Chapitre 10 : Repéré
Olérien se colle contre le mur et regarde à travers le rideau. Il voit deux silhouettes : Le patron et la commissaire Caillou, qu'il a vu à la télé. Il ne peut rien entendre de l'extérieur malheureusement, et se rapprocher le rendrait visible. Il se dirige le plus naturellement possible vers l'arrière cour pour rentrer discrètement dans le restaurant. Il ouvre la porte sans un bruit et rentre à pas de loup, toujours suivi de Salameche. Le patron et l'inspecteur parlent dans la cuisine, il se dirige pendant ce temps vers sa chambre, et ne prête pas attention à la conversation en cours. Il se doute qu'elle n'est pas venue ici par hasard : soit elle a des doutes, soit elle inspecte les alentours pour le retrouver. Apres avoir grimper discrètement les escaliers, il s'engouffre dans la chambre et referme en silence la porte à double tour et s'effondre sur le lit. Comment a-t'il pu se faire repérer ? À cause de l'ancien propriétaire de Salameche, qui aurait tout raconter ? L'infirmière du centre qui se serait inquiétée pour le Pokémon ? L'un des employées ? le patron même ? Ou juste une enquête de voisinage ? Pour en avoir le coeur net, il se lève et entrouvre la porte de sa chambre pour percevoir, ne serait-ce, qu'une bribe de conversation.
« Et vous le connaissez depuis quand, lance la voix féminine de l'agent.
- Depuis quelques jours, lui répond la voix grave du boss. Il est venu il y a quelques jours, et est intéressé par l'offre d'emploi que je proposai. Je cherchai un commis de cuisine pour la plonge, l'entreposage, et tout. Il travaille bien, et depuis hier, il remplace mon serveur qui a eut un accident.
- Je pense que vous parlez de Silvio Rodrigez ? Il a été bousculé par des délinquants dans les escaliers de son immeuble.
- C'est ça, c'est bien lui.
- Et Olérien ne vous à pas paru bizarre ces deniers temps ?
- Non pourquoi ?
- Nous avons eut rapport d'une agression dans votre restaurant, un dresseur est venu nous voir, et affirme qu'on lui à volé son Pokémon. On le connait depuis un certains temps pour des agressions sur ces Pokémons, mais il a insisté pour que l'on enquête.
- Oui c'est vrai, il a été un peu violent, mais il n'a fait que le défendre. »
Olérien referme la porte toute en silence. C'était donc le gamin ! Quand il le verrait, il lui fera sa fête. Mais pour l'heure, il doit préparer son évasion, il est sûr que sa couverture est maintenant compromise. Sortir par la porte ? On pourrait le voir. Par la fenêtre ? Peut-être, mais Salameche qui le suivrait à coup sûr, pourrait tomber et se faire mal, voir pire. Une seul solution alors vient à lui : attendre la nuit pour s'enfuir. De toute façon, personne ne l'a vu rentrer. Il prépare ses affaires dans son sac : des conserves, son livre sur les Pokémons "pour les nuls", son baladeur, des vêtements, son bloc-note et quelques stylos. Il pense à écrire un mot qu'il dépose sur le bureau et règle le réveil sur minuit et attend, attend. Salameche se glisse sur le lit et insiste pour que Olérien le caresse. Ce dernier s'exécute. Salameche ne se rend pas compte que son ami allait faire la belle le soir même. Les heures passent, et Olérien préfère s'endormir pour mieux profiter de son échappé belle.
