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Chapitre 20 : Lila

Lila, en compagnie de Nancy et Hugo, se promenait dans les dédales de couloirs du grand musée. Elle ne parvenait pas à trop s'approcher des deux adolescents qui discutaient doucement, mais ne voulait pas non plus trop s'en éloigner. Elle avait peur de se perdre, ou bien de disparaître brusquement.

Craintive et peureuse, elle avait du mal à imaginer que tout ce qui s'était produit depuis plus de deux heures était réel. La découverte du corps de Jérémy avait affaibli toutes ses maigres défenses, elle n'avait pas supporté la vue de ce qu'il restait de son camarade de classe.

Elle ne le portait pas particulièrement dans son coeur, mais ne le détestait pas, contrairement à Scarlett qui passait le plus clair de son temps à critiquer le garçon. Lila adorait écouter sa meilleure amie parler, elle avait tant l'impression d'apprendre des tas de choses qu'elle ne savait où donner de la tête, elle se sentait si idiote à ses côtés.

Lila trouvait Scarlett magnifique, elle dégageait pour elle une assurance incroyable et beaucoup de charme, la petite brune ne pouvait souvent pas s'empêcher de la regarder avec des étoiles plein les yeux. Elle était son modèle, son exemple de perfection inatteignable.

Lila ne passait pas beaucoup de temps avec les autres élèves de la classe, parfois Isabelle mais celle-ci s'éloignait pourtant mystérieusement à chaque fois que Scarlett approchait. Lila ne comprenait pas pourquoi, après tout, tout le monde aimait sa meilleure amie.

Du coup, Lila aimait bien aussi Nancy, la première de la classe qui ne prenait jamais la grosse tête et restait toujours à l'écoute de ses camarades. Elle aidait ceux qui étaient le plus en difficulté comme la brune, et ignorait superbement ceux qui se moquaient des autres, Loup et Cléa tout particulièrement.

Malheureusement, la petite blonde et Scarlett ne s'entendaient pas très bien. Elles ne se disputaient jamais en public, mais Lila sentait malgré tout que Nancy évitait au maximum sa meilleure amie, et quand cette dernière essayait parfois de la provoquer subtilement, la première de la classe se contentait d'un petit sourire ou d'une réplique calme et s'éloignait.

La petite brune savait pourtant qu'il ne fallait pas chercher Nancy. Même si elle évitait les ennuis et faisait souvent son maximum pour réconcilier les élèves de la classe, elle ne se laissait pas faire si on l'agressait ouvertement. Scarlett était la seule exception, Lila ne se souvenait pas avoir entendu une fois la première de la classe l'envoyer balader. Juste ce petit sourire, ce haussement d'épaule ou ce changement de sujet. La brune n'avait jamais compris pourquoi.

Peut-être que Nancy ne voyait pas que Scarlett ne l'appréciait pas. En même temps, la meilleure amie de Lila était douée pour la subtilité. La seule raison pour laquelle elle savait qu'elle n'aimait pas la première de classe, était qu'elle le lui disait quand les autres ne pouvaient pas entendre.

Scarlett adorait parler des uns et des autres, et Lila en apprenait beaucoup. Elle racontait toujours plein de ragots, comme sur qui flashait telle ou telle personne, qui avait triché au dernier contrôle de maths, qui avait dit quoi sur qui... C'est ainsi par exemple que Lila avait appris que Marion, une fille de l'autre partie de la classe flashait sur Colin.

D'après Scarlett, leur camarade avait voulu se rapprocher de lui lors d'une soirée donnée par l'un des garçon les plus populaires du lycée. Seulement, au cours de la soirée, alors que le délégué adorable avec tout le monde semblait passer un bon moment avec la jeune fille, il lui avait dit d'un air désolé qu'il n'était pas intéressé. Selon Scarlett, Marion avait l'air un peu dépitée et ne comprenait pas la raison de ce comportement, mais Colin lui avait dit, pour qu'elle comprenne que le problème ne venait pas d'elle, qu'il était amoureux d'une autre personne.

