Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

1

(Fabien)

Ludovic nous dépose devant l'entrée. Il est plus stressé que moi, je crois. La nuit a été courte, peuplée de cauchemars. Il m'aurait été facile de prolonger encore d'une journée ou deux, mais à quoi bon. Je me suis excusé auprès de Violette, honteux de l'avoir laissée seule. Pourtant, elle n'a pas l'air de m'en vouloir.

Lorsque nous arrivons dans le couloir devant notre classe, je les entends chuchoter et cela me met hors de moi. Ludovic a été sobre dans ses explications au Proviseur. Vu les multiples accrochages entre mon père et moi, il a été décidé qu'il était préférable que je reste chez mon oncle.
J'ai bien rigolé en écoutant l'explication presque réelle livrée au Proviseur. Il me semble impossible que mon père vienne un jour lui donner la version exacte.


(Martin )

Je claque la porte de la voiture, peut-être un peu fort. Je m'efforce de sourire à Ludo pour le rassurer, même si crispé comme je suis cela doit ressembler à une grimace. Violette fait un signe à Fabien. Ils vont nous attendre dans la voiture, ont-ils dit. Nous deux, nous nous dirigeons vers la prison.

Mon coeur s'affole, et je me contrôle pour ne pas faire demi-tour. La main de Violette est cramponnée à la mienne. Je ne pensais pas qu'il y aurait toute cette attente, et plus le temps passe plus l'envie de me carapater est forte. Le gardien nous fait signe, le regard affolé que ma soeur me jette n'arrange pas du tout mon niveau de stress.

— Violette ? N'oublie pas, si tu veux partir, tu le dis immédiatement.

— Là, à l'instant, je ne sais même pas si j'ai envie d'entrer...

Un surveillant nous indique la porte et nous pénétrons dans la petite pièce.

Un homme est assis devant la table et deux chaises vides en face de lui nous attendent. Je réalise qu'il pourrait être n'importe qui, je suis incapable de le reconnaître.
Violette le fixe mais n'avance pas.

— Nous aurions peut-être dû échanger des photos. J'aurai bien été en peine de vous reconnaître dans la rue.

Sa voix est rauque et avec son visage buriné, il ressemble à un vieil homme alors qu'il a à peine cinquante ans. L'alcool est sûrement la cause principale de ce vieillissement prématuré. Je ne sais pas quoi faire, je ne crois pas n'avoir jamais reçu une bise de mon père ou alors j'ai rayé ce passage de mon esprit.
Il ne bouge pas, se contentant de regarder Violette. Elle avait huit ans quand elle a été retiré de chez eux. Ma tante m'a parlé d'une petite sauvageonne, effrayée au moindre bruit. Ma sœur ne m'a jamais parlé de cette période, elle sait qu'elle peut en discuter dès qu'elle en ressentira le besoin. Je ne lui reproche rien, je garde pour moi les années où je vivais quasi dans la rue.

—Merci d'être là, tous les deux, dit-il sincèrement ému, les yeux brillants. Vous ne voulez pas vous asseoir ?

Violette est figée. Que pense-t-elle ? J'imagine que se retrouver assise face à celui qui l'a terrorisée toutes ses années est impossible.
Je me mets à côté d'elle, lui attrape la main, et la serre contre moi.

— Attends, lui dis-je et je me dirige vers la table où je prends les chaises pour les ramener vers ma soeur. Nous allons rester là, c'est un peu difficile pour Violette, je pense que tu peux comprendre...

Il n'a pas répondu, mais il a baissé la tête. Le silence devient étouffant dans cette pièce. Je crois que je dois mettre fin à cette rencontre.

— Je ne suis pas là pour te pardonner, laisse échapper ma soeur d'une toute petite voix. Je ne pense pas que j'y arriverai un jour.

— Je ne te le demande pas, Violette, lui répond mon père. Je ne pensais même pas avoir la chance de vous avoir en face de moi. Accepteriez-vous que je vous écrive de temps en temps ?

Le mouvement brusque de la chaise à côté de moi est la réponse que ma soeur vient de lui donner. Debout à côté de la porte, prête à partir dès que le gardien ouvrira la porte. Son visage à demi tourné est souillé de larmes silencieuses. Je suis un idiot de ne pas avoir su voir que c'était trop tôt. Je la serre contre moi sans qu'elle s'y oppose.
La porte s'ouvre, et elle se libère de mon étreinte pour sortir au plus vite.

(Ludovic)

Fabien est sensiblement dans le même état que moi. Je sais qu'il a passé une partie de la nuit auprès de Violette. Je les ai entendus vers trois heures du matin alors que j'allais récupérer un cachet pour Martin.

— Arrête de te ronger les ongles ! Est-ce que Violette a dormi un peu ?

—Très peu, elle était très angoissée. Je crois qu'elle a accepté d'y aller pour une mauvaise raison. Et Martin, il était comment ?

— Il était complètement fermé à toute discussion. Et n'arrêtait pas de préciser que Violette en avait besoin. Tu penses que chacun y allait pour soutenir l'autre ? C'est cela ?

— J'en ai l'impression, oui.

(Violette )

Je n'aurai pas dû venir. Il m'aurait fallu en parler avec Martin. Lui expliquer que peut-être, face à mon père, je risquais de perdre tous mes moyens. Quand j'ai découvert son visage vieilli, je n'ai pas été troublée. Dans mon esprit et mes souvenirs, il est associé aux cris quasi quotidiens que je retrouvai en rentrant de l'école. Je ne me souviens pas de tout, juste de ma peur face à sa violence et ses hurlements d'alcoolique. Quand nous avons lu sa lettre chez la juge, l'émotion m'a submergée. Pour autant, je n'oublie pas que cet homme a tué ma mère.

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro