
Chapitre 14 : Hugo
Hugo écoutait Nancy avec attention, comparant deux questionnaires avec les papiers de M, dont elle avait récupéré non sans peine l'un des exemplaires à Cléa quelques secondes plus tôt.
- Je n'ai pas l'impression que ça ressemble vraiment, expliquait la jeune fille.
- Lesquelles ?
- Loup déjà, l'écriture est complètement opposée. Il allonge ses lettres, les L, les P, les T et les Y sont très allongés, alors que l'écriture de M semble plus resserrée. Isabelle peut-être... mais elle a des lettres plutôt en script, alors que M ça semble changer.
- On devrait voir d'autres questionnaires, proposa Hugo de sa voix bourrue.
- Bonne idée ! répondit Nancy avec un sourire enjoué.
Hugo releva les yeux vers le visage de la petite blonde, et se fit la réflexion que malgré la bonne humeur naturelle de la jeune fille, elle semblait assourdie par les événements. Son air enthousiaste semblait un peu plus crispé qu'à l'habitude. Même s'il n'était pas très tard, les élèves étaient déjà épuisés par les évènements.
Le garçon aimait bien Nancy, contrairement à la majorité du reste des élèves, car elle était toujours gentille et l'aidait pour ses cours. Hugo n'avait pas des notes très élevées, et ses parents en exigeait beaucoup de lui, plus qu'il n'était capable. La première de classe était souvent celle qui lui permettait de se hisser à la moyenne.
Il s'apprêta à emboîter le pas à la jeune fille qui s'était éloignée pour rejoindre Smith, quand un éclat blanc attira son regard dans la direction opposée, à plusieurs mètres de là. Un questionnaire tombé à terre ? Le morceau de papier était placé à l'arrière du socle de l'une des statues.
Il s'empressa donc d'aller s'en saisir, mais constata aussitôt que l'épaisseur était bien trop importante pour qu'il s'agisse d'une simple feuille. C'était en fait une enveloppe, couverte d'une écriture appliquée.
Hugo fronça les sourcils en se lançant doucement dans la lecture.
Qu'est-ce qu'on s'amuse, vous ne trouvez pas ! Pourtant il y a bien une chose qui m'agace encore, c'est tous ces petits secrets que vous gardez pour vous... N'avez-vous pas compris que l'unique moyen de me démasquer est de les assumer ?
Puisque je suis d'humeur généreuse, j'accepte de vous aider. Alors, Scarlett, c'est ton tour ! Quelle fille parfaite, n'est-ce pas, belle, ambitieuse, rien à redire... Pourtant, comme chacun de votre bande de petits cachottiers, elle ne vous a pas tout dit d'elle. Franchement, qui aurait cru que mademoiselle je-sais-tout passait son temps libre à ça... On peut dire qu'elle cache bien son jeu.
Hugo déglutit. Il n'avait pas vraiment envie de montrer sa trouvaille aux autres. En fait, il commençait à avoir peur du moment où son tour viendrait, et rêvait de pouvoir leur cacher son propre secret.
Hélas, avant qu'il ait pu glisser l'enveloppe dans sa poche ou dans son sac afin d'en explorer discrètement le contenu à l'abri des regards, un bruit de pas l'avertit que des personnes approchaient. Il releva le regard vers le professeur, suivit de Cléa, Scarlett et Nancy.
- Tu as trouvé un nouveau mot, Hugo ? demanda cette dernière avec une grimace.
- Fais moi voir ! s'exclama Scarlett avant même qu'il ait pu répondre.
Ne sachant pas trop comment réagir, un instinct le fit reculer devant la jeune fille et il la regarda d'un air noir. Elle s'arrêta dans son mouvement en fronçant les sourcils de contrariété. Il fallait dire qu'Hugo mesurait bien deux têtes de plus qu'elle et trois fois sa largeur. Il intimidait presque n'importe qui.
Pourtant la jolie adolescente ne fut pas longue à reprendre contenance, et elle tendit la main vers lui dans un geste impérieux. Le garçon fronça les sourcils. Il détestait qu'on lui donne des ordres.
Alors que Scarlett s'avançait pour saisir l'enveloppe, Hugo sentit son instinct reprendre le dessus, et son poing partir tout seul. Il savait bien que c'était idiot, qu'il aggravait son cas, mais il était dans l'incapacité totale de réfléchir.
