Chapitre 24
Dans ce sourire, je vois plus que tes lèvres,
plus que les délicats plis formés sur tes joues,
plus que l'éclat de lumière dans tes yeux.
Dans ce sourire, ton sourire,
Je vois la vie, le bonheur, la vivacité.
Je te vois, telle que tu es vraiment.
oOo
La veille, Link et la princesse étaient rentrés au château après un très long trajet retour. Zelda ne tarda pas à regagner ses appartements afin de se reposer et récupérer du voyage. Elle était satisfaite de son travail qu'elle savait prometteur et bénéfique pour la grande bataille. Au moins, son père serait ravi de l'apprendre ! Le moindre avantage supplémentaire restait le bienvenu. Link profita de sa soirée pour se nettoyer et enlever cette teinture marron qui lui rappelait des souvenirs embarrassants. À force d'être à cheval, ses muscles fessiers commençaient à lui faire mal et il avait un début de courbatures au niveau de ses cuisses. Quelques jours suffiraient pour se remettre sur pieds.
Une fois que le chevalier fut propre, il se rendit au bureau d'Impa pour lui parler de l'attaque des Yigas. Seulement elle n'y était pas, il interpella un garde non loin pour savoir où se trouvait la conseillère royale. Apparemment, elle serait dans l'observatoire pour une inspection. Link s'y rendit d'un pas soutenu afin de ne pas perdre une minute. Lui aussi était fatigué, il avait besoin de dormir le plus tôt possible. Le blond dut traverser la moitié du château pour se rendre jusqu'à l'immense salle. De ce qu'il avait entendu autrefois, les constellations seraient gravées sur le mur en forme de demi-sphère. Quand il parvint enfin à l'observatoire, Link trouva la Sheikah qui observait avec gravité les alentours. Au fond, un tas de débris jonchait le sol ; la curiosité du prodige fut aussitôt piquée et attisée.
- Oh, je constate que vous êtes enfin rentrés, commença Impa quand elle le vit. Est-ce que la princesse va bien ?
- Oui, affirma Link qui traversait la dizaine de mètres entre eux.
La conseillère du roi décroisa les bras, l'inquiétude se lisait aisément sur son visage.
- Link, il s'est passé un phénomène très étrange en votre absence, ce matin, lui annonça-t-elle après avoir jeté un coup d'œil aux débris. Le sol du château s'est mis à vibrer fortement durant quelques instants...
Les sourcils du Héros se haussèrent. Un tremblement de terre ? Impossible... Les sols d'Hyrule n'appartenaient pas à une région à risques sismiques.
- J'ai bien peur que le retour du Fléau ne soit plus qu'imminent, hélas. D'ici un mois, il se peut... Il se peut qu'il attaque.
- Nous ne sommes pas prêts, n'est-ce pas ? se risqua à demander Link, mal à l'aise.
Il restait encore Vah'Ruta à améliorer ainsi qu'à contrôler les Gardiens. Impa esquissa un sourire forcé.
- Nous le sommes presque, en vérité. Il se trouve qu'avant-hier, des chercheurs de mon peuple ont réussi à faire correctement fonctionner un Gardien. Nous touchons au but.
Un réel soulagement supprima un poids sur les épaules de Link. Il ne doutait pas de ses capacités, loin de là, mais il savait qu'il ne pourrait pas protéger la population entière durant son combat. Les Gardiens seraient là pour mener à bien ce rôle.
- Et toi ? Tu me parais soucieux, Link.
Il sentit son regard le sonder désagréablement.
- J'ai été attaqué par des Yigas dans le désert, l'informa-t-il enfin en regardant sur le côté. Ils savaient que j'étais déguisé en femme.
Les yeux d'Impa s'écarquillèrent tandis qu'un frisson lui parcourait l'échine. Maintenant, cela ne faisait plus aucun doute. Une taupe se trouvait à la cour même. Qui d'autre aurait pu être au courant ? Certainement pas de simples domestiques. La suite s'annonçait d'autant plus compliquée pour les projets de la princesse. Dans son esprit, la Sheikah fit défiler toutes ses solutions envisageables et mit au point une option de secours. D'un coup, elle attrapa les épaules du Héros et le força à reculer de quelques pas.
- Écoute, Link. J'aimerais que tu me promettes quelque chose, dit-elle d'un ton ferme et froid.
Elle resserra son emprise sur lui.
- Il est possible que la princesse ne puisse pas se rendre au domaine Zora. Je connais son père, il ne le voudra jamais, surtout après ce tremblement de terre. Le roi a compris que la menace était imminente, il préfèrera que sa fille prie toute la journée.
Impa fronça les sourcils.
- Tu sais à quel point il est primordial d'améliorer les Créatures Divines, quels que soient les moyens.
Il hocha la tête sans cacher sa détermination. Un voile de peine passa sur le visage de la conseillère dont la tête se baissa. Il la vit pincer les lèvres, sûrement car ce qu'Impa comptait dire était bien trop difficile pour elle.
