiblement, avec un large pansement sur sa morsure.
« Il va s'en sortir, ne t'en fait pas, rassure l'infirmière. Retourne chez toi, prends du recule, de toute façon, tu ne peux pas faire autre chose pour lui, je suis là.
- Allez, j'ai faim, on ira demain le voir, râla Salameche en lui tirant le short. »
Olérien prend Salameche entre ces bras.
« D'accord, je pense que vous savez mon numéro si vous avez besoin d'aide.
- Oui, pas de soucis. Maintenant, zou, sinon je vais me fâcher et appeler l'agent Jenny pour lui dire que vous m'en-nuy-ez ! »
Elle pousse dans le hall Olérien et Salameche, puis referme la porte de la chambre derrière elle.
« On rentre ? J'ai faim, lance Salameche, coincé confortablement dans les bras de son ami.
- Oui, on n'a rien d'autre a faire de toute façon. »
Puis ils partent rentrer chez eux. Ils mangent finalement très tard, et Olérien ne regarde pas la télé. Ni lui, ni Salameche, n'a vu l'effondrement d'une ville entière dans le désert lointain, une ville très animé avec ces casinos. D'un coup, la ville est tombé de quelques mètres, lui faisant perdre la lueur de ces néons. Des centaines de victimes y ont perdu la vie, le bilan va être dix fois plus important après quelques jours...
Le lendemain, Olérien sort de la maison avec Salameche, pour prendre des nouvelles de Rhinocorne. Il se repose encore, mais il guérit. Ce n'est pas n'importe qui s'empresse de dire l'infirmière, avant d'inviter ses visiteurs dehors une nouvelle fois. Puis, ils rejoignent Jenny, qui a un présent pour Olérien :
« J'ai eu brièvement des nouvelles du professeur Chen. Il est très occupé pour le moment, mais il m'a vivement conseillé de te donner cela. »
Elle lui présente six boules rouges et blanche, six Pokeballs, pas plus grande que des billes. Elle poursuit :
« Je te montrerai comment t'en servir. Le professeur est enthousiaste que tu entraines Salameche, et n'exclu pas, quand toute cette tension sera retombée, de te faire sortir d'ici.
- Super, répond joyeux Salameche. Graça à moi, on va pouvoir voyager.
- Je ne sais pas s'il serait enthousiaste en apprenant ce que j'ai fais avec Rhinocorne, relativise Olérien.
- Détrompes-toi, il le sait, reprend l'agent. C'est ce qu'il a persuadé de te donner ces Pokeballs. »
Elle donne dans le creux de sa main ces billes légères. Mais il les voyait plus grosse à la télévision, ou même quand Jenny a attrapé Rhinocorne. Surtout, elles sont plus lourdes qu'il aurait imaginé.
« Bon, en route ! »
Jenny s'installe dans sa voiture, et part avec les deux autres occupants faire une patrouille. Pendant ce temps, Salameche regarde le paysage, et Olérien regarde ces cadeaux. Il les fait rouler, il les examine, et constate un bouton entre la séparation des couleurs. Il a envie, mais il ne voulait pas faire de connerie encore. Il attend sagement que Jenny s'arrête là où ils ont découvert le Rhinocorne blessé.
« Prends une Pokeball, et appuie sur le bouton. Vas-y tu n'as rien à craindre. »
Olérien en prend une, et met les autres dans sa poches. En appuyant sur le bouton, la balle grossit d'un coup. Olérien est surprit, et faillit la lâcher. Il n'en revient pas, mais Jenny ne lui laisse pas le temps de se l'expliquer :
« Tu viens d'activer la Pokeball. Pour l'activer, tu appuies sur le bouton, pour la mettre en veille, pareil. Pour capturer un Pokémon, tu dois avoir une vierge, c'est à dire qui n'a pas contenu de Pokémon précédemment. Puis tu la lances vers le Pokémon, et si tu le touches, il se fera absorbé par la balle, comme hier avec Rhinocorne. Si le Pokémon se laisse attraper, il reste dans la Pokeball, ces données biométriques et morphologiques sont enregistrés, et la Pokeball ne pourra être utilisé que pour le Pokémon capturé. Sinon, elle reste vierge. Il faudrait que tu t'entraînes à viser, mais il faudrait le faire ailleurs qu'ici, capturer des Pokémons qui ne soient pas protégé. »
Olérien digère ce nouveau cours improvisé, et appuie de nouveau sur la Pokeball. Cette dernière rétrécit, et retrouve sa forme initiale, comme par magie. Une telle technologie sur Terre aurait sans doute entrainé sa perte plus tôt.
« Bon, ce n'est pas tout cela, mais on a du travail. Ranges cela, tu n'en auras pas besoin je pense. »
Olérien s'exécute, et remonte dans la jeep, direction la forêt, puis la ville. Olérien a encore en tête cette technologie qu'il a dans la poche, pouvant rétrécir la matière, ou transformer la matière en énergie, et inversement. Il fait rouler la Pokeball sortit entre ses doigts, la faisant grossir et rétrécir.
Le soir, il rentre avec Salameche à la maison. Il ne s'est pas entrainé avec lui hier, il lui propose donc de courir un peu avant de manger, un peu car il a encore son bandage. En cours de route, Olérien voit un Nidoran sortir des fourrés. Il le reconnu de suite, Salameche aussi. C'est le Nidoran qu'il a amené au centre après la tempête.
« Salut, commence Salameche avec le sourire. »
Nidoran veut dire quelque chose, mais il n'ose pas, il rougit. Olérien se baisse pour le prendre dans ces bras et le rassurer, mais par mégarde, il fait tomber la Pokeball qu'il a trituré toute la journée et qu'il a mal placé dans sa poche, il a oublié de les mettre avec les autres dans son sac. Nidoran la voit, et sans hésiter, saute à terre, active la balle et se fait absorber par la Pokeball, qui ne bouge plus. Olérien ne comprend pas tout de suite ce qui s'est passé, Salamache s'enthousiasme alors :
« Chouette, un nouveau copain ! »
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