Lila le savait car sa meilleure amie avait entendu Marion se confier à Nancy en cours de français quelques jours plus tôt. Quand la première de classe avait remarqué que Scarlett les écoutait, elle avait fait signe à sa voisine de table de se taire, et la jeune fille aux longs cheveux châtains n'avait donc pas pu savoir de qui Colin était amoureux, s'il l'avait confié à Marion. C'était dommage. Lila raffolait de ce genre d'histoires, surtout que le délégué était vraiment mignon.

Ce que la jeune fille aurait le plus pu reprocher à Nancy, était qu'elle ne répétait jamais les soucis que leurs camarades lui confiaient, les romances, les cœurs brisés, les trahisons... Scarlett s'en plaignait beaucoup, elle disait que si la première de classe avait été un peu moins coincée, elles en auraient su beaucoup plus. Du coup, Lila s'en agaçait un peu elle-aussi.

Mais bon, quitte à être enfermée dans le musée et séparée de sa meilleure amie, elle préférait encore être avec Nancy. Au moins, elle essayait un peu de la rassurer.

Lila se rapprocha de la blonde et Hugo qui discutaient, et elle tenta de suivre la conversation.

- Si l'amphore a été soulevée et que Nicolas, affaibli avec ses mains, n'en est pas capable, cela signifie que toutes les autres personnes dans la classe n'auraient également pas pu tuer Jeremy... expliquait Nancy.

- On doit éliminer toutes les filles ? demanda Hugo.

- Ce n'est pas ce que j'ai dis, répondit la petite blonde. L'amphore n'est pas très légère, mais elle n'est pas non plus très lourde... Je pense que même Lila et moi arriverions à la soulever à deux mains, un peu difficilement. Gabriel, c'est moins sûr.

- Mais si... Il est sûrement coupable, rétorqua Hugo. Ça se voit dans son regard, il a l'air d'un meurtrier.

Lila avait du mal à tout comprendre.

- Il était pas très fort, Jérémy, insista Hugo. Ça a pas dû être très dur de l'assommer.

- C'est vrai...

- Je ne comprends pas... intervint Lila. On ne devait pas chercher les enveloppes ?

- Si bien sûr ! répondit Nancy avec un petit sourire contrit. Mais on discutait un peu en attendant d'arriver dans les salles qu'on doit fouiller...

Lila acquiesça, mais après tout elle ne savait que penser. Elle était trop choquée pour réfléchir correctement, elle était loin d'être dans son élément. Elle n'avait jamais su s'adapter aux situations d'urgence, elle était plus de ceux qui restent en retrait, qui discutent en classe avec les autres et se laissent vivre.

Dans un cas comme celui-ci, où Lila était très loin de s'imaginer dans une situation plus chaotique, elle avait bien trop de difficultés à s'adapter. Alors elle se laissait guider, elle suivait les autres sans chercher à réfléchir, elle laissait d'instinct les autres gérer la situation pour elle.

Alors que le petit groupe parcourait les couloirs du musée, Lila laissa son regard se perdre dans les décorations. C'est alors qu'elle remarqua une statue, une main tendue vers le haut et l'autre vers le bas, les doigts repliés autour de quelque chose blanc, qu'elle identifia comme du papier.

- Eh... appela-t-elle doucement alors que Nancy et Hugo s'intéressaient à un autre endroit.

Lila se tourna vers eux alors que ses deux accompagnateurs posaient leur regard sur elle, et elle en profita pour désigner du doigt la main de la statue. Nancy et Hugo s'approchèrent, et le garçon demanda :

- C'est une enveloppe ?

- Probablement... dit Nancy en réfléchissant. Tu peux l'attraper, Hugo ?

Lila et elle étaient bien trop petites pour l'atteindre, en revanche le colosse n'eut aucune difficulté à la saisir.

- Donc la personne qui l'a déposée là est grande, réfléchit Nancy.

Lila vit le regard de la première de classe se poser sur la plateforme sur laquelle était posée la statue, et reprit :

- Ou alors M est petit, et a pu grimper sur le socle pour placer l'enveloppe ici. Vous en pensez quoi ?

Elle se tourna vers Lila, qui haussa les épaules sans savoir quoi répondre. La première de la classe se dirigea donc vers Hugo, et les deux adolescentes remarquèrent alors que le garçon demeurait figé.

