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Chapitre 31 (Bonus)

Je tiens à vous prévenir que je n'ai pas voulu m'attarder sur les éléments du jeu auxquels est confronté le joueur en commençant botw. Je suis désolée si certaines parties sont trop rapides pour vous mais comme ce n'est pas le but premier de l'histoire, je ne me suis pas attardée dessus. C'est pour cette raison que je n'ai pas voulu l'intégrer à l'histoire principale car j'avais peur d'avoir bâclé ce chapitre. Merci pour votre compréhension et bonne lecture x)

oOo

Un vide intense... Un froid pénétrant...

La solitude et un profond sentiment de culpabilité.

Aucun être ne devrait ressentir tout cela à la fois. Et pourtant, elles rongeaient impitoyablement un jeune homme. Tout d'abord lointain, il percevait peu à peu le son d'un écoulement, de vagues échos de clapotement lui parvenaient. Une enveloppe chaleureuse entourait son corps malgré la froideur de son cœur. Il était aussi vide que son esprit...

Qui suis-je ?

Un doux murmure lui effleura les oreilles, comme si... comme si quelqu'un l'appelait. Mais il peinait à comprendre les paroles. Tout son corps demeurait engourdi. Une faible lueur dorée lui parvint et l'éclaira. Elle le guidait... Elle le tirait de ce néant qui retenait son âme prisonnière.

- Réveille-toi... susurra une voix bienveillante qui sut le bercer.

La poitrine du jeune homme se gonfla d'air, il n'éprouva aucune douleur ; seule la chaleur qui le confortait se dissipait peu à peu. Lentement, ses paupières se soulevèrent pour lui dévoiler une tache bleue aux contours flous et inquiétants. Le blond fronça légèrement les sourcils en contemplant cette chose qu'il voyait pour la première fois.

Qui suis-je ?

Ses yeux glissèrent sur le côté pour observer son environnement. Rien ne lui était familier... Avec lenteur, il se redressa en affichant une discrète grimace : ses muscles demeuraient encore trop endormis pour pouvoir bouger convenablement. Bon sang, où était-il ? Sans geste brusque, le jeune homme quitta son lit de pierre et enjamba les rebords en prenant soin de ne pas tomber. Après avoir posé les deux pieds sur le sol glacé, un frisson parcourut tous ses membres et il faillit chuter lorsqu'il voulut marcher. Fort heureusement, le blond put se tenir à cet objet qui l'avait gardé en son sein si longtemps.

Debout à côté de la cuve, il grelottait de froid et se tenait les bras en regardant la salle avec inquiétude. Tout était sombre dans son esprit. Ce sentiment de vide qu'il éprouvait était si lourd, si déroutant qu'une immense détresse s'empara de lui. Qui était-il ? Même son prénom lui était inconnu... Comme s'il n'était plus que l'ombre de lui-même.

Le jeune homme perçut une présence au creux de son poing qu'il maintenait fermé de façon inconsciente. Lentement, il l'approcha de lui et déroula ses doigts avant de découvrir ce qui ressemblait à une broche. Le métal avait rouillé mais il restait encore quelques parcelles de bleu. Son cœur se serra désagréablement dans sa poitrine et ses yeux le piquèrent. À qui avait appartenu ce bijou ? Pourquoi était-il dans sa main ? Et ce sentiment qui lui tordait ainsi le ventre... Qu'était-ce ?  

- Link... l'appela une voix féminine quelque part. Link !

Ce prénom fit écho en lui et éveilla une partie enfouie dans son esprit. Oui... Il en était persuadé ! Il s'appelait Link... Mais qui l'appelait ? L'inconnue possédait une voix douce et chaleureuse. Elle le guida dans la salle et lui donna plusieurs indications. Il devait s'emparer de la tablette enchâssée dans un étrange socle lumineux. Ce qu'il fit avec quelque peu d'hésitation. C'était un accessoire très lourd. Il sursauta quand l'écran s'alluma de lui-même et afficha :

Incubation complète : terminée. Récupération du sujet : terminée. Tests sensoriels : aucune défaillance n'a été détectée.

Incubation... complète ? Qu'était-ce que cela ? Link jeta un coup d'œil à son corps et découvrit de nombreuses cicatrices sur sa peau dont une assez imposante sur son abdomen. Que lui était-il arrivé ? Cette simple question lui donna des vertiges. Il se nommait Link et semblait avoir subi de lourdes blessures... Tout cela était bien étrange. La voix le pria de placer la tablette sur un autre socle plus loin : cela lui permit d'ouvrir une lourde porte de pierre qui dévoila un passage obscur. Non sans appréhension, Link s'y engouffra avec prudence.

Il trouva deux vieux coffres qui surent l'intriguer aussitôt. Il s'abaissa et les ouvrit, très curieux de voir ce qu'il s'y cachait. Dedans se tenaient d'anciens habits qui avaient mal résisté aux affres du temps et aux mites. Mais au moins, ils lui permettraient de se mettre quelque chose sur le dos. Étrangement, tout était à sa taille. Comme si quelqu'un avait prévu son réveil.