- Link, j'ai bien peur que la princesse ne parvienne à éveiller ses pouvoirs à temps, murmura-t-elle, déconcertée.
Le Héros se figea et demeura sans voix tant l'incompréhension le tenait en proie.
- Venant de moi, c'est presque impensable que je dise cela, poursuivit-elle tristement. Mais au vu de l'évolution des événements et du manque d'amélioration, j'en suis venue à douter, moi aussi...
Link voulut la contredire mais elle le devança :
- Je sais bien qu'il reste de l'espoir car elle doit encore se rendre à la source de la Force, puis à la source de la Sagesse une fois qu'elle aura dix-sept ans. Mais si... Si après cela, rien ne se produit...
Impa déglutit difficilement puis leva de nouveau les yeux vers lui.
- Je crains qu'on ne puisse plus rien attendre d'elle... La mort de sa mère aura définitivement formé une barrière dans son cœur, l'empêchant d'accéder à ce qu'elle souhaite.
Elle lâcha brusquement Link puis lui tourna le dos.
- Ces enfoirés de Yigas... Ils seront vraiment parvenus à leurs objectifs ! hurla-t-elle avec fureur. Je jure devant les déesses que je tuerai celui ou celle derrière tout ça !
- Impa ! la rappela immédiatement Link, le teint pâle. Vous êtes exactement en train de réagir comme ils le veulent !
La Sheikah hoqueta de surprise avant de lui refaire face, les sourcils haussés. Link serra les poings pour se contenir.
- Tout ce qu'ils souhaitent, c'est briser l'espoir et installer le doute. Or, c'est mauvais, très mauvais... Si nous tombons dans leur piège, si nous suivons leur plan, nous ne parviendrons jamais à vaincre la Calamité ! Son Altesse Zelda n'est pas dupe, prononça-t-il avec colère.
Ses yeux se plissèrent pour marquer son affliction.
- Si plus personne ne croit en elle, comment la princesse peut-elle espérer éveiller ses pouvoirs ?! Chaque jour, je sens son estime envers sa propre personne diminuer...
Malgré tous ses efforts pour le cacher, Zelda n'avait pu berner Link. Il lisait très bien à travers son regard... Car lui-même connaissait parfaitement ce sentiment. Lui aussi l'avait connu.
- Ces Yigas peuvent tout faire pour entraver mon chemin, jamais ils ne parviendront à m'écarter de mon devoir, déclara Link d'un ton aussi glacial que le bleu de ses yeux. Je finirai bien par retrouver les espions et croyez-moi.
Son sombre regard fit tressaillir Impa.
- Je m'assurerai personnellement qu'ils ne commettent plus aucun crime contre la famille royale.
Suite à ses mots, il quitta l'observatoire dont l'air devenait suffoquant pour la Sheikah. Ce que Link venait de dire la déstabilisait ; elle n'aurait jamais imaginé que le Héros puisse annoncer une chose pareille. Pourtant, il n'avait pas sous-entendu qu'il les tuerait. Loin de là. S'il venait à faire une telle chose, Link ne serait plus digne de manier la Lame Purificatrice car leur ôter la vie relèverait de la vengeance. Après cette discussion, il ne perdit plus de temps et se coucha dans les plus brefs délais.
oOo
Le lendemain matin, Zelda pria son ami de la suivre à travers ses appartements afin de lui montrer son dernier programme pour Vah'Ruta. Il ne restait plus qu'elle à améliorer ! Link put découvrir son étude, ce lieu de travail si cher pour la princesse dont il n'avait jamais foulé le sol. C'était une pièce circulaire composée de nombreuses étagères sur les murs, toutes emplies de livres ou de diverses fioles. Le bureau était jonché de feuilles et de crayons à papier, signes de ses intenses recherches sur la technologie sheikah. Zelda essaya au moins d'enseigner au chevalier la manière de lire le programme sur la tablette. Link eut l'occasion d'apprendre des techniques très basiques qui ne lui serviront, de toute façon, jamais.
- Il est l'heure pour moi d'aller au temple royal, annonça l'Hylienne d'un ton peu enjoué. Je crains de ne plus pouvoir m'atteler à mes recherches jusqu'à notre futur séjour au domaine Zora.
Tous deux quittèrent l'étude. Sur le pont de pierre menant à ses appartements, Zelda entendit de vives exclamations qui témoignaient d'un certain triomphe. Intriguée, elle posa ses mains sur le parapet et examina les alentours jusqu'à voir des chercheurs sheikahs qui contrôlaient un Gardien. Un sourire illumina le visage de la princesse dont la bonne humeur revint bien vite.
- Je suis si heureuse ! s'exclama-t-elle en hochant la tête. Après tous ses efforts, nous parvenons enfin à maîtriser les Gardiens. Il nous reste encore quelques progrès à faire mais je suis certaine que ces machines seront fonctionnelles à temps.
