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Chapitre 23


  Exténués par leur long voyage, Link et Zelda parvinrent au relais du canyon quelques heures après la tombée de la nuit. Fort heureusement, le propriétaire était encore éveillé et put les accueillir comme il se doit. Les deux voyageurs ne tardèrent pas à s'endormir car la journée suivante s'annonçait longue. Zelda devait améliorer la façon de marcher de Vah'Naboris : l'une de ses pattes semblait trop raide. Le reste de ses corrections concernait des problèmes mineurs. Le matin suivant, elle retrouva Link pour prendre son premier repas de la journée. Ils avaient trouvé une table taillée à même la pierre, ce qui leur convenait parfaitement. Le chevalier était plus tendu que d'habitude car il savait très bien ce qui l'attendait d'ici un quart d'heure. Son amie dut lire dans ses pensées puisqu'elle aborda le sujet :

- C'est Impa qui a trouvé une tenue de servante pour toi. Comme elle est relativement distinguée, les Gerudos penseront que tu es ma suivante. Malheureusement, certaines t'ont déjà vu sur le champ de bataille... J'ai donc fait de mon mieux pour trouver une solution.

   Le blond déglutit difficilement, dépité. Tant que son déguisement n'était pas aussi osé que la première fois, il pouvait dire que cela lui convenait même s'il n'en avait aucune espèce d'envie.

- Les champignons Armo ont la particularité de beaucoup tacher, poursuivit Zelda qui prenait cette affaire à cœur. Si tu te lâches les cheveux et que je les teins d'une couleur marron, tu devrais être plus difficile à reconnaître. Tu devras faire attention à ne pas les mouiller sinon la couleur risque de disparaître...

   Link soupira, ses épaules s'affaissèrent. Eh bien, soit... Y avait-il encore autre chose ? Au vu de l'air désolé de la princesse, ce devait être le cas. Elle lui apprit qu'Urbosa prétendrait qu'il serait une cousine du Héros, si cela s'avérait nécessaire. À la fin du repas, Zelda se leva pour payer la pension de leurs chevaux puis elle s'éloigna avec son ami pour se soustraire à la vue de tous. Une fois cela fait, elle tendit un gros sac de voyage à Link, un sourire gêné aux lèvres.

- En plus d'une robe légère qui te permettra de supporter la chaleur, j'ai ajouté un corset pour accentuer ta taille et ta poitrine...

   L'Hylien crut recevoir le ciel sur la tête, le feu lui monta aux joues. Il priait de tout son cœur pour que personne ne le reconnaisse. Link inspira profondément pour attraper les affaires afin de se changer dans les plus brefs délais. Pendant qu'il faisait cela derrière un gros rocher, Zelda lui expliquait le reste.

- Urbosa nous attend au bazar Assek, l'informa-t-elle en s'asseyant. Elle prendra ton équipement pour les cacher. Il te sera rendu quand nous rentrerons au château. Tu n'as rien à craindre pour ma sécurité... Au sein de la cité, nous serons assez protégés.

   Seuls le silence et le froissement des vêtements lui répondirent. Après de longues minutes d'attente sans doute dues à la gêne de Link, ce dernier finit par se montrer en affichant un air perdu. La première réaction de la princesse fut de rire aux éclats malgré sa tentative de rester sérieuse. Hélas, rien n'y fit : c'était bien trop amusant.

- Ne me mettez pas davantage dans l'embarras... la pria Link en détournant la tête, honteux. Je suis si ridicule ?

- Ce... Ce n'est pas cela ! Je ne m'attendais pas à ce que le déguisement soit aussi efficace.

   Zelda s'essuya les yeux quand elle commença à pleurer de rire. Voir son chevalier servant avec de fausses formes féminines, cela n'avait pas de prix. Le bonnet qui trônait sur sa tête pour cacher son crâne avait en arrière une forme de chapeau de champignon, deux longs fils tombaient de part et d'autre de son cou et n'attendaient que d'être noués. Dans son dos, les cheveux de Link flottaient par moments au gré du vent.

- Viens, il faut d'abord colorer cette chevelure avant d'attacher ton couvre-chef.

