Chapitre 19 : Reprendre une vie normale
Le Nidoran amené au centre Pokémon, il regagne le sourire, encore entouré de ces petits protégés. Après ce petit imprévu, Jenny a donné quartier libre à Olérien jusqu'à demain midi. Il retrouve sa nouvelle maison, alors que le soleil commence à gagner l'horizon. Pendant que Salameche regagne des forces près de ces gamelles, Olérien s'accoude à la fenêtre. Le vent chaud lui caresse le visage, le soleil tape sur sa peau encore blanche, la chauffant encore un peu plus. Il prend conscience de l'opportunité de cette seconde vie, mais il ne sait pas quoi faire. Au restaurant, il avait un travail, cela lui permettait de se vider l'esprit, et de vider son énergie pour ne pas trop penser une fois fatigué. Dans sa vie antérieure, il n'avait pas le soucis de vivre, la survie était un travail à plein temps, qui occupait toutes les capacités, pareil quand il dût fuir. Mais ici... il se sent inutile, il n'a jamais connu l'ennuie, et commence à prendre conscience qu'une vie n'est pas que courir de partout. Cette dernière réflexion lui aurait donné envie de courir, s'il avait oublié Salameche. Il doit le faire courir aussi, mais dans son état, cela lui poserait problème. Olérien trouve finalement la solution : il emprunte un vélo au magasin, un vélo conçu pour les terrains accidentés, avec un panier pour transporter des provisions. Et c'est ainsi qu'Olérien et son acolyte Salameche, dans le panier à sa taille, partent faire un tour...
L'île est très grande, plus qu'Olérien n'a pu imaginer. Elle doit être aussi grande que Paris. Quand il atteint les côtes, il s'aperçoit de la complexité de cet endroit : des trentaines de tourbillons protègent effectivement cette endroit, ne laissant aucun passage de viable entre deux d'entre eux. Il peut les voir à une vingtaine de mètres du sol, sur une falaise abrupte et aussi difficile d'accès. En dessous, une petit plage peut accueillir les courageuses personnes qui auraient réussi à traverser les tourbillons, comme ce fameux dresseur que Jenny lui a parlé.
« C'est haut, commence à s'extasier Salameche.
- Oui, c'est pratiquement inaccessible par la mer. Je ne sais pas comment le dresseur a réussi...
- Il devait être fort !
- Oui. »
Ils s'assoient face à la mer, pour finalement se coucher, comme le vélo avant eux, sur l'herbe jaunie. Le ciel est bleu, aussi bleu que la mer devant eux. Tout deux s'étale à perte de vue jusqu'à l'horizon. Le vent souffle plus fort là où ils sont, un vent chaud qui vient refroidir les attaques incessantes du soleil. Olérien s'ennuie toujours, mais il préfère s'ennuyer ici qu'ailleurs.
« Cela me fera toujours bizarre de voir ce ciel si bleu, lance Olérien, en proie au confidence.
- Tu t'y habitueras, rassure Salameche. Tu es ici pour longtemps, et je serais toujours là pour t'aider.
- C'est plutôt à moi de dire cela, rectifie Oélrien en se redressant. Tu es mon ami, un être fragile...
- Fragile moi ? Tu ne sais pas ce que je vaux, je suis sûr que je métrais K.O. un Carapuce.
- Comment cela K.O. ?
- Dans un combat Pokémon. »
Salameche explique alors ce que la professeure a raconter à Olérien ce matin. Les Pokémons d'eux même ne combattent que pour leurs propres vies, pour se protéger, faire peur, ou aussi pour séduire le genre opposé. Mais ce n'est qu'avec les humains que les Pokémons grandissent, se développent et évoluent.
« Si tu me faisais combattre, tu verrais ce que je vaux.
- Je n'ai pas envie de savoir ce que tu vaux, tu vaux la même chose que vaux un ami, et c'est tout.
- Tu as peur que je me blesses ?
- J'ai peur de beaucoup de chose, répond Olérien songeur.
- Moi aussi, mais ensemble, nous avons moins peur. Et ensemble, on combat nos peurs.
- Mais je ne sais pas...
- Tu viens d'arriver c'est normal. Dis toi juste que tu dois apprendre, et que je dois apprendre aussi.
- Tu voudrais alors grandir et évoluer ?
- Tu ne veux pas grandir et évoluer toi ? »
Olérien ne s'est jamais posé la question. Toute sa vie, il n'a fait que stagner, ou régresser, pour survivre. Maintenant qu'il n'a plus cette contrainte, comment envisager de grandir ? Le voulait-Il vraiment ?
« Bon, je crois qu'on va rentrer, sinon on sera là encore cette nuit. »
Olérien se lève après ses paroles, suivi de son ami, et ils rentrent chez eux.
