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Chapitre 17

Miach eut droit à une tente et Addy et moi à la seconde. C'était un miracle que Ryker, sa sœur et Miach soient parvenus à en voler non pas une mais deux aux rebelles. En plus de cela, ils avaient réussi à réunir assez de gourdes pour tout le monde. Naseok se fit un devoir d'aller les remplir à ras-bord pour la nuit. Bien qu'il n'y ait pas de jour ni de nuit dans les marais.

Une fois le camp dressé, Naseok vint s'asseoir à côté de moi. Je levai les yeux vers lui, fatiguée. Il saisit mon menton et me fit me tourner vers lui. J'ouvris la bouche pour lui demander ce qu'il faisait quand il passa les mains dans mon cou pour dénouer le bandage que j'avais maladroitement noué autour de mon cou. Il était couvert de sang et moite.

6 On dirait que le saignement s'est presque arrêté. Je vais aller le nettoyer dans le petit ruisseau que j'ai trouvé et je reviens.

Je n'eus pas le temps de réagir qu'il avait disparu. Je soupirai. Depuis quand se montrait-il autre chose que méfiant envers moi. J'essuyai la sueur sur mon front, saisissant une racine comestible quelconque que Miach avait désigné au Unseelie. Je mâchonnai en attendant le retour de Naseok. Sentir le sang couler sur ma gorge était des plus désagréable.

- Tu vas bien, Sixtine ? me demanda doucement Addy en venant s'asseoir à côté de moi.

- Ne vous en faîtes pas pour moi, Princesse. Je suis solide.

- Je vois ça. À ta place, je n'aurais pas tenu ! Je ne sais pas comment tu fais pour être encore fonctionnelle et pas à moitié en train de délirer comme Miach.

Je ne répondis pas. Je n'avais pas envie de lui parler de ce que m'avait infligé le Roi Noir ou encore Jon. Je la laissai arracher un morceau de racine et le mastiquer. Elle ne semblait pas attendre de réponse de ma part, de toute façon. Peut-être la façade mature et directe qu'elle avait laissé transparaître une fois avait-elle des racines plus profondes qui se cachaient sous une apparence de volubilité et d'innocence.

- Comment êtes-vous arrivés à BarrenLand ? questionnai-je prudemment.

- Miach nous y a conduits. Nous arrivions en manque de vivres et il savait que nous allions devoir faire de nombreux jours de route sans pouvoir trouver autre chose que ces racines ou de trop rares baies. Nous avions besoin de vivres. Il a refusé que Ryker aille voler avec lui. Il devait se douter qu'il serait pris.

Je hochai vaguement la tête.

- Tu ne fais pas confiance à Miach.

Ce n'était pas une question.

- Non.

- Pourquoi ? Il nous a aidé à échapper à ce Valtar, il nous a guidé jusqu'ici et nous a gardés en vie. En plus, c'est lui qui a trouvé mon frère alors qu'il errait dans la Faerie pour venir nous sauver des griffes du Roi Noir. Ça va faire deux semaines que nous voyageons avec lui et il n'a rien à se reprocher, Sixtine. Par contre, je ne dirais pas pareil de cet Unseelie.

- Naseok ? Je ne me fie pas non plus à lui. Il fait partie de ces rebelles et je commence à croire qu'il y a bien plus à savoir sur eux que ce qui m'a été révélé lorsqu'ils m'ont attrapée.

- Quoi que t'ait dit Brycen, il a menti.

La voix de Miach porta depuis l'intérieur de sa tente. Addy se leva pour aller ouvrir la toile qui le séparait de nous. Il était toujours allongé, à moitié délirant mais encore conscient. Mais il avait parfaitement saisi ce que nous racontions.

- D'où tu le connais ?

- J'ai fait parti de son groupe pendant un moment. Jusqu'à ce que... que je comprenne de quoi il était vraiment fait.

En dépit de sa difficulté à parler assez fort pour qu'on l'entende, la peine et la colère étaient audibles dans chacun de ses mots. Il se sentait trahi par Brycen. Ce qu'il avait fait ou dit devait être incroyablement différent de ce qu'il promettait. En y réfléchissant bien, l'idée de pacifistes dans un tel contexte... C'était impossible. L'union d'humains, de Demi-Sangs et de Faes Seelies et Unseelies était la façade parfaite pour rendre cette idée crédible. Et ils en jouaient tous, entrant en accord avec la philosophie de Brycen, quelle qu'elle soit.