Il avait les yeux rivés sur l'enveloppe froissée entre ses doigts, et sa carrure si imposante à l'accoutumée semblait s'affaisser.

Ses yeux parcouraient l'extérieur de l'enveloppe comme s'ils allaient se mettre à briller, et Nancy s'approcha doucement de lui.

- Hugo ? Elle est à ton nom, c'est ça ?

Le garçon ne répondit pas, mais alors que Nancy continuait de s'approcher, il fit un brusque geste en arrière. La mâchoire contractée et les yeux brillants de larmes, il murmura avec virulence :

- N'approche pas.

Nancy se figea, et Lila suivit la scène en commençant à trembler. Hugo avait l'air terrifié, et surtout désemparé. La brune ne l'avait jamais apprécié vraiment, il avait toujours représenté le côté brutal de la classe. Ses réactions étaient toujours imprévisibles et Lila en avait souvent peur, même si elle ne l'avait jamais vraiment vu comme quelqu'un de méchant.

Mais sa violence pouvait parfois choquer, son vocabulaire n'était jamais très élaboré, souvent grossier, et puis il n'avait pas l'air de connaître la notion de respect. Lila l'avait bien souvent vu lorgner les décolletés de Léna ou Scarlett, ou bien suivre Cléa du regard alors qu'elle courait en sport.

Oh bien sûr il n'était certainement pas le seul garçon à les regarder, seulement il était de loin le moins discret. Et beaucoup s'en apercevait.

Mais Lila ne l'avait jamais vraiment senti méchant à proprement parlé, il était bourré de défauts, mais elle le trouvait déjà bien moins malsain que Loup, aussi beau puisse-t-il l'être. Ou encore Gabriel. Et de très loin.

Mais en l'instant, il semblait avoir perdu toutes ses défenses, aussi misérable qu'un ours pris dans un piège et désespéré, près à mordre tous ceux qui oseraient l'approcher.

- Hugo... Dit Nancy de sa voix rassurante. On ne va pas ouvrir l'enveloppe...

- Mais d'autres le feront, répondit-il immédiatement, un sanglot dans la voix.

Il déglutit, et Nancy allait dire quelque chose quand Hugo la coupa :

- Non je... Je ne veux pas que ce salopard déforme l'histoire...

Il ferma les yeux une seconde, et les deux jeunes filles échangèrent un regard anxieux. Lila repris son souffle. Elle pensa une seconde à sa propre enveloppe, qui devait être là quelque part, peut-être entre les mains de l'un des élèves. Hugo lâcha alors :

- Je suis instable. Psy... Psychologiquement je veux dire, je crois que ça se dit comme ça... Mais je... Un jour, je me suis disputé avec mes parents et je ne me souviens pas de tout, je perds souvent la mémoire dans ce genre d'incidents, mais je... à cause de moi, il y a eu un grand incendie dans ma maison avant que je n'arrive dans cette ville et... Ma mère est restée bloquée à l'intérieur et elle a failli mourir... Aujourd'hui une partie de ses jambes sont brûlées et je... Je suis directement responsable alors...

Hugo reprit son souffle, alors que des petites larmes dévalaient ses joues. Nancy et Lila s'observèrent, sans vraiment savoir comment réagir. Il poursuivit :

- Mais je... Je ne suis pas fou ! Tout ça... ça n'arrive quasiment jamais et je... Je veux dire.... N'ayez pas peur de moi pour ça...

- Ne t'en fais pas... murmura Nancy en s'approchant doucement de lui, du pas doux d'un vétérinaire s'approchant d'un animal sauvage blessé. On ne te juge pas... Les erreurs arrivent et... tu n'as pas choisi ta pathologie. Ce n'est pas ta faute. Tout le monde ici peut bien comprendre ça, on a tous un passé plus ou moins lourd à porter. Tu n'es pas seul. Retiens bien ça, Hugo... Il y a peut-être un meurtrier parmi nous qui essaie de nous diviser, mais quoi qu'il arrive, tant qu'on fera confiance aux autres, il ne pourra pas gagner.

Nancy récupéra doucement l'enveloppe entre les doigts tremblants du garçon, et la donna à Lila, qui ne sut pas quoi en faire. Le regard de la brune se posa immédiatement sur le nom d'Hugo. Une pensée la traversa alors. Et si le colosse mentait ? S'il n'avait pas dit la vérité sur son secret ?

Non, elle ne pouvait pas accuser ainsi ses camarades. Elle se sentit immédiatement coupable. Lila préférait s'interdire tout soupçon envers ses camarades, elle ne s'en sentait pas la force.

- Nous devrions rejoindre les autres, annonça finalement Nancy. Le temps est quasiment écoulé, et comme ça, on ne parle plus de cette enveloppe.

- Tu veux faire croire qu'on n'en a pas trouvé ? demanda Lila.

Nancy réfléchit un instant, puis répondit :

- Je ne sais pas encore... Peut-être, oui. Ou nous dirons qu'on l'a trouvée, mais qu'on ne l'a pas ouverte, ce qui est la vérité après tout. Ce n'est pas la peine de ressasser ça une nouvelle fois, Hugo dira son secret aux autres si et quand il en aura envie.

La brune hocha la tête. Elle faisait totalement confiance à Nancy, c'était la meilleure décision à prendre. Alors ils se remirent en marche, un peu en silence, parfois la petite blonde alimentait la discussion avec Lila pour ramener un semblant de bonne humeur, même si c'était difficile.

Hugo restait amorphe, il suivait les filles en marchant en retrait, devant ses yeux semblait défiler tous les souvenirs macabres qui avaient forgé son adolescence.

- Au bout de quelques minutes, le petit groupe finit par rejoindre enfin le point de rendez-vous, et purent voir que d'autres étaient déjà arrivés.

Les deux adultes notamment semblaient attendre en discutant, et à leurs côtés se trouvaient Colin, Nicolas, Cléa et Gabriel, ce dernier assis dans un coin à observer les autres. Il manquait donc à l'appel Loup, Isabelle, Scarlett et Léna.

- Ah, vous voilà, lança Smith en voyant arriver le petit groupe. Vous avez trouvé des enveloppes ?

Nancy s'approcha suivie d'Hugo et Lila, et elle répondit après un long regard à l'intention du garçon toujours aussi silencieux :

- Celle d'Hugo. Mais on a préféré ne pas l'ouvrir.

- C'est une sage décision, approuva Smith.

- Et vous ? demanda Nancy à tous les autres autour.

- Rien du tout, répondit Colin.

Son regard s'orienta sur Nicolas qui avait le visage toujours aussi fermé, et les yeux de Lila s'abaissèrent comme par automatisme sur ses mains gantées de ses mitaines noires. Les deux amis avaient dû s'entretenir à ce propos pendant leur balade, et la jeune fille était curieuse de savoir ce que la maladie allait changer dans leur amitié.

- Mon enveloppe, répondit doucement Miss Weller. Mais nous ne l'avons pas non plus ouverte.

D'un geste, Nancy intima à Lila de donner l'enveloppe d'Hugo, et la jeune fille la donna à Smith qui montra également celle ornée du nom de la stagiaire.

- Et vous ? demanda Nancy à Cléa.

La jolie blonde était campée sur ses deux jambes, les bras croisés et laisser son regard errer sur les visages. Elle leva les yeux sur la première de la classe, et répondit :

- Non plus. Le meurtrier devait être le meilleur à la chasse au trésor quand il était gamin.

- Vous avez croisé d'autres groupes ? questionna Colin.

- Pas nous, répondit Nancy.

- Non plus, répondirent Smith et Cléa.

Lila se sentait mal à l'aise, elle sentait le poids d'un regard sur elle la démanger. Elle se retourna, et remarqua alors les yeux verts de Gabriel axés droits sur elle. Aussitôt effrayée, elle se précipita aux côtés de Nancy, et s'agrippa à son bras alors que la première de la classe la laissait faire, presque habituée maintenant.

- Tiens, voilà Loup et Isabelle, fit remarquer Smith en redressant la tête.

Lila suivi son regard, et effectivement les deux nommés arrivaient. Ils ne discutaient pas vraiment, Isabelle semblait légèrement perdue dans ses pensées, le visage fermé, tandis que Loup avançait d'un air tranquille les mains dans les poches.