Le jeune homme ouvrit le second coffre et découvrit avec stupeur un carquois en parfait état. Il resta figé devant, ne sachant pourquoi, puis il le sortit avec lenteur sans le lâcher des yeux. Pourquoi... Pourquoi se sentait-il si nostalgique ? Une goutte d'eau salée tomba sur le cuir, rapidement suivie par d'autres semblables. Il... Il pleurait. Son cœur pleurait à sa place, révélant un attachement très vieux qui lui demeurait encore inconnu. Est-ce que... ce carquois lui avait appartenu ? Il avait le sentiment qu'il l'avait toujours eu à ses côtés.

- Link... répéta la voix.

Son cœur s'emballa inopinément et il regarda vers le bout du tunnel ; une luminosité vive se présentait à lui. Cette jeune fille... L'Hylien voulait savoir qui elle était. Pourquoi elle connaissait son prénom. Comment elle avait su pour son réveil.

Et surtout, qui était-elle à ses yeux ?

Malgré son hésitation, il se dirigea vers la sortie en cachant peu à peu ses yeux pour se protéger du puissant éclat du soleil. Une odeur boisée lui emplit les narines, le chant des oiseaux et le bruissement de l'herbe le confortèrent dans un sentiment de calme reposant. Link posait un pied dehors quand il sentit un vent doux lui caresser le visage pour la première fois. Comme hypnotisé, il s'avança jusqu'au bord du chemin de manière presque machinale et découvrit peu à peu la vaste étendue du territoire qui s'offrait à lui : des plaines à perte de vue, des montagnes, des forêts... Une profonde nostalgie lui tordit le ventre et humidifia d'autant plus ses yeux. C'était magnifique. Cet endroit était magnifique... Tout semblait prospère, la nature demeurait sereine et harmonieuse.

Link finit par apercevoir une silhouette au loin. Après l'avoir rejointe et compris que c'était un homme singulier, il apprit à utiliser la tablette sheikah, ou du moins les quelques modules qu'elle possédait. Le jeune homme découvrit aussi qu'il avait de bonnes aptitudes au combat, des réflexes lui revenaient aisément sans qu'il ne sache exactement d'où ils venaient. Et cet inconnu n'était autre que le fantôme du roi qui l'avait guidé durant une semaine sur le plateau du Prélude. Apprendre une telle chose interloqua Link, notamment quand il sut pour le passé du royaume et sa situation actuelle. Cela expliquait la présence des monstres qu'ils avaient croisés et combattus... Mais surtout, il apprit ses anciens titres de prodige et de chevalier servant, protecteur de la princesse hylienne en personne. Le roi le supplia de sauver le royaume avant qu'il ne sombre à tout jamais dans les ténèbres et emporte avec lui tous les vestiges d'une époque révolue.

Ainsi, la nouvelle vie et le nouveau périple du Héros commencèrent. Sa quête d'identité le poussa à parcourir l'intégralité des terres d'Hyrule à la recherche du moindre indice sur sa vie passée. Link se lança dans sa nouvelle mission pour libérer toutes les Créatures Divines. Peu à peu, en revenant sur des lieux qui l'avaient marqué il y a un siècle, quelques souvenirs affluèrent à sa mémoire. Il revit Impa, désormais devenue une vieille dame et cheffe de son village. Au moment où elle lui remit sa tunique de prodige, Link eut de nouveau un profond sentiment de nostalgie qui lui noua la gorge. C'est à ce moment-là qu'il comprit l'importance de son immense devoir. Trois mois plus tard, lorsqu'il fut de nouveau en possession de la Lame Purificatrice, le chevalier se rappela de toutes ses batailles. Pourtant, même s'il retrouvait peu à peu sa mémoire, il ne se souvenait pas de la princesse ; sa voix et sa tête restaient vagues. Seuls les moments passés avec les autres prodiges ou Impa lui revenaient à l'esprit.

En quelques mois, il retrouva donc tous ses réflexes et sa force. Il parvint à vaincre trois des Ombres de Ganon après de lourds efforts et une détermination à toute épreuve. À chaque fois, sa récompense fut de revoir les fantômes de ses anciens compagnons morts au combat. Comme cela avait été émouvant... Il n'y a pas un seul prodige qui ne parvint pas à l'émouvoir. Mais un jour, alors que sa mémoire persistait à lui faire défaut et l'empêchait de se souvenir de la princesse, Link croisa une fois de plus le chemin d'Asarim, un Piaf poète qui l'avait guidé de nombreuses fois pour résoudre les énigmes de certains sanctuaires, ces lieux où le Héros pouvait devenir de plus en plus fort. Le voyageur trouva Asarim à son village natal, le village Piaf. Ce dernier regardait tristement le mont Hébra devant lui, la nostalgie se lisait sur son visage.

- Tu sais Link, je te parle souvent de mon maître quand nos chemins se croisent, commença le Piaf bleu d'un ton neutre. Crois-moi, c'était un homme fabuleux, un Hyrulien comme jamais il n'avait pu en exister.

Il hocha la tête pendant que le prodige s'approchait de lui, attentif.

- Je n'étais qu'un enfant quand je l'ai rencontré. Il a vite vu en moi tout mon potentiel pour jouer de la musique. Il m'a donc légué l'intégralité de son savoir avant sa mort. J'ai eu le temps d'en apprendre un peu plus sur sa jeunesse. Il était très âgé lorsqu'il m'a accepté comme apprenti.

Asarim baissa la tête, un air peiné se lut sur sa visage.

