Chapitre 12 : Comment devenir bilingue ?
Olérien émerge difficilement. Il baille et regarde lentement autour de lui. Il voit alors celui qui l'a réveillé, et c'est simplement Salameche. Il ne réagit pas de suite et Salameche demande :
« Olérien, J'ai faim, on mange quand ?
- Attends une seconde, Salameche. »
Il cherche à tâtons son sac et en sort une boite de cassoulet. Il l'ouvre, s'en sert dans l'assiette et en garde dans la boite pour Salameche.
« Ça te vas le cassoulet, demande Olérien.
- Je ne sais pas, j'ai jamais gouté. »
Soudainement, il stoppe tout mouvement et a un sérieux doute : Salameche lui a parlé en français ? Vient-il vraiment d'avoir une conversation avec lui ? Il finit son action et se tourne vers son interlocuteur pour lui dire :
« Mais tu parles ?
- Bin oui pourquoi, répond comme une évidence Salameche.
- Mais comment je peux te comprendre ?
- Parce que t'ai un Pokémon sans doute, tu as entendu la télé. Tu me donnes le cassoulet ? »
Cette réponse le rend perplexe. C'est vrai qu'apparement il est en partie de cette race maintenant, mais pourquoi alors ne comprend-il que maintenant Salameche ? En voyant ce dernier, il se doute qu'il ne pourra pas avoir toutes les réponses de suite. Il donne du cassoulet à Salameche, qui se régale, et Olérien en profite pour l'interroger :
« Salameche, ça va mieux ?
- Moui, répondu la bouche pleine Salameche. J'étais très fatigué et frigorifié, mais tu m'as sauvé.
- Pourquoi m'as-tu suivi ? Tu ne sais pas que je suis poursuivi ?
- Si, je le sais, mais c'est parce que je t'aime et que je veux être ton ami.
- Mais pourquoi ? Je n'ai rien fait pour toi.
- Si. Tu m'as sauvé, tu as empêché que mon ancien maitre me récupère. Tu m'as nourri, tu m'as soigné quand je m'étais blessé. Tu as fait beaucoup pour moi.
- Tu trouves ? lui répondit Olérien. »
Salameche ne répond pas à cette question, obligeant Olérien à réfléchir une nouvelle fois. Les deux compagnons terminent leurs repas, finit par une rincée d'eau, et Olérien lance un dernier avertissements avant de partir
« Tu veux toujours venir avec moi ? Parce que je ne veux pas qu'il t'arrive du mal.
- La prochaine fois que tu poses cette question, je te mords, d'accord ?
- D'accord, d'accord, répond Olérien en souriant. Mais je t'aurais prévenu. »
Tous deux sortent de la cavité, et marchent pendant une bonne heure dans la terre encore humide de son averse, jusqu'à trouver nez à nez avec un autres village. Olérien s'exclame à la vue des habitations :
« Enfin, ça doit être Bourg palette. Il ne reste plus qu'a traverser le village pour rejoindre l'océan, et on pourra s'échapper plus facilement. Allez, en route.
- Pourquoi partir ? Tu peux faire confiance au humain.
- Tu ferais confiance à ton ancien maître, toi ?
- Il y a des gentils et des méchants humains, mais les gentils humains punissent les méchants.
- Ah bon, s'étonne Olérien. Et bien, tu es bien naïf. Car moi, je suis sûr d'une chose : Gentil ou méchant, si je suis attrapé, je serai enfermé, ausculté et disséqué au nom de la science.
- Comment peux-tu le savoir ? Peut-être que chez toi, ça ce faisait, mais pas ici, tu dois être plus "naïf", comme tu dis ! Tu es seul, et être seul, c'est terrible. Tu as grandi dans un horrible monde où tu ne devais être seul pour vivre mais ici tu es dans un bon monde, réfléchis à ce que je t'ai dis, et demain on partira si tu le veux.
- D'accord, conclu Olérien après une longue réflexion. D'accord, on peut toujours attendre si tu veux. Mais je n'ai quand même pas confiance. J'attendrai donc jusqu'à demain. En attendant, trouvons un abris dans le bois. »
Olérien et Salameche cherche un endroit pour se reposer, ce dernier arborant un demi sourire pour avoir freiné son ami vers un destin qu'il croit funeste. Ils trouvent une petite clairière un peu éloignée de la route. Olérien risque à faire un feu, au moins pour Salameche. Il le prépare comme la dernière fois, et essaye de craquer une allumette. Quand il obtient une flamme à cette dernière, il s'aperçoit que le feu brûle déjà. Salameche lui lance alors un regard complice, presque de fierté. Après le diner, il demande à Salameche de lui raconter ce qui c'était passé lors de sa fugue. Salameche lui conte alors la venu dans la chambre de tout le monde. Il lui explique que le chef a dû coopérer avec la police, que la policière avait lancé un avis de recherche, et que le chercheur avait trouvé et analysé le mot sur le bureau. Ce dernier en avait conclu que la venu d'Olérien n'était pas intentionnel. Cela laisse Olérien songeur. II discute avec Salameche pour savoir quelle stratégie adopté, un juste milieu entre la fuite et se présenter poliment à la police, si ce milieu existe. Salameche propose quelque chose que Olérien révolte au départ: Rencontrer un chercheur pour lui parler. Il n'avait pas le choix, et Salameche avait au moins raison sur une chose : La fuite ne le sauvera pas éternellement. Après la petite discussion avec son ami, ils préférèrent dormir pour être disponible pour le lendemain. Salameche se rapproche d'Olérien et tout deux se souhaitent mutuellement une bonne nuit.
