Chapitre 31 - "Ça ne pouvait pas être un hasard".
La bouche pâteuse, Newt se demandait où il était. Il sentait une chaleur presque étouffante au niveau de sa main. Il se rendit vite compte qu'il était dans le noir. Il comprit enfin qu'il commençait à se réveiller d'un sommeil profond. Il se sentait confortable, allongé sur quelque chose de moelleux. Il ouvrit petit à petit ses paupières pour s'habituer à la lumière du jour. Les murs blancs qui l'entouraient, reflétaient la lumière et l'éblouissaient. Il réalisa alors qu'il était dans un hôpital. Les événements lui revinrent vite en tête. Il pensa à Thomas. Ses yeux s'ouvrirent instantanément, en beaucoup plus grand. Il vit sa sœur près de lui, lui tenant la main fortement tout en lisant un livre.
- Lizzy...
Sa sœur sortit la tête de son bouquin un sourire triste sur le visage, elle se releva et s'approcha de lui. Sa deuxième main vint caresser le visage du blond.
- Hey Newt, comment tu te sens ? C'est normal si tu as mal à la tête, le médecin a dit qu'il ne fallait pas que tu bouges à ton réveil, tu risques d'avoir le tournis.
Effectivement, le monde au tour de lui tournait rapidement. Il se décida à reposer son buste contre le matelas relevé du lit. Il ne voyait pas bien clair, son crâne tapait affreusement.
- Papa et Maman sont partis parler avec le médecin.
Newt acquiesça de la tête trop faible pour parler. Il se souvint des coups portés par Adrien, son ami, son ancien ami. Ça lui faisait mal, physiquement un peu, psychologiquement beaucoup trop. Il ne pensait pas qu'Adrien était capable de lui faire du mal. Il se souvint alors du coup de fil. Il paniqua à nouveau.
- Thomas, où est Thomas ? Il sait ?
Bizarrement il avait l'énergie pour prononcer quelque chose. Il ne pouvait pas imaginer que Thomas ne soit pas au courant.
- Chuuut Newt, tu n'as pas beaucoup de force, il faut que tu te reposes.
- Lizzy... Pourq... Pourquoi tu ne réponds pas ?
Elle le regardait désolée, ça n'allait pas. Newt sentit le nœud de son estomac grandir considérablement. Sa sœur voulait lui cacher quelque chose.
- Lizzy, dis-moi.
- Non Newt, plus tard.
Newt se releva furieux, sa tête et son corps lui infligèrent une douleur insupportable mais beaucoup moins pénible que de ne pas savoir si Thomas était au courant, s'ils avaient eu des nouvelles.
- Lizzy ! Dis-moi ce qu'il se passe. Il implorait.
- Newt recouches-toi maintenant !
Il tremblait, il avait bien compris que quelque chose se tramait. Il avait peur, tellement peur de la réponse.
- Newt... S'il te plaît calme toi, ça va aggraver ton cas.
- J'en ai rien à foutre ! Putain ! Que-ce qu'il se passe bordel ? Sa voix tremblait, il pouvait s'effondrer en larmes si elle ne répondait pas.
Lizzy fixa Newt dans les yeux. Elle lui réclamait de se calmer et de se recoucher avec son regard. Elle avait un air grave, un air qui n'apportait pas une bonne nouvelle. Newt n'aimait définitivement pas ça. Il s'obligea tout de même à se recoucher, il respira fortement et attendit que son cœur s'apaise, ce qui n'était clairement pas possible.
- Ça fait des heures que tu es ici, le jour de l'an c'était hier, il est dix neuf heures. On...
Newt essaya tant bien que de mal de se repérer dans le temps.
- On n'a pas de nouvelles de Thomas.
Le cœur de Newt ne fit qu'un bond. Pas de nouvelles ? Depuis presque vingt heures ? Le cœur de Newt s'accéléra encore plus fort. Où était Thomas ?
- Qu-Quoi ? Comment ça ? Mais vous avez essayé Teresa ?
- Oui, même elle, elle ne sait pas où il est, on sait juste qu'il a essayé de te rappeler un nombre de fois incalculable après qu'Adrien ait raccroché et depuis plus de nouvelles. Teresa a dit qu'il avait juste tapé partout et qu'il s'était barré laissant son portable à l'appartement.