Elle fit face à Link qui accueillit son sourire avec quiétude et plaisir. À son tour, ses lèvres s'étirèrent discrètement ce qui ravit d'autant plus son amie. Un simple regard entre eux avait plus de signification que les mots. De toute manière, la joie de Zelda était si vive qu'elle ne savait quoi dire pour la manifester.
- Que faîtes-vous ici ? tonna une puissante et grave voix qui donna des frissons à la princesse.
Cette dernière perdit son sourire et se retourna vers son père dont le regard dur la mit mal à l'aise. Link posa un genou à terre en guise de soumission et de dévouement. Il avait... comme un mauvais pressentiment et son instinct ne le trompait que rarement.
- Je... Je m'apprêtais à me changer pour ma session de prière quand j'ai aperçu ce Gardien dans la cour, répondit-elle d'un ton nonchalant. C'est une véritable prouesse, Père. Nous avons dorénavant un avantage certain.
Rhoam Bosphoramus Hyrule plissa les yeux pour adresser un regard perçant à sa fille.
- En effet, les Gardiens représentent une puissance de frappe inestimable. Cependant, vous n'avez guère le temps de vous attarder sur de tels détails, répliqua-t-il froidement à son égard. Ne pensez-vous pas avoir assez perdu de temps comme cela ?
Son ton se haussa, Zelda rentra légèrement sa tête dans les épaules en baissant les yeux. Elle... Elle n'avait pas le sentiment d'avoir gâché son temps, pourtant.
- Depuis de nombreuses semaines, je vous vois courir à travers Hyrule soi-disant pour avancer dans vos recherches. Avez-vous oublié quel était votre rôle ? J'ose espérer que vous ne tentez pas d'y échapper.
- Je ne m'y soustrais pas, Père ! se défendit Zelda avec ferveur. Je souhaite aussi participer à l'évolution la technologie sheikah pour améliorer les Créatures Divines ! Sans cela, leurs capacités ne seraient pas optimales...
Le visage du roi s'assombrit et fit tressaillir sa fille. Il avança d'un pas pour affirmer toute sa supériorité.
- Je n'ai que faire de vos études. Je paie assez cher le clan Sheikah pour ses services alors cessez de vous impliquer, maintenant ! Avez-vous oublié quel sang coule dans vos veines ? Vous devez consacrer votre temps à la prière et à la méditation au lieu de prétendre être une chercheuse !
Un vent presque glacial passa entre eux. Zelda baissa la tête en entremêlant ses doigts. Son cœur martelait désagréablement sa poitrine, elle n'avait plus le courage d'affronter les yeux perçants de son père.
- Regardez-vous, poursuivit-il avec fermeté. Votre pouvoir n'est toujours pas éveillé et le retour du Fléau est proche. Il est hors de question que vous continuiez ainsi. Dorénavant, vous ne quitterez plus le château, excepté pour vous rendre aux différentes sources.
- Mais... Je dois apporter les dernières modifications à Vah'Ruta, Père !
Le roi hocha négativement la tête en balayant l'air de sa main pour la faire taire.
- Assez, Zelda ! tonna-t-il avec tant d'autorité qu'elle sursauta. Vous n'irez nulle part, est-ce bien clair ? Êtes-vous seulement consciente des propos qui circulent sur vous à la cour ?
Les lèvres de l'Hylienne se décollèrent lorsque sa gorge se noua.
- Je ne sais combien de personnes pensent que vous êtes une irresponsable incapable d'assumer son rôle, dit-il en regardant sur le côté comme s'il avait honte d'elle. Après toutes ces années, vous n'avez montré aucune amélioration, les nobles s'inquiètent pour la survie du royaume.
Les larmes montèrent aux yeux de Zelda dorénavant rongée par la détresse et les remords. Tout cela, elle le savait bien, hélas...
- Père, je... je suis désolée... prononça-t-elle d'une voix tremblante. Je ne pensais pas que cela vous remonterait autant... Mais croyez-moi, je...
Ses derniers mots eurent bien du mal à être articulés.
- Je m'efforce d'accomplir mon devoir... se désola-t-elle à mi-voix.
Dans son ventre, Link sentit ses tripes le cisailler désagréablement. Sa tête s'abaissa davantage tandis que l'un de ses poings se serrait fortement. Le roi reporta enfin son regard sur sa fille sans pour autant adoucir les traits de son visage.
- Dorénavant, vous dédierez vos journées entières à la méditation. C'est compris ?
Le souffle de la princesse se bloqua alors que ses épaules s'affaissaient sous l'accablement. Silencieusement, elle acquiesça et son père quitta le pont sans d'autres mots. Link se releva et observa avec affliction son amie qui restait dos à lui.
- Link, je te congédie pour le reste de la journée, dit-elle d'une voix tremblante malgré tous ses efforts pour ne rien laisser paraître.
- Mais, Votre Altesse...
- C'est un ordre, trancha-t-elle sèchement sans se retourner.