   Avec hésitation, Link s'avança, retira sa coiffe puis pencha sa tête en avant pour laisser ses cheveux plus accessibles. L'Hylienne, qui avait préparé la mixture marron, l'appliqua avec minutie durant plusieurs minutes. Après cela, Link dut patienter le temps du séchage. Zelda en profita pour se laver les mains. Elle ne pouvait s'empêcher de sourire tant la situation lui paraissait grotesque. Quand elle rejoignit son ami, ses cheveux avaient déjà séché grâce à la lourde chaleur qui régnait. De son plein gré, Zelda s'empara ses fils du bonnet puis les noua sans même se soucier de l'avis de Link. Ce dernier s'était figé et regardait au-dessus de sa tête car il ne savait pas où poser les yeux. Un sentiment de contradiction s'empara de lui car il souhaitait à la fois que Zelda termine vite mais aussi qu'elle continue.

- Bien, tout est en place ! Tu as l'air d'une servante tout à fait ordinaire, sourit-elle, satisfaite du résultat. Allons rejoindre Urbosa.

   Son compagnon acquiesça, ils reprirent tous les deux la route. Link priait pour ne pas croiser de voyageurs sur leur chemin. A peine le canyon quitté, l'étouffante chaleur du désert les submergea, emplissant désagréablement leurs poumons. Durant une bonne trentaine de minutes à lutter contre le sable, le duo parvint enfin au bazar Assek où il retrouva la suzeraine gerudo adossée à un palmier. De loin, elle les salua d'un vif geste de la main puis marcha dans leur direction, un grand sourire aux lèvres. Link ne douta pas longtemps de la raison.

- Bonjour tous les deux, leur adressa-t-elle joyeusement. Vous avez fait bon voyage ?

- Bonjour Urbosa ! Oui, nous n'avons eu aucun encombre.

   La rousse dévisagea le prodige hylien de la tête aux pieds.

- Je suis époustouflée. De loin, je ne t'avais pas reconnu !

   Link se frotta les bras, manifestation de son malaise. Il espérait ne pas recevoir trop de remarques à ce sujet.

- Je m'occupe de transporter ton épée en lieu sûr, assura-t-elle après qu'il lui eut donné.

   Urbosa l'attrapa par le fourreau, consciente du danger qu'elle encourrait si elle touchait sa fusée.

- En échange, prends cette dague, on ne sait jamais.

   La gerudo s'empara de l'arme qui se tenait à sa taille puis la donna au jeune homme. Il s'empressa de la sangler à sa ceinture.

- Si jamais mes sœurs te font la moindre remarque, laisse la princesse répondre à ta place. Elle dira que son chevalier servant l'attend au relais du canyon le temps de son séjour.

- Entendu, répliqua simplement Link.

  Mieux valait ne pas parler dans la Cité sous peine d'être démasqué. Il était loin d'avoir une voix de femme. Urbosa reporta son attention sur sa jeune protégée.

- Quand comptez-vous vous rendre dans Vah'Naboris, Madame ?

- Dès maintenant, si possible. Ainsi tu pourras la faire fonctionner cet après-midi et me dire si mes modifications te conviennent, lui proposa Zelda en souriant.

- Bien, cela vous laissera le temps de profiter de ma belle Cité.

   La princesse en fut sincèrement ravie. Après cette courte discussion, tous trois ne perdirent pas de temps et se rendirent à la Créature Divine pour y effectuer les changements nécessaires. Urbosa les salua car elle devait rentrer pour régler une affaire importante puis elle les quitta à contrecœur. Habituée, Zelda se rendit au terminal de contrôle tandis que Link se dirigeait vers l'une des terrasses pour observer le désert. Il était déjà venu ici avant l'attentat des Yigas envers la princesse. Ces lieux ne lui étaient pas inconnus. Une fois dehors, le prodige se remémora la soirée où Urbosa lui parlait de la princesse, celle-ci blottit contre elle. Ce temps lui paraissait si lointain maintenant. Cela faisait bientôt trois mois que sa relation avec sa damoiselle s'était drastiquement améliorée. Link, assis, huma tranquillement l'air qui s'était adouci. Mais d'un coup, un voile sombre passa sur son visage et il baissa la tête. L'image de son père avant la bataille puis celle de son corps inanimé lui revinrent à l'esprit. Sa peine mettrait des années avant de bien s'atténuer... Sa blessure au cœur restait trop profonde pour le moment.