Newt ne cachait même pas les traits de son visage si tristes. Il ne pleurait pas, non pas Newt, mais il avait presque envie d'éclater en sanglots. Il avait besoin d'évacuer pour réaliser ce que lui avait fait Adrien, c'était inconcevable pourtant ça s'était réellement passé. Adrien le considérait plus depuis longtemps comme un ami. Il l'avait frappé sans regret, sans excuse. Et ça brisait le cœur de Newt. Mais le pire, c'était Thomas. Il était tellement mal pour lui, il n'imaginait même pas ce qu'il devait ressentir. C'était invivable de savoir que Thomas croyait qu'il l'avait trompé. Il essayait de se l'imaginer, marchant rageusement dans les rues de New York, insultant la vie de lui faire subir ça.
- Lizzy, ça me tue qu'il ne soit pas au courant. Il faut qu'il sache.
- Je sais Newt, mais il va le savoir, il va forcément se montrer à un moment ou à un autre.
- Non... Il est capable de ne jamais revenir, tu ne te rends pas compte de ce que j'ai engendré.
- Newt ! Tu n'as rien fait, rien de tout cela est de ta faute tu m'entends ?
- Lizzy, il... Il m'a embrassé, il m'a touché et j'ai pas réagi tout de suite parce que... C'est pas que j'ai aimé c'est juste que... Merde, j'aurais pu lâcher prise.
- Mais tu ne l'as pas fait d'accord ? Alors arrête, tu ne l'as pas trompé.
- Tu comprends pas, j'ai voulu, un moment j'ai failli, il m'a donné envie de coucher avec lui, il m'avait encore dans sa main je...
- Newt ! Bordel, arrête ! Adrien a toujours eu cet effet sur toi, parce que t'as toujours pensé que si tu couchais avec lui il allait redevenir l'ami que tu aimais, mais il ne l'est jamais redevenu. C'est Thomas qui t'a sorti de là, tu l'as repoussé jusqu'au bout parce que tu aimes Thomas. Tu ne l'as pas trompé ! Regarde-moi Newt ! Regarde-moi et dit moi "Je ne l'ai pas trompé".
Newt posa ses yeux humides sur ceux de sa sœur en colère. Lizzy avait lâché une bombe sans s'en rendre compte, il aimait Thomas ? Impossible. Putain, l'amour ça craignait. S'il n'avait jamais rencontré Thomas, cette merde ne serait jamais arrivée, il aurait couché avec Adrien, il n'aurait pas blessé son Thomas et il ne serait pas à l'hôpital. Il avait tout foutu en l'air car il s'était permis de faire rentrer quelqu'un dans son cœur.
- Non Newt ! Je sais à quoi tu penses, arrête, ne va pas penser n'importe quoi. Regarde-moi, et dis-moi que tu ne l'as pas trompé, dis-moi que tu ne crois pas que tu es fautif, dis-moi que t'es pas en train de rejeter Thomas.
Newt baissa les yeux face au regard déçu de sa sœur. Il ne pouvait pas la décevoir.
- Je ne pense pas à ça Lizzy. Je ne vais pas le rejeter.
Il ne pouvait pas faire ça à Thomas, surtout après ce qu'il venait de se passer. Il ne pouvait pas le laisser tomber. Pourtant, si Thomas n'avait pas été son copain, tout aurait été tellement plus facile et contrôlable.
- Bien, maintenant tu te reposes en attendant de ses nouvelles.
- Il s'est passé quoi après que je me sois évanoui ?
Lizzy le regarda attentivement pour savoir si elle devait lui dire ou pas.
- Lizzy...
- Pas grand-chose à vrai dire. Elle répondit précipitamment. Je me suis rapproché de toi et Gally a fait face à Adrien, pour essayer de le contenir et de le calmer. Il a essayé de se battre mais tu connais Gally. Adrien était toujours hors de contrôle, il a continué à insinuer que tu l'avais laissé tomber, qu'il n'avait plus personne. Que si c'était comme ça il allait s'en prendre à Thomas pour que tu reviennes vers lui.
Newt savait bien que ce n'était que des paroles en l'air, mais il ne pouvait s'empêcher de sentir la colère monter face à ses propos. D'où se permettait-il de menacer Thomas ?
- Adrien il est où maintenant ?
- On n'en sait rien.
Newt sentit son cœur se serrer atrocement. Remarque, il ne pensait pas Adrien capable de lui faire du mal et il l'avait fait.
- Tu crois qu'il serait capable de... De...
- Blesser Thomas ? Honnêtement non, il est à New York, il ne risque rien.
- Tu crois que je devrais porter plainte ?
- J'en sais rien, moi je pense que tu devrais le faire mais si tu ne le sens pas, si tu n'en as pas envie car il reste encore quelqu'un d'important pour toi ne le fait pas. Fait comme tu le sens.
Newt souffla, il ne pouvait pas faire ça, même avec ce qu'il lui avait fait. Il devait le rayer de sa vie mais pas l'enfoncer plus qu'il ne l'était déjà.