Son ton blessa profondément le chevalier dont les sourcils se haussèrent à cause de la peine. Il fixa un instant le parapet sur sa droite, en proie à un vif dilemme, mais fut contraint de passer à côté de la princesse pour quitter ses appartements. Link n'osa pas se retourner et descendit rapidement en direction de ses quartiers, le cœur lourd. N'étant qu'un simple chevalier, il n'avait pas eu son mot à dire dans la précédente discussion. Lui qui aurait aimé prendre la défense de son amie... Cela demeurait impossible, malheureusement. Le jeune homme traversa le grand hall d'un pas soutenu sans même prêter attention aux personnes qu'il croisait. Maintenant, il était rongé par une frustration qui s'intensifia lorsqu'il entendit une remarque désobligeante à quelques mètres de lui.
De son côté, Conrad avait laissé Gautier avec ses parents qui lui rendaient visite. Il marchait tranquillement en direction de la salle d'armes, à travers l'un des nombreux couloirs du château. Par moments, il sifflotait une mélodie joyeuse en pensant à la dernière jolie femme qu'il avait eu l'honneur de croiser dans les rues de la citadelle ou même au sein de la forteresse. Lorsque le brun passa devant la porte du grand hall sans s'y engouffrer, il entendit une exclamation indignée dont il reconnut immédiatement le timbre. Dérouté, il revint légèrement sur ses pas en reculant et regarda ce qu'il se passait. À une quinzaine de mètres, Conrad vit le prodige qui échangeait une conversation animée avec un jeune homme, certainement âgé de quelques années supplémentaires.
- Tout le monde le dit ! s'exclama l'inconnu avec vigueur. Ta protégée ne fait rien pour nous, elle ne pense qu'à voyager pour fuir ses obligations !
Ces mots furent de trop pour Link. Pour la deuxième fois, il perdit le contrôle et poussa violemment son interlocuteur en arrière. Ce dernier tituba, les yeux écarquillés, et frissonna quand il vit le regard noir du Héros qui s'approchait rapidement de lui. D'un coup, le blond l'attrapa par le col et le força à reculer.
- Vous ne savez rien ! s'écria-t-il avec colère. Vous ne prenez même pas la peine de la comprendre, personne ne se met à sa place !
- Comment oses-tu me parler ainsi, roturier ?! Rends-toi un peu à l'évidence !
Link s'apprêta à répondre quand il fut soudainement tiré et déplacé sur le côté par son camarade.
- Oh, du calme ! s'interposa Conrad pour apaiser les tensions. N'oubliez pas où vous êtes !
L'inconnu claqua de la langue avant de tourner dignement les talons pour s'éloigner. Link lui jeta un regard glacial en l'observant disparaître derrière de larges piliers. Son attitude inhabituelle inquiéta fortement le brun qui le dévisageait avec incompréhension. Jamais il n'avait vu Link s'emporter de la sorte car ce n'était pas du tout son caractère. Conrad le prit par le poignet et le tira en dehors du château malgré la réticence de son ami. Le prodige finit par s'arracher à lui et le devança sans prendre la peine de l'attendre. Il avait besoin d'être seul. Le blond donna un coup de pied dans un caillou pour l'envoyer valser plus loin. Son ami soupira tristement.
- Eh, Link... Calme-toi, le pria Conrad en adoptant la même allure rapide. Je ne t'ai jamais vu aussi énervé depuis qu'on se connait...
- Tu ne peux pas comprendre, maugréa le jeune homme au visage fermé.
Le brun haussa les sourcils puis attrapa de nouveau son compagnon pour le forcer à s'arrêter et à le regarder dans les yeux.
- Link, il faut vraiment que tu te calmes. Viens, allons à la citadelle. Je te paie à boire si tu veux.
Le prodige tiqua en détournant la tête. Même lui ne s'était jamais senti aussi furieux. Toute cette noblesse commençait à l'insupporter grandement. Il tolérait de moins en moins l'ambiance exécrable qui régnait dans le château. Sans un mot, il suivit Conrad à l'extérieur et ils se rendirent à une taverne où ils avaient l'habitude de boire durant leur formation de chevalier. Sur le chemin, Link marchait d'un pas brusque qui témoignait facilement de son état émotionnel.
- Raconte-moi ce qu'il s'est réellement passé, lui demanda Conrad car il voulait comprendre. Je ne suis arrivé qu'à la fin de votre discussion.
Link serra les poings.
- Un... imbécile a encore injustement critiqué la princesse en se prenant pour monsieur « tout-le-monde » ! s'emporta-t-il sans même se soucier de ce qui l'entourait. J'en ai plus qu'assez d'entendre des ignares proclamer haut et fort qu'ils se débrouilleraient mieux sans elle ! Je suis persuadé que quelqu'un divulgue de fausses informations à son propos, mais si seulement je lui mettais la main dessus...