- Du temps où il vivait à la citadelle d'Hyrule, il était le poète attitré de la cour, sourit-t-il avec émotions. Il était reconnu et apprécié ! Mais aussi très amouraché de la princesse, son Altesse Zelda. Il me racontait toujours comment il composait ses poèmes pour elle. Seulement, mon maître comprit un jour qu'elle était éprise de son chevalier servant.

Cette information figea Link, ses yeux s'agrandirent involontairement pendant que son rythme cardiaque accélérait. La... La princesse était amoureuse de lui ? Ses joues s'embrasèrent dans les instants qui suivirent.

- Mon feu maître était bien attristé par cette réalité mais il a préféré ignorer ce fait. Un peu avant l'arrivée du Fléau, il voyageait dans tout Hyrule pour enquêter sur les différents sanctuaires. C'est grâce à lui si j'ai pu t'aider, Link.

- Comment s'appelait-il ? s'enquit de savoir le blond avec précipitation.

Asarim fit pleinement face au voyageur.

- Il se nommait Cassius.

À ce nom, une multitude d'images traversèrent l'esprit du Héros et le firent tituber sur quelques mètres en grimaçant jusqu'à ce qu'il puisse se tenir au balustre en bois. Cassius... Oui, il se rappelait de lui ! Ce Sheikah qui ne cessait de lui lancer des piques et qui accompagnait parfois la princesse aux sanctuaires.

- Link, prodige hylien, commença Asarim d'une voix grave. Les dernières pensées de mon maître furent pour toi. Il m'a demandé de te remettre ceci le jour où je te rencontrerais. Pardonne-moi, j'ai voulu attendre d'être bien sûr que tu sois le Héros pour te la donner.

Le Piaf ouvrit le côté de son accordéon et en tira un petit cadre qu'il tendit à Link. Ce dernier, intrigué, l'attrapa en le regardant avec interrogation puis aperçut les cinq prodiges réunis autour d'une même personne : c'était une jeune fille aux longs cheveux blonds, presque dorés sous le soleil, qui paraissait fort déroutée lors de la photographie. Derrière elle, Link se reconnut et sourit quand il comprit qu'il essayait de ne pas toucher cette inconnue pour garder une distance convenable. Pourtant, sur cette photo des plus émouvantes où Daruk voulait étreindre tout le monde, le regard du Héros ne pouvait se détacher de cette Hylienne qu'il trouvait malgré tout fort jolie. Son cœur s'emballait étrangement dans sa poitrine.

- C'était le jour de votre cérémonie d'intronisation, lui affirma Asarim à travers un sourire attendri. La princesse a pu immortaliser ce moment avec tous les prodiges.

- La... princesse ? répéta Link, abasourdi.

Il la regarda plus attentivement.

" Link... Merci pour tout ce que tu fais pour moi. "

Le blond sursauta et releva soudainement la tête, les yeux écarquillés. Tout affluait dans son esprit. De sa première rencontre avec Zelda jusqu'à leur séparation, près de la muraille d'Elimith. Tous les moments vécus ensemble, les combats, les rires, les recherches, les voyages, leur baiser, leur fuite... Ses sentiments. Ses sentiments qu'il éprouvait toujours malgré le siècle qui s'était écoulé. Ses sentiments qui le guidaient depuis tout ce temps. Le Piaf ne comprenait pas l'immobilité soudaine de son interlocuteur.

- Je dois la retrouver... souffla Link, les yeux rivés vers le château.

- Comment ? lui demanda Asarim qui n'avait pas bien entendu.

Le jeune homme serra encore plus la photo entre ses doigts.

- Je dois la retrouver !

Même s'il y avait des chances qu'elle soit... qu'elle soit morte, il voulait aussi libérer son esprit et la revoir une dernière fois. Non... Il voulait la revoir et la garder auprès de lui, comme lorsqu'il était son chevalier servant.

- Je dois y aller, merci Cassius ! s'exclama Link en quittant tout à coup son interlocuteur.

Pris de court, le Piaf le regarda s'éloigner et courir dans les escaliers pour retrouver la terre ferme.

- Asarim, je suis Asarim, soupira-t-il tandis qu'il affichait un énième sourire.

Link reprit aussitôt son périple pour terminer ses quêtes les plus importantes pour le royaume, notamment la libération de Vah'Naboris, la dernière Créature Divine corrompue. Il dut s'infiltrer sous un déguisement de femme pour rencontrer Riju, l'actuelle suzeraine des Gerudos. Pour l'aider, il fut contraint de ramener le masque du tonnerre dérobé par le clan Yiga, ces traîtres dont il finit par se souvenir une bonne fois pour toute. Après un combat acharné contre Kohga, un sorcier de la même trempe qu'Oswald malgré ses rondeurs, Link assista à son suicide involontaire, ce qui lui permit de rentrer sain et sauf dans la cité Gerudo et remettre le masque à Riju. Le jour suivant, il put libérer Vah'Naboris et l'esprit d'Urbosa. Leurs retrouvailles furent mêlées à une émotion très forte qui parvint à revigorer d'autant plus le Héros. Bientôt, il pourrait partir affronter Ganon une bonne fois pour toute. Seulement, le dernier soir qu'il passa à la cité, il rencontra par hasard une vieille vaï dans une rue peu fréquentée. Celle-ci l'interpella et perça rapidement son secret, provoquant une peur bleue au jeune homme qui pensa être expulsé dans les minutes qui suivirent. Et pourtant, la Gerudo l'invita à s'asseoir près d'elle. Link s'exécuta sans broncher.

- Dis-moi, jeune voï effronté. Quel est ton nom ? lui demanda-t-elle d'une voix enrouée.

- Je m'appelle Link.

- Oh ! C'est amusant, ce prénom m'évoque quelque chose...

Elle réfléchit un long instant pendant qu'un lourd silence s'installait entre eux. Le blond la fixait avec attention, prêt à écouter ce qu'elle avait à dire.

- Je me souviens ! se réjouit-elle en se tapant une cuisse. Mon père me racontait souvent l'histoire de son ami. Il se nommait Lonk, je crois.

- Votre... Votre père ?

La vaï hocha la tête. Elle lui avoua s'appeler Pia. Peu importe si elle l'avait indirectement appelé « Lonk », la curiosité du jeune homme fut piquée.

- Mon père était chevalier à l'époque, il combattait sous les ordres du roi. Seulement, quand la Calamité frappa, il s'était vaillamment battu pour la citadelle ainsi que pour aider la princesse et le prodige hylien. Un Gardien aurait dû le tuer ce jour-là. Et ce serait arrivé si son autre ami, un dénommé... Claude ? Non... Gontrand ? Mince, je ne me souviens plus...

La vieille Pia se gratta la gorge, les yeux plissés. Par les déesses, comment s'appelait l'autre chevalier, déjà ?

- Oui, Roncard, voilà !

- Conrad, rectifia Link en esquissant un sourire à la fois peiné et amusé.

Maintenant qu'il se souvenait de tout, entendre parler de ses amis lui réchauffait le cœur.

- À trois lettres près, j'y étais presque, maugréa la Gerudo sur un ton grincheux. Bon, ce Conrad lui a sauvé la vie car mon père s'est retrouvé caché dans un fossé. Il a dû attendre deux jours avant de pouvoir en sortir. Et encore, il a failli se faire tuer une deuxième fois... Après cela, il a rejoint ma mère pour se réfugier dans le désert. Exceptionnellement à cause des événements, il a été autorisé à dormir près de nos murs le temps de trouver un toit.

Pia haussa les épaules.

- C'était un voï fort, mon père. Il est parvenu à traverser tant d'épreuves après ça... Il en a, du mérite. Son ami Conrad aussi puisqu'il s'est sacrifié.

- Oui, en effet...

La gorge sèche, Link se leva et épousseta son sarouel pour en faire tomber le sable.

- Je vous remercie, la gratifia-t-il d'un sourire dissimulé derrière son voile. Puis-je savoir où se trouve la tombe de votre père ?

- Quelque part sous le sable, à un quart de lieue d'ici. Juste à côté de notre cimetière.

- Je tâcherai de la trouver.

Le jour suivant, Link rejoignit la tombe de son ancien ami. Il s'était passé plusieurs mois depuis son réveil et pourtant, il avait l'impression d'avoir quitté Gautier et Conrad la veille. Après une bonne demi-heure de recueillement, l'Hylien repartit pour le château. Il était temps de mettre un terme à cent ans de chaos et de domination du Mal. Il fallait en finir avec cette aire de tourmente perpétuelle et de malheurs. Accompagné par son nouveau cheval, Link parcourut les terres d'Hyrule pour rejoindre le château où il brava un nombre vertigineux de Gardiens et de monstres. Courageusement, il gravit le chemin qui menait à la salle du trône et se confronta au cocon renfermant Ganon. Leur combat éternel reprit une fois de plus quand le sceau de Zelda se rompit en présence de la Lame Purificatrice, certainement car cette dernière prenait la relève.

Avec lourdeur, le Fléau tomba des entrailles de son cocon, heurta le sol de l'immense salle circulaire et brisa les dalles, emportant avec lui le prodige dans sa chute effroyable. Ce dernier utilisa sa paravoile pour adoucir et assurer sa descente. Il put observer son ennemi : il n'avait plus la tête d'un porc mais se rapprochait maintenant d'une gigantesque araignée qui s'était accaparée des armes des Sheikahs lorsqu'ils avaient tenté de se battre, un siècle plus tôt. Le Héros entendait son cœur battre désagréablement dans ses tempes, son stress lui créait une gêne pour respirer correctement. Une violente secousse ébranla l'observatoire dans lequel ils se trouvaient tous les deux. Ganon n'eut le temps de lever la tête : un puissant rayon s'abattit sur lui et lui provoqua un terrifiant hurlement de souffrance. Le rayon ricocha et frappa l'un des murs, ce qui obligea Link à se protéger pour ne pas être blessé par les éclats de pierre. Brusquement, Ganon se dissipa en fumée puis sortit par le grand trou béant qui se présentait à lui, prenant Link au dépourvu. Il ne fallait pas qu'il s'enfuit ! Avec la Lame Purificatrice, il devait le combattre et le sceller.

Avant de faire quoi que ce soit, Link vit son corps se désintégrer en des milliers de paillettes dorées. Les quatre autres prodiges lui apparurent, l'air fier et triomphant. Ils venaient de venir en aide au Héros une bonne fois pour toute ; après cela, leur esprit disparaîtrait pour toujours.

Quand Link se matérialisa, il fut au milieu de la plaine d'Hyrule plongée dans la pénombre, face à Ganon sous sa forme la plus bestiale : un monstre d'une trentaine de mètres de hauteur et qui ressemblait fortement à un porc tout droit sorti des enfers. Le Héros fronça les sourcils. Son cheval était resté au château... Il ne savait pas comment affronter le Fléau au vu de sa taille et de sa puissance.

- Link ! l'interpella une voix si familière que son cœur rata un battement.

- Prin... Princesse ? prononça Link, abasourdi.

Le Fléau frappa la terre de sa lourde patte, ce qui fit trembler le sol sur plusieurs lieues à la ronde et manqua de provoquer la chute du prodige. Une lumière dorée apparut au-dessus de sa tête et dévoila un arc splendide qui descendait lentement vers lui.

- Prends cet Arc de Lumière, Link ! l'incita Zelda à travers son esprit. Il t'aidera à affaiblir Ganon pour lui porter le coup final ! Je crois en toi...

Le chevalier s'empara prestement de l'arme couleur or et argent pendant que son ennemi tournait sur lui-même tout en chargeant son attaque meurtrière. Il ne semblait pas avoir remarqué la présence du Héros presque devenu un grain de sable à ses yeux. Link se précipita vers lui, il positionna sa main droite sur le creux de la poignée de l'arc tandis que sa main gauche commençait déjà à tirer sur la corde. Lentement, une flèche de lumière se dessina et émit de faibles éclats lumineux malgré le ciel couvert de nuages noirs inquiétants. Il devait toucher le plus de points sensibles possibles pour forcer Ganon à dévoiler son point faible. Mais sans cheval... Cela s'avérait plus dur que prévu.

Link banda complètement son arc en direction de la Calamité et ralentit son allure pour viser correctement la patte arrière de Ganon. D'un coup, la flèche dorée fendit l'air pour percuter avec force le membre ciblé. Une explosion éblouissante s'en dégagea et arracha un assourdissant rugissement de la part du Fléau dont la gueule se leva vers les cieux. Le Héros reprit sa course effrénée afin de changer d'angle de vue et donc de cible. Il voulait à présent viser le cou du démon car cela lui permettrait de poursuivre son plan s'il fonctionnait. Ganon lui fit soudainement face et déchaîna son rayon destructeur sur lui afin de l'annihiler une bonne fois pour toute. Instinctivement, le Héros déploya le bouclier de Daruk autour de son corps et para l'attaque dont la puissance le contraint à déraper sur le sol terreux. Lorsque le rayon se dissipa ainsi que la fumée formée avec, Ganon vit le prodige apparaître à nouveau devant lui grâce à la rage de Revali, l'arc tendu dans sa direction et prêt à frapper.

Le démon n'eut le temps de réagir : la flèche heurta de plein fouet le poitrail du porc et entraîna avec elle une déflagration qui provoqua une bourrasque virulente. Les cheveux de l'Hylien, qui s'était reposé sur la terre ferme, furent vivement soulevés mais il ne perdit pas une seconde et se précipita vers son ennemi de toujours. D'un coup, Ganon se redressa sur ses pattes arrière afin d'écraser de tout son poids ce misérable insecte qui osait entraver sa route. Link serra les dents, s'arrêta brusquement puis claqua des doigts en direction du démon. Des crépitements descendirent du ciel puis la foudre s'abattit avec puissance sur Ganon qui poussa un mugissement terrifiant. L'immense décharge électrique le paralysa sur le coup et permit au Héros de garder en vue sa nouvelle cible. De sa main gauche, il tira de nouveau la corde de son arc puis la relâcha en visant le ventre du porc titanesque.

Le projectile divin frappa sa proie avec tant de force qu'une partie de la fumée qui composait Ganon s'échappa et se dissipa autour de lui. Dans une chute lente et lourde, la Calamité retomba en avant pendant que Link s'élançait vers lui, le cœur battant à tout rompre. Si les autres prodiges ne l'avaient pas précédemment affaibli, sans doute jamais le Héros ne serait parvenu à faire une telle chose. Les pattes de Ganon s'écrasèrent dans la boue tandis que des tonnes de terre se soulevaient sous son poids faramineux.

- Revali ! s'écria Link en dématérialisant son arc dans sa tablette pour s'en décharger.

- Je suis là, pas la peine d'hurler, prononça sa part d'esprit qui l'habitait.

Le fantôme apparut à ses côtés et battit puissamment des ailes pendant que Link matérialisait sa paravoile, puis un puissant courant d'air ascendant emporta le chevalier avec lui dans une vitesse folle. Il dépassa en hauteur Ganon et plana un court instant au-dessus de lui, le regard noir et le visage impassible. C'était maintenant ou jamais. Le Héros lâcha soudainement sa paravoile et se laissa tomber vers la tête du Fléau. Il n'avait pas droit à l'erreur. D'un coup, Link usa de sa concentration maximum pour avoir l'impression de ralentir le cours du temps ; il tira l'épée de légende de son fourreau, prit sa fusée à deux mains puis la positionna verticalement au sol, la pointe vers sa proie. La Lame Purificatrice émit une vive lumière bleutée qui fit rétracter les pupilles du Héros. Il serra les dents tandis que le crâne de Ganon commença à se rapprocher de plus en plus vite quand le temps reprit son cours.

Il ne restait plus que quelques mètres, son cœur semblait prêt à exploser au sein de sa poitrine.

L'impact fut d'une violence sans précédent. La Lame Purificatrice passa à travers la tête de Ganon et produisit un éclat aveuglant accompagné d'une vibration dantesque. Le Fléau se figea sur l'instant, les yeux écarquillés, puis ouvrit la gueule pour pousser un hurlement qui emplit les plaines hyliennes et les monts environnants. Toute la corruption présente sur la bête s'éleva vers les airs puis fondit vers l'épée de légende qui l'absorba immédiatement, forçant Link à s'agripper du mieux qu'il put pour ne pas la lâcher. Il serra les dents et fléchit d'autant plus les genoux pour garder un appui.

Soudainement, une sphère dorée s'échappa de la gueule du démon et vola rapidement loin de lui avant de se poser au sol en douceur, sous le regard stupéfait du Héros. Qu'est-ce que... Qu'est-ce que c'était ? Toute petite, une silhouette se dessina devant eux puis dévoila la prêtresse royale dont les mains étaient jointes en signe de prière.

- Princesse... Zelda... souffla le prodige, sous le choc.

Avec détermination, l'Hylienne leva une main vers Ganon alors que la maque de la Triforce apparaissait devant elle et éblouissait Link. Une puissante aura en émanait, si bien qu'il comprit le danger de sa situation. Vivement, le Héros retira la Lame Purificatrice d'un coup sec puis il bondit dans le vide, le cœur battant la chamade. Au même moment, une nouvelle sphère dorée apparut et engloba Ganon qui tenta de s'en échapper en rugissant avec rage. La Calamité voulut s'enfuir par les airs après s'être changée en fumée, cependant il était trop tard. La précédente attaque de Link et le véritable sceau d'Hylia eurent raison de lui. Dans un dernier râle, il fut absorbé par la sphère et disparut brusquement dans une explosion de fumée noire et épaisse qui s'abattit sur la plaine pour la plonger une dernière fois dans l'obscurité.

Le souffle court, Link tituba quelques secondes pendant qu'il assimilait tout ce qui venait de se produire. Ses yeux se plissèrent et il plaqua l'une de ses mains sur sa bouche pour éviter d'inspirer trop de fumée. Il ne voyait pas à plus de cinq mètres devant lui : le Héros avait perdu tous ses repères. Le Fléau venait d'être scellé une fois de plus par Zelda, il ne restait aucune trace de lui...

- Link ! l'appela une lointaine voix par-delà la pénombre.

L'espoir fit bondir le cœur du jeune homme et l'enveloppa d'une douce chaleur. Link tourna sur lui-même en cherchant désespérément la princesse, mais en vain... Ses émotions étaient si intenses que la voix lui manquait.

- Link, où es-tu ? reprit Zelda dont l'inquiétude se fit nettement sentir.

Il regarda vers sa gauche puis se dirigea vers ce qui semblait être l'origine de la voix. Son rythme cardiaque accélérait à chaque seconde passée, son souffle devenait plus sifflant et s'écourtait. Il se mit à courir en scrutant constamment les alentours. Une silhouette se dessina vaguement devant lui et lui bloqua la respiration sur le coup. Son allure ralentit et le soulagement qu'il ressentit eut l'effet d'une explosion dans son cœur.

- Princesse ! s'exclama le jeune homme quand son blocage disparut.

La forme parut se tourner vers lui.

- Link ?

Les deux jeunes gens s'approchèrent lentement l'un de l'autre jusqu'à ce qu'ils se discernent parfaitement. Pour eux, le temps cessa de s'écouler en cet instant précis. Ils se dévisagèrent longuement comme si tout cela était irréel, puis ils se jetèrent mutuellement dans les bras. Face à la force du chevalier, Zelda recula involontairement en raffermissant sa prise sur lui. Elle fut si émue que les larmes la démangèrent mais elle les retint par pudeur. Tous deux fermèrent les yeux pour profiter pleinement de ce moment de retrouvailles. Depuis combien de mois Link espérait-il la revoir après avoir récupéré sa mémoire ? Il s'était senti si seul durant toute sa quête... La voix de la princesse avait su le guider et le tirer de sa solitude dans les moments les plus difficiles. Avec lenteur, le brouillard se dissipait autour d'eux et dévoilait une plaine verdoyante et renaissante. Les oiseaux, percevant l'absence de danger, reprirent leurs chants joyeux et mélodieux qui bercèrent ce moment avec délicatesse.

La tête posée contre celle de l'Hylienne, Link appréciait particulièrement cette étreinte et put laisser s'évaporer la tension accumulée depuis toutes ces années. Ils étaient véritablement libres. Leur combat prenait fin. De nouveaux devoirs, moins éreintants mais tout aussi ambitieux, les attendaient dorénavant.

- J'ai toujours su que tu vaincrais, murmura Zelda en enfouissant son visage au creux de son cou. Tu es le garçon le plus exceptionnel que j'ai pu rencontrer...

Le jeune homme esquissa un léger sourire involontaire qui démontrait un certain embarras modeste de sa part. Comme il était heureux de la tenir dans ses bras...

- Je vous remercie de m'avoir sauvé la vie et guidé jusqu'ici, lui dit-il avec reconnaissance. Grâce à vous, le royaume a pu survivre ces cent dernières années. Vous avez fait preuve d'une force et d'un courage notables.

Zelda secoua faiblement la tête.

- C'est toi qui m'as appris à être ainsi. Si tu n'avais pas été à mes côtés, jamais je n'aurais pu éveiller mon pouvoir, lui avoua la princesse qui n'en éprouvait aucune honte.

- Ne le remarquez-vous que maintenant ?

La jeune fille fronça les sourcils puis s'écarta légèrement pour le regarder dans les yeux. Elle se demandait s'il était vraiment le même qu'un siècle plus tôt. Le Link qu'elle avait connu ne l'aurait certainement jamais étreinte de la sorte, ni dit une quelque chose aussi osée à une princesse. Mais après tout, le château était détruit, alors pouvait-on encore parler de royaume, de roi et de princesse ? Le prodige ne subissait plus la pression de la cour, ni celle de son titre de Héros. Il pouvait donc se comporter plus librement, cela ne gênait pas Zelda, étrangement. La distance qui les séparait à cause de leur classe sociale semblait s'être raccourcie.

- Tu n'as pas changé, finit-elle par constater.

En effet, malgré les quelques centimètres qu'il avait gagnés, Link n'avait pas changé. La princesse voulut à son tour le remercier d'avoir vaillamment combattu pour libérer le royaume de l'emprise du Mal.

- Link, Héros d'Hyrule... commença-t-elle en souriant doucement. Sois remercié pour tout ce que tu as accompli. Les peuples hyruliens ne pourront sans doute jamais rembourser la dette qu'ils ont envers toi...

Bien qu'ils se tinssent toujours, Zelda tourna la tête sur le côté tandis qu'un voile de tristesse passait sur son visage.

- Est-ce que... Est-ce que tu te souviens de tout ? lui demanda-t-elle quand son cœur se serra dans sa poitrine.

Voilà la crainte qu'elle serait à même d'accepter malgré la douleur. Link la dévisagea en exprimant à son tour un air peiné. Il ne voulait pas la voir ainsi... Lui qui voulait tant contempler son sourire une fois de plus. Le blond eut une discrète inspiration et fit descendre ses mains le long des bras de la princesse, lui procurant quelques frémissements.

- Je n'ai rien oublié, lui affirma Link sur un ton posé. Mes sentiments à votre égard sont restés inchangés, tout comme ma dévotion pour la famille royale.

Les lèvres de la princesse se décollèrent et son souffle se bloqua un court instant. De faibles rougeurs apparurent sur ses joues et elle regarda son compagnon d'un air si singulier que cela donna des papillons dans le ventre de Link. Il pencha légèrement la tête sur le côté et approcha son visage du sien, dans l'espoir de pouvoir l'embrasser pour lui témoigner une fois de plus ses sentiments. Zelda posa alors sa main sur sa bouche et le repoussa avec douceur en souriant à cause de la gêne. C'était si soudain pour elle... Comment Link pouvait penser une seule seconde que c'était le moment propice ?! La princesse était entrée dans une sorte de panique protectrice et l'avait écarté.

- Je vous trouve bien tactile aujourd'hui, Chevalier Link, prononça-t-elle en effectuant un pas en arrière qui les sépara définitivement. Il me semble que nous ne devions pas faire une telle chose.

Embarrassé, Link passa une main sur sa nuque en rougissant à son tour. Quel effronté... pensa-t-il en ayant honte de son comportement. Fort heureusement, la princesse vint entremêler ses doigts avec les siens et lui adressa un sourire rassurant.

- Allons au village Cocorico, lui proposa-t-elle. Impa doit sûrement nous attendre.

- Je dois d'abord récupérer mon cheval.

Zelda acquiesça et tous deux se dirigèrent vers le château dont les colonnes monolithes reflétaient une douce lumière bleue à la place de l'ancienne, rouge. Un calme reposant régnait à présent sur le royaume, le perpétuel sentiment d'insécurité avait enfin disparu après cent ans de règne. Pour Link, revoir la princesse relevait du miracle ; le fait qu'elle scelle une première fois Ganon avec elle avait sans doute participé à l'arrêt de son vieillissement, tout comme pour le Héros. Le cœur étrangement lourd, il attrapa la main de Zelda pour y entremêler leurs doigts une fois de plus. Pendant qu'elle marchait, cette dernière déglutit discrètement mais aucun d'eux n'osa se regarder. L'Hylienne resserra un peu plus sa prise autour des doigts de son compagnon, une douce chaleur les englobait et les confortait dans ce bonheur des retrouvailles. Lorsqu'ils passèrent les premiers remparts, une pesante boule se forma dans le ventre de Zelda quand elle découvrit ce qu'il restait de la citadelle. Des ruines à perte de vue... C'est à peine si l'on pouvait reconnaître où on se trouvait ou même les différentes rues.

Ils empruntèrent le chemin menant au pied de la forteresse lorsqu'ils passèrent les imposantes portes de métal qui la gardaient. La princesse s'immobilisa après quelques pas, ses lèvres frémirent en reconnaissant l'endroit où son père avait perdu la vie pour la sauver, un siècle plus tôt. Cependant il ne restait plus rien. Plus aucune trace... Zelda cligna des yeux pour refouler ses larmes.

