Sortilège 9
Eh oui, je sais. Ça fait TRÈS longtemps... ^^"
J'ai décidé tout récemment de reprendre cette fanfiction ou plutôt de la terminer. Elle aura dix chapitres en tout, donc celui-là et un tout dernier.
J'espère qu'il restera tout de même quelques personnes pour lire la fin !
Bonne lecture, mes petits sorciers ! ❤️
Sortilège 9.
Harry pouvait bien le complimenter autant qu'il le voulait, mais dans sa bouche, chaque mot sonnait comme du poison aux yeux de Draco.
Le lendemain matin, lorsque Malfoy s'éveilla, tout son corps lui paraissait peser dix tonnes. Il se sentait lourd et brisé. Il avait mal partout. Le bras de Potter reposait autour de sa taille. Le sorcier dormait encore. Le blond ne voulait pas prendre le risque de le réveiller. Il ne bougea donc pas, respirant le plus doucement possible pour éviter de déranger Harry.
Quand l'auror se réveilla enfin, Draco poussa un soupir de soulagement. Le Gryffondor déposa un baiser possessif sur la nuque du blond, lui arrachant un frémissement, puis il sortit du lit. Il disparut sous la douche, laissant sa Némésis seule.
Malgré ses membres ankylosés et ses hanches douloureuses, Malfoy parvint à se glisser hors du lit à son tour lorsqu'il entendit le jet de la douche derrière la porte close. Harry était dans la salle de bain. Harry ne lui ferait pas de mal.
Lui aussi, il donnerait n'importe quoi pour prendre une douche. Il se sentait souillé. Il ignorait cependant si son geôlier accepterait de lui accorder ce petit privilège. Or, comme il s'était montré docile la veille, ses chances d'une réponse positive s'en voyaient décupler.
Le Serpentard entendit l'eau cesser de couler et il attendit, le cœur battant, qu'Harry sorte de la salle de bain. Il se sentait tellement faible, mais il ne pouvait pas faire autrement qu'appréhender chaque geste du jeune homme. Le sorcier ne portait rien d'autre qu'une serviette enroulée autour de la taille quand il ouvrit la porte et fixa Draco de ses yeux vert émeraude.
— Est-ce que je peux prendre la douche, Potter ? osa questionner le blond en prenant son courage à deux mains.
Il se dégoûtait lui-même. Un Malfoy ne demandait pas. Un Malfoy ordonnait. Un Malfoy prenait. Mais jamais un Malfoy ne demandait. Si son père pouvait le voir aujourd'hui... Il aurait honte ! Lucius le renierait pour être devenu le gentil toutou de compagnie de leur ennemi de toujours, le Survivant !
Les rôles s'étaient inversés depuis Poudlard. Harry se pinça les lèvres et le scanna du regard. Il jouissait clairement du pouvoir qu'il avait sur lui en ce moment. Comme si toute la destinée de Draco était entre ses mains et qu'il n'avait qu'à refermer les doigts pour l'écraser comme un vulgaire insecte.
— Appelle-moi Harry. Ne crois-tu pas que ce soit plus approprié après ce qui s'est passé hier soir ?
La réponse de Potter l'étonna. Malfoy baissa la tête et déglutit. Il dut se faire violence pour ravaler sa fierté et reposer sa question de la manière dont son hôte l'entendait.
— Est-ce que je peux prendre la douche... Harry... ?
Une boule se forma dans sa gorge. Il eut de la difficulté à sortir le prénom. Jamais il n'avait appelé Harry par son prénom. Jamais il ne lui avait accordé ce privilège auparavant. Jamais.
— Tu as été sage, alors vas-y, mais ne prend pas trop de temps. Je viendrai te chercher si tu es lent.
La menace était à peine voilée. Et Draco savait qu'une serrure n'arrêterait pas le Golden boy. Il décida de ne pas perdre de temps. Il ferma la porte derrière lui, se réfugiant dans l'illusion d'intimité qu'elle lui accordait, puis se glissa sous la douche. Il laissa l'eau lavé son corps meurtri, s'autorisant enfin une seconde de détente.