Cela faisait bien longtemps que Link n'avait pas clairement exprimé ce qu'il ressentait vraiment. Cependant, Conrad percevait une chose que son ami cachait. Il restait à en être sûr.
- Écoute, laisse ces crétins à l'écart, ils ne méritent pas ton attention ni même leur place ici, lui conseilla le brun en fronçant les sourcils. Ils finiront bien par se rendre à l'évidence.
- Tu ne comprends pas, répliqua aussitôt Link. Je me fiche qu'ils soient aussi intelligents qu'une dinde ! Ce que je ne peux pas supporter, c'est de voir à quel point Son Altesse Zelda en souffre.
Link ralentit son allure et courba légèrement la nuque.
- Le roi est venu en personne pour lui parler des rumeurs et des propos que tenaient les nobles à son sujet. Il l'a sévèrement réprimandée sur son rôle. Si... Si tu avais vu la princesse, si tu avais entendu sa voix trembler en essayant de se défendre... Depuis combien de temps vit-elle ça ? Personne ne se met à sa place ! Comment peut-on prétendre à un futur si on ne respecte même pas celle qui combattra pour préserver celui-ci ?! Ils sont si... Ils sont si...
Link releva ses poings fermés vers son abdomen en regardant sur le côté.
- Égoïstes, termina-t-il en laissant transparaître tout son mépris à travers sa voix.
Son ami l'observa avec considération, visiblement affecté d'apprendre tout cela de sa part. Lui-même n'avait jamais pensé à ce que pouvait ressentir la princesse puisqu'en public, elle adoptait toujours un air indifférent. De plus, Link ne parvenait plus à garder pour lui toute sa rancœur et son indignation.
- Je me fiche de ce qu'ils peuvent bien penser de moi, poursuivit Link avec colère. J'ai appris à les ignorer.
Tous deux s'assirent à la terrasse de la taverne et commandèrent leur boisson respective. Conrad finit par s'accouder sur la table et se pencha légèrement vers son ami, visiblement affecté de le voir ainsi.
- Tu sais Link, je t'ai déjà dit que t'étais un bon gars, lui répéta le brun. T'as toujours été d'une nature calme alors si t'es dans cet état, c'est qu'il n'y a pas trente-six explications.
Le capitaine de la garde le fixa durant un long instant sans sourciller. Peu à peu, sa colère s'atténuait bien qu'il ne pardonnait pas au noble ses propos injustifiés et intolérables. Conrad finit par esquisser un petit sourire.
- Aux yeux des autres, je suis un gros lourd qui ne parle que des femmes ou qui est maladroit, énonça le chevalier en se grattant nerveusement le front. Pourtant, je suis loin d'être un coureur de jupons... J'ai toujours aimé exagérer mes anecdotes.
Link ne comprit pas pourquoi il changeait de sujet. Peut-être pour lui permettre de penser à autre chose ? Il semblait partir pour.
- En vérité, j'envisage de vivre sans compagne, lui avoua Conrad avec sérieux. Je ne pense pas parvenir à rester fidèle à une seule femme pour le restant de mes jours... Je n'ai pas envie de la blesser. Quoi qu'il en soit, celle que j'aimerais jusqu'au bout n'est nulle autre que ma mère.
Le brun eut un rire léger en se frottant la joue. C'était bien la première fois qu'il en parlait à quelqu'un ; il fallait avouer que le jeune Héros était assez surpris d'apprendre cela.
- La femme, en tant que personne, est une merveille pour notre vie, poursuivit Conrad en hochant la tête. Quand j'ai vu la princesse pour la première fois, une profonde admiration est née chez moi. C'est pour cela que j'ai voulu devenir son chevalier servant. Seulement un petit campagnard sorti de nulle part m'a volé mon rêve.
Cette remarque, loin de se vouloir méchante, parvint à faire sourire Link. C'est vrai qu'initialement, il avait prévu de devenir chevalier et rien d'autre... Un serveur vint leur apporter leur boisson et les remercia quand ils eurent payé l'addition. Après cela, Conrad dévisagea son ami comme pour essayer de lire en lui. Ce qui était évidemment impossible car il n'en avait pas les capacités. Cependant, à force de l'écouter et de l'observer durant les dernières semaines, il avait fini par comprendre.
- Venant de toi, je n'en reviens pas, finit-il par dire en souriant de toutes ses dents.
Les sourcils de Link se haussèrent en signe d'incompréhension. Sur le moment, il pensa avoir perdu le fil de la conversation. Le brun soupira puis s'affala sur sa chaise, un bras ballant derrière le dossier.
- Bon sang, je ne te pensais pas aussi long à la détente... se plaignit-il en grimaçant. Regarde la vérité en face, Link. Tu n'hésites pas une seconde à défendre la princesse, ça te met hors de toi quand quelqu'un parle mal d'elle. Tu parais si serein à ses côtés et je t'ai même vu lui sourire. J'en serais jaloux, crois-moi ! Tu es plutôt fermé avec Gautier et moi. Heureusement, nous savons que nous sommes tes amis...