Un glapissement lui fit reprendre conscience du monde qui l'entourait. Il put se rendre compte qu'il n'avait pas atteint sa cible, écartée de la trajectoire de son coup par Colin qui le fusillait à présent du regard.
- Hugo, l'apostropha le délégué de la classe, d'un air un peu sombre que ses camarades ne lui connaissaient pas.
Le colosse serra des dents, un simple grognement s'échappant de ses lèvres. Il se sentait acculé, cerné par les corps qui s'étaient assemblés autour de lui. Il sentait son sang bourdonner dans son crâne, sa vision devenir floue, son souffle inégal s'accélérer. Il avait besoin de sortir de là.
D'un geste, il jeta l'enveloppe et son contenu sans aucun doute précieux sur le sol, aux pieds de Colin, avant de lui tourner le dos. Les poings serrés, il grommela avant de s'éloigner :
- Voilà, t'es content ? Petit con.
Le délégué ne répliqua pas, et c'était mieux ainsi. Hugo n'était pas sûr qu'il aurait été capable de garder son calme autrement. Il poussa avec sa brusquerie habituelle Lila qui lui faisait face pour émerger du petit groupe qui s'était formé. Heureusement qu'il n'avait pas s'agit de Loup, ou cette altercation aurait fini en échange de coups desquels le colosse n'était lui-même pas certain de sortir indemne. Aussi fort qu'il pouvait l'être, il savait parfaitement que ses muscles ne faisaient pas le poids face à l'intelligence vicieuse de Loup.
Quand il se fut suffisamment éloigné pour reprendre son souffle, Hugo darda à nouveau son regard sur l'attroupement. Colin lisait à voix haute le mot qu'il avait pu connaître avant tous les autres, provoquant quelques exclamations de la part de Scarlett. Dès qu'elle apprit que l'enveloppe la concernait, la jolie adolescente se jeta sur le délégué pour récupérer le petit cadeau de M, mais le garçon, bien plus grand qu'elle, le leva hors de sa portée avant de se tourner vers le professeur.
- Monsieur, qu'est-ce qu'on fait ? demanda-t-il de son ton doux qui donnait la nausée à Hugo. On l'ouvre ou on s'en débarrasse ?
Monsieur Smith le regarda en silence pendant plusieurs longues secondes, durant lesquelles chacun des membres du petit groupe était pendu à ses lèvres. Même quand il ne parlait pas, le trentenaire possédait un charisme certain.
- Je serais d'avis de la détruire, énonça-t-il finalement. Je ne vois pas ce que ça pourrait nous apporter de bien de savoir ce qu'il y a là-dedans, sans doute quelque chose qu'il vaudrait mieux taire comme ça l'a été avec Adrien.
- Non, donnez-le moi ! protesta Scarlett, haussée sur la pointe des pieds dans le but d'atteindre le rectangle blanc au bout du bras de Colin. Ça me concerne, c'est à moi de décider.
- Je suis partagée, annonça Cléa, et tous les regards se tournèrent vers elle. D'un côté la décision revient logiquement à Scarlett, mais en même temps ce mot est un autre indice de M, et cela nous concerne donc directement après ce qui est arrivé à Adrien.
- Je suis d'avis de l'ouvrir, renchérit Loup sérieusement.
S'ensuivit un brouhaha incompréhensible, chacun essayant de faire valoir son avis sur la situation. Colin demeurait immobile au centre, toujours le bras levé comme un imbécile. C'est à ce moment qu'Hugo perçut un petit gloussement au-dessus de sa tête. Énervé, il leva ses yeux sombres vers le balcon du premier étage, où ils rencontrèrent une silhouette à demi masquée dans la pénombre, balançant ses jambes frêles avec enthousiasme dans le vide.
La brute de la classe n'eut aucun mal à reconnaître Gabriel, et le mépris ressurgit en lui, faisant apparaître un sourire cruel sur son visage. Les deux prunelles vertes du gamin le fixaient sans ciller, contrairement à d'habitude. C'était la première fois qu'il ne détournait pas le regard devant lui.