Il se sentit tout d'un coup très faible, une grande envie de dormir arriva. Il ferma les yeux sous les caresses de sa sœur dans ses cheveux. Elle savait quoi faire pour l'endormir. Il se sentait tellement mal, il se sentait nul d'avoir infligé ça à Thomas. Il aurait dû lui en parler avant mais il n'avait jamais su comment aborder la chose. Maintenant il y avait plus de chances qu'il ne le revoit jamais qu'il lui pardonne. Il s'endormit en espérant que Thomas écouterait, qu'il comprendrait.
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Thomas tremblait. Les larmes sur ses joues n'arrêtaient pas de tomber. Il n'arrivait plus à les contrôler. Il n'avait jamais réussi. Surtout quand il s'agissait de Newt. Rien que de penser à son prénom lui faisait mal. Il avait mal. Tellement mal. C'était encore pire que la première fois, son cœur qui se brise. Il l'entendait d'ici lui reprocher de s'être attaché, lui crier qu'il n'était qu'un faible à ne pas savoir quand les gens se foutaient de sa gueule. Et le pire c'est que ce petit organe avait raison. Il était nul de ne pas avoir vu que Newt était, en fait, comme les autres. Il était pitoyable de lui avoir fait confiance et de s'être attaché. Il n'arrivait pas à croire qu'en une soirée il avait perdu Newt et son cœur. En même temps, les deux ne faisaient qu'un.
Depuis combien de temps marchait-il dans les rues de New York ? Des heures ? Il ne savait pas car il n'avait ni portable, ni montre. Il n'avait plus rien de toute façon. Il avait envie de tout abandonner et de partir loin. Nouvelle année de merde. Il n'arrivait pas à croire que tout cela s'était passé hier déjà, il avait l'impression que c'était il y a cinq secondes que son cœur, son corps, son âme s'étaient éparpillés en morceaux dans sa chambre.
Thomas se décida enfin à rentrer, juste pour donner des nouvelles. Puis il ferait ses affaires et s'en irait. Où ? Peu importe, loin, très loin de New York. Il ne voulait plus y remettre les pieds. Plus jamais. Il avait envie de laisser cette ville briseuse de rêve, de cœur partir. Il ne s'y sentait plus chez lui. Jusqu'à présent c'était cette ville qui arrivait à lui faire oublier ses malheurs. Maintenant il ne l'associait qu'à une seule personne. Sa personne. Newt. Non, il n'était pas sa personne. Il ne l'était plus.
Mais ça sonnait tellement faux, Newt n'était pas mauvais, il ne jouait pas avec le cœur des gens bordel. Pourquoi il avait fait ça ? Pourquoi il avait fait ça à Thomas ? Il savait ce qu'il avait vécu et il lui avait fait deux fois pire. Il ne pensait pas Newt comme ça. Personne ne l'avait vu venir. Même pas Teresa ou Minho aussi bien. Tout le monde lui disait que c'était un gars bien, que la façon dont il le regardait cela se voyait que Newt éprouvait quelque chose de différent pour le brun. Et pourtant, tout le monde s'était trompé. Il avait eu tout le monde, sans exception. Quel con ! Il était débile de n'avoir rien vu.
Thomas avait passé la nuit et la matinée à voguer entre ces deux idées : Newt avait joué avec lui, Newt n'aurait jamais fait ça, il y avait forcément une explication. Thomas était tellement défaitiste qu'il penchait pour la première, la deuxième lui semblait inutile. Il savait que la vie avait décidé d'être intransigeante avec lui. Alors maintenant il l'a laissé faire, il encaissait et rien d'autre. Il n'était même plus étonné.
Il ouvrit la porte de l'appartement doucement, espérant qu'il n'y avait personne. Ils étaient peut-être partis à sa recherche. Tant mieux, Thomas pouvait faire ses valises tranquillement, au moins. Il avait pensé trop vite, à peine la porte fermée Teresa lui sauta dessus en furie.
- Putain de bordel de merde Tom, t'étais où ? Tu sais quelle heure il est ? Treize heures putain ! Vingt putains d'heures qu'on n'a pas de nouvelles de toi. On n'avait aucun moyen de te joindre, on ne savait pas où tu étais, ni s'il t'était arrivé un truc on s'inq-
- Ta gueule Teresa, juste ta gueule.
Thomas ne s'en voulait même pas de lui parler comme ça. Il était encore énervé contre elle, contre tout le monde, même ceux qui n'y étaient pour rien. Il était en colère contre la vie, le monde entier. Il était tellement focalisé sur la rage qui bouillonnait en lui qu'il ne se rendait même pas compte de ce qu'il balançait à Teresa.