Link but une gorgée de sa boisson en adoptant maintenant un air impassible. Ce détail ne fit qu'accroître le sourire de son ami qui se redressa et traça un cercle sur le bois de la table.
- Tu me parais calmé. Ça ne fait que confirmer mes doutes.
La main libre du brun s'immobilisa, ce qui attira l'attention de Link. Décidément, cette conversation prenait une tournure bien étrange.
- Link, je crois que tu es...
- Je le sais déjà, Conrad, le coupa le concerné en posant son verre avec un peu trop de brusquerie à son goût.
Il est crispé... pensa aussitôt le brun, les yeux écarquillés. Pour une surprise... Il ne s'attendait pas à ce que Link se dévoile immédiatement. Ou alors, y avait-il quiproquo ? Mais pour que son ami soit aussi mal à l'aise... Le blond regardait sur le côté, il cherchait à fuir le regard de Conrad. Ce dernier éclata d'un rire vif qui attira l'attention des clients autour ainsi que celle de quelques passants. Le simple chevalier tapa puissamment sur la table car il ne parvenait pas à retrouver son calme. Link s'était écarté de peur que les verres se renversèrent et inondent le bois.
- Je ne vois pas ce qu'il y a de drôle, rétorqua froidement l'Hylien qui se sentait blessé.
- Par... Pardon Link... articula difficilement Conrad en tentant de reprendre son souffle.
Il dut secouer sa tête afin de se calmer. Pour autant, le brun n'en avait pas terminé avec son ami, il croisa les bras et les posa sur la table sans lâcher le prodige du regard. Link plaça ses mains sur ses genoux.
- Allez, je veux te l'entendre dire. On va voir si tu es aussi courageux que le prétendent les légendes.
Les yeux du jeune homme s'agrandirent de nouveau.
- Monsieur, le, Héros, prononça distinctement Conrad avec malice.
Jamais Conrad n'avait vu un homme se pétrifier aussi vite qu'à ce moment précis. Link s'était figé et fixait les pieds de la table voisine. Alors que ses lèvres tressaillaient, ses joues commencèrent à prendre une teinte rosée qui leur était inhabituelle. Les doigts du jeune capitaine avaient inconsciemment agrippé le tissu de son pantalon et le serraient jusqu'à devenir blancs. Nul besoin de préciser que son cœur martelait fortement sa poitrine et que sa respiration accélérait.
- Tu as dit quelque chose ? lui demanda Conrad pour enfoncer encore plus son ami. J'espère que je n'ai pas perdu l'ouïe d'une minute à l'autre...
La bouche du blond se pinça, ce qui fit ricaner son ancien camarade.
- Si tu plonges dans un mutisme éternel, Gautier va m'étriper, affirma-t-il en s'imaginant le pire scénario. Allez Link, ce n'est pas ça qui va te tuer ! On est tous passé par là.
- Tu es... agaçant, lui répondit-il en lui adressant un regard embarrassé.
Conrad secoua négativement la tête.
- Ce n'est pas ce que je voulais entendre.
Tous deux s'observèrent longuement. Le bruit ambiant n'avait plus vraiment d'importance. C'était à peine s'ils avaient oublié où ils se trouvaient. Link émit un faible soupir, vaincu, et il déglutit en cherchant son courage jusque dans ses tripes. Par Farore... Il ne pensait pas que ce serait aussi dur.
- Je... bredouilla-t-il tandis que ses joues le brûlaient de façon déplaisante.
- De toute manière, je t'ai déjà percé à jour. Pas la peine de te mettre dans tous ses états. Même ma sœur est moins prude que toi.
Link le fusilla du regard.
- Cesse de me dire des choses aussi déstabilisantes, veux-tu ?
- Pardon, pardon monsieur le Héros ! Je vous en prie, continuez.
Ses piques avaient permis à Conrad de mettre tout de même son ami plus à l'aise sans qu'il en ait réellement conscience. Pour se donner un peu plus de force, Link but une nouvelle gorgée de sa boisson puis regarda intensément le brun.
- Je me suis épris de la princesse, avoua-t-il enfin en baissant la tête.
- Comme c'est joliment dit, le taquina Conrad en souriant. Cependant, tu penses que ce ne sera jamais réciproque.
Link ne dit rien. La réponse semblait pourtant évidente.
- Tu penses que ce ne peut être réciproque car elle est une princesse, et toi un simple fils de chevalier. Roturier, qui plus est.
Les doigts du jeune homme se refermèrent sur eux-mêmes.
- Il est évident que nous ne sommes pas dans un conte. Les amours impossibles sont impossibles par définition.
- Merci pour... ta perspicacité et ton soutien, Conrad, maugréa Link en regardant son verre.
Le brun finit sa bière, s'essuya la bouche d'une manière grotesque puis hoqueta.
