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#12


Amsterdam, Pays-Bas

21 : 58

Chanyeol fit aller le clignotant, jeta un regard dans son rétroviseur. Le silence régnait dans l'habitacle. Ils venaient de commencer le service de nuit. Barbara regardait par la fenêtre passagère, dans ses pensées. La nuit allait être longue et, avec un peu d'espoir, calme. Les dernières semaines avaient été éprouvantes, pénibles. Il aurait aimé pouvoir tout oublié, recommencer à zéro. On lui avait recommandé des jours de repos, ce qu'il avait vaguement écouté. Dans des moments pareils, être chez soi signifiait se retrouver emprisonné avec ses pensées, se noyer dans ses états d'âmes. Son travail était sa principale source de sociabilisation. L'appartement, un potentiel enfer.

Il était reconnaissant d'avoir Barbara à ses côtés. Elle s'était montrée compréhensive, patiente. Elle n'avait pas prétendu savoir ce qui était bon pour lui. Elle avait su apporter de l'humour à un épisode difficile. Il espérait un jour pouvoir réciproquer son amitié avec la même intensité, faire preuve de la même sincérité. Cela ne faisait pas si longtemps qu'ils se connaissaient et pourtant. Pourtant, la confiance régnait. Les situations dangereuses avaient l'avantage de rapprocher les gens.

La radio du véhicule de police grésilla, attirant l'attention des deux agents. La voix, sérieuse, retentit.

— Attaque au couteau dans une résidence à Slotermeer. On suspecte un cambriolage. Deux victimes gravement blessées, dont l'agresseur. Sommes en contact avec une résidente. Attendons plus d'infos.

— Reçu, répondit Barbara sans attendre. Nous sommes en route.

Aussitôt, l'appareil se tut. Ils se regardèrent tous les deux, brièvement. Un encouragement silencieux, peut-être. Barbara enclencha la sirène. L'adresse du lieu apparut sur le GPS. Durant les urgences, il n'y avait plus de place aux pensées intrusives. Chanyeol était concentré. C'était seulement quelques heures après, une fois rentré chez lui, couché sur son lit, que tout repassait dans sa tête, tel un film. Des images qui hantaient ses rêves.

Slotermeer était un des quartiers moins privilégiés de la ville, plus tranquille aussi. Loin du bruit nocturne incessant du centre d'Amsterdam. Chanyeol avait fait de nombreux aller-retour, plus jeune, pour y visiter son petit-ami de fac. Dans les immeubles qui passaient à leur droite, quelques fenêtres encore illuminées. La sirène de la voiture perçait l'obscurité des rues. Le calme indiquait qu'ils seraient les premiers à la scène, les autres patrouilles suivraient sous peu, puis l'ambulance. Chanyeol avait les mains moites sur le volant, le regard droit devant lui, concentré sur la route. Le peu de trafic lui permettait de mettre de la vitesse.

Le GPS signala de prendre la prochaine à droite, menant vers une rue de petits appartements en briques. Ils ne perdirent pas de temps, se garèrent devant le numéro indiqué. Chanyeol contrôla son badge, son arme, puis ouvrit la portière, le cœur dans la gorge. Barbara le rejoignit devant la porte de l'appartement désigné. Les fenêtres du rez-de-chaussée laissaient vue sur une petite cuisine aux néons jaunes. Des emballages de restaurant chinois jonchaient l'évier. La main droite reposée sur la crosse de son arme, Chanyeol toqua deux fois à la porte. Le regard de Barbara était inquiet. Personne ne se trouvait dans la cuisine et la télévision, dans le salon, était restée allumée.

— Police ! Ouvrez la porte !

Un silence suivit. Rien ne remuait à l'intérieur de l'appartement. Chanyeol frappa une nouvelle fois.

— Police !

Elle secoua la tête.

— On doit rentrer. C'est pas net.

Chanyeol guetta le son d'autres sirènes. Seul l'aboiement d'un chien retentit dans le quartier. Alors qu'il s'apprêtait à enclencher son talkie-walkie, des voix à peine audibles résonnèrent depuis l'intérieur. Il posa la main sur la poignée de la porte, remarqua que le loquet était déverrouillé.

— Barbara, regarde.