Mais Hugo n'eut pas le temps d'ouvrir la bouche pour lancer au plus jeune une remarque désobligeante qu'une voix s'éleva dans le groupe, lui faisant ramener son attention vers celui-ci.
- Et toi, Nancy, qu'est-ce que tu en penses ? demandait Colin. Tu ne dis rien depuis tout à l'heure.
La blondinette releva la tête vers lui, l'air un peu surprise, comme si elle émergeait d'une intense réflexion.
- De quoi ? Ah... Je n'en sais rien. Tous vos arguments me paraissent valables, je crois qu'on a à perdre et à gagner quoi qu'on choisisse. J'étais en train de penser à autre chose.
- À quoi ? s'enquit Cléa avec intérêt.
La plus jeune se tourna vers le professeur d'un geste qui semblait inconscient.
- J'étais en train de me demander si l'enveloppe était là depuis longtemps ou non. À ce que j'ai cru comprendre, Hugo l'a trouvée sans chercher. Or, si elle était si bien en vue, elle n'a pas pu être placée pendant la journée, ou bien des touristes l'auraient sûrement récupérée avant nous. Dans ce cas, ça voudrait dire qu'elle a été mise là après qu'on soit enfermés... Mais comment l'un d'entre nous pourrait mettre tous ces messages sans que personne ne remarque rien ?
Un blanc tomba sur la petite assemblée à la fin de ce monologue, chacun dévisageant Nancy avec des yeux ronds. Hugo n'avait pas trop suivi le raisonnement, mais il lui paraissait plutôt cohérent.
- Pour celui-là, reprit la jeune fille sans remarquer l'attention des autres, quelqu'un aurait pu le mettre là pendant que je parlais à Hugo, puisqu'on ne regardait pas dans cette direction, ou bien quand on a quitté le hall la première fois. Par contre pour la photo d'Adrien... poursuivit-elle d'une voix un peu plus faible, sans doute à cause de la disparition de cet ami. Colin marchait devant et il a trouvé le message. Mais personne n'était venu dans ce couloir avant seul, alors soit c'était lui soit Adrien, je ne vois pas d'autre possibilité...
- Tu oublies quelque chose, intervint soudain Cléa. Il est aussi possible que quelqu'un qui n'était pas avec nous à ce moment là ait trouvé un raccourci pour déposer l'enveloppe avant notre arrivée.
- Tu penses à Isabelle, Nicolas et Weller ? demanda Loup.
Cléa ne répondit pas, son regard plus glacial que jamais plongé dans un vide immense de réflexion.
Hugo était perdu. Il ne parvenait presque plus à suivre la discussion, pourtant elle n'avait plus rien du brouhaha d'auparavant. Les deux arrogants et la première de classe semblaient dans un autre monde, comme s'ils ne voyaient plus les autres, perdus ensemble dans une réflexion qui échappait au colosse. Seuls Léna, Colin et Smith semblaient vraiment suivre le raisonnement, sans pour autant s'intégrer dans la conversation.
Trois cerveaux tournaient à plein régime, et ça en donnait presque la migraine à Hugo. Leurs pensées semblaient aller bien plus vite que leurs paroles, et déjà le débit était rapide. À part leur voix, la petite assemblée était plongée dans le silence.
- Je n'accuse personne, contra Cléa. J'expose simplement des faits et des possibilités. Je vois mal Adrien offrir au groupe son propre secret vu sa réaction, à moins évidemment qu'il nous ait également caché son métier d'acteur. Pareil pour Colin, même s'il est mieux de n'écarter aucune possibilité.
Colin s'apprêta à protester quand le professeur prit soudain la parole, de sa voix plus grave et pleine que celle des adolescents, imposant sa présence.
- Miss Weller n'aurait pas fait une chose pareille. Je la connais mieux que vous, elle respecte énormément ses élèves, elle n'aurait pas tué Jérémy.
- Elle pourrait très bien avoir un mobile que nous ignorons, soupira Nancy. J'ai vraiment l'impression que nous n'avons pas assez d'indices, on nage dans la suspicion et le flou, c'est pas comme ça qu'on va trouver des preuves concrètes.
- Et où tu veux les trouver tes indices ? ricana Loup. Ils ne vont pas apparaître de nulle part.
- Fouillons les sac, intervint Léna.