- Crois-moi, t'as déjà de la chance qu'elle connaisse ton existence, lui assura son ami en pensant à tous ses semblables dans l'ombre. Tu es son chevalier servant, ce n'est pas rien ! Tu te rends compte du privilège que tu as ?
Link haussa les épaules : les privilèges, il n'en avait que faire. Son ami soupira.
- Tu t'es déjà demandé si elle pouvait éprouver la même chose ?
Le prodige n'avait rien à perdre donc il acquiesça en relevant la tête.
- Parfois, il m'a semblé que c'était le cas... Puis la réalité m'a rapidement rattrapé. Que je l'aime, qu'elle m'aime, cela ne nous mènera nulle part. La seule chose que nous y gagnerions, ce serait de la peine. Je préfère encore rentrer à Elimith après notre ultime combat plutôt que... que de rester et d'assister à ce qui se passera ensuite.
- Je vois.
Conrad se pencha en arrière pour coller intégralement son dos à la chaise, les bras croisés.
- T'es le genre d'homme à privilégier le bonheur de sa bien-aimée plutôt que le sien.
- Et alors ? Il n'y a aucun mal à ça.
Cette partie du sujet paraissait affecter le jeune capitaine. Il ne pensait pas qu'en parler le peinerait autant. C'était bien la première fois qu'il était dans un tel état émotionnel. Le voir ainsi attrista Conrad qui se repencha de nouveau et posa une main vers lui.
- Eh, il ne faut pas que ça te touche autant, Link. Hommes comme femmes, nous avons tous et nous connaîtrons tous ce genre de déception. Tu n'es pas le premier à être tombé amoureux d'une damoiselle de haut rang et tu ne seras pas le dernier.
Au mot « amoureux », le cœur du blond bondit dans sa poitrine avant de reprendre de plus belle. Conrad chercha le meilleur moyen pour lui remonter le moral, ce qui le fit sourire.
- Laisse-moi deviner... réfléchit-il en regardant le bout de la rue, au loin. Ce n'est pas sa beauté qui a su te conquérir ? De toute manière, personne ne peut être insensible aux charmes des dames de la famille royale. C'est une rumeur qui se perpétue depuis des décennies. Voire des siècles !
Link lui signifia que non. Il y avait bien autre chose qui avait su susciter en lui ce nouveau sentiment.
- La princesse a un sourire... Je ne saurais comment te le décrire avec exactitude mais quand je le vois, je sens ma poitrine s'alléger et tout semble devenir si simple, soudainement...
Ses yeux bleus se mirent à pétiller quand Zelda apparut dans son esprit, toute souriante.
- Un grand classique, ronchonna le brun en levant les yeux au ciel. Je m'attendais à quelque chose de plus exotique. Néanmoins, je t'aurais ri au nez si tu m'avais dit être tombé amoureux en la voyant danser, par exemple. C'est d'un ridicule... À moins que ce soit une danse érotique, à laquelle je ne dirais pas non !
Cela choqua tant Link qu'il se redressa sur sa chaise, les sourcils froncés.
- Conrad ! s'exclama-t-il. Comment peux-tu imaginer la princesse faire une telle chose ?!
- Moi ? Mais je ne spéculais pas sur elle, c'est toi qui as mal interprété. Cela voudrait-il dire que tu as pensé de suite à ta damoiselle ?
Conrad ricana en voyant son ami rougir de nouveau et bredouiller des mots pour se défendre et infirmer ses dires. Le brun se mit à tapoter sur le bois.
- Et si demain tu apprenais que Son Altesse Zelda allait m'épouser, qu'est-ce que tu ferais ?
- Rien puisque ça n'arrivera pas.
Son ancien camarade grimaça.
- Je suis vexé...
Link finit à son tour sa boisson puis ils revinrent en direction du château en prenant le temps de profiter de la vie autour d'eux. Avoir tout avoué à Conrad lui avait été bénéfique en fin de compte... Le prodige se doutait déjà de ce qu'il ressentait pour Zelda depuis quelques temps. Il n'était pas stupide. Seulement, il devait l'admettre : il avait peur pour les événements à venir. Peur de devoir accepter sa séparation avec la princesse. Mais leur vie ne suivrait pas éternellement le même chemin. La divergence se rapprochait peu à peu, il le sentait... Serait-ce brutal ? Ce pourrait être la meilleure solution, après tout. Cela mettrait fin aux misérables espoirs qu'il entretenait malgré sa prise de conscience.
- Arrête de réfléchir ou ta cervelle va fondre, lui conseilla soudainement Conrad qui ne cessait de l'observer depuis tout à l'heure. Tu es si pâle, on dirait que tu as entendu ma sœur chanter. Et Hylia sait à quel point ce n'est pas beau à entendre !
- J'ai pris ma décision, Conrad.
Ce dernier resta bouche bée en l'entendant être aussi sérieux tout à coup. La détermination se lisait clairement au travers des yeux de Link.
- Quand ce sera l'anniversaire de la princesse, je lui offrirai un présent. Et indirectement, je lui ferai part de mes sentiments.