Et le conflit actuel n'aidait pas puisque Link devait à tout prix faire passer son devoir avant sa famille. Après ces pensées au sujet de son père, il ne se sentait plus à l'aise dehors, seul. C'est pourquoi le jeune homme décida de revenir dans la partie ventrale de Vah'Naboris. Une fois dedans, il leva la tête vers le terminal de contrôle et vit son amie en train de murmurer pour commenter ce qu'elle faisait.

- Tout va bien ? lui demanda Zelda quand elle l'aperçut du coin de l'œil.

- Je me sens seul... souffla-t-il involontairement.

   Lui-même fut surpris d'avoir avoué une telle chose dont il n'avait pas réellement conscience. Zelda le dévisagea un long instant, plusieurs mètres au-dessus de lui, puis l'invita à le rejoindre.

- Je vais te montrer comment je procède, lui proposa-t-elle gentiment. Tu es intéressé ?

   Link hocha la tête et monta jusqu'à son amie qui avait posé la tablette sur le terminal de contrôle. La princesse se décala pour qu'il puisse bien voir et comprendre.

- Tu vois, j'ai une succession de commandes au préalablement installées sur la tablette sheikah. Je dois trouver à quel emplacement dans le terminal de contrôle je dois les implanter, lui apprit-elle, un sourire au coin des lèvres. Si je parviens à trouver la place appropriée, je procède aux derniers ajustements puis je fais des tests.

   Le jeune homme fixait l'écran de la tablette sans bien comprendre ce qu'il voyait : il n'y avait que des chiffres accompagnés de quelques caractères hyliens sans beaucoup de sens.

- Je ne saisis pas un mot de ce qu'il y a marqué là-dessus, avoua-t-il avec embarras. Comment faîtes-vous ?

   Zelda eut un rire nerveux.

- J'ai mis un certain temps avant de comprendre correctement le fonctionnement de la tablette. Au début, j'étais aussi perdue que toi...

   Elle observa tranquillement l'objet sheikah entre ses mains puis pianota dessus sous le regard attentif du chevalier.

- Mais à force de travailler, j'ai fini par percer grand nombre de ses secrets.

   La princesse fit glisser ses doigts de bas en haut et l'une de ses commandes fut envoyée à la Créature Divine. Aussitôt, celle-ci s'agita et manqua de faire tomber Link. Son amie fut satisfaite de ce résultat.

- Il semblerait que cela fonctionne.

   Elle se plaça mieux devant le terminal de contrôle puis dicta ses ordres à partir de la tablette sheikah. La Créature Divine se mit à marcher en permettant à ses occupants de garder l'équilibre. Sa démarche était meilleure que la précédente. Link et Zelda n'étaient pas bringuebalés.

- Parfait, dit-elle en hochant la tête. Je vais laisser Vah'Naboris marcher encore un peu pendant que je règle les problèmes mineurs.

    Aussitôt, elle se remit au travail à côté d'un Link qui cachait merveilleusement bien son admiration.

oOo

    Le moment fatidique finit par arriver : entrer dans la cité gerudo. En ce début d'après-midi, les élus des déesses avaient particulièrement faim et ne pensaient qu'à se rassasier. Les gardes confondirent Link avec une vaï tout à fait normale même si une dague était accrochée à sa ceinture. Il constata avec soulagement qu'il n'attirait pas tant l'attention ; la princesse s'en chargeait à sa place. Toutes les femmes de la cité venaient la saluer et la remercier pour sa présence. Mais alors qu'ils se rendaient vers le palais d'Urbosa, le chevalier travesti aperçut Anaë qui le regardait avec de grands yeux écarquillés. Le sang du jeune homme se glaça car l'épouse de Gautier l'avait déjà vu maintes fois... Aussitôt, il plaça un doigt devant sa bouche en tâchant de dissimuler son anxiété. Anaë leva les yeux au ciel mais garda le silence car elle comprit aisément pourquoi il s'était déguisé. Mais tout de même, s'il était démasqué... Ses sœurs ne réagiraient pas comme elle.

  Le duo gravit les escaliers et retrouvèrent Urbosa assise et accoudée sur son trône. Elle garda son attitude habituelle et feignit d'ignorer Link puisqu'il n'était qu'une servante. La princesse s'inclina humblement pour la saluer.

- J'ai terminé les modifications de Vah'Naboris, annonça-t-elle sur un ton neutre. Elle devrait être plus optimale dans ses actions dorénavant.

- Je vous remercie. Le peuple gerudo vous est reconnaissant.

   La rousse se leva et approcha de quelques pas, un discret sourire aux lèvres.

- Cet après-midi, j'ai organisé une course de morses des sables pour vous faire découvrir cette activité passionnante. Puis-je compter sur votre présence ?

   Zelda acquiesça, elle n'avait encore jamais vu une telle course malgré tous les retours qu'elle avait pu avoir par le passé.

- Je regarderai avec plaisir.

   Sur ce, le couvert fut offert à la princesse afin qu'elle ne dépérisse pas à cause de la faim. Urbosa en serait très gênée... Pour respecter son nouveau rôle, Link dut manger seul à part. Une course de morses des sables, voilà bien quelque chose qui l'intéressait et dont il voulait connaître les règles ! Il en avait déjà vaguement entendu parler mais le chevalier ne savait pas en quoi cela consistait concrètement. Il fallut attendre une heure car jamais, ô grand jamais, on ne faisait une course de morses des sables juste après un repas. Les risques de vomir était à prendre en compte si on participait. Link sortit du bâtiment où il se trouvait puis se dirigea vers Zelda qui l'attendait sans doute à l'ombre d'un palmier. Effectivement, cette dernière s'y tenait avec la suzeraine gerudo, elles discutaient de vive voix. Quand Link les rejoignit, Urbosa pria la princesse de l'attendre à l'entrée de la ville avec les autres spectatrices. La rousse vint prendre Link à l'écart.

- Concernant ta lettre, j'ai trouvé une sœur qui pourrait t'aider. Elle est très compétente dans son domaine, lui assura-t-elle après avoir posé les mains sur ses hanches.

- Merci Urbosa, chuchota Link avec soulagement. Mais je n'ai rien sur moi...

- Je peux t'avancer, ce n'est pas grave. Je reviendrai sans doute au château un jour ou l'autre.

   En signe de gêne, la fausse servante se frotta le cou en fixant ses pieds. Urbosa croisa les bras puis esquissa un sourire amusé.

- Dis-moi, tu ne voudrais pas participer à cette fameuse course ? Je suis persuadée que tu adorerais ça.

- Dans cette tenue ? se méfia-t-il aussitôt en haussant les sourcils.

   Il était vrai qu'en robe... ce ne serait pas forcément facile. Mais après tout, pourquoi pas ? Link lui demanda en quoi consistait exactement cette course.

- Le but est déjà de terminer premier ! rit fortement Urbosa, ce qui attira l'attention de quelques autres Gerudos. Mais il y a aussi autre chose concernant mes guerrières qui participent et qui permet de remporter des points. Un peu partout sont disposés des mannequins en paille, souvent placés à des endroits peu accessibles. Tout dépend de tes capacités pour les atteindre.

  Urbosa attrapa quelque chose à sa ceinture et lui dévoila une sphère de couleur blanche.

- Tu vois, ce sont ces cibles-là que visent les participantes. Au contact d'une arme ou d'une flèche, elles explosent et libèrent durant quelques secondes une colonne de poussière colorée vers le ciel. Chaque concurrente à sa couleur attitrée. Cela permet à l'arbitre de compter le nombre de cibles atteintes. À la fin de la course, cela te rapporte des points et peut te permettre de remporter la victoire même si tu n'es pas arrivé en premier.

- Le parcours est long ?

   Elle hocha la tête en reprenant un air grave.

- En longueur, oui. En temps, je pense qu'il dure une douzaine de minutes, tout au plus. Tu veux toujours y participer ?

- Finalement, je ne pense pas que ce soit une bonne idée... Une servante qui tire à l'arc et qui touche parfaitement ses cibles, je ne pense pas que cela passe inaperçu.

   Urbosa sourit. Voir le Héros aussi confiant de ses capacités lui fit plaisir. Il n'avait pas tort : les Gerudos n'étaient pas dupes, elles savaient très bien que les Hyliennes n'avaient aucune aptitude au combat en temps normal.

- Je comprends, le rassura la suzeraine en posant sa main sur l'épaule du jeune homme. Peut-être une prochaine fois dans ce cas ?

   Link l'approuva. Très certainement participerait-il un jour ? La rousse afficha une expression à la fois gênée et terriblement amusée. Elle scruta attentivement les alentours puis se baissa vers lui pour lui murmurer :

- Remonte un peu ta poitrine, on dirait une vieille vaï...

   Ainsi, il baissa la tête et constata en effet qu'il devait remonter un peu son corset rembourré. Discrètement, Link tira dessus en se retenant de sourire face à cette situation absurde. L'heure les obligea à se rendre sur la ligne d'arrivée à quelques minutes de la cité. Le parcours ayant la forme d'une boucle, les concurrentes reviendraient presque à leur point de départ. Zelda fut rejointe par sa fausse suivante et elles purent s'y rendre avec les autres Gerudos. Il devait y avoir une dizaine de participantes en tout, aussi motivées les unes que les autres. Tout le monde était en effervescence. Cependant, aucun palmier n'apportait de l'ombre aux spectatrices car elles se trouvaient en plein désert. Le soleil brûlait ardemment la peau et forçait par moments Zelda à plisser les yeux pour les protéger.

- La course a commencé ! s'exclama une Gerudo avec engouement.

   Grand nombre de ses sœurs se mirent à frétiller d'impatience. Au loin, elles virent les cavalières traverser l'horizon puis disparaître derrière les dunes. Link se demandait ce qu'il aurait pu faire parmi elles. Il aurait réellement aimé participer à la course mais ce n'était pas le moment...

- Oh, il y a déjà une fumée verte ! s'enthousiasma Zelda en l'observant s'élever au milieu du désert.

    Alors qu'elle disparaissait quelques instants plus tard, d'autres apparurent à leur tour et provoquèrent une poussée d'exclamations chez les spectatrices. Une minute plus tard, ce fut au tour d'une fumée orangée de se montrer, rendant les Gerudos encore plus hystériques. Est-ce que cela signifiait que la concurrente verte s'était faite dépasser ? Ou bien qu'elle n'avait pas réussi à toucher sa cible ? Tout cela, seul le résultat final pourrait leur dire.

- Quelle sera la récompense ? se renseigna Zelda auprès de sa grande amie.

- Un prix en or, bien sûr, répondit Urbosa en souriant. Ainsi que le prestige ! Les concurrentes se battent uniquement dans ce but.

   De son côté, Link se tenait un peu à l'écart. Il observait calmement les différents visages ainsi que leurs expressions. Quand des fumées colorées se dressaient vers le ciel, il les fixait quelques secondes puis reportait son attention ailleurs. Le bruit du sable qui se mouvait fit tressaillir ses oreilles. Instinctivement, sa main se plaça au-dessus de son épaule pour attraper la fusée de la Lame Purificatrice mais ses doigts se refermèrent sur du vide. Au loin, les premières concurrentes arrivaient déjà en poussant des exclamations. Quand Link entendit un froissement de feuille, un frisson lui parcourut l'échine bien qu'il fut déjà trop tard pour réagir : une main se referma autour de sa bouche puis le tira en arrière. Un environnement noir l'entoura tout à coup puis il se sentit tomber, en proie à son impuissance. Le Héros heurta lourdement du sable puis dévala la dune au-dessus de laquelle il venait d'apparaître.

    La gagnante de la course venait de franchir la ligne d'arrivée, accueillie par les cris de joie et les félicitations de ses sœurs. La princesse ne tarda guère à lui témoigner son admiration et son respect. Elle lui remit une jolie médaille finement gravée puis félicita aussi les autres participantes. Seulement, quand Zelda voulut s'assurer que son chevalier servant se portait bien, elle ne le trouva nulle part. Aussitôt, son sourire disparut de son visage pour laisser place à une inquiétude notable.

- Link ? murmura-t-elle pour elle-même en le cherchant rapidement du regard.

   L'Hylienne accourut vers Urbosa en tâchant de rester la plus calme possible.

- Urbosa, Link a disparu.

   Les yeux du prodige gerudo s'écarquillèrent suite à cette annonce. Comment, disparu ? Elles étaient au milieu du désert, il ne pouvait pas être allé bien loin ! Aussitôt, Urbosa se tourna vers ses sœurs pour s'adresser fermement à elles :

- Rentrez immédiatement à la cité ! Et on ne discute pas mes ordres ! tonna-t-elle en marchant parmi les Gerudos jusqu'à se rendre jusqu'à l'ancien emplacement de Link.

    Une fois que le groupe conséquent se fut éloigné, gagné par l'incompréhension, la suzeraine s'accroupit pour analyser les traces de pas. Ses sourcils se froncèrent et un air sombre s'afficha sur son visage.

- Il a disparu subitement, prononça Urbosa en se relevant rapidement.

   Elle attrapa son cimeterre des sept joyaux puis le dégaina.

- Saletés de Yigas ! vociféra-t-elle en scrutant les alentours. Ils n'ont pas pu aller bien loin !

   Effarée, Zelda s'attrapa les mains. Son rythme cardiaque venait de s'emballer brusquement et son corps tremblait. Link n'était pas équipé pour se battre... C'était un coup prémédité par le clan Yiga. Une taupe se tapissait quelque part, c'était certain.

    Link se releva péniblement en gémissant. Il avait perdu son bonnet dans sa chute, ses cheveux détachés tombaient devant lui et lui cachaient partiellement sa vision périphérique. Immédiatement, il tira la dague de son fourreau et regarda autour de lui, les sourcils froncés.

- Tu es ridicule, Héros, persiffla une voix masculine derrière lui.

   Le jeune homme n'eut pas le temps de se retourner car on lui asséna un coup à l'arrière de la tête, ce qui le refit chuter en grimaçant de douleur. La vue troublée, Link ne put que discerner la couleur rouge de ses deux assaillants qui l'avaient contourné pour s'approcher face à lui. Il serra les dents malgré son précédent étourdissement.

- Qui aurait cru que tu te serais déguisé en femme ? Il n'y a que ces stupides Gerudos pour se laisser berner, ricana le même homme qui avait parlé.

   Link roula sur le côté pour éviter un premier assaut d'une serpe coupe-gorge. Sa vue s'était nettement améliorée dorénavant, il pouvait bien mieux voir ses ennemis. Ces traîtres avaient choisi le bon moment... Il n'avait strictement rien pour se protéger mis à part une pauvre dague. Le Héros se remit debout et adopta une posture de défense. Il allait devoir venir à bout des deux assassins rapidement pour ne pas inquiéter la princesse. Un des Yigas se précipita vers lui et élança son bras armé pour lui porter un coup mortel. Link s'aida de sa dague pour parer cette attaque mais la puissance du choc le fit tituber en arrière et ses pieds se prirent dans sa robe. De nouveau, il heurta le sol. Le bruit de froissement attira aussitôt son attention, il eut tout juste le temps de lever la tête et se jeter sur sa gauche pour éviter le deuxième assassin qui fondait sur lui.

- Allez ma jolie, montre-nous ce que tu as dans le ventre ! le provoqua son ennemi à travers un rire mauvais.

    Irrité, Link lui adressa un regard noir puis se jeta sur lui pour trancher l'air horizontalement. La pointe de la dague frôla le ventre du Yiga qui parvint à esquiver de justesse, puis le chevalier réitéra la même attaque pour le forcer à reculer. L'Hylien pourrait en venir à bout s'il se battait normalement. Cependant... il ne voulait pas les tuer. Tuer un homme, surtout après la mort de son père, c'était bien trop tôt et bien trop dur pour lui. Instinctivement, Link inclina la tête sur le côté pour éviter la serpe de son deuxième ennemi. En guise de riposte, il vint entrechoquer sa dague contre son arme en prenant soin d'y mettre toute sa force. Lors de l'attaque suivante du Yiga, le chevalier esquiva de telle sorte que le temps paraisse se figer ; il vit l'assassin passer devant lui puis Link lui donna un coup de pommeau à l'arrière du crâne. Le Yiga poussa un râle rauque avant de s'effondrer. L'instant suivant, une lourde masse s'abattit sur Link et le plaqua sur le sable avec brutalité si bien qu'il lâcha sa seule arme en émettant un gémissement.

- Tu es à moi ! s'écria l'assassin qui brandissait sa serpe au-dessus de sa tête.

   Le Héros frissonna désagréablement, les yeux plissés, puis mit toute sa force dans ses jambes pour éjecter son ennemi en arrière. L'assassin les reçut dans l'abdomen et jura lorsqu'il recula de quelques pas. Link se jeta sur le côté pour reprendre sa dague mais le Yiga écrasa son pied sur son bras, provoquant un cri étouffé de Link. Le chevalier fut mis sur le dos puis parfaitement bloqué par l'emprise de son ennemi. Se battre pour survivre, se battre pour le futur d'Hyrule. Trouver une solution pour sortir de ce guet-apens... Mais aucune idée ne venait à l'esprit de l'Hylien. L'assassin abattit sa lame vers lui en rugissant avec animosité. Dans un élan précipité, Link bloqua sa main armée à l'aide de son unique bras libre. Il serra fortement les dents pendant l'effort conséquent qu'il fournissait pour empêcher cette serpe de lui couper la gorge.

- Tu ne fais pas le poids ! aboya le Yiga en prenant son arme à deux mains, libérant le deuxième bras de l'Hylien.

   Aussitôt, Link attrapa une poignée de sable puis la lança contre le masque de son assaillant, ce qui provoqua son ricanement. Le Héros profita du relâchement de son ennemi pour décaler la tête sur le côté et laisser la serpe s'enfoncer dans le sable, à quelques centimètres de sa nuque. Il ne lui laissa guère le temps de comprendre : Link lui donna un violent coup de tête suivi d'un coup de poing peu chevaleresque qui fit vaciller le Yiga. Ce dernier tomba à la renverse en se tenant le front. Le Héros bondit sur sa dague puis fit volte-face pour poursuivre son affrontement.

- Je vais t... ! rugit l'assassin avant de recevoir un bouclier en plein masque, ce qui l'assomma définitivement et manqua même de le tuer.

    Link sursauta puis tourna prestement la tête sur sa droite pour découvrir Urbosa qui dévalait la dune, talonnée de près par la princesse. Le prodige gerudo se précipita vers les deux corps inconscients pour s'assurer qu'ils ne présentaient plus aucun danger.

- Link ! l'interpela son amie en accourant difficilement vers lui à cause de ses pieds qui s'enfonçaient dans le sol sablonneux.

   Elle arriva auprès de lui et constata avec soulagement que, malgré ses cheveux ébouriffés et emplis de sable, Link n'était pas sérieusement blessé en dépit de son souffle court qui sifflait par moments.

- J'ai eu peur... Quand Urbosa m'a dit que les Yigas s'en étaient pris à toi, j'ai pensé au pire... reconnut-elle en baissant la tête, la voix tremblante sur la fin de sa phrase.

- Je dois avouer que leur plan était bien pensé, sourit le prodige avec gêne. Visiblement, ils savaient très bien que je ne me trouvais pas à mon avantage. D'ailleurs...

   Le jeune homme attrapa le pan de son corset puis le souleva afin d'en faire tomber le kilogramme de sable coincé dans sa fausse poitrine. Zelda se pinça l'arête du nez en soupirant, elle finit néanmoins par sourire malgré sa précédente et vive inquiétude.

- Je suis heureuse de te voir sain et sauf. Mais aussi confuse... Si tu n'avais pas été isolé à cause de la course, ce ne serait certainement pas arrivé.

   Link ne trouva rien à répondre à cela car il y avait une part de vérité dans ce qu'elle disait. Il ne servait à rien de la contredire pour la rassurer. Zelda n'était pas stupide... Le chevalier rangea la dague dans son fourreau puis observa Urbosa revenir vers eux.

- Je vais laisser ces deux-là se déshydrater dans le désert, dit-elle froidement. Leur sort m'importe peu, ils l'ont mérité.

- Nous ne leur soutirons pas d'informations ? demanda la princesse, interloquée.

   La suzeraine croisa les bras pour lui répondre mais Link la devança.

- C'est inutile, Votre Altesse. Je peux vous assurer qu'ils tirent leurs informations du château.

  Son expression devint plus grave, ses sourcils se froncèrent.