Le lendemain, les deux amis se réveillent. Le feu s'est logiquement éteint, et Olérien nettoie l'âtre pour ne pas laisser de trace. Etre discret, c'était son crédo. Il prend son sac, et tous deux se mettent en route. Ils retrouvent la route, et rejoignent Bourg Palette. Olérien découvre ainsi un petit village, différent du premier. Celui-ci n'est constitué que d'habitations, avec un charmant petit moulin sur une colline. Il y a ici aussi un petit commerce. Il commence par y rentrer, suivi par Salameche. Tous deux sont accueillis par une personne d'une cinquantaine d'années, habillée de façon ample et décontracté, une longue tunique violette avec des fleurs. Pour ne pas éveiller les soupçons, Olérien fait semblant de chercher quelque chose, et se rabat sur de la nourriture pour lui et Salameche. Il demande à la vendeuse si elle possède un téléphone et un annuaire. Olérien sait qu'il existe ici aussi des annuaires : Il en a vu un au restaurant. À sa réponse positive, il demande alors la possibilité de l'utiliser contre paiement. Elle accepte une nouvelle fois et mène Olérien et Salameche derrière le comptoir, jusqu'à un vieux téléphone rectangulaire en bois, avec manivelle, le micro du combiné fixé au bâti du téléphone. Seul le haut-parleur du combiné est filaire. La gérante donne à Olérien un gros dictionnaire bleu où il était écrit "liste téléphonique" et retourne au comptoir pour servir une cliente. Olérien feuillète le tout pour rechercher un chercheur dans les environs. Il découvre ainsi que dans le village même existe un scientifique. Il se nomme Samuel Chen, spécialiste des relations entres humains et Pokémon. Olérien a un rictus en lisant sa spécialité, une coïncidence, encore une. Il compose son numéro pour vérifier s'il est bien là. Il prend Salameche dans ses bras et tous deux rapprochent leurs oreilles pour entendre la présence d'une voix. Au bout d'une dizaine de secondes, une voix répond :
« Allo, ici le professeur Chen »
Olérien raccroche aussitôt. Il a sa réponse. Il dépose Salameche à terre et tout deux se dirigent devant le comptoir pour régler sa dette. La gérante refuse :
« Non non ce n'est pas la peine.
- J'insiste, répondit Olérien. Je vous avez dit de vous donner quelques chose contre ce service et je tiens tenir parole.
- Vous êtes un gentil garçon, mais ce n'est rien.
- Alors, je vous remercie. Vous savez où habite le professeur Chen ? Je crois qu'il vit dans ce village, demande inopinément Olérien.
- Oui, vous croyez bien. Il habite dans le charmant petit moulin sur la colline, montre la vendeuse en sortant. Vous verrez, il est très gentil »
Olérien remercie une nouvelle fois la personne et se met en route pour rencontrer ce fameux professeur. Mais à une bonne distance de la boutique, Salameche, l'interpelle :
« Olérien, il faut que je te dise : J'ai reconnu cette voix. C'est la voix du professeur qui était venu te voir. »
Cette révélation fit l'effet d'une bombe, tout son plan tombe alors à l'eau. Il ne peut pas venir comme ça, il doit être en contact direct avec la police, il se jetterait dans la gueule du loup. Olérien fait un pas en arrière de crainte. Salameche le rassure de nouveau très vite, et c'est d'un pas moins décidé que tout deux se dirigent vers le moulin. Devant la fameuse maison, Olérien peut observer d'un peu plus près. Le moulin est brun, avec un toit violet, des vitres bleutées, le tout sur une petite colline verdoyante. Un petit chemin, délimité par une légère haie, mène à la porte d'entrée, et sur le toit bat sous le vent une éolienne avec une hélice jaune claire. Olérien, suivi de Salameche, emprunte le chemin jusqu'à la porte d'entrée. Ils sont confrontés à deux grandes portes en bois de style classique, d'un bois assez clair. Olérien voit une sonnette. D'un geste incertain, tremblant, il appuie sur le bouton, qui émet un "ding dong". Salameche le rassure tant bien que mal un Olerien devenu pâle, et ce dernier respire un bon coup. Il attend une bonne dizaine de seconde , angoissante, incertaine, avant que la porte ne s'ouvre enfin.
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