Conrad fut à la fois heureux et sidéré de l'apprendre. Il ne pensait pas que Link oserait aller jusque-là ! Mais après tout, s'il était sûr de ce qu'il faisait, pourquoi pas.
- Comment ça, indirectement ? lui demanda-t-il, très intrigué par sa réponse abstraite.
- Je ne te le dirai pas, trancha le blond en fermant quelques secondes les yeux. Je t'en parlerai une fois que ce sera fait.
Le brun tiqua mais dut s'y plier. Son ami lui avait déjà avoué ses sentiments à l'égard de Zelda, ce qui était presque inconcevable en y réfléchissant. Conrad soupira en esquissant un léger sourire puis vint tapoter l'épaule du jeune homme.
- Si tu avais été un peu plus grand, j'aurais très certainement été jaloux de toi, affirma-t-il tandis que Link s'était crispé.
- Que... ! Garde tes remarques pour toi, grogna le blond en reprenant une attitude imperturbable.
Son interlocuteur ricana sans éprouver la moindre gêne. Ils passèrent les portes du château et s'engouffrèrent dans le large couloir de l'entrée. Conrad passa sa main dans les cheveux du blond et les frotta frénétiquement, provoquant un grognement étouffé de son ami.
- Allez, retourne voir l'élue des déesses, et accessoirement l'élue de ton cœur, le taquina Conrad en lui adressant un grossier clin d'œil.
Link claqua de la langue et regardant soudainement sur le côté pour dissimuler son embarras. Il n'en loupait pas une, ce crétin !
- Et ne te prends pas trop la tête avec tout ça, lui conseilla finalement son ami en croisant les bras. Quitte à passer une nuit blanche, réfléchis à t'en faire exploser le cerveau une bonne fois pour toute. Histoire qu'ensuite, cela n'influence pas négativement tes devoirs de Prodige et de Héros.
- Tu as raison.
Ses yeux bleus glissèrent vers son ami et un sourire se dessina sur son visage.
- Merci, Conrad.
Le brun fut sincèrement touché par sa reconnaissance. Il avait aidé et guidé son ami, il avait bien assuré son rôle en quelque sorte. Tous deux se saluèrent puis Link partit rejoindre sa chambre pour se changer. La princesse l'avait congédié, de ce fait il n'était pas autorisé à la rejoindre. Malgré la terrible discussion qui avait eu lieu entre les membres de la famille royale et qui l'avait affecté, Link se sentait allégé du lourd poids de son secret. Pourtant, un sourire peiné remplaça le précédent. La vie reprendrait inexorablement son cours et strictement rien ne changerait. Derrière lui, Impa le héla et accourut pour se mettre à son niveau, l'air grave.
- La princesse m'a tout raconté à propos de sa discussion avec le roi, déplora-t-elle en posant une main sur son front en signe de fatigue. C'est très grave, j'ai peur que leur relation ne l'affecte davantage et renforce son blocage psychologique. De plus, Vah'Ruta a réellement besoin d'être améliorée.
Link fronça les sourcils mais laissa ses bras le long de son corps.
- Si la situation est critique, je peux y aller à sa place, déclara-t-il gravement. Je me chargerai d'implanter le programme sans que la princesse ne soit concernée.
- Tu n'y penses pas ! Link, tu n'as aucune compétence concernant la technologie sheikah !
Les yeux du jeune homme se plissèrent pour accentuer sa détermination.
- Si vous me dites comment procéder, je peux y parvenir.
Impa soupira en se pinçant l'arête du nez. Entre l'un et l'autre, elle ne savait plus où donner la tête. Pourtant, elle savait bien que c'était l'unique solution. La conseillère royale scruta les alentours pour s'assurer qu'ils étaient bien seuls.
- Écoute, je vais en parler à la princesse, concéda-t-elle en dépit de son hésitation. Si jamais elle accepte, je te ferai parvenir un billet. En attendant, occupe-toi et aie l'air normal. Tu ne dois surtout pas attirer l'attention et les soupçons, c'est clair ?
Le chevalier hocha la tête. Si les Yigas apprenaient que les deux élus seraient séparés pour une durée déterminée, ils n'hésiteraient pas une seule seconde à passer à l'action, ces fourbes ! Impa adopta une attitude la plus naturelle possible puis salua le Héros avant de repartir en direction de l'aile ouest du château. Link patienta quelques instants puis retourna définitivement dans sa chambre. Lorsqu'il y parvint enfin, il se laissa tomber sur son lit et poussa un profond soupir en fixant le plafond. L'Hylien aurait vraiment souhaité réconforter son amie mais elle ne lui en avait pas laissé l'occasion. Zelda ne méritait pas d'être traitée ainsi. Dorénavant, son chevalier servant ferait tout pour la protéger des commérages ambiants des nobles et des chevaliers. Cependant, sa protection devait s'étendre plus loin que ça.
- Je dois la protéger de mes sentiments.
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