Un peu avant l'heure fatidique, Olérien se réveille en sursaut et en sueur. C'est la première fois que cela lui arrive. On aurait dit un animal aux aguets, prêt à attaquer, ou à s'enfuir. Et il s'aperçoit en se levant, et en collant l'oreille contre la porte, que ce n'est pas qu'un sentiment. Il entend des chuchotement, dont il reconnait celle de la policière. Il s'habille en quatrième vitesse, se précipite pour prendre son sac, ouvre la fenêtre et donne un dernier regard à son animal, qu'il ne reverrait plus de sitôt. Il se laisse glisser à la gouttière pour atterrir en douceur à côté de la porte de service. Il monte sur la benne à ordure pour mieux atteindre le mur, qui sépare le restaurant de la rue adjacente. Après le mur franchis, il court, court, pour sortir de la ville, et au bout d'une dizaine de minutes de course, il se retrouve devant le pont qu'il avait vu il y a une semaine, et ce pont le force inconsciemment à s'arrêter, car la fatigue de la course, le sommeil et l'émotion le submerge. Une seul question lui brule les lèvres : Pourquoi ? Il n'était qu'un homme, ou il est sensé l'être, et on le pourchasse comme un animal. Il pensait qu'il pourrait vivre correctement et cela serait sans doute pire que sur sa planète d'origine. Il se berçait d'illusion qu'il pourrait revivre une autre vie ici, mais il apprend que ce serait pas le cas, que sa vie ne tient plus qu'a sa survie désormais. Il préfère s'endormir avec le baladeur dans ses oreilles, pour oublier.
Pendant ce temps, la porte de la chambre émet le bruit d'une clef que l'on tourne dans la serrure, avant de s'ouvrir violemment. Salameche se réveille en sursaut après avoir entendu la porte. Trois personnes fait irruption dans la pièce : Le patron, Jenny Caillou et une troisième personne. Cette dernière est de sexe masculin, dans la trentaine, aux cheveux bruns clair, vêtu d'une longue blouse blanche et d'un pantalon brun foncé. C'est un scientifique respecté dans la région, malgré son jeune âge, et contacté en urgence. En voyant la chambre vide, il lance d'un air un peu agressif :
« Où est-il ?
- Il n'est pas rentrer, demande Jenny au patron.
- Je ne l'ai pas vu depuis votre visite, mais j'ai cru entendre du bruit dans sa chambre, j'ai pensé qu'il y était pendant que j'avais le dos tourné.
- Vous ne mentirez pas à la police par hasard, lance Jenny d'un air soupçonneux.
- Non, je ne voulez pas le dénoncer, mais je suis pas du genre à mentir à la police, réplique sans se démonter le patron, prêt à faire une guerre de regard avec l'agent.
- Je suis sûr que vous le cachez !
- Arrêtez inspecteur, il dit la vérité, il était bien là, interrompe le chercheur. Regardez, il nous a laissé un mot. »
Tous les trois se penchent sur la lettre en question, où est écrit ces quelques mots :
Je suis désolé de venir su votre planète, je ne voulais pas vous causer de problème.
Je ne vous veux aucun mal. Occupez-vous de Salameche.
Olérien
« Au moins, on sait qu'il s'est enfui. Je vais prévenir les équipes alentours pour une chasse à l'homme, une chasse au Pokémon, rectifie Jenny, avant de sortir de la pièce.
- Quelque chose m'intrigue, demande le scientifique au patron. Il est désolé d'arriver ici. Il n'avait pas le choix vous pensez ?
- C'est ce que je pense aussi, répond ce dernier, se remémorant l'histoire qui lui a était conté. Attendez une seconde : Où est Salameche ? »
Ils ont beau regarder de partout, dans toute la chambre, et le restaurant, tous deux doivent se rendre a l'évidence : Salameche s'est enfuis. Le réveil sonne minuit, signe un jour nouveau qui arrive.
