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Chapitre 21 : Colin

- Scarlett a disparu.

Comme s'ils possédaient un seul et même corps, toutes les personnes présentes dans la pièce se retournèrent vers la voix.

Léna leur faisait face. Son visage n'exprimait pas un sentiment de terreur profonde, mais elle ne semblait pas sereine pour autant. Ses cheveux châtains roux reposaient harmonieusement sur ses épaules tendues alors que ses yeux gris parcouraient l'assemblée en attendant une réaction.

Les autres la fixaient avec stupeur, et Colin, qui tenait fermement Hugo par les épaules avec l'aide de Smith, remarqua les silhouettes de Cléa et Loup de raidir, l'un face à l'autre. Les regards de Nancy et Lila étaient vissés sur eux, et cette dernière s'agrippait au bras de la première de la classe comme pour se protéger.

Le regard d'Isabelle oscillait entre les visages de Loup et de Cléa, Gabriel gardait un certain recul tandis que Miss Weller semblait mal à l'aise et ne pas savoir quoi faire de son corps.

Colin observa le visage de Léna en silence, comme tous les élèves, et puis enfin Lila balbutia en lâchant le bras de Nancy, l'air anéantie :

- Que... Quoi ?

Colin chercha instinctivement Nicolas des yeux pour le trouver à quelques mètres de lui, et il remarqua qu'il restait en retrait du groupe. Le grand brun se doutait que le coup d'éclat à son propos avait laissé des traces, et lui qui n'était déjà pas très sociable auparavant, était devenu encore moins enclin au dialogue avec ses camarades.

Léna prit une grande inspiration puis expliqua :

- On cherchait des enveloppes à l'étage, dans la section de la Renaissance. Elle est partie de son côté pour aller aux toilettes en refusant que je l'accompagne. Quand j'ai fini d'inspecter toute seule les salles, elle n'était toujours pas revenue. Alors je l'ai cherchée un peu partout, mais je ne l'ai pas retrouvée, et je ne tenais pas à rester seule trop longtemps donc je suis partie.

La jolie rouquine observait les élèves avec attention, et Colin ne la quittait pas des yeux, sans parvenir à déchiffrer l'expression sur son visage. La jeune fille avait l'habitude d'être à la fois franche et mystérieuse, un mélange assez surprenant qui faisait d'elle quelqu'un de presque impossible à cerner. Son air insensible trahissait sa tension, qui aurait autant pu être due à la culpabilité qu'à la crainte d'être accusée à tort.

Les autres échangèrent quelques regards. La première à réagir fut Lila, qui s'avança vers Léna en tremblant un peu. La jeune fille faisait peine à voir, avec ses yeux rouges d'avoir trop pleuré, les cernes profondes sous ses yeux et son air bouleversé par la disparition de sa meilleure amie. Colin avait mal au cœur de la voir ainsi, elle qui riait toujours habituellement.

- Tu... Tu as bien cherché partout ? bégaya Lila. Tu es sûre que tu n'as pas oublié une salle ou...

- Non, répondit la rousse d'un ton qui ne laissait pas place aux négociations.

- Il ne sert à rien de paniquer, intervint aussitôt Smith en s'approchant des deux adolescentes. Léna, tu vas nous montrer où tu as vu Scarlett pour la dernière fois, et nous allons la chercher ensemble.

- Elle ne doit pas être bien loin, approuva Colin dans une tentative de remonter le moral.

Le regard moqueur que lui lança Cléa à ce moment-là était lourd de sous-entendus. Il l'ignora délibérément.

- Peut-être qu'elle a eut besoin de s'isoler après les révélations sur... à son propos, intervint Nancy. Ce serait compréhensible.

- Mais ce ne serait pas très malin, commenta doucement Isabelle en réfléchissant.

- Depuis quand est-ce que Scarlett est maligne ? lâcha Nicolas d'un ton sarcastique.

Personne ne répondit, ne voulant pas approuver ses paroles violentes en dépit de leur pertinence. Hormis Lila, ils savaient tous que malgré ses constantes vantardises, la jeune fille n'était pas la plus futée du groupe.

- Je la connais... tenta d'intervenir la meilleure amie de la disparue. Elle peut s'en sortir seule, elle doit être en train de nous chercher dans le musée...

- Alors allons la chercher maintenant, lança Smith dans une tentative visible de guider et d'unifier les élèves.