- Votre père vous aimait, Princesse. Seulement il n'a jamais su vous le montrer.

Troublée, elle tourna la tête vers lui et serra d'autant plus ses doigts.

- Co... Comment le sais-tu ?

Link passa une main sur son avant-bras.

- Ce serait un peu long à vous expliquer... s'excusa-t-il pendait qu'il fixait un point vague devant lui. Si vous le voulez bien, je vous raconterai tout sur le chemin vers Cocorico. Venez.

Sans brusquerie, il porta une main à sa bouche puis siffla une courte mélodie afin d'appeler son cheval. Zelda se souvenait du jour où son chevalier servant l'avait fait pour la toute première fois devant elle. Et ce jour-là encore, l'équidé descendit le chemin au galop pour le rejoindre. Sa robe était d'un marron ordinaire mais cela plaisait à Link.

- Après vous, s'adressa-t-il à Zelda en lui offrant un sourire bien moins réservé qu'avant.

Elle resta un long instant à le dévisager, encore un peu déstabilisée de le voir aussi ouvert et expressif avec elle, puis elle posa un pied dans l'étrier avant de se hisser sur le cheval. Link prit les brides dans une main puis tira sa monture vers la plaine d'Hyrule sous le regard lourd d'incompréhension de la princesse.

- Qu'est-ce que tu fais ? lui demanda-t-elle, mal à l'aise.

- Je vous emmène à Cocorico. N'étais-ce pas ce que vous vouliez ?

L'Hylienne secoua vivement la tête.

- Tu souhaites rester à pied tout le long du trajet ?

- Oui.

- Je refuse catégoriquement ! s'exclama-t-elle, outrée. Après tout ce que tu viens de faire, tu devrais monter avec moi.

Elle lui adressa un regard dur.

- Et ne recommence pas à me parler de convenances, Link.

Ce dernier esquissa un sourire à la fois gêné et amusé. Malgré la dissolution de la cour après l'attaque de Ganon, il n'y avait plus de place pour les anciennes formalités. Mais au fond, Link avait encore bien du mal à les délaisser quand il s'agissait de la princesse en personne. Il réfléchit un court instant, une idée pourtant évidente lui vint à l'esprit.

- Téléportons-nous, proposa-t-il en s'emparant de sa tablette à la ceinture. J'aurais dû y songer plus tôt.

Il choisit l'un des sanctuaires de Cocorico puis s'apprêta à appuyer dessus quand il se figea, visiblement hésitant. Son immobilité intrigua et inquiéta aussitôt Zelda qui se pencha légèrement vers lui.

- Link ?

Le jeune homme leva la tête vers elle et plongea son regard dans le sien pour l'observer affectueusement.

- Vous ne savez pas à quel point je suis soulagé et heureux de vous revoir enfin, Zelda. Je m'étais tellement attaché à vous que la seule idée de vous perdre demeurait inconcevable...

Ses paroles laissèrent la princesse sans voix ; seuls ses cheveux flottaient et bougeaient derrière elle.

- Dorénavant, je tâcherai de rester auprès de vous et de vous aider. J'ai tant voyagé à travers Hyrule durant ces derniers mois, je pourrai vous enseigner tout ce que j'ai appris ! se réjouit-il tandis que son cœur palpitait dans sa poitrine. Je vous promets de vous préserver de cette peine qui vous rongeait cent ans plus tôt ! Et je veux être à vos côtés pour reconstruire le royaume...

Lentement, les yeux de Zelda s'agrandirent pour témoigner son trouble. Ses joues prirent une très discrète teinte rosée en dépit du sourire radieux et involontaire qu'elle montra. L'Hylienne adopta une attitude très calme.

- Link, je ne pense pas ce que soit le moment approprié pour me demander en mariage, le taquina-t-elle pendant qu'une vive joie la submergeait.

Bien entendu, elle savait que ce n'était guère les intentions actuelles de son ami.

- Je ne vois pas pour...

Quand le Héros assimila ses mots, il cessa immédiatement de parler et sentit le feu lui monter à la tête. Il s'écarta prestement de son cheval et balbutia mille excuses.

- Non, ce... ce n'est pas ce que vous pensez ! se défendit ensuite Link en se mettant de profil vis-à-vis d'elle pour ne pas affronter son regard. Je voulais seulement vous dire que je serai toujours là pour vous !

Une nouvelle fois, il se figea en comprenant qu'il s'enfonçait encore plus. D'un coup, le chevalier posa ses mains sur sa tête et s'ébouriffa les cheveux, les yeux plissés.

- Rah, je suis vraiment stupide ! J'en perds les mots... Nous venons de sceller Ganon après des décennies de destruction et j'ose dire une chose pareille... Pour un chevalier, c'est bien bas de ma part si je fais aussi vite abstraction du mal qui a été fait !

- Link ! l'appela Zelda qui se sentait de plus en plus mal à l'aise. Tu n'as rien dit de travers, d'accord ? Maintenant, cesse tes inepties. Nous reparlerons de tout cela plus tard...

Link acquiesça puis revint vers elle après avoir dégluti difficilement. Dans quelle situation délicate venait-il encore de se mettre ? Il ne voulait même pas la demander en épousailles... Mais le plus déstabilisant était la réaction sereine de la princesse.

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