- Bien, il ne reste plus que Léna et Scarlett et nous serons au complet, dit Smith à voix haute comme pour se rassurer.

Lila sourit à cette pensée. Elle avait hâte de revoir Scarlett, la jeune fille lui manquait beaucoup, et elle aurait préféré être en groupe avec sa meilleure amie. Elle se sentirait plus en sécurité, non pas qu'elle se sente en danger avec Nancy, mais Scarlett la rassurait, elle faisait partie de l'équilibre de Lila.

- Alors que Loup et Isabelle approchaient, Colin s'avança face à eux.

- Vous avez trouvé quelque chose ?

Isabelle argua alors immédiatement son regard sur la première de la classe, qui fronça les sourcils en observant la grande brune.

- Rien, annonça Isabelle.

Nancy se mordit la lèvre, et Lila l'observa attentivement. La première de la classe semblait un peu inquiète, pour une raison que la brune ne comprit pas. Enfin, non. Ce n'était pas vraiment de l'inquiétude, plutôt... de la douleur, comme si elle venait de se rappeler quelque chose d'affreux, qu'elle faisait de son mieux pour oublier. Mais elle se reprit assez vite, si bien que Lila ne put être sûre de rien. Isabelle l'observait également, sans rien dire.

- Qu'est-ce qu'on fait ? demanda alors Lila timidement. Est-ce qu'on regarde ce qu'il y a dans les enveloppes d'Hugo et Miss Weller ?

- Plus vite on aura découvert les secrets, plus vite on en aura fini avec M, rétorqua Cléa en haussant les épaules.

- Pas d'accord, coupa Isabelle. Si on cherche à rassembler les enveloppes c'est pour les garder sous surveillance et ne pas donner à M ce qu'il veut.

Lila vit Cléa arquer un sourcil, sembler réfléchir, et puis elle répondit de son sourire polaire, presque sadique :

- Mais peut être qu'il suffirait qu'on lui donne ce qu'il veut pour que tout ça s'arrête.

- Donc c'est comme ça que tu comptes te battre ? répondit Isabelle en s'approchant de la blonde. En capitulant ?

Cléa posa son regard glacial sur Isabelle, et répondit tranquillement :

- Je n'ai pas l'impression que ce qui t'intéresse le plus dans cette histoire, c'est de te battre... Mais plutôt de cacher ton secret coûte que coûte, non ?

- Tu aurais plutôt intérêt à fermer ta grande gueule, grogna Hugo soudain.

Les regards se tournèrent alors face à lui, surpris. Lila recula d'un pas sans même s'en rendre compte.

- Qu'est-ce que tu as dis, Hugo ? s'enquit Nancy d'un ton doux, quoiqu'on peu inégal.

Le colosse l'ignora, son regard sombre vissé sur Cléa. La jeune fille plantée sur ses deux jambes l'observait, ses yeux dévoilant une intelligence froide foudroyant la salle, et puis soudain, Hugo creusa la distance qui le séparait d'elle.

Les élèves entouraient maintenant les deux silhouettes qui se faisaient face, et Lila s'accrocha au bras de Nancy comme à une bouée en remarquant Smith hésiter à intervenir.

La masse imposante d'Hugo se dressait face à la silhouette longiligne de Cléa, et il grogna en rapprochant son visage du sien :

- C'est toi, hein ? Avoue le, petite garce c'est toi !

Un sourire glacial étira les lèvres de la blonde alors que les autres élèves les observait fixement.

- Effectivement, c'est bien moi.

Hugo émit un grognement d'ours, et se souvenant de ce qu'elle avait découvert sur lui, Lila prit peur. La respiration du garçon semblait inégale, ses pupilles plus dilatées qu'à la normale, et il tremblait de fureur. 

- Il... Il fait une crise de folie ? chuchota la brune à l'intention de Nancy.

La blonde ne répondit pas, son regard gravement posé sur Hugo et Cléa. Elle avait l'air de réfléchir à toute allure, mais ne savait pas comment arrêter le garçon sans causer de dégâts supplémentaires. Isabelle et Loup, juste à côté d'elles, se rapprochèrent, et la première s'enquit :

- Crise de folie ?