Mais à ce stade, plus beaucoup d'entre eux ne l'écoutait. Colin observa son professeur en se faisant la réflexion qu'à sa place, il serait incapable de gérer cette classe. Puis il se concentra sur Hugo qui restait près de l'adulte, et dont le regard ne semblait pas parvenir à se concentrer sur quelque chose de fixe.

- Oui, allons-y, déclara alors Colin en prenant à cœur son rôle de délégué.

Il avait compris qu'une partie des élèves souhaitait s'en référer à une personne phare, et cette personne pouvait bien être lui, à défaut d'être leur professeur. Après tout, ils le connaissaient bien et lui faisaient confiance, pour la plupart en tout cas. Suivre la figure d'un ami qui ne ployait pas était plus rassurant que compter sur la présence d'un adulte dont ils ne savaient presque rien et qui semblait dépassé par les évènements.

Alors le garçon se dirigea vers Léna sous les regards intéressés des autres, et il demanda une fois à la hauteur de la jeune fille :

- Tu nous montres où vous étiez ?

Colin vit Léna la regarder d'un air à la fois sérieux et méfiant, comme si elle s'étonnait qu'il ne l'accuse pas devant tout le monde d'avoir elle-même fait disparaître Scarlett. Mais insinuer sans preuve qu'elle pouvait être coupable ne servirait à rien : tout le monde sans exception, à part à ce qu'il semblait Nicolas, pouvait être le meurtrier. Et personne n'avait besoin d'une nouvelle humiliation publique comme celle de son meilleur ami et de la jeune fille à présent absente.

- Ok, répondit simplement la rouquine en lui coulant un regard presque blasé.

Colin sentit derrière lui les regards des autres fixer Léna. Il se retourna, et constata que la totalité du groupe restait silencieux. Certains gardaient la tête baissée, tandis que d'autres, mal à l'aise, ne semblaient pas savoir où poser les yeux. Seul Gabriel avait l'air de ne pas du tout être incommodé par la situation, presque amusé.

Bien que le délégué ait l'habitude des excentricités du garçon, son instinct lui soufflait que ce comportement si serein cachait quelque chose. Il y avait quelque chose dans le regard et le sourire de Gabriel qui le dérangeait profondément. Ce n'était pas la première qu'il lui semblait étrange, mais Colin ne s'y était jamais attardé, et n'avait jamais essayé d'aller lui parler sérieusement en tant que délégué. Il n'avait essayé qu'une fois de l'aborder, quand il avait remarqué au début d'année que le garçon se faisait harceler. Il n'avait jamais voulu retenter l'expérience.

En temps que délégué, et en temps qu'humain également, Colin ressentait le devoir d'assurer autant que possible le bonheur de ses camarades et la bonne entente entre eux. En général, les élèves étaient ravis de pouvoir compter sur lui. Il y avait bien quelques exceptions, comme Nicolas qui avait d'abord refusé son aide avant de l'accepter peu à peu, mais Gabriel... Il ne semblait pas vouloir sortir de sa condition. Il semblait prendre du plaisir dans le malheur des autres, et à défaut de pouvoir le ramener à la raison et l'intégrer à la classe, le délégué espérait seulement qu'il ne détruirait pas tout ce qu'il s'acharnait à construire.

Colin avait souvent vu Gabriel arborer un petit sourire, mais celui qu'il montrait cette nuit-là était différent, sans pour autant que le grand brun ne sache définir précisément en quoi. Celui qu'il affichait habituellement semblait plus terne... comme une façade. Mais si son rictus à présent paraissait bien plus sincère, ce n'était pas vraiment pour rassurer le délégué. Même s'il essayait d'être le plus compatissant et gentil possible, de garder un esprit ouvert et de chercher au maximum à comprendre les motivations de tous, il ne pouvait s'empêcher de trouver dérangeant le garçon aux cheveux noir corbeau.

Personne ne parlait alors que le groupe avançait à l'unisson dans les couloirs du musée, Léna en tête. Seuls les bruits des pas et des respirations se faisaient entendre, chacun sans doute perdu dans ses réflexions. L'épuisement était palpable, personne ne trouvant la force de rassurer Lila qui semblait toujours aussi terrifiée, de nouveau agrippée au bras de Nancy, ni d'enquêter, ni de prononcer la moindre accusation à l'encontre de la rouquine.

Colin sentait pourtant bien que certains devaient la soupçonner, rien qu'aux regards qu'ils lui lançaient. Lui-même, il devait avouer qu'il trouvait louche le fait qu'elle soit seule avec Scarlett au moment de sa disparition. C'était pour cela que les paires avaient été formées, de toute façon, pour démasquer plus facilement le meurtrier s'il essayait de s'en prendre à son partenaire.