- Depuis deux mois, je cherche des preuves pour arrêter les Yigas infiltrés. Hélas, je n'ai ai aucun indice... Je soupçonne que ce soit quelqu'un de votre entourage.

    Cela laissa la princesse pensive. Tous les visages des personnes souvent côtoyées défilèrent dans son esprit mais aucune n'attira ses doutes. Urbosa décréta qu'il était l'heure de rentrer à la cité, notamment car les températures commençaient peu à peu à chuter. Les deux élus se dévisagèrent un instant puis emboitèrent le pas à la suzeraine gerudo sans rien dire. Link ne se sentait plus en sécurité. En possession d'une simple dague, il avait l'impression d'être dénudé. « J'ai tendance à dire que l'arme ne fait pas le guerrier » résonna la voix de Revali dans son esprit. Le Héros était parfaitement capable de se battre avec autre chose qu'une épée. Cependant, il existe tout de même des situations où cette phrase peut être contestée...

Une fois de retour dans la cité, tous les trois découvrirent une fête qui célébrait la précédente course ainsi que la venue de Zelda. Il y avait des musiciennes qui jouaient une mélodie entraînante et joviale. La princesse fut immédiatement invitée à rejoindre les festivités tandis que Link partait s'asseoir au pied d'un palmier pour méditer sur son précédent combat et faire redescendre sa tension. Il avait essayé de réarranger sa chevelure avec plus ou moins de succès. Par la suite, le jeune homme considéra attentivement les Gerudos qui dansaient pour découvrir leurs mouvements traditionnels. Bien entendu, de l'alcool circulait mais Link refusa toujours silencieusement d'en prendre.

- Tu ne veux pas te joindre à nous ?

   Le chevalier leva la tête jusqu'à rencontrer les yeux de la princesse. À part de l'interrogation, il ne parvenait pas à lire les autres émotions qui habitaient son amie.

- Je ne me sentirai pas à mon aise, lui accorda-t-il comme simple réponse.

    Et Zelda l'entendait très bien car Link pensait sans doute qu'il serait plus facilement démasqué dans ce genre de rassemblement. Elle décida de prendre place à côté de lui, ce qui le choqua car il était tout de même assis à même le sol. Face à son expression, la princesse rit allègrement sans même prendre la peine de se cacher. Le jeune homme eut un pincement au cœur qui l'obligea à détourner le regard.

- Comment m'avez-vous retrouvé avec Urbosa ? éluda-t-il avec une certaine nervosité.

- Nous n'avons eu qu'à écouter le bruit du désert. Avec le vent, tout parvient plus facilement aux oreilles, expliqua la princesse en épiant une Gerudo qui applaudissait. Un combat n'est jamais silencieux...

   Entre les entrechoquements des armes et les cris, effectivement ce ne pouvait pas passer inaperçu. Tandis que Zelda se concentrait sur la musique, elle ne vit pas un petit papillon Glagla se poser sur son épaule. Le jeune homme examina quelques secondes l'insecte, tendit un doigt vers lui puis attendit qu'il monte dessus pour l'observer calmement. Quel beau spécimen...

- Je vois que tu prends tes libertés avec moi, jeune fille, prononça son amie avec amusement. Je vais t'excuser pour cette fois.

- Je voulais voir cet insecte de plus près sans avoir à loucher sur vous, Princesse Zelda, se défendit-il aussitôt.

   Un lourd silence s'installa entre eux et les rendit mal à l'aise malgré la musique jouée par les Gerudos. Les sourcils du faux brun se haussèrent, il pensa avoir dit quelque chose de déplacé.

- Ne vous méprenez pas ! la pria Link immédiatement en s'écartant un peu. Je ne dis pas que les rumeurs à propos des femmes de la famille royale sont fausses. Ma seule intention était de ne pas vous déranger...

- Quelles rumeurs ? demanda la princesse, surprise.

    Link se figea, ses lèvres frémirent. Quel idiot, plus il parlait, plus il s'enfonçait... Le jeune homme leva les yeux au ciel pour implorer n'importe quoi de le sortir de son embarras. Finalement, il se leva, s'excusa auprès de Zelda puis partit se coucher. L'Hylienne l'observa s'éloigner sans avoir compris une once de ce qu'il avait voulu dire.

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