Chapitre 18 : vie d'Homme, vie de Pokemon
Cela dure une heure à tout lister. La prof n'a pratiquement pas manifesté d'émotion sur son visage ridé, et pourtant...
« Il y a tellement de similitude entre votre monde et notre monde, que je serais plus tenter à dire que tout cela est une farce plutôt que la strict vérité. Cela concorde avec ce que m'a expliqué le professeur Chen...
- Il y a tant de similitude que cela, demande Olérien. »
Comme seule réponse, la femme se lève, et tire un panneau enroulé. Olérien comprend alors ce qu'elle veut dire. Le panneau est une carte, la carte du monde d'où vient Olérien, point par point. Outre les pays aux formes remarquables, il reconnaît toutes les formes. Tout venait en surface, surtout quand il était dans le vaisseau, à voir sa planète s'éloigner quand il s'en allait.
« Il n'y avait pas tant de pays, réagit Olérien. Nous en avions que trois quand la Terre a disparue. C'est à cause d'elle que je suis arrivé là...
- Comment cela, demande la Professeure.
- Il existait une arme, d'une puissance inégalable, pouvant détruire la Terre à elle seule. Chacun de ces trois puissances l'avait, et les trois l'ont utilisé en même temps, sachant ce qui allait se passer... peut-être était-ce là un suicide décidé... »
Olérien caresse la toile du tableau. La Prof se tait, Salameche à ses pieds prend la parole :
« Mais nous, nous sommes pas comme cela... »
Olérien le prend dans ces bras, comme pour le consoler, ou pour se consoler lui-même. Olérien reprend :
« Que voulez-vous savoir de plus ?
- Je pense que j'ai bien appris pour l'instant, à moi maintenant de vous apprendre et vous éduquer. »
Olérien commence à stresser, et s'assoie pour recevoir des cours. Il ne reçoit que ce qu'il ne sait déjà, ce que ce monde a de différent du sien surtout. Ce monde n'est pas si peuplé que cela, par rapport aux années glorieuse de sa planète, seulement 2 milliards d'êtres humains, deux fois plus de Pokémons, sans parler des animaux. L'Homme a toujours un respect pour les Pokémons, même si certaines personnes n'ont aucune scrupules pour les braconner, et les Pokémons respecte les Humains, tant que ces derniers ne sont pas méchants. Tout cela découle d'une légende qui dit que les Hommes descendent directement des Pokémons. Le monde tourne tellement autour de cette union, que des dresseurs capturent des Pokémons de façon strict, dans le but de les faire combattre de façon strict aussi, pour que Pokémon et Hommes grandissent, évoluent, et s'unissent ensemble. Mais au final, comme l'Homme est d'une intelligence supérieure au Pokémon, il s'en ai retrouvé responsable de sa santé et de son bien-être. Olérien écoute, attentivement pendant une heure de plus, dessin à l'appui, prenant des notes sur un cahier que la prof lui a donné, et caressant de temps à autre son complice orange.
Il se surprit de la sonnerie de l'école, c'est l'occasion pour la prof de ranger ces affaires :
« Le temps passe vite, lance cette dernière. Il est déjà l'heure d'aller manger. »
Olérien se leva, un peu perdu.
« Je pense que l'agent Jenny vous attend au commissariat, si vous vous demandez où aller. Vous serez un peu perdu pendant quelques jours, mais vous vous y ferez à votre nouvelle vie. »
Elle attend que son élève sorte pour fermer à clé la salle, tenant sa sacoche de cuir qui contient ses précieuses notes. Il fait très chaud, Olérien étouffe littéralement sous ce soleil de plomb. Salameche quand à lui ne s'en plaint pas, au contraire. Il se laisse emporter dans les bras de son ami jusqu'au commissariat, où comme lui a prédit son éducatrice, l'agent Jenny l'attend pour déjeuner. Un sandwich déjà préparé par ces soins attend Olérien, ainsi que quelques croquettes et de l'eau pour Salameche.
« Alors, comment cela c'est passé, demande-t'elle, pendant qu'elle range encore quelques feuilles sur son bureau pour faire de la place à son invité.
- Assez instructif, surtout pour mon éducatrice. C'est pour moi, rajoute Olérien en montrant le sandwich ?
- Non c'est pour le laisser moisir, j'aime bien voir les micro-organismes dégrader des sandwich... évidement que c'est pour toi, nous n'aurons pas le temps de manger le midi, donc tous les jours tu auras le droit à un sandwich.
- Ah... heu... merci...