De son côté, Salameche essaye de retrouver la trace de son compagnon. Depuis que ces personnes l'ont réveillé, ils ont investi la chambre et parlent fort. En plus, son copain n'est pas là. Il a préféré partir sans se faire remarquer avec ce tohu bohu. Il a suivi le parcours qu'a fait son maitre par l'odeur, mais l'air est si humide ce soir-là, que cette trace s'est vite évaporé. Il suit donc pas à pas, en suivant uniquement son instinct, ce qu'il pense être le chemin vers son ami. Il tourne à gauche, à droite, fait demi-tour. Il se semble perdu. Dans une ruelle, il est interrompu par une voix qu'il connaît que trop bien :
« Ah, te voila ! »
Salameche se retourne et ne peut faire aucun mouvement, car cette personne l'a déjà capturé dans ses bras. La personne en question n'est autre que son ancien maitre. D'un sourire sadique, il continue :
« Tu as cru que tu pouvais me fausser compagnie, je vais t'apprendre le respect. Tu vas comprendre qui est ton vrai maitre ici. »
Il sort de sa poche une laisse fabriquée de toutes pièces par le gamin, tenant dans l'autre sa proie. C'est une corde qui contient de petits pics de métal. Il commence à installer la corde autour du cou de Salameche. Mais ce dernier se débat, ne se laisse pas faire, essaye de le griffer, de le mordre. Jamais plus il ne veut être son Pokémon ! Mais le gosse ne lâche pas la prise pour autant :
« Arrêtes, tu ne m'échapperas pas, je suis plus fort que toi. »
En entendant cela, Salameche fait quelque chose qu'il ignorait pouvoir faire. Il dirige sa gueule vers son ennemi, et une longue gerbe de flamme s'en échappe. Cela dure quelques secondes à peine. L'attaque fini, le gamin est devenu noir de brulures, et par surprise et douleur, lâche par terre sa corde et Salameche. Il court en criant "Maman" et en se demandant comment Salameche pouvait faire pour connaitre cette attaque. Salameche reprend ses esprits, et recommence à chercher son vrai maitre dans Jadielle, celui qui l'a protégé et qu'il l'a considéré comme son égal. À partir de ce moment, tous les protagonistes sont en route pour quitter cette merveilleuse ville qu'est Jadielle. Salameche quittera la ville dans quelques heures, suivi par un petit groupe à la recherche de réponses : Jenny et le Chercheur. Seul le patron restera dans son restaurant, et espèrera qu'Olérien s'en sortira, et qu'il pourra retrouver une personne comme lui pour son restaurant. Olérien est déjà sorti, caché sous le pont, le même pont que la dernière fois, pour y dormir. Quelques larmes perlent au niveau de ses yeux, il est naturellement affecté par tous ces évènements, de devoir s'enfuir, survivre une nouvelle fois, revivre le même cauchemar, dans un lieu qu'il ne connaît pas. Il est inquiet de l'avenir, pour son avenir.
Le soleil vient réveiller difficilement Olérien. Il reprend quand même rapidement ses esprits et se prépare à s'éloigner de Jadielle, un peu plus encore. Il se dirige d'un pas pressant vers la forêt. Il essaye de courir à l'opposé de cette ville qui l'avait pourtant accueilli, mais il y parvient difficilement, à cause de ses bagages qui le pèse à la longue. Il ne prête pas attention à la vie active dans cette large verdure, heureusement, au vue de sa dernière rencontre avec son premier Pokémon. Un quart d'heure plus tard, Il fini par arriver par hasard au lieu du crash. Bien sûr, le vaisseau n'y est plus. Des autorités compétentes l'ont récupéré pour y faire, sans doute, des expertises approfondis. Olérien regarde plus en détail le lieu du crash, qu'il n'avait pas remarqué le premier jour. Cela forme un énorme trou de plusieurs dizaines de mètres, et les arbres alentours sont, soit couchés, soit arrachés. Le trou en lui même n'est pas profonds, mais fait la circonférence d'un immeuble. Olérien constate de l'autre coté du trou des traces de roues qui partent du lieu du crash. Olérien les suivit instinctivement.
Il continue de trottiner le plus rapidement possible. Il peut les suivre pendant une bonne heure, jusqu'à la sortie de la forêt. Le soleil a gagné d'intensité depuis le début de la mâtiné, et commence à taper. Olérien plisse les yeux et remarque qu'il se retrouve devant un petit village assez pittoresque. Il n'y a qu'une dizaine de maisons, des élevages de vaches, de poules et des taureaux avec trois queues. Il y a aussi une supérette. Il préfère ne pas s'éterniser dans ce village, et commence à repartir. ll découvre en passant le nom du village, par le panneau à son entrée.
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