Ils sortirent leur arme avec synchronisation. De son pied, Chanyeol poussa la porte. Barbara se posta sur sa droite, légèrement en arrière, balaya la pièce du regard, à l'affût du moindre mouvement. A l'écran, un épisode type rom-com des années 90. Une légère odeur de tabac, de nourriture et de bougies. Plus ils s'avançaient, plus la voix s'éclaircissait. Chanyeol avaient les oreilles qui bourdonnaient. Ils distinguèrent une plainte, un sanglot, à l'intonation féminine. Les mots étaient incompréhensibles. Des traces de sang provenaient de la chambre, jusqu'à la salle de bain.

— Police ! s'annoncèrent-ils une nouvelle fois, depuis le début du couloir.

Une ombre se précisa. Dans la précipitation, aucune lumière n'avait été allumée dans la chambre. Recroquevillé au sol, une figure féminine se retourna lentement. Elle tenta de prononcer un mot, en vain. Barbara alluma la lumière. Une jeune femme, dans la vingtaine, les mains couvertes de sang. Son regard telle celui d'une biche surprise par les phares d'un camion. En face d'elle, assis sur le bord du lit, un jeune homme. Le t-shirt et le pantalon imbibé de sang, il avait la tête droite, l'expression presque froide. Rouge écarlate. Le regard vide. Une balle dans la tête. Une balle dans la tête. Chanyeol était tellement stupéfié qu'il n'aperçut pas Barbara, dans le coin de la pièce, hésitante face au troisième corps couché au sol, visiblement inanimé. Il ne sut si c'était la quantité de sang, ou si c'était le regard du jeune homme. Il eut soudainement envie de vomir.

Le jeune homme leva le regard sur les policiers. Dans ses mains, un essui, qu'il appuyait sur une plaie ouverte au niveau de son torse, presque méthodiquement, d'une manière trop calme, trop mesurée.

— Baekhyun... prononça enfin la jeune femme, la voix tremblante.

Elle lui prit la main. Il ne réagit pas. Barbara s'approcha, leur parla, mais les mots étaient inaudibles. Chanyeol avait besoin de sortir de cette pièce. La panique lui était monté à la gorge sans prévenir et le corps dans le coin de la pièce était comme une ombre familière, constamment dans le coin de sa vision.

— Chanyeol ! Hé !

Son visage livide se tourna vers elle. Il se racla la gorge.

— Je vais guider l'ambulance, continue de compresser, lui ordonna-t-elle.

Chanyeol s'empressa alors de prendre la place de Barbara près du jeune homme. Aussitôt, elle se dépêcha hors de la pièce, la jeune femme à ses côtés, sous le choc. Au loin, les sirènes approchaient. Il s'accroupit, aperçut la blessure profonde au niveau de la cuisse, à travers le pantalon. Il tendit la main.

— Ça va sûrement faire mal.

Le jeune homme le regarda simplement faire, silencieux, ses pupilles noires, difficiles à lire. Chanyeol posa ses deux mains l'une sur l'autre sur la plaie et pressa fermement. Le liquide tiède, vermeil, s'infiltra entre ses doigts. Il ne sut trop où regarder, il essayait de se concentrer uniquement sur la pression qu'il appliquait, mais les yeux qui le surplombaient étaient insistants.

— Chanyeol, c'est ça ? demanda soudainement le jeune homme, la voix basse, presque un murmure.

Son expression changea, plus intéressée, la tête légèrement penchée, comme s'il reprenait vie. Chanyeol porta son regard vers lui, inspecta son visage, sa lèvre inférieure ouverte, sa peau tachée de sang, puis jeta un œil au corps, à sa gauche. Au sol, la lame du couteau, un stylo. Partout, le sang. Il déglutit, les sourcils froncés.

— C'est bien ça. Baekhyun ?

Le jeune homme acquiesça lentement. Chanyeol baissa à nouveau les yeux, porta son attention sur l'autre blessure, sur son torse. L'essui qui la camouflait était imbibée de sang. Il ne sut dire si le couteau avait touché le poumon. La douleur aurait dû être inimaginable. Pourtant, Baekhyun n'avait pas un froncement, pas un tremblement, rien qui ne trahissait une souffrance mise à part le bombement régulier de sa cage thoracique. Sur ses bras, des tatouages recouvraient une peau blanche, scarifiée. Sur le dos de la main, un œil, à l'iris sombre, perçante. Des voix dans le couloir retentirent. Chanyeol le regarda finalement, droit dans les yeux.

— Tatoueur, n'est-ce pas ?

Une lueur s'alluma au fond des pupilles de Baekhyun. De l'amusement. Chanyeol sourit à son tour.

— C'est pour ça que la douleur ne te fait pas peur.

Il y eut un regard. Quelque chose. Mais Baekhyun ne répondit pas.

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