Chapitre 17 - " Un autre ressenti merveilleux "
Newt était devant la porte, les clefs dans une main tremblante et il se demandait s'il devait rentrer. Teresa les lui avait donné et l'avait abandonné là sur le seuil, seul.
La meilleure amie de Thomas était douce, rassurante et compatissante. Elle était d'un calme encore plus étonnant que Newt. Elle était très gentil et il l'appréciait déjà. Il espérait que le brun se rendait compte de l'amie qu'il avait.
Une tonne de questions émergeait dans son cerveau qui bouillonnait. Le brun pouvait ne pas apprécier sa venue, il n'avait peut-être pas envie de le voir après tout. Newt voulait faire demi-tour mais en même temps une petite voix dans sa tête lui répétait sans cesse de passer cette porte, sinon il allait le regretter.
Thomas se trouvait derrière cette porte. Thomas était là dans l'appartement dans lequel Newt s'apprêtait à rentrer. Il essayait de réaliser. Il sentait son corps se contracter de nervosité. Il allait le revoir. Comment réagirait-il ? Il serait heureux de le revoir ou tout à fait normal comme si le blond n'avait pas impacté sa vie ? Ça ferait mal si c'était la dernière possibilité car le brun avait changé celle de Newt.
Il inséra la clé dans la serrure, sa respiration se fit plus saccadée, il était nerveux et avait peur de la réaction du brun. Il se décida à la tourner, il poussa la porte et entra. Un silence de plomb était installé dans l'appartement. Il referma la porte et se retourna pour faire face à un logement agencé un peu comme le sien mais en beaucoup plus petit. Un séjour sur la droite et la cuisine en face, la seule séparation entre ces deux pièces était un bar.
Il entendit des pas se rapprocher du séjour venant du couloir de gauche. Il fallut seulement la première syllabe pour que Newt reconnaisse la voix. Cette voix qui l'avait envoûtée un soir à son arrêt de bus.
- Teresa, t'es enfin là, c'est pas trop-
Thomas était la sortant du couloir. Il se figea tout de suite en voyant qui était réellement la personne devant l'entrée. Il avait l'air complètement perdu.
- Newt ?
Un millier de sensations différentes explosèrent en lui. Thomas se trouvait en face de lui torse nu, juste en caleçon avec une serviette dans les mains en train de se sécher les cheveux. Newt déglutit. Il s'attendait à tout sauf à cela. Thomas était vraiment habillé avec seulement un caleçon, devant lui. Si ça ne tenait qu'à lui, il lui aurait déjà sauté dessus pour l'embrasser et le toucher. Quel était l'effet de toucher sa peau ? Newt mourrait d'envie de le savoir. Il éjecta les idées perverses qui suivirent cette idée.
Il était content de le revoir, mais il était aussi frustré, en colère, vexé. Il voulait autant l'embrasser que s'approcher de lui et lui répéter ô combien il lui avait fait du mal. Cependant il décida de prendre la situation en rigolant. Il savait que ça allait le détendre. À croire qu'il le connaissait déjà.
- Thomas.
Il ne disait toujours rien, comme choqué par sa venue. Ça c'est sûr il ne s'y attendait pas. Newt ria intérieurement la dernière fois c'était lui qui était resté planté comme un con maintenant c'était son tour.
- Qu'est-ce que tu fais là ?
Outch. Thomas n'avait pas l'air amusé de la situation. Il était sérieux et en colère. Ce qui blessa le blond, alors Thomas ne voulait vraiment pas le voir ou quoi ?
- Teresa m'a invité et-
- Putain de quoi elle se mêle, j'y crois pas !
Newt avait encore le coeur brisé, à nouveau, Thomas n'était même pas content de le voir. Et pour la première fois il sentit des larmes monter. Comment ça des larmes ? Il n'avait pas envie de pleurer, si ?
Qu'est-ce qu'il lui avait pris de venir ? Il voulait juste l'aider et Thomas le rejetait comme une merde. Il aurait dû s'en douter. Il n'aurait jamais dû venir. "Sois patient", les mots de Minho revinrent en tête. Mais Newt était trop mal pour les écouter, Newt voulait l'être mais avec Thomas ça semblait différent, il aurait dû le savoir, il n'était pas le même quand il était avec le brun.
Newt baissa la tête, déçu. Il posa les clés sur la petite table à côté de l'entrée et commença à faire demi-tour. Ça ne servait à rien de rester.