- Et qu'est-ce qu'il a fait ? demandai-je. Qu'est-ce qu'il veut vraiment ?

- Il veut la guerre, évidemment. Une guerre totale. Il veut que les races s'entre-tuent.

- Alors pourquoi les unir sous une même bannière ? Il a réussi à faire cohabiter toutes les races dans son camp ! Pourquoi faire ça si, au final, il veut que les races se détruisent entre elles ?

- Pour connaître leurs points faibles.

Je tressaillis lorsque Ryker vint s'asseoir à côté de sa sœur. Je ne l'avais pas entendu approcher. Un fait plutôt rare pour moi. J'avais été si occupée que je n'avais pas fait attention aux alentours. Je n'étais vraiment pas dans mon assiette...

- L'important, dans toute guerre, c'est de connaître les points faibles de l'ennemi. Et je suis sûr que c'est ce qu'il cherche à faire. Il utilise l'union qu'il a formé pour connaître les points faibles de chaque race et pouvoir les éliminer une à une. Pour l'instant, il force la bonne entente mais viendra un moment où il poussera le groupe à se détruire. Ils s'entre-tueront et il aura ce qu'il veut. Il verra quelle race survivra.

Je le considérai, perturbée par son attitude. Je n'aurais pas pensé qu'il puisse aussi immédiatement traduire les actions de Brycen. C'était sûrement idiot de ma part de le sous-estimer à ce point mais il ne m'avait jamais donné l'impression d'être aussi... capable. Il avait toujours été tellement... Tellement peu sérieux et éloigné des problèmes royaux.

- C'est exactement ce qu'il essaie de faire, souffla Miach. Il a tout prévu. Depuis longtemps. Il veut une guerre totale et il ne reculera devant rien.

- Mais qu'est-ce qu'il y gagnerait ? demanda Addy. Il doit bien avoir un intérêt dans tout ça, non ?

Miach grogna en se redressant. La sueur dégoulina sur ses tempes, sur son nez. Il était sacrément mal en point. Et pourtant, il trouvait la force de s'asseoir pour nous observer pendant qu'il préparait sa réponse.

- Il veut devenir le roi. De toutes les races. S'il réussit à les allier, il se présentera comme la seule solution possible pour obtenir la fin de la guerre. Et si les gens sont assez désespérés, ce qu'ils seront assurément à un moment donné, ils accepteront de lui donner la place qu'il veut : celle de souverain.

- Comment fait-il pour convaincre les autres de le suivre ? questionnai-je. Parce que je suis certaine que plusieurs d'entre eux savent son plan exact. Mais pourquoi ils le suivent... Honnêtement, je n'arrive pas à comprendre. Même la promesse d'une bonne place, d'une protection quelconque... Ça ne peut pas être suffisant dans un plan comme ça.

- Pour certains, si. Ça l'est. D'autres pensent tenter de le doubler. La plupart est dans le noir. Ils ne voient que le beau mensonge qu'il leur sert sur un plateau d'argent.

- Pourquoi tu es parti sans rien me dire ?

La voix de Naseok résonna sombrement, remplie d'amertume et d'accusation. Je levai les yeux vers lui. Il fixait Miach avec les poings serrés et tremblants, la colère et la trahison transpirant sur son visage. Je retrouvai ses attitudes d'Unseelie, cette transparence dans les émotions, cet éclat furieux, cette flamme rebelle dans les mots... C'était bel et bien un Unseelie et un pur sang.

- M'aurais-tu seulement écouté ? répliqua le concerné. M'aurais-tu cru si je t'avais dit ce qui se tramait derrière la parfaite image ?

- Tu aurais dû essayer, au moins ! Tenter de me faire comprendre que je vivais dans le mensonge depuis la Libération ! Tu aurais dû me le dire !

- Et comment ?! Comment aurais-je pu alors que les preuves de sa traîtrise sont rares ? Tu aurais voulu des preuves que je n'aurais pas pu te donner et tu aurais causé un bordel qui m'aurait fait tuer !

Naseok pâlit violemment. De rage ? De honte ? De choc ? Je n'en avais pas la moindre idée. J'étais plus préoccupée par la relation entre Miach et lui. Forcément, ils se connaissaient. Ils avaient vécu ensemble dans le camp de Brycen. Toutefois, quelque chose semblait différent. Ils semblaient plus proches qu'ils ne devraient l'être.