- On ne sait plus quoi dire monsieur le colérique ! »
Elle sourit jusqu'aux oreilles, provocant une gêne sur Olérien. Il lâche enfin Salameche de son emprise, qui va de suite se restaurer dans son coin. Il en a besoin, après tout ce qu'il a subit pendant quelques jours... effectivement, Olérien n'a pas le temps de finir son mets qu'il voit déjà Jenny se lever :
« Ce n'est pas tout, mais on a du boulot ! »
Olérien la regarde passer devant lui, et se lève pour la suivre, suivi par Salameche qui aurait bien voulu rester un peu. Tous les trois filent dans la forêt, sur un passage escarpé et difficile. Toute la voiture tremble, Olérien tient bien la poignée de la porte, et serre bien son ami contre lui. Enfin, la voiture s'arrête. La forêt si épaisse pourtant troue à cette endroit, donnant une petite clairière bien éclairée. Il n'y a l'espace que pour un petit cabanon de fortune en bois, un petit autel bien fleuri, avec une coupelle en pierre scellée à cette dernière, qui doit être remplie de nourriture par la présence de miettes, et un petit réceptacle en bois, avec un couvercle qui se bascule. L'agent y met de la nourriture, un genre de stock de boite de conserve.
« C'est une réserve, au cas où des personnes prise au piège ici puisse attendre. Il est courant que des tempêtes soufflent ici pendant des heures, voir des jours.
- Et cet autel ? C'est pour votre dieu, demande Olérien.
- C'est pour le gardien de la forêt. Dans chaque forêt, un être est là pour la protéger et la guérir, pour la surveiller et la faire grandir. Ce n'est pas notre Dieu, et à proprement parlé, les humains n'ont pas de Dieu... Disons que c'est une sorte de tradition. »
Elle se réfugie dans la cabane. La religion n'existe pas ici ? Où avait-elle dit cela car elle n'y croyait pas ? Olérien pense que ce n'est pas le moment de la questionner, il aura tout le temps pour cela, s'il doit survivre ici toute sa vie, et même, il ne pourra pas mourir de lui-même, par le temps.
« Installes-toi, lance Jenny une fois Olérien et Salameche passe la porte. Nous allons surveiller les alentours. Dès qu'un Pokémon est en danger, il criera. Ils ont pris l'habitude que les humains les aident.
- Je vois... mais ils n'étaient pas heureux seuls ici ?
- En faite, il y a quelques années, le secret de l'île allait être compromise, surtout depuis l'ère de la cartographie détaillée et de l'avancé des technologies. Certes, l'île était relativement protégée, mais par exemple, par les airs, l'île est vulnérable. D'autant plus qu'un grand dresseur à cette époque, avait réussi à passer les tourbillons, et grimper la falaise sans encombre. La question a été réfléchis, avec le professeur Chen entre autre, et il a été décidé pour la survie des Pokémons de les surveiller et les protéger du monde extérieur, quitte à les habituer à ce qu'on les aide.
- D'accord... c'est triste !
- Mais au moins ils sont en paix non, demande Salameche.
- Possible. »
L'agent se retourne brièvement vers Olérien, n'ayant pas l'habitude d'entendre une conversation entre homme et Pokémon, même si Olérien est les deux. Ils restent pendant quelques temps ainsi, à attendre que quelque chose se passe. Soudain, la radio à la ceinture de l'agent lui annonce :
« Jenny, une tempête se lève rapidement, vous devriez rentrer immédiatement ! »
Elle récupère le combinée, s'interroge quelques instant, avant de dire :
« Nous allons rester ici, Olérien et moi. Donnez l'alerte sur l'île.
- Très bien Jenny, protégez-vous bien. »
La communication se coupe, et l'agent Jenny est contrainte de fermer les fenêtres, de simples volets de bois, rudimentaires.
« Nous allons rester là quelques instant. Des tempêtes comme cela, on en a une dizaine par mois, elles ne sont pas violentes en soi, les pires sont celle que l'on peut prévoir.
- Il vaut mieux rester ici alors, même si la tempête n'est pas violente ?