Thomas ne savait pas quoi faire. Il était perdu. Quand il avait vu Newt il en avait perdu la voix, la tête. Il ne s'y attendait tellement pas. Il vit le blond commencer à partir. Il ne savait pas ce qu'il ressentait, il était partagé entre la frustration et la joie de le revoir. Mais il savait une chose, si Newt partait ça serait à jamais. Il n'avait aucune idée de comment il savait ça, mais il ne pouvait pas le laisser partir.
- Non ne part pas !
Newt se retourna.
L'avait-il dit à voix haute ? Non quand même pas ? Bordel si, il l'avait fait. Ça aurait dû rester dans sa tête ça. Mais en même Thomas était content qu'il se retourne. C'était vraiment bizarre. C'est ça, il ne savait pas ce qu'il voulait. Le problème était là, il ne savait pas s'il voulait une relation, s'il était prêt à s'investir à nouveau et à prendre le risque d'être détruit.
Ils se regardèrent un long moment à une distance certaine. Thomas comprit, il comprit dans les yeux du blond ce qu'il avait fait, ce que ses actes avaient répercuté sur le moral du blond. Quel con. Il avait fait à Newt exactement ce qu'il ne voulait pas qu'on lui fasse, jouer avec son cœur. Même s'il ne l'avait pas fait exprès il se sentit totalement débile et il se dégoûtait. Newt avait raison dans son message, il n'avait pas les couilles de dire en face qu'il flippait à mort et qu'il n'était pas prêt à ressentir des choses, du moins, pas encore. Bien sûr il ne savait pas encore que c'était trop tard.
Thomas observa le visage du blond, qu'il était beau, il n'y avait pas à dire le charme et la beauté de Newt lui avait manqué, ce regard plein de sous-entendu et de défi aussi. Toute notion de sentiment était partie, une attirance physique s'installa. Et Thomas se rendit compte, il était juste en caleçon. Il voyait Newt poser son regard entre son torse ses lèvres et ses yeux.
- Je pense que tu devrais mettre un T-shirt Thomas. Sourit discrètement Newt.
Thomas rougit. Et pour Newt c'était la plus belle couleur qu'il n'avait jamais vue. Il sentait l'excitation monter et Thomas avait tout intérêt à s'habiller maintenant.
- Enfin si tu comptes que je reste et qu'on discute. On peut faire autre chose si tu veux.
Newt n'était plus timide. Il ne savait pas pourquoi. C'était certainement l'excitation qui parlait.
Thomas avait rougi à nouveau avant de parler :
- Mmh... je vais aller m'habiller je pense. Répondit Thomas un peu gêné.
Un sourire apparu sur son visage, la tension descendit. Cela détendit Newt. Thomas lui proposa de s'installer le temps qu'il s'habille et c'est ce que Newt fit, il s'assit sur le canapé et attendit. Il souffla un coup, la nervosité revenait doucement, qu'allaient-ils se dire ? Allaient-ils se séparer sans se connaître plus ou allaient-ils continuer à se voir ? Newt savait quelle option il voulait mais apparemment pas Thomas.
Thomas revint avec un short et un T-shirt au plus grand malheur de Newt mais c'était pour son bien, vraiment. Newt connaissait l'attirance physique mais là, quand il avait vu Thomas, c'était encore différent, encore plus extrême. C'était incroyable.
Il vit un Thomas plus serein et souriant, ça lui réchauffa le cœur.
- Est-ce que tu veux quelque chose à boire peut-être ?
Newt hésita, il avait encore du mal à cerner si le brun voulait de lui ou non dans l'appartement. Il redevint nerveux une nouvelle fois, encore une. Décidément il ne pouvait même plus compter combien de fois il l'avait été depuis qu'il était là.
- Pourquoi pas, oui.
Thomas reparti vers la cuisine. Il essayait de repousser le moment où ils devaient parler. Parce qu'ils devaient parler. Thomas savait dans quel état il avait mis le blond maintenant. Il s'en voulait énormément. Mais comment lui expliquer qu'il ne savait pas ce qu'il voulait ? Allait-il comprendre ? Le brun avait peur que non. Pourtant Newt pouvait tout comprendre mais là il avait peur que ça ne soit pas le cas. Ce qui pouvait être totalement compréhensible vu comment il avait agi.
Il mit les deux verres sur la table et s'installa à côté de Newt. Trop près peut-être car Thomas sentit une douce chaleur envahir son être comme à chaque fois que le blond était trop proche.
- Qu'est-ce qui t'a décidé à venir ? Je veux dire, tu devrais me détester. Demanda timidement le brun.
