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36.


(Simon)

À midi, nous nous sommes retrouvés tous les trois dans la cuisine. Mon père, à peine aperçu ce matin, avait de toute évidence levé le camp. Est-ce qu'il s'agissait de sa façon de procéder habituelle ? Laissant Arthur se débrouiller... À voir la réaction de celui-ci, c'était fort probable. Aucun plat n'attendait dans le frigidaire ou le four, la cuisine ultra équipée était vide, aseptisée. En deux temps trois mouvements, le jeune handicapé mit la main sur une barquette et découpa des morceaux de blanc de poulet, alors que Violette épluchait des carottes.

— Hé, Simon ! Dans le placard juste derrière toi, il y a de la sauce tomate, tu peux me l'attraper s'il te plait ? François part souvent sans rien dire, par contre il y a toujours de quoi se faire à manger, précise-t-il. Violette a quelques talents culinaires appris par son frère, ça aide bien. Ta mère gérait les repas, elle ?

— Ma mère est une spécialiste du réchauffage de plats et connaît toutes les adresses pour commander de la nourriture. Ton frère fait la cuisine, interrogé-je Violette, qui rapaît à présent les carottes.

— Martin était cuisinier à domicile, m'explique-t-elle. Depuis que nous nous sommes installés chez Ludovic, il propose des stages de cuisine. Fabien et moi testons souvent ses créations.

Je l'écoute avec intérêt. Violette a une présence très discrète, sûrement dû à de la timidité mais elle ne rejette aucune de mes questions. Et j'en ai plein.

— Fabien, c'est aussi ton frère ? Je m'excuse, je suis quelqu'un de curieux.

— C'est le neveu de Ludovic, le copain de mon frère. Il vit avec nous. Il est au lycée, nous étions dans la même classe.

— J'aimerais bien le revoir d'ailleurs, signale Arthur au passage. Tu sais, Simon, Fabien m'a évité de sacrés soucis face à un des caïds du lycée.

— Ah ! Voilà qui me donne à moi aussi l'envie de le rencontrer, commenté-je, tout en ouvrant le bocal de sauce tomate.

Après le repas, tous les trois, puisque François n'était toujours pas là, nous sommes retournés dans la salle de classe. Afin d'être efficace, comme l'a expliqué très sérieusement Arthur, il fallait cibler mes lacunes. Il a vite découvert mes faiblesses en mathématiques, et en langue étrangère. Concernant la première, Violette était plutôt douée , quant aux langues, Arthur pensait pouvoir m'aider.

( François )

Ma nuit a été quasiment blanche. La discussion avec Simon et Arthur a plutôt été constructive. Je les sens prêts à apprendre à se connaître. Je pense qu'ils ont compris que seule ma lâcheté envers la mère de Simon est le résultat de cette situation. Ne pas vouloir me fâcher définitivement avec elle a provoqué la séparation avec mon fils. Sa mère, ma femme, n'a maintenu que la partie financière dans l'accord et je l'ai stupidement laissé faire. La mort de mes meilleurs et, presque seuls amis, m'avait mis à terre et il était hors de question que je sacrifie Arthur, leur fils. Bien sûr, il existait des centres adaptés à son handicap où il aurait été bien mais je n'ai pas réussi à m'y résoudre. J'avais donc proposé à ma femme de nous installer dans la maison de Joe et Fanny avec Arthur. Son désaccord avait été immédiat et sans négociation possible. Sur le moment, sans doute vexé, j'avais choisi Arthur sacrifiant mon propre fils. J'avais conscience de tout cela, et notre discussion d'hier me démontrait que tous les deux étaient prêts à avancer dans ce sens. La présence de la si discrète Violette était aussi un atout. Arthur était à l'aise à ses côtés, Laurent, leur prof, parle d'elle comme d'un élément moteur. J'ai conscience que mon silence envers les deux garçons a failli provoquer un séisme et que la réaction de Violette, troublée, est le déclencheur de la prise de parole.

J'étais très inquiet ce matin, persuadé que Martin serait là. Dès notre première rencontre, j'ai perçu à quel point le bien être de Violette est sa priorité. Il avait donné son accord pour qu'elle puisse étudier sereinement sans subir l'angoisse latente du lycée. Je me sentais fautif, comme si j'avais trahi sa confiance. Ne pas le voir m'avait au premier abord soulagé puis dans le silence de mon bureau, remuant inlassablement mes pensées, je me reprochais une fois encore mes actes. Je déambulais dans la pièce, incapable de tenir en place. Il me fallait agir.
Cinq minutes après, je laissais la maison derrière moi. Je tentais toute la matinée de m'apaiser, de canaliser cette angoisse. Je mangeais seul, même pas culpabilisé de ne pas être avec eux. Arthur savait depuis très longtemps se préparer à manger, Violette aussi et le frigidaire et les placards étaient toujours garnis. Simon apprendrait à leur côté.
Ma décision prise, je prenais la direction de la longère et stationnais ma voiture devant le local.
La porte était entrouverte, et Martin, de dos, disposait différents plateaux sur les étagères. Son visage se crispa à la seconde où il me vit.

— François ? Que faites-vous là ? Où est Violette ?

— A la maison, avec Simon et Arthur. Je pense que je vous dois des explications.

Je ne suis pas très doué dans la communication mais par contre, il m'est assez facile de décoder les expressions du visage. Ce que je lisais sur celui de Martin mêlait un certain soulagement et un soupçon de colère.

— Entrez. Et fermez cette porte avant que j'attrappe mal. Voulez-vous un café ?

La chance était avec moi, il y eut peu de personnes à venir chercher des légumes. Martin a écouté ma confession, à peu près identique à celle que j'avais faite aux enfants. Il ne réagit pas lorsque je parlais de l'abandon de mon fils pour Arthur, comme je le craignais. A la fin de ma tirade, qu'il n'a pas une fois interrompu, je ne savais pas à quoi m'attendre.

— Je ne sais pas si je suis rassuré, me dit-il en se grattant nonchalamment le menton. J'entends tes arguments, et je ne sais pas ce que j'aurai fait dans ta situation. Mon modèle paternel n'est pas très fiable. Mon seul souci est ma soeur, et elle désire continuer les cours chez toi. Pour être clair, Ludovic m'a retenu de me déplacer pour t'exprimer ma colère. Violette n'est plus une enfant mais la savoir seule sur la route à cause de ton silence m'a mis hors de moi. Il serait souhaitable que cela n'arrive plus.

— C'est ce que j'ai compris à mi mots ce matin. Je pense sincèrement que cela se passera bien, Arthur et Violette ont des difficultés d'adaptation face aux autres, Simon a besoin d'un peu de temps. Laurent va adapter ses cours en ce sens, et utiliser les capacités de chacun pour que chacun y trouve son compte.

— Violette a accepté de s'inscrire à des séances pour gérer ses débordements d'anxiété. Je n'ai pas encore les dates, mais cela risque de la chambouler un peu. Arthur a l'air de l'apaiser et c'est plutôt rare. Seul Fabien y arrivait jusqu'à présent dans les jeunes ados...

— Arthur m'a parlé de lui, il serait peut être bien qu'ils se voient de temps en temps, vous seriez d'accord ?

— À voir, oui. Fabien se sent un peu seul, et je pense qu'il va au lycée à reculons.

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