Il la bouscula d'un coup d'épaule et se dirigea droit vers sa chambre. Il était décidé, il allait s'en aller loin de toute cette merde.
- Tom il faut que tu m'écou-
Thomas se retourna furieux.
- NE ME PARLE PAS JE VEUX RIEN SAVOIR T'ENTENDS ?
- Tu comprends p-
- MAIS PUTAIN, C'est pas compliqué non ? Je veux rien savoir, rien je vais juste prendre mes affaires et me ca-
- Newt est à l'hôpital !
Thomas cessa de bouger seulement quelques millièmes de seconde.
Elle avait dit ça plus fort que lui et rapidement pour qu'il ne lui coupe pas la parole. Il avait eu l'impression de mal entendre. Puis il se ressaisit, il rit de colère, en plus d'être un connard Newt était un menteur. Il était prêt à n'importe quel mensonge pour le manipuler. Teresa y était tombée dedans comme une mouche.
- Newt s'est fait tabasser, il est à l'hôpital depuis minuit, Lizzy a essayé de te joindre alors j'ai répondu, elle m'a expliqué toute la situation. Thomas, ce n'est pas ce que tu crois, je te jure.
D'abord il essaya de comprendre le sens de ses paroles. Il se mit à y croire quelques secondes puis Thomas se rapprocha d'elle, énervé. Énervé, qu'elle le croit. Mais elle ne voyait pas qu'il s'était fait avoir une nouvelle fois ?
- Alors quoi ? Tu y crois dur comme fer ? Juste avec un coup de téléphone ? T'es de son côté c'est ça ?
- Thomas arrête, t'es encore en colère tu ne sais pas ce que tu dis, je te jure que c'est la vérité, je-
- Arrête, c'est quoi votre problème ? Vous vous êtes tous ligués contre moi ? Newt est parfaitement capable de me faire du mal, je pensais au moins que toi tu serais là pour me soutenir, tu préfères le croire lui ? Vas-y, moi je veux plus en entendre parler.
- Thomas je t'en prie arrête, Newt va mal il-
- Parce que moi je vais bien peut-être ?
- Mais si tu m'écoutais-
- Mais si je vous écoute c'est moi le fautif et Newt le petit ange. Pourquoi t'acceptes pas que ce n'est qu'un connard. Il est capable d'inventer n'importe quoi pour que je pense que c'est de ma faute, ça fait comme Brenda, je vais me sentir coupable alors qu'à aucun moment c'est de ma faute.
- MAIS NEWT N'EST PAS BRENDA !
Thomas sursauta. Teresa ne criait jamais. Il était surpris mais se ressaisit bien vite. Hors de question de penser une seule minute qu'il y avait un malentendu, c'était impossible. Il était tellement aveuglé par la haine qu'il ne voulait pas entendre raison. Newt l'avait embobiné.
-Thomas putain. Écoute-moi s'il te plaît. Supplia Teresa.
Thomas se tourna vers Aris.
- T'as pas honte d'avoir une copine aussi influençable ? Balança Thomas avec haine et dégoût.
Il était tellement pathétique. Il voulait faire du mal, comme on lui en avait fait. Aris ne dit mot, il s'approcha alors de Teresa pour lui montrer qu'actuellement il n'était qu'un pauvre con. Thomas le savait mais là il en avait clairement rien à faire.
- Thomas, jamais je me permettrais d'être contre toi si je n'étais pas sûr d'avoir raison. Se contenta de dire Teresa, doucement, avec cette voie qui avait don, d'habitude, de l'apaiser.
- Teresa, arrête ne t'en mêle pas, si t'as Newt au téléphone dit lui que ça ne sert à rien qu'il vienne trouver des excuses. C'est mort, j'aurais jamais dû lui faire confiance. Je veux plus jamais entendre parler de lui.
Sur ces derniers mots, Thomas se dirigea vers sa chambre, ignorant les appels constants de Teresa. Il s'était fait avoir une seconde fois, mais maintenant plus jamais.
Il s'enferma pour être sûr que personne ne vienne le déranger. Puis il se laissa glisser contre la porte. Il frotta son visage avec ses mains comme pour essayer de se calmer, mais il n'en avait pas envie. Il soupira. Ça ne pouvait pas être un hasard. Ça ne pouvait pas être une erreur, c'était tellement improbable. Sinon il n'avait vraiment pas de chance dans la vie.
____
Je veux savoir ce que vous ressentez par rapport à la réaction de Thomas et Newt, sur ce qu'ils pensent aussi. Je veux de la frustration et de la colère héhé ! Je veux des théories pour la suite aussi histoire de rire un peu.
Xxo.
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