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Chapitre 1.1

Le vent agite les branches, faisant tomber les premières gouttelettes de pluie accumulées sur les feuilles de l'arbre, en de grosses gouttes, qui s'écrasent bruyamment au contact de la tôle du toit du Mobil home.

Son cœur bat plus fort, sa tension monte, lui procurant un frisson qui parcourt tout son corps et lui glace le dos. La météo ne s'est pas trompée, la pluie devient plus régulière et plus forte. Il le sait, d'ici quelques minutes la phase deux va commencer.

Il n'est pas encore minuit et le clair de lune, caché par les épais nuages, a laissé place à l'éclairage tamisé des quelques bornes électriques qui bordent les allées. La pluie incite les derniers badauds à rentrer, dans des bruits de murmures, et de pas qui craquent, sur les chemins poussiéreux de calcaire concassé.

D'un geste des doigts, il écarte les lamelles du store et jette un coup d'œil par la fenêtre donnant sur le passage tout proche. Un couple et leurs deux enfants, dos courbés et têtes baissées pour ne pas prendre les gouttes en plein visage, rejoignent leur location, dans un mélange de ricanements et de railleries. Ceux-là reviennent sans doute de l'animation, organisée comme chaque soir, par le camping. Il faudra patienter encore. Attendre que la pluie redouble d'intensité et qu'elle encourage les derniers vacanciers encore debout à rentrer se coucher. Surveiller les jeunes qui, une fois détrempés, se résoudront à revenir de la rivière.

Il le sait. Il doit garder son calme. L'erreur n'est pas permise. Il fait du regard, un tour d'horizon au travers des lamelles du store vénitien. Dans la pénombre, à quelques encablures, une lueur rouge incandescente attire son attention. Un homme tire de longues bouffées sur sa cigarette, et semble faire les cent pas sur sa terrasse, recouverte d'une toile tendue, l'abritant de la pluie. Encore un signe qui lui indique d'être patient. Attendre jusqu'à ce que le camping s'endorme. Alors seulement, il pourra passer à la phase deux : déplacer le corps.

Un à un, il vérifie pour la troisième fois que les stores sont bien baissés, que les fenêtres sont bloquées et la porte verrouillée. Tout est OK. Tout est sous contrôle. Il se permet même d'allumer le plafonnier de la chambre, éclairant vivement la pièce et créant une atmosphère tamisée dans le reste du Mobil home. D'abord la cuisine, à l'aide du torchon, avec des gestes minutieux, il essuie la vaisselle dans l'égouttoir, faisant attention à ne laisser aucune trace de doigts. Chaque chose est soigneusement remise à sa place. Le frigo est vidé, dégivré et débranché, comme demandé lors du jour du départ des occupants. Chaque pièce est méticuleusement rangée et nettoyée dans un calme et un silence absolu. Des gestes précis, les mêmes effectués lorsqu'il a enfoncé la lame à double tranchants au travers de la peau, entre la quatrième et la cinquième côte, perforant les chairs de sa victime pour atteindre son cœur.

Il n'a rien laissé au hasard, même la voiture de sa proie est entrée dans les paramètres d'exécution de son plan. Un véhicule ancien, sans ses Bips modernes qui retentissent lorsque vous ouvrez les portières, ses lumières qui clignotent ou phares qui s'allument au déverrouillage de celle-ci. Parfait. Il ne doit prendre aucun risque. Il le sait. Mais la phase deux, la plus critique approche. Il doit charger le corps et les affaires de sa victime dans le véhicule garé devant le Mobil home, puis quitter le camping. Même s'il est demandé de ne pas circuler après vingt-deux heures, il n'a pas d'autre choix. Il compte sur le bruit de la pluie pour couvrir le ronron du moteur et sait que les barrières d'accès à l'entrée du camping ne seront pas réparées avant demain matin.

Lumière éteinte, et après une longue minute d'observation à travers le store, il ouvre enfin la porte et s'extirpe en douceur vers la voiture où il glisse les affaires minutieusement préparées et rangées dans les sacs de sa victime, sur la banquette arrière. Le vent souffle un peu, mais la pluie est toujours fine. Il reste confiant. Au loin le tonnerre gronde. Une fois le véhicule refermé, il s' insère sur le coté du Mobil home, s'agenouille et retire de dessous un grand sac en tissu noir.

De retour à l'intérieur, et après avoir vérifié que la porte est close, stores baissés, il rallume la même ampoule et place le sac face à la salle de bain en prenant soin de faire glisser les fermetures éclair en position grande ouverte. Son cœur bat fort, alors qu'il s'approche de la petite cabine dans laquelle gît le corps inanimé d'une femme, nue, baignant dans la mare de son propre sang.

Ses yeux entrouverts, qui semblent le fixer, lui donnent la chair de poule. Délicatement, du bout des doigts, il baisse ses paupières, comme gêné par ce regard qui a l'air de le dévisager. Il n'aurait pas voulu qu'elle ait une mauvaise image de lui. Il n'aurait pas souhaité qu'elle meure. Elle était jeune, plutôt jolie. Elle avait tout l'avenir devant elle. Elle aurait vraisemblablement été une épouse parfaite pour lui. Ce qui est sûr, c'est qu'elle en avait le physique, l'allure. La douceur que dégageait son visage le faisait fondre. Son sourire l'avait charmé.

Sans doute n'aurait-elle pas été du même avis. Elle l'aurait jeté comme l'ont fait les autres. Elle se serait ouvertement moquée de lui, ou elle lui aurait gentiment fait comprendre que ce n'était pas possible. Prétextant des excuses, sans doute bidons. Ce qui l'aurait profondément blessé. Récolter un refus n'est plus concevable. C'est pourquoi il l'a choisie. C'est pour cela qu'il a bien fait de l'éliminer. Tuer les femmes qui lui plaisent est une nécessité. Enfoncer le couteau dans leur cœur avant qu'elles ne brisent le sien est devenu jubilatoire, euphorisant. Enfin... jusqu'à l'étape deux : phase des regrets, des remises en question... jusqu'à la prochaine fois.

Il ouvre le robinet de la douche en position tiède, comme si la température avait quelque importance pour la victime, et débarrasse la jeune femme du sang qui s'écoule de sa poitrine dans la direction des canalisations. Le torchon de cuisine sur la plaie pour éviter à l'hémoglobine de se répandre, il l'allonge sur son sac mortuaire. Les yeux humides, il passe ses doigts dans les cheveux de sa victime, relevant une mèche qui lui cache le visage et lui murmure à l'oreille avant de refermer le sac :

― On aurait pu être heureux. Ça ne dépendait que de toi. Je suis désolé.

Un ultime tour d'inspection du logement, il s'applique à vérifier chaque détail. Il essuie les dernières traces, la poignée de la porte, et s'engouffre à l'extérieur sous une pluie battante, des éclairs zébrant le ciel dans un bruit de tonnerre.

Depuis un coin sombre de sa terrasse, à l'abri de l'averse, le bout rouge flamboyant d'une cigarette, caché dans la paume de sa main, quelqu'un regarde le véhicule, tous feux éteints, s'éloigner dans la nuit.

***





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