Loup fronça les sourcils, et Nancy se mordit la lèvre à nouveau. Lila sentit qu'elle était tiraillée entre protéger le secret d'Hugo, ou protéger Cléa.

Hugo commença à brandir son poing au dessus de la blonde, mais celle-ci l'évita en se détournant simplement, et passant cette-fois derrière lui, sourire au lèvres.

- Je croyais que Loup t'avais averti qu'il valait mieux communiquer avec les mots qu'avec les poings.

Le bras d'Hugo ayant terminé sa course dans le vide, le jeune homme se retourna brutalement, les dents serrées, et c'est ce moment que choisi le professeur Smith pour s'avancer et intervenir :

- Stop ! Vous vous calmez, ce n'est pas le moment de s'énerver !

- Dégagez ou je vous frappe ! s'écria Hugo à deux doigts de hurler.

Lila se mit à trembler, et Loup demanda à la première de la classe :

- Nancy ? C'est quoi cette histoire de crises de folie ?

Smith s'approcha doucement de Hugo comme pour le retenir et l'empêcher d'approcher Cléa qui, de l'autre côté du professeur, souriait à Hugo de son air provocateur.

Comme Nancy ne répondait pas à Loup, celui-ci les quitta pour rejoindre la blonde platine d'un air pressé alors que Smith empêchait cette fois Hugo devenu presque fou de franchir la distance qui le séparait de la jeune fille.

Lila vit alors Loup saisir brutalement le bras de Cléa, et il la tira fermement en arrière, loin d'Hugo.

À quelques pas de Nancy et Lila, le visage de Loup se rapprocha de celui de Cléa et les dents serrées il chuchota d'un air menaçant :

- À quoi tu joues !?

Cléa ne répondit pas, et son sourire moqueur s'agrandit alors que Loup n'avait pas lâché son bras.

Lila observa les deux silhouettes, et le regard de Loup aurait réduit à néant n'importe qui. Les doigts de la petite brune s'enfoncèrent un peu plus dans le bras de Nancy qui regardait elle aussi la scène dans agir, crispée.

- Tu crois vraiment que c'est intelligent de diviser encore plus la classe !? reprit le garçon d'un air encore plus menaçant, alors que sa prise semblait s'endurcir. De le mettre dans cet état alors qu'il a déjà frappé Isabelle !?

- Tu as un problème avec la violence envers les femmes, mon grand ? rétorqua enfin Cléa, l'air de se retenir de rire. D'abord les photos de Scarlett, puis Isabelle, puis moi... Tu n'aimes pas qu'on s'en prenne aux filles ?

Le visage de Loup se crispa, et Cléa profita de cet instant de faiblesse pour dégager son bras qui présentait déjà des marques rouges au niveau du poignet.

- Arrêtes de jouer, ça n'a plus rien de drôle, finit par lâcher Loup plus calmement, quoique toujours avec autant de froideur.

- Je ne joue pas, rétorqua Cléa. J'essaye de faire éclater les secrets, puisque c'est ce que M semble vouloir.

- Brillant tiens, commenta Loup en riant d'un air amer. C'est comme ça que tu comptes diviser la classe ?

- Elle est déjà divisée, et on ne trouvera pas M tant qu'il n'aura pas obtenu ce qu'il veut. Empêche m'en si ça te chante. Je ne compte pas mourir cette nuit, moi.

- Tes objectifs sont vraiment flous, Cléa.

- Les tiens aussi, Loup.

Les deux duellistes s'observèrent un long moment les yeux dans les yeux comme s'ils rêvaient de s'entretuer, pendant que tous les autres les fixaient, silencieux, en osant à peine respirer. Depuis qu'ils étaient dans la même classe, il n'avaient cessé de se chercher, de prouver qu'ils étaient meilleurs que l'autre.

Mais jamais ils ne s'étaient réellement disputés, du moins pas que Lila s'en souvienne. Ce duel là ne semblait rien avoir avec les autres, il paraissait être le reflet d'un affrontement bien plus sérieux et abstrait.

Et puis soudain, une voix derrière Lila retentit, rompant le silence :

- Scarlett a disparu.

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