Quand ses doigts commencèrent à flétrir et que la buée eut recouverte la douche et tous les miroirs de la salle de bain, à contrecœur, le blond dut éteindre le jet. Il s'essuya, puis s'habilla : pas question de sortir nu dans le condominium. Il enfila le même T-shirt et le même pantalon que depuis des jours. Lui qui avait l'habitude d'être toujours bien habillé avec des vêtements de marque et à la fine pointe de la mode, voilà qu'il faisait pâle figure... Comment pouvait-il continuer de porter le nom de Malfoy, alors qu'il en était réduit à ça... ? Au moins, il était propre. Mince consolation.
— Tu as fini ? lui hurla Harry depuis l'autre côté de la porte.
Le cœur du Serpentard fit un bon et il s'empressa de sortir.
— J'ai terminé.
Le Survivant le scanna une nouvelle fois du regard, assez pour le rendre mal à l'aise et le faire tressaillir, puis il hocha la tête.
— Bien.
Il marqua une pause et ajouta :
— Je dois m'absenter aujourd'hui pour le procès de Lucius. Je t'ai laissé de quoi manger dans le frigo. Continue d'être aussi sage et je m'assurerai que sa sentence soit la plus juste possible.
Comment une parodie de justice pouvait-elle être juste ? Lucius avait été un Mangemort et il n'existait pas de pitié pour ceux qui avaient accepté de servir Lord Voldemort. Draco le savait très bien. Il n'était pas naïf. Or, pour le moment, Harry était son meilleur espoir de revoir un jour son père. Il hocha la tête, obéissant.
Potter récupéra son long manteau et il quitta la demeure. Avant de partir, il agita subtilement sa baguette. Les sorts de protection posés sur la maison se levèrent. Plus rien n'empêchait Draco de fuir, mais il voulait tester le jeune homme... tester sa soumission.
Aussitôt que la porte fut refermée derrière lui, Malfoy sentit ses épaules se relâcher d'elles-mêmes, comme si un poids était disparu. Il était bien plus sur le qui-vive lorsque le Gryffondor était dans les parages, mais cette fois, c'était différent. Quelque chose était différent. Perplexe, il courut à la fenêtre, l'ouvrit et mit un bras dehors. Il fronça les sourcils et agita plus frénétiquement son membre à l'extérieur.
— Le sort..., murmura-t-il avec stupéfaction.
Il n'y avait plus de sort. Il ne ressentait plus aucune résistance. Il ignorait sous quel miracle cela s'était produit, mais il pouvait désormais être libre si c'était ce qu'il désirait ! Il s'agissait probablement de sa seule chance. Lorsque Harry reviendrait, ce soir, il serait trop tard.
Néanmoins, il hésita. Un coup d'œil à son avant-bras suffit pour lui rappeler avec amertume à qui il appartenait. Même s'il fuyait, Harry le retrouverait et il serait toujours soumis à leur serment inviolable sous peine de mort. Draco ne voulait pas mourir.
Mais il était un Malfoy. Ignorer cette possibilité de fuite serait porter déshonneur à sa famille. Ne serait-ce que pour savourer quelques précieuses heures de liberté. Harry l'avait humilié, souillé... Il l'avait vu nu, jusqu'à son âme, il avait eu ce qu'il voulait et il lui avait tout pris. Que pouvait-il bien vouloir de plus ? Peut-être était-ce un signe ? Peut-être que Potter lui rendait sa liberté, après tout ? Peut-être ne rechercherait-il pas à le retracer.
Avant toute chose, le Serpentard décida d'ouvrir le réfrigérateur parce que son ventre grondait. Il prit de quoi manger pour se rassasier. Manger d'abord, l'évasion ensuite.
Ça ne ressemblait pas aux grandes fuites réfléchies durant des mois que l'on voyait dans les films. Draco se contenta d'ouvrir la porte et de débouler l'escalier d'urgence quatre à quatre jusqu'au rez-de-chaussée de l'immeuble, électrisé par le sentiment d'interdit et de liberté qui coulait dans ses veines.