Tous les regards se tournèrent vers la belle rouquine qui jouait avec ses ongles maquillés. Elle haussa les épaules avant d'expliquer :
- Si quelqu'un parmi nous s'amuse à poser les papiers sans que les autres le voit, il doit en avoir d'autres sur lui. Si personne n'en a, c'est que M les a déjà tous mis, ou bien qu'il n'est pas ici. Au moins ça pourrait éliminer pas mal de suspects.
Elle avait prononcé toute sa tirade en balayant le groupe du regard, une main posée négligemment sur sa hanche. Comme souvent, Hugo la trouva vraiment belle.
Comme personne ne trouvait rien à redire à son idée, ils la mirent aussitôt en application. Colin y passa le premier, mais ses camarades ne trouvèrent rien d'autre sur lui que quelques papiers de bonbons, des miettes de biscuits, une vieille place de cinéma, sa carte de cantine, un trousseau de clés et un billet de dix euros que Cléa tenta de subtiliser, coupée dans sa petite blague par un Loup moqueur.
Le délégué avait égaré son sac quelque part dans le musée, mais parut ravi de retrouver sa carte d'identité au fond d'une de ses poches, car il pensait apparemment avoir perdu. Il était si peu organisé, en fait, qu'il était difficile d'imaginer qu'il était le meilleur ami de Nicolas, toujours impeccable, toujours parfait. Ridicule, avec son air de gosse de riche, ses cheveux blonds bien coiffés et les mitaines qui ne quittaient jamais ses mains même en été. Ce type prenait tout le monde de haut, ce que détestait Hugo.
La seconde à dévoiler ses possessions fut Scarlett, qui n'avait pas grand chose de plus intéressant. Elle sortit un à un du sac pendu à son coude tous les instruments de maquillage qui s'y trouvaient, puis Cléa entreprit de vérifier qu'il n'y avait rien d'autre là-dedans, et la jeune fille aux très longs cheveux fut laissée tranquille.
Lila et Léna passèrent ensuite, la seconde insistant pour que Loup s'occupe d'elle. Puis vint le tour de celui-ci, et il se montra étonnamment docile. Comme pour les autres, il ne possédait rien sur lui qui ressemblait de près ou de loin aux petits papiers du meurtrier.
- Tu as l'air presque déçue de ne rien trouver, ricana-t-il dédaigneusement pendant que Cléa fouillait avec intérêt son sac à dos, ne se gênant pas pour lancer ses affaires à la ronde sans aucun respect pour celles-ci.
Loup tint sa revanche quand il lui retourna la faveur, et déversa le contenu du sac de la blonde platine sur le sol. Il trouva dans la petite pochette le morceau de poterie qu'elle avait subtilisé à l'œil de Jérémy. Lila sembla sur le point de tomber dans les pommes à la vue du rouge qui tintait la moitié la plus pointue, et Hugo préféra s'éloigner plutôt que de la rejoindre dans cet état. Nancy commença à aider Cléa à ramasser ses affaires alors que celle-ci lançait de sales remarques à Loup, tenant dans sa main une plaquette de pilules bleue à moitié entamée.
Le colosse aurait aimé échapper à son sort, mais ce n'était pas de l'avis de ses camarades. Même s'il aurait pu en maîtriser la plupart sans trop d'efforts, il préféra se laisser faire. Il n'était pas stupide au point d'imaginer que les soupçons ne se dirigeraient pas automatiquement sur lui s'il refusait de jouer le jeu, et il n'avait pas envie de ça.
Il n'avait évidemment rien de compromettant sur lui, cependant cette petite fouille lui laissait un arrière goût de honte et de colère, tout comme c'était apparemment le cas de Scarlett, assise sur un banc de marbre un peu plus loin, marmonnant des mots indistincts tout en fixant l'enveloppe que Colin n'avait toujours pas lâchée. Elle triturait nerveusement ses ongles rouges, mais l'attention d'Hugo fut retenue par son délégué qui s'approchait de lui en disant d'un air un peu désolé :
- C'est ton tour...
Hugo eut envie de protester en le voyant ouvrir son sac sous le regard de Smith et Nancy, mais il s'en empêcha lui-même afin d'éviter d'attirer tous soupçons sur sa personne. Alors que Colin vérifiait ses affaires, des chaussettes de sport, du déodorant, une trousse et des lunettes de soleil, Hugo lança soudain :
- Eh, Gabriel est là d'ailleurs il faut fouiller son sac aussi !
Il se retourna pour regarder au dessus de lui, là où il pensait voir les petites jambes du brun se balancer dans le vide, et les quelques autres autour suivirent son regard. Mais la place était vide, et Hugo détourna le regard à ce constat.
Colin rendit son sac à au colosse, puis comme par automatisme Nancy retira le sien de ses épaules et l'ouvrit sous les yeux de Colin en disant à Smith :
- Après le mien il ne restera que le vôtre monsieur.
Smith hocha la tête tandis que Colin observait minutieusement les affaires de Nancy et que les autres se rassemblaient autour, grossissant leur nombre dans l'attente du verdict prochain. Hugo recula immédiatement, se sentant acculé, et Colin rendit son sac à Nancy.
C'est Léna qui ouvrit le sac du professeur et vida ses poches, et en sortit certaines affaires sous l'œil gêné du concerné. Hugo remarqua des papiers, il pensa d'abord que c'était des cours puis vit des chiffres des lettres formant des séries n'ayant ni queue ni tête. Il y avait également des lunettes de vue, un paquet de mouchoirs, une trousse remplie à en craquer et un portefeuille.
Hugo allait enfin se rapprocher un peu quand un détail attira son attention, et qu'il vit du coin de l'œil Scarlett à deux doigts d'imploser.
Et puis enfin elle fonça sur le groupe comme une tornade, bousculant Léna contre Monsieur Smith qui manqua lui aussi de tomber, et se jeta sur Colin. Par réflexe, celui-ci leva immédiatement sa main contenant l'enveloppe en l'air, et les autres s'écartèrent.
- Donne la moi ! hurla Scarlett en serrant les poings.
- Non, répondit Colin d'un air à la fois autoritaire et peiné. Si on ignore les mots de M, il cessera peut être ses activités.
Je n'en ai rien à faire, donne moi cette enveloppe !
- Colin a raison ! intervient Nancy en tentant de raisonner Scarlett. M cherche à nous diviser pour mieux nous attaquer, si on ouvre ses enveloppes on perdra notre unité comme on a déjà perdu Jérémy et Adrien.
- Comme si notre classe était unie, lâcha froidement Cléa, les bras croisés sur sa poitrine.
- Elle l'est, contra Hugo avec force. C'est ton problème si tu décides de passer ta vie à te moquer de nous.
- Ah oui elle l'est ? Dans ce cas pourquoi l'un d'entre nous ici présent n'a pas hésité à buter Jérémy petit malin ? se retourna vivement Cléa pour faire face à Hugo, qui se ratatina sous son regard.
- Ce n'est pas la question, tenta de les raisonner Nancy.
- Vos gueules ! hurla Scarlett.
Elle se jeta alors sur Colin, qui recula sous l'impact, mais Scarlett parvint à saisir du bout des doigts l'enveloppe.
Le délégué ne lâcha pas sa prise, n'abandonnant pas son objectif, mais la jeune fille se mit à tirer de toutes ses forces, et c'est alors qu'Hugo observa avec consternation l'enveloppe se déchirer, et renverser son contenu sur le sol.
Scarlett et Colin reculèrent en même temps, comme pour se désolidariser de leur culpabilité, et la totalité du groupe baissa les yeux sur ce qui était maintenant répandu par terre.
Hugo observa les yeux grands ouverts ces photos, ces photos esthétiques d'un corps de femme, ou plutôt adolescente, presque nue. Les poses étaient belles, le modèle était parfois à genoux, ou assise les mains appuyées en avant et les jambes repliées en arrière. Elle portait toujours des sous vêtements, bien que très infimes, mais le gros de son corps était complètement à découvert.
Hugo ne pu s'empêcher de faire un pas en avant, à la fois consterné et subjugué par le corps qu'il voyait, et soudain ses yeux se posèrent sur le visage du modèle.
Scarlett.
Il recula brusquement, écarquillant les yeux, et observa la concernée qui elle restait coite, les joues plus rouges que jamais.
Incapable de bouger, des larmes commençant à perler au coin de ses yeux, Scarlett observait la scène en tremblant.
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