Chapitre 2: Seul toi compte {✔}
Toute la nuit, je n'ai cessé de rêver de ce dragon, qui est devenu depuis peu mon ami. Mon tout premier ami. Dès que je pense a lui mon cœur s'emballe d'excitation et d'impatience, pourtant je le connais à peine. C'est pour cela que je suis pressée qu'il revienne, j'aimerais tellement en savoir plus sur lui. Ce n'est pourtant qu'une créature mais il m'intrigue.
J'ignore quand il va revenir vers moi, il m'a juste dit "demain", mais nous sommes le lendemain. Alors quand reviendra t-il ?
Tout ceci me semble si irréel, j'ai tellement peur que ce ne soit qu'un rêve tellement que c'était beau. Ou bien m'a-t-il menti ? Et qu'il ne reviendra plus jamais. Non c'est impossible, je lui ai sauvé la vie et vu ce qu'il m'a dit, il ne m'abandonnera pas.
Je sens une présence monter l'escalier, puis j'entends la porte s'ouvrir. En me retournant je découvre Mérie qui m'apporte le repas de ce midi. Elle lève les yeux vers moi, son regard me semble être différent. Ses yeux habituellement gris sont devenus orangés, sans aucune expression sur le visage. Je reste assise sur le rebord de ma fenêtre face à elle, aucune de nous deux n'ose bouger.
- Que vous arrive t-il ? Voulez vous me demander quelque chose ? Demandai- je à la servante pour briser le silence.
Mérie s'approche à grand pas de moi, tout en me disant d'une voix que je ne lui reconnaissais pas :
- Votre place n'est pas ici votre Altesse.
Puis d'un seul coup, me saisit par les épaules et me pousse dans le vide. Je n'ai rien pu faire pour l'en empêcher, et je vois la jeune femme disparaître tandis que je tombe dans le vide. Tout se passa très vite, j'eu le temps de fermer les yeux pour me préparer au choc, ou bien pire, à mourir. Mais j'atterris sur quelqu'un de chaud et doux à la fois. Surprise je m'empresse d'ouvrir à nouveau mes yeux. Je me trouve sur le dos du dragon dans les airs, au-dessus des nuages. Son poil est bien plus noir que la veille, le rendant encore plus terrifiant. Mais je n'ai pas peur de lui, je suis juste encore sur le choc.
- J'arrive juste à temps on dirait ! me lance t-il.
Je n'ose pas lui répondre, j'ai peur de m'évanouir à cause de ce qu'il vient de se produire. Il me dépose finalement par la fenêtre de ma tour, comme la veille. Heureusement que Mérie n'est plus là. Konō s'accroche tant bien que mal au rebord de ma fenêtre, il est bien trop gros pour pouvoir entrer.
- Que s'est-il passé? Demandai-je encore sur le choc. Je... Je ne comprends pas. Cette servante a toujours été très gentille avec moi. Elle a agi bizarrement.
- C'était sûrement la sorcière, me répond t'il. Celle qui t'a jeter le sort surement, elle a utiliser cette jeune femme pour tenter de te tuer. Tu n'es pas en sécurité ici et...
- Mais je ne veux pas partir d'ici ! le coupai-je .
- Tu seras obligé un jour où l'autre... J'ai une idée, poursuit-il après un moment de silence, comme je ne suis pas très à l'aise dans cette position et pour pouvoir te protéger. Que penses- tu d'une balade à l'extérieur ?
- Bien sûr! J'ai tellement hâte d'en voir plus sur l'au-delà!
- Je sais exactement où t'emmener, grimpe sur mon dos !
Je ne réussi pas de suite à grimper sur son dos, à cause de sa grandeur. Je m'agrippe fermement à sa crinière, qui est tellement plus douce que son poil et plus froide aussi comme dans mes souvenirs de la veille.
Déployant ses grandes ailes, il s'envole dans le ciel, bien plus haut que la veille. Me permettant de pouvoir toucher les nuages, qui ne sont que de la fumée blanche qui s'évapore à mon contact. Je regarde encore le paysage défiler sous mes yeux, je me crois toujours dans un rêve pourtant tout est bien réel. Konō se met à redescendre en direction des deux montagnes, il se pose en douceur et m'aide à descendre. De là où nous sommes nous avons une vue panoramique sur l'au-delà et surtout sur Begin's Dan qui semble si petit, ridicule au milieu de toutes ces forêts.
Mon rêve se réalise enfin, tellement que j'en suis émue j'ai les larmes aux yeux.
- Comment as-tu su ? demandai-je la gorge nouée.
- Savoir quoi? Me demande t il en penchant la tête sur le côté.
- J'ai toujours rêvé de venir ici, sur ces montagnes... Je les regardais avec envie depuis ma tour. Je me suis toujours demandée si de là haut je pouvais tout voir, et c'est bien le cas. Merci beaucoup de m'avoir amené ici !
- Ce n'est pas grand chose pourtant. En réalité je t'ai emmené ici car je voulais te montrer où je vis.
Je me tourne vers lui, le regard interrogateur et il me fait signe de tête de le suivre. Je le suis même si je trouve la situation drôle, il marche sur un petit chemin à quatre pattes qui est tellement étroit ! Il se marcherait presque sur ses pattes. Le chemin mène jusqu'à une grotte cachée derrière la cascade d'eau. Le dragon m'invite à passer devant ce que je fais sans hésiter. Elle est assez profonde sans aucune galerie et la seule issue est là où je suis entrée. Le seul point de lumière est donc l'entrée, la lumière passant dans la cascade rend l'ambiance de la grotte bleue.
Je remarque ma lanterne dans un piteux état dans un coin au sol. Pendant une fraction de seconde la grotte s'assombrit puis redeviens comme avant. C'est Konō qui est entré. Pour ne pas cacher la lumière, il se couche au fond de la grotte à quelques pas de moi.
Par instinct je me met à paniquer, car peut être que ce dragon m'a sauvé la vie mais je ne le connais pas beaucoup. Je ne sais pas comment il peut réagir, pire s'il a de mauvaises intentions. On m'a toujours appris à me méfier des inconnus. De plus je me trouve dans un nid à dragon, donc j'ignore s'il est seul et ce n'est pas n'importe quelle espèce de dragon! Les dragons émeraudes ont une mauvaise réputation, ce sont des dragons qui s'attaquent principalement aux villages humains. Je commence alors à angoisser, c'est peut être un piège...
- Tout va bien? Tu a peur du noir ?
- Non du tout! Et puis il ne fait pas si noir.... c'est juste la situation...
- Ne t'inquiète pas, je ne te ferais jamais de mal. Je ne me suis jamais attaqué à des humains.
- J'ai un peu du mal à te croire... Tu es bien un dragon émeraude?
- Oui c'est évident ! Je crois savoir ce que tu es en train de t'imaginer.
Il s'allonge sur le dos, tend sa patte dans ma direction, m'attrape délicatement et me dépose sur son ventre. Je n'ai pas osé bouger, ni faire aucun bruit, je suis pétrifiée par la peur. Et je ne suis pas plus rassurée par la montée et la descente de son ventre, au rythme de sa respiration.
- Mais nous ne somme pas tous comme tu l'imagines, pour mon espèce en tout cas. Nous avons arrêté de nous attaquer aux humains car nous sommes de moins en moins nombreux. Nous sommes sur le point de disparaître. Alors nous nous cachons en petit groupe ou en solitaire. Et je suis incapable de faire du mal a un être aussi fragile que toi. Nous sommes comme les humains, certains sont bons, d'autres sont mauvais. Une généralité n'est rarement une vérité sur toute une espèce. As-tu toujours peur de moi ?
Il relève la tête vers moi dans l'attente d'une réponse, mais je ne sais quoi lui répondre. Je sens son souffle chaud sur mon visage et j'entends son grand cœur de dragon battre. Étrangement ma peur s'envole grâce à ses paroles qui m'ont en quelque sorte réconfortées.
- Vis-tu seul ? Fini-Je par demander
Celui-ci me répond d'un hochement de tête, l'air triste. Par sa réponse, j'ai fini par m'allonger sur lui.
- Alors non je n'ai plus peur, continuai-je. Nous sommes tous les deux pareils... seuls... Nous ne connaissons pas nos parents, tout le monde nous fuit pourtant nous ne leur ferons jamais de mal. Et nous n'avons rien fait pour le mériter.
Je remarque que mes paroles lui donnent les larmes aux yeux et me regardent un sourire au coin des lèvres.
- Tu ne peux pas savoir à quel point je suis heureuse d'avoir un ami à qui je peux enfin me confier...
Sans pouvoir me retenir je me mets à pleurer à chaudes larmes, sur le poil de mon ami Konō. Je sens sa patte se poser sur mon dos et me tapote avec l'une de ses griffes pour me consoler. Ce qui fonctionne car je m'arrête de pleurer, je me sens en sécurité avec lui.
- Ne pleure pas ! Sinon je crois que je vais me mettre à pleurer aussi !
- Un dragon ça pleure?
- Bien sûr, même que nos larmes sont précieuses pour les sorcières, les elfes et tout un tas de créatures magiques qui utilisent des sortilèges ou bien les guérisseuses.
Je commence à m'endormir peu à peu, bercée par son rythme respiratoire. Il me tapote avec une de ses griffes pour me réveiller.
- Ne t'endors pas ! J'aimerais encore parler avec toi !
- De quoi veux- tu parler? Demanderai-je en me mettant en position assise.
- J'aimerais savoir pourquoi tu es toujours seule.
- Personne ne m'a jamais raconté ce qui c'est réellement passé. Mais le peuple a peur de moi à cause du pendentif que je porte, ils pensent qu'il est maudit. Tout ce que je sais c'est que ma mère a été tuée le jour de ma naissance par une sorcière qui m'a laissé en retour ce collier. Tu penses pouvoir m'éclairer ?
- Je ne sais pas, montre le moi.
Il me prend à nouveau et me dépose au sol. Puis le dragon se met à quatre pattes devant moi pour avoir la tête à ma hauteur. Je me sens encore plus petite.
Je sors le pendentif de sous mes vêtement, il a la couleur du feu, rouge orange et jaune. Je le tends comme je peux, pour que Konō puisse mieux le voir, mais ce n'est pas si simple vu que je ne peux le retirer. Il réussi tout de même à le prendre du bout de ses griffes mais à son contact le collier changea de couleur, il est devenu noir vert et un peu de jaune. Un ensemble de couleur que je n'avais vu auparavant. Après réflexion et de longue observation il finit par me dire :
- Je n'en ai pas la moindre idée... Il ne fait que de changer de couleur apparemment, c'est assez étrange. C'est comme si la sorcière ne sait pas trop quel sort te réserver. As-tu au moins une petite idée de ce que ton peuple a fait pour mériter la malédiction?
- Non je l'ignore complètement... Dès que j'aborde le sujet personne ne me répond jamais ou alors on m'ignore...
Sans le vouloir je me remets de nouveau à pleurer. Konō lâche le pendentif et utilise le dos de l'un de ses doigts pour effacer mes larmes. Il approche sa tête de la mienne et appuie son front contre le mien, et nous fermons tous les deux les yeux.
- Tu semble si fragile, me chuchote-t-il. Mais tu dois rester forte car tu devra surmonter de grandes épreuves, de terribles épreuves.
- Je suis de loin la plus forte...
- Alors quoi qu'il arrive, je serai toujours là pour toi.
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