Quand il mit pied dehors et que le soleil caressa sa peau, ce fut le pied. Cela faisait des jours qu'il n'avait pas vu le ciel. C'était si bleu... Il ne s'en rendait compte que maintenant. Il tourna sur lui-même, respirant l'air frais et sentant le vent sur son visage. Après avoir passé autant de temps à l'intérieur, son épiderme paraissait encore plus blanc, comme la porcelaine, et donnait l'impression de briller comme un million de petits diamants sous les rayons de l'astre solaire.
Il ne lui manquait plus qu'à retrouver une baguette magique. Et il n'avait aucune idée d'où aller. Il n'oubliait pas que personne ne devait le voir. Il était impensable de retourner au manoir des Malfoy. Il ne voudrait pas mettre sa mère en danger. Se mordant le bout de la langue, il décida de marcher en ligne droite, se disant qu'il devait s'éloigner le plus vite possible de la demeure de Potter. Juste au cas où.
Il se mêla à la population Londonienne, se fondant à la masse. Il pouvait passer pour n'importe quel Moldu. Sa journée de liberté touchait néanmoins bientôt à sa fin, la nuit tombait...
***
De retour chez-lui, Harry eut la mauvaise surprise de découvrir le condo vide. Il grimaça, mécontent. Ainsi, la confiance qu'il avait placée en Draco n'avait servie à rien. Il avait commis une erreur. Malfoy n'était décidément pas prêt à ce qu'on lui offre le choix, pas assez brisé encore.
Il serra sa baguette dans son poing et secoua la tête. Il n'allait pas laisser le jeune Serpentard s'en sortir aussi aisément. Pour qui se prenait-il ? On n'échappait pas ainsi au meilleur auror du département de la magie ! Et encore moins au Survivant ! Prétendre échapper à celui qui avait tué Voldemort, n'était-ce pas prétentieux ?
Néanmoins, Malfoy ne serait pas difficile à retrouver. Grâce au serment inviolable qu'ils avaient contracté, Harry pouvait aisément savoir où se cachait le Serpentard. Ils étaient liés.
Fermant les jeux, il murmura quelques, pointa sa baguette en l'air et jeta un sort. Le plafond du condo se transforma alors en une carte vivante de Londres bleutée.
— Aller, montre-moi où se trouve Draco Malfoy.
Un point se mit alors à clignoter au coin de Norwich et Furnival Street en plein centre-ville.
— Tiens, alors c'est là que tu es...
Sans un mot de plus, il transplana.
— Où crois-tu aller, Draco ?
Le blond qui marchait, se croyant en sécurité dans les deux petites rues étroites, sursauta en entendant la voix reconnaissable de Potter. Il se tourna pour l'apercevoir, faisant face à deux prunelles vertes qui jetaient des éclairs.
— Potter !
— Tu me déçois, Draco...
Harry s'approcha de lui et Malfoy ne put rien faire d'autre que se figer, alors que sa Némésis lui caressait presque tendrement la joue.
— Je t'ai offert ma protection et tu m'as trahi.
Le Serpentard déglutit nerveusement.
— Potter, je...
Il essaya de se reculer.
— Croyais-tu vraiment pouvoir me fuir ? Et croyais-tu que j'allais accepter de te reprendre si tu fuyais ? Tu n'es qu'un jouet pour moi, Draco, et tu viens de massacrer tout seul ta seule chance d'être épargné par le ministère de la magie.
Harry avait vraiment l'air énervé, mais il restait d'un calme à glacer les veines de Malfoy. Le blond frémit. Il sentait la peur nouer ses entrailles.
— Non, pas ça... Harry, s'il te plaît, supplia-t-il.
Un Malfoy ne suppliait jamais.
Ses supplications furent ignorées. Potter secoua la tête.
— Il est trop tard, Draco. Je t'ai laissé une chance, mais tu as trahi ma confiance.
Le Gryffondor déposa un baiser sur ses lèvres.
— Tu ne vaux pas mieux que ton père et tu iras le rejoindre. Ta place est à Azkaban.
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