Mais le délégué savait également que Scarlett était assez têtue, et qu'elle aurait pu s'éloigner de Léna sans le consentement de cette dernière. Il aurait pu poser la question, s'il avait osé. Après ce qui s'était passé avec Nicolas, cependant, il ne trouvait plus le courage d'accuser directement quelqu'un.

- On était ici, annonça la rousse en s'arrêtant soudain. J'étais en train de vérifier les cadres quand elle a voulu partir aux toilettes. Je lui ai demandé de m'attendre et elle a refusé. Comme elle ne revenait pas, je suis allée voir là-bas, mais elle n'y était plus.

- Pourquoi voulait-elle partir aux toilettes ? demanda Isabelle. Elle avait autre chose à faire, on avait dit qu'on devait chercher les enveloppes ou des indices...

Léna se laissa aller à rire d'un air d'apparence indifférent, mais aussi stressé que moqueur.

- On parle de Scarlett. Elle voulait sûrement se remaquiller, estimant qu'elle perdrait moins son temps à se repoudrer le nez plutôt que de me regarder chercher.

Ses paroles furent accueillies par un silence lourd de sous-entendus. Colin comprit que les élèves étaient partagés entre la possibilité immense que Léna dise la vérité sur la Scarlett qu'ils connaissent tous, ou alors qu'elle ait trouvé une excuse crédible pour se protéger des soupçons. Léna avait toujours été si mystérieuse sur sa vie privée et en général, qu'il était difficile de savoir si on pouvait lui faire confiance ou non.

La voix de Nancy brisa soudain le silence tendu :

- Et tu as trouvé des enveloppes ?

Colin fut surpris des paroles de la première de la classe, comme beaucoup d'autres élèves visiblement. La jeune fille ne semblait pas se laisser perturber par la disparition de Scarlett, un air concentré plissant ses yeux bleus. Craignait-elle qu'on découvre son propre secret ? Ou souhaitait-elle rester concentrée sur l'enquête envers et contre tout pour démasquer le meurtrier ?

Léna jeta un regard étrange à Nancy, comme surprise qu'elle non plus ne l'accuse pas.

- Non, il n'y avait rien, avoua la rouquine.

- D'accord, répondit la petite première de classe, et Colin ne put s'empêcher de lui trouver un air soulagé, peut-être parce qu'il était focalisé dessus. Je suppose qu'on se sépare en groupes pour chercher Scarlett ?

- Et pour quoi faire ? bougonna Hugo que personne n'avait entendu depuis un moment. Elle doit déjà être morte et son cadavre caché quelque part. C'est pas en retrouvant son corps qu'on va sortir d'ici.

Plusieurs paires d'yeux se retournèrent vers lui pour le fusiller avec colère. Il leur rendit un regard noir avant de baisser la tête.

- Peut-être qu'elle s'est juste perdue, intervint Colin, même s'il n'y croyait pas vraiment.

- Ça fait un peu plus d'une heure qu'Adrien a disparu, contra Isabelle en tapotant le cadran de sa montre. Ça serait une trop belle coïncidence.

- Peu importe, il faut chercher Scarlett, affirma Nancy avec fermeté. Si elle est encore en vie, elle est autant suspecte que nous tous, et autant j'ai personnellement du mal à l'imaginer être la meurtrière, autant il vaut mieux n'écarter aucune piste pour le moment. M pourrait bien se faire passer pour disparu, pour mieux attaquer nous quand on ne s'y attendra pas. Et dans le cas où elle aurait été tuée, ce serait peut-être l'occasion d'obetnir de nouveaux indices pour démasquer le meurtrier.

Personne ne trouva rien à redire à ce raisonnement. Lila tremblait, souhaitant visiblement plus que tout au monde qu'il ne soit rien arrivé à sa meilleure amie. Pour les autres, c'était plus mitigé. Il fallait dire que Scarlett n'était pas la personne la plus appréciée dans la classe, et certains devaient espérer trouver de nouvelles pistes grâce à son assassinat plus que de la récupérer en vie, même si aucun ne l'avoua.

- Bon, on va faire des groupes, et cette fois plus question de se séparer, ordonna Smith. Mieux vaudrait être plus de deux, pour qu'il n'y ait plus de situation comme celle-ci où quelqu'un n'a pas d'alibi.