Le soir tombé, Olérien se prépare à manger. Heureusement qu'il ne remplace pas Gordon au restaurant, car il est assez mauvais cuisinier. Cuire de simples pâtes devient un parcours du combattant, surtout quand il vient de s'apercevoir qu'il a mis trop d'eau, et que cette dernière s'échappe allègrement quand elle a atteint l'ébullition. Sans parler de la sauce tomate qui fait une nouvelle décoration à la cuisine, lui donnant maintenant des taches rouges. Malgré tout cela, Olérien réussi à faire ses pâtes sauces tomates, trop cuites, à la sauce au goût charbonné. Il lui faudra du temps pour apprendre, même ces base là ...
Olérien allume la télé en nettoyant les dégâts de sa cuisine. Salameche va la regarder, ne pouvant vraiment pas aider son ami.
« Céladopole se réveille encore difficilement de son séisme d'il y'a deux jours. Nous comptons maintenant cinq victimes, et trois disparu, dans cette catastrophe d'une violence pourtant modéré, mais tout de même rarissime. »
Olérien arrête son ménage en entendant les informations à la télévision. Il rejoint Salameche, lui aussi surprit. La journaliste reprend, montrant autour d'elle les décombres de quelques bâtiments :
« Le casino et le centre de recherche sont les plus touchés. Le centre commercial quand à lui panse ces blessures. Des experts sont déjà sur places pour comprendre et expliquer ce séisme, mais la ville est tournée désormais sur le deuil et le recueillement de ces morts, et sur la recherche de ses disparus.
- Nous faisons le maximum pour que la ville retrouve son autonomie et son dynamisme, lance une personne avec une fine moustache et au cheveux grisonnant, que la chaîne crédite comme maire de Céladopole. Toutes nos forces vives sont actuellement occupé à la recherche de la fillette de 10 ans et de sa mère, portées encore disparu. Nous ferons tout notre possible pour la retrouver saine et sauve. Nous enquêterons aussi sur ce phénomène qui n'aurait pas lieu d'être. L'arène Pokémon est actuellement ouverte pour accueillir les rescapés, et le centre Pokémon n'est ouvert que pour les urgences Pokémons.
- L'arène forte heureusement n'a pas été détruite, continu la journaliste sur les images de l'arène accueillant une petit forêt à l'intérieur, avec maintenant des lits et des personnes accablées. Mais tous se demandent maintenant pourquoi ce séisme est arrivé ici, et comment ils pourront vivre après cette catastrophe. »
Les autres reportages furent du même acabit, essayant d'expliquer le phénomène, donnant la parole à ceux qui ont perdu des proches, leurs maisons, qui sont choqués, ou ceux qui se demandent si tout cela n'était pas à cause du Pokémon extraterrestre. Olérien regarde curieux, même si au fond, il s'en fout.
« Tu crois que la maman et la fille vont vivre ?
- Certainement, ment Olérien. Tout le monde la recherche.
- Tu mens très mal, j'aime pas quand tu mens, lance Salameche en boudant.
- D'accord, d'accord... ils ont très peu de chance de survivre tu sais. Mais ça arrive, les jours d'avants, tout va bien, et soudain, une catastrophe.
- Tu vivais comme ça, à attendre la catastrophe et l'affronter ?
- J'attendais plutôt les jours meilleurs qui arrivent comme aujourd'hui... »
Cette phrase sortait sans qu'il ne s'en rende compte. C'est vrai qu'aujourd'hui était un jour particulièrement calme, comme la veille. Il ne fuit pas, il a même rencontré plein de gens et de Pokémons. Peut-il s'imaginer de rester là, à attendre sans rien faire de particulier que d'avoir des cours et des patrouilles pour mieux s'intégrer ?
« Dis, tu penses que j'arriverai à vivre ?
- Comment ça ? »
Salameche le regarde après avoir demandé cela. Il comprend alors par ce regard ce qu'il veut dire, et lui répond simplement :
« Je suis là, tu n'as rien à craindre. »
Il sourit. Olérien lui répond par un sourire qui n'est qu'à moitié sincère, car il n'y croit pas vraiment. Peu importe : Salameche s'en contentera. Olérien préfère changer de chaîne pour un film avec des Pokémons. Il regarde d'un œil pendant qu'il mange, tandis que Salameche s'amuse devant la télé. Les deux compères sortent un peu après le dîner. La nuit est tombé sur l'île, la nuit parée de ces plus belles étoiles son ciel. Il suppose qu'il doit être le même que celui de son monde, qu'il n'a jamais vu vraiment à cause de la pollution. Il est à la fois angoissé et fasciné par ce spectacle. Salameche l'imite. Aucun mot n'a été échangé entre eux, le spectacle est si beau que des paroles seraient superflus.
La nuit. Olérien s'agite sous quelques torturants cauchemars. Il se réveille d'un coup dans son lit, en sueur. Il a encore cauchemardé de son ancienne vie. Il se touche comme un réflexe, et regarde autour de lui. Salameche dort encore sur le lit, la flamme qui bouge de droite à gauche. Lui aussi fait des grimaces, il doit cauchemarder lui aussi. Comme il sent qu'il ne va pas pouvoir se rendormir, il prend son petit protégé, et le met à sa place, couvert du duvet fin qui le protége du froid. Un sourire regagne le sourire de cet animal, Olérien en est un peu plus rassuré. Il sort de la chambre, pour rejoindre le salon. Il allume la télé, et saute les chaînes, jusqu'à trouver une rediffusion de compétition. Comme Salameche lui avait expliqué, c'est des personnes qui font combattre leurs Pokémons lors de match à un contre un, ou deux contre deux. Olérien n'y voit encore que des combats d'animaux, des combats à mort peut-être. Mais le présentateur parle plutôt de "K.O.", serait-ce ce même K.O. que parlait Salameche ? Certains Pokémons d'un dresseur victorieux d'un tour précédent, qui ont été battu et mis "K.O.", combattent de plus belle. Olérien voit qu'il n'a pas toutes les réponses, mais en regardant ces matchs fascisants, impressionnants, intensifs, il ne peut plus croire que ce n'est que de simples combats.
« Tu es déjà réveillé ? »
Olérien se retourne pour apercevoir à l'encadrement de la porte Salameche avec de petits yeux, baillant à tout rompre.
« J'ai cauchemardé, je n'ai pas pu me rendormir, lui explique Olérien. J'ai regardé un peu la télé.
- Oh, je vois que tu regardes des matchs Pokémons. »
Salameche lance cela en avançant vers lui. Il s'assoit à côté de lui pour regarder le match de la finale.
« J'ai déjà vu, c'est un match très impressionnant, raconte Salameche. Tu vois maintenant ce que c'est un combat Pokémon.
- Plus ou moins, je vois juste que ce sont des personnes qui font combattre leurs Pokémons jusqu'à ce qu'ils s'évanouissent. Je m'étonne même qu'il n'y ai pas de mort.
- On veut pas de Pokémons morts, quand ils s'évanouissent, ils tombent et c'est tout. »
Et c'est tout... Olérien ne sait pas quoi en penser. Comment peut-il s'imaginer que des animaux ou des êtres humains peuvent encore vivre après une bagarre ? Quand il voyait autrefois un corps au sol, il ne revivait pas après. Comment peut-il s'imaginer qu'un Pokémon à terre soit encore un Pokémon vivant ?
« Tu croyais que les Pokémons se tuaient entre eux, reprend par une autre question Salameche.
- Tu ne te poses pas la question quand tu vois la violence de ces combats ? »
Olérien montre la télévision sur la finale entre un gros lapin rose foncé et un espèce de fantôme sur patte lancer des attaques de plus en plus impressionnantes.
« J'ai vu des gens mourrir pour moins que cela, reprend Olérien. C'est cela que je trouve illogique. Et le plus illogique, c'est que je peux prendre place dans ces combats comme vous, et subir cela, sans avoir de dommage irréversible, sans mourir... »
Salameche ne dit rien, il vient juste au côté de son ami pour regarder cette finale. Elle est magnifique. Chaque attaque peuvent être un coup mortel pour un homme, et pourtant, les Pokémons encaissent. À la fin, l'un des dresseurs préfèrent déclarer forfait lorsque son dernier Pokémon ne peut se défaire d'une attaque d'entrave de son adversaire, et que le Pokémon allait de mal en pis.
« Tu vois ? Un Pokémon ne sort pas que par K.O., si son dresseur est un gentil dresseur, lance Salameche qui s'extasie du spectacle.
- Et tu voudrais que je t'entraîne à faire la même chose ?
- Oui bien sûr, je veux grandir. »
Il sourit de toutes ses dents, il a vraiment envie de faire ces combats. Olérien de son côté ne veut pas faire blesser Salameche. Mais il voit que Salameche veut combattre, non pas pour le goût des combats, mais pour devenir plus fort. Il regarde la remise de la coupe au vainqueur, qui est tout ému de cela. Mais ce n'est pas lui a vraiment gagné cette coupe...
« Je vais t'entraîner, lance Olérien. Je ne sais pas comment, je ne sais pas si j'y arriverai, mais si tu veux devenir plus fort, je ferais tout pour que tu le sois.
- Vraiment ? »
Il le regarde avec des yeux pétillants. Olérien sourit aussi. Il ne sait pas comment il allait faire, mais il entraînera Salameche.
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