Newt sourit et lui expliqua ce que Teresa lui avait dit. Il vit le brun se refermer petit à petit, ses yeux devenant noirs de colère.
- Elle avait pas le droit de te parler de ça.
- Elle m'a rien dit Thomas elle voulait juste que je comprenne. Elle essayait de me persuader de venir te voir.
- Alors t'as eu pitié c'est ça ?
- Non rien à voir, je me suis dit que je méritais une explication. C'est tout, et que je pouvais te laisser une chance de te rattraper de m'avoir jugé aussi vite. Tu ne sais pas à quel point ça m'a vexé d'entendre ça, je... Je pensais pas que tu étais-
- Non Newt je te jure, je ne t'ai pas jugé sur ça je... c'est juste que...
- C'est compliqué ?
Thomas sourit. La compréhension du blond était rassurante. Il comprenait toujours tout.
- Écoute Thomas, je suis prêt à oublier ça d'accord ? Moi-même j'ai déjà jugé, ça arrive à tout le monde et on s'en rend pas forcément compte sur le coup. L'essentiel c'est que tu saches que ça m'a énormément blessé. Et que tu t'en rendes compte.
Thomas baissa la tête honteux. Il avait vraiment honte. Il voulait se cacher à jamais. Il ne méritait clairement pas Newt, il lui pardonnait tout, son comportement, ses actes, ses paroles. Il était là, à tout comprendre du brun et lui il le blessait. Mais pourquoi Newt restait ? Qu'est-ce qu'il avait de si incroyable pour qu'il reste après ce qu'il lui avait fait.
- Je suis tellement désolé Newt, pour tout. De ce message pourri à ce jugement jusqu'à l'ignorance complète que j'ai eue envers toi. Je m'en excuse, je n'ai pas réalisé ce que je faisais. Mais j'ai peur, j'ai peur car oui j'ai eu une relation compliquée sur laquelle je ne suis pas encore prêt à parler. J'ai eu peur parce que tu lui ressembles sur certains points. Teresa l'a dit, je suis attiré par ce genre de personne, charmeuse, sur de soi et défieuse. Elle m'a dit que je ne pouvais rien n'y faire mais que ça ne voulait pas forcément dire que c'était toute les mêmes. Et tu n'es pas pareil Newt, je suis désolé de pas m'en être rendu compte. Je ne sais pas comment faire pour que tu me pardonnes, mais je pourrais tout faire. Même si je ne te connais pas encore assez, je le sais et je le savais au fond de moi tu n'as rien à voir avec elle, tu es compréhensif, attentif... Elle n'est rien comparé à toi. Mais j'ai flippé et c'est pas une excuse mais c'est la seule que j'ai de plus crédible.
Thomas respira enfin, il avait débité cela tellement vite, qu'il en avait oublié quelque chose de vital : expirer. Il venait de déballer comment il se sentait vraiment, il n'avait pas réfléchi. C'est en le disant qu'il s'était rendu compte à quel point Newt lui plaisait et il ne voulait pas le perdre. Il le regarda, Newt souriait. C'était beau à voir et Thomas sentit son cœur se gonfler, combien de fois allait-il le faire ? Certainement encore des tonnes de fois car il n'était pas prêt à faire partir Newt de sa vie maintenant.
- Merci Thomas. Je comprends, on fait tous des erreurs et moi le premier. Je suis désolé qu'à cause de moi tu aies dû revivre des douleurs du passé-
- Je t'arrête tout de suite, tu n'y es pour rien c'est clair ?
Newt sourit.
- C'est clair chef !
Thomas rit et Newt était heureux d'entendre ce son qui, la dernière fois, avait rempli son âme d'un bonheur unique. Newt sentit que la question devait se poser. Il avait compris que le brun n'était pas encore prêt et est-ce que lui l'était ? Pas sûr. Il ne connaissait même pas assez Thomas. Il voulait en apprendre plus sur lui, il voulait le découvrir. Bon, et il flippait un peu lui aussi. Ce qu'il vivait c'était des choses qu'il n'avait jamais connues. Ils avaient besoin de temps tous les deux.
- Alors amis ?
Newt tendit sa main comme pour tout recommencer. Pour remémorer la première fois qu'ils s'étaient rencontré. Thomas voyait la même chose. Mais quand leurs mains se touchèrent ça n'avait pas du tout la même sensation, un nouveau sentiment que ne connaissait pas Newt, des frissons au toucher, un courant électrique. C'était un autre ressenti merveilleux.
- Amis. Répondit Thomas.
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro