Les gars, faut qu'on parle d'un truc.

C'est fini de rigoler, là.

MAIS AVANT TOUT BONJOUR.

Quelle impolitesse. Hehe :)

DE QUOI VOUDRAIS-JE PARLER AUJOURD'HUI ? MAIS HAHAHA J'ALLAIS Y VENIR PETIT.E CURIEUX.SE !

De santé mentale, comme l'indique superbement notre titre.

Sujet aussi intéressant que complètement fucked up.

Vous voyez, dans ma vie, j'ai un goal.

Je veux être un mélange entre ce.tte meilleur.e ami.e ultra bienveillant.e qui ne te jugera jamais mais aura toujours le bon conseil, qui a peut-être un humour de merde mais sur qui tu peux toujours compter.

Et puis j'aimerais être ce goblin inacceptable qui ramasse des bâtonnets et des feuilles mortes, collectionne les cailloux et parle de ses chats comme si c'était des êtres humains.

Un mélange entre la personne que décrit Orelsan dans "Athéna" (je connais pas personnellement sa meuf mais les paroles résonnent de fou avec mon goal), les influenceuses lifestyle ultra inspirantes (quoiqu'un peu moins sexy et avec plus d'auto-dérision et d'ouverture) et une sorcière asociale.

Bon tout ça c'est des mots mais j'aimerais surtout être inspirant.e, et fort.e, et que la plupart des gens en me voyant sache instantanément que je peux soulever des montagnes (ou jugent mon chapeau parce qu'ils sont de la vieille école blablabla de mon temps les jeunes ça essayait pas d'être original).

La réalité est tout autre. Pour pleeeeeein de raisons.

Si j'arrive à convaincre mes quelques amis que je peux être life-changing pour eux lors de mes beaux jours, c'est déjà pas mal. Bon j'exagère de fou mais en gros je pense pas que les gens me voient comme je me vois.

Pourquoi ? Eh bien parce que je ne suis pas en très bonne santé mentale.

Bon et aussi parce que c'est toujours très dur d'atteindre un goal qui demande autant de self-conscience et de courage. Mais baby steps, pas à pas, j'y arriverai !

Mais alors ma santé mentale ?

Eh oui, la réalité c'est que je suis loin d'être réellement cette espèce de bombe d'énergie et de bien-être que j'essaye de montrer en ligne. Et je sais que ça se voit plus souvent que je ne veux bien le croire (genre ça m'arrive souvent de montrer que je vais pas si bien, je m'en rends compte généralement après coup que j'ai dit un truc qu'il faudrait pas).

Du coup, aujourd'hui, je vous propose un petit aperçu de ma santé mentale. Trigger warning, c'est pas super beau.

- Je suis dans un épisode dépressif depuis plus de six mois, donc je commence à m'autoriser à appeler ça une dépression.

- J'ai une réponse traumatique à la colère chez un adulte d'autorité, même si elle n'est pas directement dirigée vers moi ou très sous-jacente.

- J'ai des pensées intrusives, incluant mais non limité à : des pensées suicidaires, des pensées de pulsions de violence à l'égard de personne plus faibles physiquement, des pensées de pulsions de violence envers moi-même, des pensées de destruction envers des objets, et une peur de l'impulsion dans la majorité des situations où je suis en charge.

- Dû à mon hypersensibilité, j'ai de grosses difficultés en relation sociale qui font que je me fous une pression énorme dès que je suis au contact de nouvelles personnes, même par message (je me demande même si ce n'est pas de l'anxiété sociale mais je ne suis pas psy, je ne peux pas m'autodiag)

- Dû à mon hypersensibilité toujours, j'ai besoin d'énormes temps de recharge après des contacts sociaux prolongés ou après avoir été dans des environnements bruyants (la durée dépend des jours).

- Je me suis déjà mutilé.e.

- J'ai déjà planifié de me suicider.

- J'ai déjà eu des épisodes dépressifs comme celui-ci.

- Je suis absolument incapable de cacher mes émotions donc quand je suis dans un bad mood 1. Je ne peux pas préserver les autres de cette mauvaise humeur 2. Je n'ai quasiment aucune ressource pour pouvoir prendre soin d'une autre personne.

Bon il y a bien sûr pleins de raisons autres que celles-ci qui font que je suis encore loin d'avoir mastered mon goal (je parle beaucoup trop le franglais dans ce texte je dois être incompréhensible jpp)

Mais je vous propose, maintenant qu'on m'a identifié plein de problèmes, je vais faire une petite liste de quelques trucs auxquels il faudrait que j'essaye de faire plus attention prochainement.

1. Je dois parler mieux des gens, même quand je ne parle pas à eux.

Focus sur le positif, sans forcément faire fi des défauts mais certainement pas les exposer aux autres de la mauvaise manière. J'ai été beaucoup trop éduqué.e à critiquer.

2. Exposer plus clairement mes limites et mes ressentis.

J'arrête pas de répéter à mon copain qu'il doit me dire les choses, mais en l'occurrence je ne le fais pas assez non plus, et je fais beaucoup trop preuve de mauvaise foi ou adopte une attitude de "Les gens se rendront compte qu'il y a un problème si je les boude" CE QUI N'EST PAS UNE BONNE SOLUTION CHLOÉ ALLER ON PAPOTE UN PEU.

3. Réfléchir juste une seconde de plus avant de parler. Please. Vraiment. Je déconne pas.

Je raconte beaucoup trop d'histoires beaucoup trop personnelles beaucoup trop rapidement à des personnes qui n'ont pas besoin de savoir. Je me suis rendu.e compte que ma façon d'interagir avec les autres était uniquement constituée d'anecdotes. Je ne sais pas comment on calme ça pour être honnête xD

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Et maintenant, quelques petites choses que j'ai déjà pratiqué ces derniers temps et sur lesquels il faut que j'approfondisse ou tienne le cap :

1. Réduire mon temps de téléphone

Objectif moins de trois heures par jour, mais si je descends en-dessous des cinq c'est déjà bien par rapport à avant ! Et surtout j'ai rédui drastiquement mon temps d'Instagram, limité à 25min par jour.

2. Refaire plus de sport

Mardi dernier je suis retourné.e à l'escalade, c'était la première fois depuis MARS 2020 que j'en refaisais et c'était... Extrêmement satisfaisant. J'ai aussi refait une première vraie séance de yoga cette semaine, c'est. Trop. Bien !

3. Parler de mes problèmes.

Pendant longtemps je croyais que paraître fort.e impliquait de ne pas trop parler de mes problèmes.

Mais j'ai compris deux choses il n'y a pas si longtemps : parler aide à soulager le poids des problèmes, parfois même à le régler ; et on paraît encore plus forts aux gens quand ils voient tout ce qu'on traverse et dont on ressort la tête haute.

Alors voilà.

Tu as des problèmes, j'ai des problèmes. Peu importe s'ils sont graves, peu importe si l'humanité a connu pire, peu importe si tu trouves que tu souffres pour rien : tu as le droit d'avoir des problèmes à l'échelle de ta vie, tu as le droit de souffrir même pour des petits trucs, tu as le droit d'avoir des trucs plus profondément enfouis.

Tu es légitime.

Tu as le droit de ne pas avoir une très bonne santé mentale.

Je ne te jugerai jamais pour ça, je ne t'en voudrai jamais pour avoir besoin d'aide, ou pour te plaindre de choses qui ne me paraissent peut-être pas très graves.

Si elles le sont pour toi, c'est que c'est important.

Alors tous ensemble :

Ce n'est pas forcément facile d'aller mieux, je vais faire de mon mieux, je vais y aller à petits pas, et au fond je suis capable de soulever des montagnes.

❤