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( Fabien)

Toute la journée, Violette a été ailleurs. Je croyais l’avoir rassurée dans le bus mais a priori cela n’a pas été suffisant. Arthur par contre était particulièrement flamboyant de bonheur, chose relativement inhabituelle chez lui.

— Donne-moi vite la raison de ce sourire ! l’accosté-je. Avec un peu de chance cela déridera Violette !!

— Vu que je n’arrive pas à obtenir une auxiliaire de vie scolaire, explique sans se faire prier le jeune handicapé, mon père accepte que je retourne chez moi. Il ne me reste plus qu’à trouver un prof à la hauteur.

Subitement à l’écoute, Violette se rapproche de nous et commence à poser des questions à Arthur. Cela me fait plaisir de les voir échanger des informations. Depuis l'intervention osée de celui- ci  à propos du pc, personne n'est venu embêter ma presque soeur.

Profitant de son inattention, j’envoie un nouveau message à Martin. C’est le troisième et je n’ai pour l’instant reçu aucune réponse. J’hésite à appeler directement mon oncle. Martin a été mal à l’aise lorsque je l'ai découvert en larme. Il est fort probable que Ludo réagisse pareil. Qu’est-ce que j’en sais moi, de la pudeur des hommes ? La seule image masculine de mon paysage proche n'a jamais été très portée sur ce genre de confidences. Au contraire, il a préféré rejeter toute cette partie estimant de toute évidence que seule une tapette éprouvait cela !
Je jette un oeil sur Violette toujours en pleine discussion, et je prends la décision d’appeler.

— Fabien ? Que se passe-t-il ? s'inquiète-t-il aussitôt.

— Euh, répliqué-je surpris par la question. Cela fait trois messages que je laisse à Martin, et il n’y répond pas.

— Parce qu'il dort, tout simplement. Il va bien, Fabien. Nous allons bien, d’accord. Je suis désolé de t’avoir inquiété, mon grand.

— Vous êtes réconciliés ?

C’est égoïste, j’en suis conscient pourtant je ne peux m’empêcher d'y penser. Que se passerait-il s'ils se séparaient ?

— Oui, j’ai réagi de façon excessive et sans réfléchir aux conséquences. Merci d’avoir été là pour Martin.

— Je ne voulais surtout pas qu'il réveille Violette. Voir son frère pleurer l’aurait angoissée.

— Je sais. Je regrette…

Sa voix est douce avec une pointe de culpabilité. La sonnerie de la reprise des cours m'oblige à raccrocher. De toute façon, l’essentiel est dit : ils vont bien.

( Ludovic )

Le téléphone à peine posé, Martin entre dans le local. Il porte un plateau avec deux tasses, la cafetière  et une assiette avec des cookies qu'il pose juste à côté de moi.

— Pourquoi ne m’as-tu réveillé plus tôt ?

— Parce que tu dormais profondément et que je n’avais pas besoin de toi, tout simplement. Fabien vient d’appeler, je l’ai rassuré. 

— De quoi ?

— Du fait que tu ne répondais pas à ses messages. Je lui ai dit que nous allions bien, que je le remerciais d’avoir été là pour toi. Je crois que nous devrions leur expliquer. Violette ne sait rien.

— Je n’ai pas ouvert mon portable...sinon je l’aurais appelé, s'explique-t-il. Est-il nécessaire que nous en parlions puisque Violette n'en sait rien ?

Martin ne me regarde pas en disant cela, simulant une concentration excessive. Je le prends par la taille et je pose délicatement ma tête contre son épaule.

— De quoi as-tu peur ? Toi qui rejette le mensonge, chuchoté-je contre son oreille.

— Mes bêtises, mon éternel manque de confiance en moi a failli balayer tout cela, répond-il. Tu crois que c’est un bon exemple ?

— Justement, Martin. Ta soeur a très peu confiance en elle. Lui montrer à quel point cela peut être néfaste est une excellente raison. Être son tuteur ne t’oblige pas à être parfait.

— Je suis très loin de la perfection.

— Je m'en moque, je t'aime.

(Violette)

Arthur, sans le savoir, m'a redonné espoir. Il m'offre la solution. Est-ce être prétentieux de ma part de me considérer comme une des meilleures élèves du lycée ? J'ai passé tellement de temps dans la lecture de tout ce qui me tombait sous la main. Mes familles d'accueil ne se plaignaient aucunement de cette gamine solitaire et silencieuse le nez dans les bouquins. J'ai toujours été comme une sorte d'éponge ingurgitant des mots, des chiffres, des lieux. J’ai réalisé très vite qu’il ne m’était pas compliqué de retenir tout ou partie de ce que je lisais.
Mon problème avec l’école n’est pas d’apprendre mais la perpétuelle angoisse d'être au milieu des autres. Martin semble rassuré puisque je ne fais quasiment plus de crise de panique ou d’angoisse. Il croit juste que je suis guérie. C’est entièrement faux. La présence rassurante de Fabien est la raison de cette semblante amélioration. Personne ne s’avise de me faire du mal, même en paroles. Je devrais  être heureuse de ceci mais je n’y arrive pas. Tout simplement parce que me protéger empêche Fabien de vivre pleinement.
S’il n’avait plus à le faire, tout en étant assuré que je suis bien, il pourrait s'épanouir, rencontrer du monde, sortir. 

Et voilà en quoi ce que disait Arthur me plaisait. Son père n’aura aucune difficulté à trouver un prof pour donner quelques cours particuliers à son fils. Mais cela ne résoudra pas l’autre problème d’Arthur. Celui- ci, paralysé sous la ceinture, nous demande quotidiennement de l’aide pour ramasser un crayon tombé au sol, une feuille. Chez lui, en dehors de la présence d'un tiers, cela sera compliqué. Mon idée est simple : je profite des heures de cours d’Arthur en échange, je gère l’aide humaine.

Je pense sincèrement que je pourrais étudier juste avec un support écrit, mais je suis consciente que la vie est peuplée d’êtres humains, il me faudra bien un jour les affronter. Fabien a raison, je le sais.  Martin n’acceptera pas que je quitte le lycée. Sauf si je m’engage de mon côté à me faire aider sur mes phobies sociales. La présence d’Arthur et de Fabien ne fait pas que me protéger des “Antoine”, elle m’aide à me sentir moins oppressée, plus forte. Si je ne travaille pas la dessus, ce sera encore plus dur encore.

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