Berlin, Allemagne

03 : 02

La lueur des deux mégots était la seule source de lumière, la fumée s'évaporait dans la nuit et les regards sombres ne se quittaient plus. Le froid les enveloppait.

— Tu sais, on n'en serait pas là si t'en faisais pas qu'à ta tête.

Baekhyun tira une longue bouffée de son joint, silencieux. La jeune femme à sa droite était appuyée contre sa moto, à peine habillée, sa peau exposée à la fraicheur de la nuit. Elle laissa tomber sa cigarette au sol et s'approcha de lui, le regarda intensément. Les pupilles de Baekhyun étaient froides, ne révélaient rien, ses lèvres serrées autour du joint ne laissèrent pas deviner son expression, son état d'esprit. L'approcher dans ces moments-là équivalait à jouer à la roulette russe. Mais elle connaissait le nombre de chambres vides avant que la balle ne percute.

— Je sais bien que tu veux pas m'en parler. Tu fais ton mystérieux et moi comme une conne je me fais du souci, parla-t-elle, la voix basse.

La distance qui séparait leur visage n'était que de quelques centimètres. Toutefois, Baekhyun ne brisa pas le contact visuel. Elle posa ses mains sur ses hanches, lentement, avec une douceur qu'il ne nécessitait pas. Il baissa le regard. Ce fut bref, mais le mouvement ne lui échappa pas. Ses grands yeux ne lui laissaient pas de choix.

— Ne t'en fais pas pour ça, Arzhela, dit-il avant de se redresser complètement. Les affaires, c'est tout.

Il ne la prit pas dans ses bras, mais il n'avait pas besoin de le faire pour qu'elle comprenne le sens de ses mots, la signification qu'ils portaient.

— Rentrons, alors, murmura-t-elle sans pouvoir empêcher le ton suppliant dans sa voix. Rentrons.

Il la contempla, sa silhouette obscure dans la nuit totale. Le cuir de sa veste crissa lorsqu'il se retourna pour s'emparer de son casque. Il ne répondit pas.