- Elle n'est pas violente, mais il y a toujours le risque que les arbres se cassent, ou que la foudre tombe. C'est généralement à ce moment là qu'il y a quelques Pokémons blessés. Rester est la meilleure solution pour nous comme pour eux. »
Pas plutôt fini sa phrase, que le vent commence à siffler dans les jointures de la cabane. L'air devint plus froid, Salameche se colle à Olérien et se plaint de cette chute des températures. Les arbres bougent à coté d'eux, la pluie tombe en trombe sur le toit, quelques gouttes tombent tout de même sur le sol en terre de l'abris. Ils ne peuvent entendre que le son du vent et de la pluie, et les arbres qui s'agitent. Soudain, un cris de douleur se fait entendre. Mais il n'y a que Olérien qui l'entend à ce moment là, tellement le bruit de tempête était insupportable. Il crut même à une illusion auditive, avant que cela ne se reproduisit...
« Vous n'avez pas entendu ce bruit ?
- Non, quel bruit ? »
Olérien se précipite alors dehors, suivit par Jenny qui n'avance pas plus loin que le pas de la porte :
« N'y va pas, c'est trop dangereux, lance cette dernière dans le vent.
- J'arrive tout de suite. »
Salameche ne peut que constater aussi le départ dans la tempête d'Olérien. Lui aussi sent le danger de sortir. Il espère qu'il revienne très vite...
Olérien doit se battre contre un ennemi invisible : le vent. Dans une forêt accidentée, plus qu'à l'ordinaire, il remonte la source du cri, bravant le vent qui souffle puissamment entre les arbres, entraînant avec lui des feuilles et de la poussière. Il se retrouve spontanément dans un renfort, un trou sous un arbre, où des dizaines de petits Pokémons roses ont trouvé refuge. L'un deux, un lapin rose violet, a sa patte en sang, c'est lui qui crie. Du rouge ternit un poil très doux et beau à l'ordinaire.
« S'il te plait, aide-moi, lance le Pokémon.
- Oui, je vais t'emmener dans un endroit sûr.
- Non, je dois rester ici avec mes amis. »
Effectivement, sur le groupe de vers roses, lapins roses, rats roses et blaireaux roses, seul celui qui est blessé n'avait pas peur, ou peu.
« Il faudra que je t'emmène pour te faire soigner.
- Je ne peux pas, ils ont trop peur sans moi.
- Tu ne peux pas rester ici, je ne suis pas médecin... »
J'essaye de le prendre, mais il refuse son emprise. Définitivement, il veut rester avec ces amis ici.
« Très bien, alors je reste aussi jusqu'à la fin de la tempête, décide Olérien.
- Désolé...
- Non, je comprends... comment tu t'appelles ?
- Nidoran. »
Tous le monde se pressente ainsi, Chenipans, Sabelettes, Rattatas, Nidorans et Aspicots. Tous avaient l'air petit, surtout le Chenipan, comme celui qu'il avait croisé à ses débuts ici. Sauf que ce dernier était plus grand, et plus vert aussi. Nidoran lui explique alors qu'il s'amusait avec ces amis, avant que la tempête les surprennent. Et puis, dans sa course, il avait glissé et s'était écorché sur une branche à terre. Il avait réussi à marcher jusqu'à ce trou qu'ils connait bien, le refuge le plus proche pour eux. Sans leurs expliquer, ils ont compris qui Olérien était vraiment, et qu'il n'était pas méchant.
« Les humains te considèrent comme méchant, alors qu'ils ne te comprennent pas, lance l'un des Chenipans.
- Tu vas rester ici alors, demande un Sabelette.
- Il est fort possible oui. Cela sera l'occasion de faire connaissance avec mon ami Salameche.
- Tu es ami avec un Salameche ? C'est génial, s'étonne Nidoran. J'ai hâte de le voir. »
Le vent commence à faiblir. Olérien décide qu'il est temps de partir.
« Suiviez-moi, je vais vous amener à un endroit sécurisé. »
Nidoran se laisse attraper avec appréhension, mais il se laisse tout de même prendre. Olérien prend le sens inverse du chemin, pendant que la tempête s'atténue, et que le ciel redevient bleu azuré. Il tombe enfin sur la clairière, la Jeep, et sur l'agent Jenny, étonnée de voir toute une troupe derrière lui, qui dégaine son talkie, ainsi que Salameche, qui vient à ses pieds de soulagement. Son regard se focalise ensuite sur le Pokémon blessé.
« Agent Jenny, demande assistance Pokémon pour blessure mineure.
- Très bien, j'informe Joëlle, confirme la voix de l'autre côté du talkie-walkie.
- Je pense qu'il faudra emmener toute cette troupe aussi.
- Tu rigoles ? Nous aurions pas assez de place dans la voiture ! »
Mais elle ne peut faire autrement, c'est ainsi avec une dizaine de Pokémon à son bord que la voiture file dans la jungle d'arbres effeuillés.
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