Colin se tourna aussitôt vers Nicolas, et croisa ses yeux bleu givre, parfaitement assortis à son expression. Le blond haussa les épaules avant de se détourner, et le délégué ne put s'empêcher de soupirer de soulagement. Depuis que son secret avait été dévoilé à tout le groupe à cause de lui, il était un peu mal à l'aise avec son meilleur ami. D'un autre côté, ce dernier ne lui avait jamais parlé de sa maladie donc il aurait pu lui en vouloir, mais il n'était pas comme ça. Il se sentait trop honteux de l'avoir soupçonné pour être déçu de Nicolas.

Colin se demandait ce que cela pouvait faire d'être à la place du blond. Il devait tant souffrir, autant physiquement que par les stigmates que sa maladie dévoilait au regard des autres... Le délégué aurait tout fait pour atténuer cette douleur qu'il ne pouvait qu'imaginer, lui faire oublier à jamais l'humiliation qu'il avait lue dans son regard lorsqu'il avait demandé à Cléa de retirer ses mitaines. L'atmosphère si pesante quand son meilleur ami avait dû s'expliquer avait donné au brun une terrible impression de déchirement.

- Des groupes de quatre me paraissent raisonnables, proposa Isabelle, ramenant Colin à l'instant présent.

- Hugo tu vas rester avec moi, si tu le veux bien, annonça Smith avec un coup d'œil à l'intéressé.

- Je... J'aimerais être avec vous aussi monsieur, chuchota Lila en se rapprochant du professeur.

Celui-ci hocha la tête. Il était évident que la fragile Lila préférait plus que n'importe qui ici rester aux côtés du professeur, et son air rassurant d'adulte responsable.

- Je vais partir moi-aussi avec vous, annonça Léna.

Personne ne s'y opposa, et voyant les groupes se former, le délégué se rapprocha de son meilleur ami comme pour s'assurer qu'il voulait bien rester à ses côtés. Les autres le remarquèrent, et Nancy proposa :

- Colin et Nicolas peuvent être dans un groupe. Qui veut les rejoindre ?

- J'en suis.

Le grand brun se tourna face à Cléa. Elle s'approcha des deux garçons, son regard plus perçant et rusé que celui d'un renard rivé sur eux. Le délégué se demanda ce qu'elle leur trouvait, tout à coup, pour vouloir rester avec eux. Mais il n'eut pas le temps de s'interroger plus car la voix de Gabriel s'éleva :

- Alors je viens aussi.

Cléa se retourna, et Colin vit en même temps qu'elle le regard étrange du garçon plus jeune qu'eux. Il fixait la jolie blonde avec assurance, sans la moindre intimidation, comme si tout était planifié dans son esprit et qu'il n'avait aucun doute sur la suite des événements. La jeune fille, en revanche, le scrutait d'un air moqueur, donnant l'impression qu'elle savait ce qu'il avait en tête et n'en avait strictement rien à faire.

Colin et Nicolas échangèrent un regard et comprirent qu'ils étaient sur la même longueur d'onde. Ils n'avaient clairement pas hérité des coéquipiers idéaux...

- Bien, déclara Nancy. Donc Miss Weller, Isabelle, Loup et moi on formera un autre groupe. Ça va pour tout le monde ?

Le reste des élèves hocha la tête. Beaucoup d'entre eux ne semblait pas parvenir à garder la tête froide.

Cela faisait déjà plus de trois heures qu'ils étaient enfermés, et certains commençaient à perdre pied. Les questions se bousculaient dans leur esprit. Il était évident que l'un d'entre eux simulait ses réactions depuis le commencement. L'hypothèse que cette personne provenait de l'extérieur se détruisait au fur et à mesure que le temps passait. M disait la vérité, il était bien le meurtrier, et parmi les personnes présentes, adulte ou élève, attendant de tuer un innocent à chaque nouvelle heure qui passait.

Et pourtant... Ils étaient bien obligés de se faire confiance, de croire les personnes en face d'eux coûte que coûte, pour espérer survivre. Comment avancer seul, sans aucun repère ? Comment tenir le coup face aux manigances du maître du jeu, sans soutien ?

Rester souder envers et contre tout, malgré la possibilité que M les contrôle dans l'ombre, faisant d'eux ses marionnettes... Colin s'était attribué la responsabilité de l'unité des prisonniers, et il pressentait déjà que ce serait sans doute l'épreuve la plus difficile qu'il aurait à affronter de sa vie.

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