Ce n'était pas la peine de chercher le moindre indice chez Miach. C'était un Demi-Sang et lui et moi étions étrangement similaires sur ce plan : il en laisserait savoir le minimum. Naseok, par contre, était un pur Unseelie et si je regardais bien, j'étais certaine de pouvoir trouver des indices sur la véritable nature de leurs relations.

Je bougeai juste ce qu'il fallait pour pouvoir avoir une bonne vue de Naseok. Son visage était plus pâle que je ne l'aurais jamais cru pour quelqu'un avec son teint. Ses yeux étaient fixés sur Miach, ses épaules tremblaient, ses mains saignaient. Il avait enfoncé ses ongles dans ses paumes jusqu'au sang.

Les émotions qui blessaient ses traits étaient différentes. Il y avait une forme de souffrance qui me semblait familière. J'étais sûre d'avoir déjà exprimé la même mais avec moins d'intensité. Rien qu'en le regardant, je la sentais remonter. De lui-même, mon regard se tourna vers Ryker.

Et je compris.

Je compris ce qui liait les deux hommes. J'ignorais encore si ça ne venait que de Naseok ou des deux mais il était évident que Naseok avait des sentiments pour le Demi-Sang. Des sentiments forts et violents qu'il ne maîtrisait pas encore entièrement. Je doutais qu'il y ait jamais laissé libre court.

D'ailleurs... Miach savait-il ? Avait-il seulement la moindre idée de ce que Naseok ressentait pour lui ? Il ne parlait pas comme s'il le savait mais il se pouvait qu'il fasse comme si de rien n'était. Pour ne pas blesser son ami ? Pour nous le cacher ? Je n'en avais aucune idée mais je comptais bien le découvrir. C'était une information que je ne pouvais pas laisser passer et qui serait un atout dans ma manche comme aucun autre.

- Je t'aurais cru, souffla le Unseelies, les dents serrées. Si tu me l'avais dit, je t'aurais cru.

- Tu ne m'aurais pas cru, Naseok. Nous ne savons tous les deux. Tu ne m'aurais pas cru. Tu m'aurais demandé des preuves que je ne t'aurais pas pu te fournir. Tu as toujours été comme ça, Naseok. Tu as toujours voulu avec des preuves. Tu es si rationnel... Même moi, tu n'aurais pas pu me croire sans savoir exactement de quoi il retournait. N'essaie pas de dire le contraire.

Le concerné ne répondit pas. Addy s'appuya contre son frère, visiblement embarrassée par ce qu'il se passait entre Miach et Naseok. Je levai les yeux vers Ryker. Je me sentis rougir bien malgré moi. La chaleur me monta aux joues et je dus lutter pour ne pas baisser le regard aussitôt. Je me forçai à le soutenir, à lui montrer que je n'avais tant changé que ça.

Ses mâchoires se crispèrent et il se détourna en premier, perdant son attention vers les bois. Je soupirai doucement, discrètement, un pincement douloureux dans la poitrine. Jamais il n'accepterait que j'étais toujours la même malgré ce que j'avais fait. Jamais il ne me pardonnerait. Jamais il ne comprendrait.

Brusquement, mon attention se raviva. Naseok tourna les talons et disparut dans les profondeurs des marais, sa silhouette s'évaporant dans la chaude brume qui montait du sol. Le regard de Miach se perdit dans sa direction. Il avait l'air affreusement triste et résigné. Il se tourna vers moi et croisa mon regard. Une compréhension étrange passa entre nous. Je sentis mon cœur s'alléger légèrement en réalisant que je n'étais pas la seule à souffrir ainsi.

Pour la première fois depuis que je le connaissais, Miach m'inspira autre chose que de la méfiance. Il était comme moi, un peu trop peut-être, d'ailleurs. Ce devait être pour ça que je ressentais une telle suspicion envers lui. Parce que nous étions semblables au possible. Je réalisai que ce Demi-Sang dans lequel je ne parvenais pas à avoir confiance était un miroir humain de ce que j'étais.

Je me levai et m'éloignai, restant à la limite des marais. La chaleur était étouffante et j'aurais tout donné pour pouvoir sortir de là et prendre un peu d'air frais. Avec Nahl sur mes talons, c'était juste impossible. Je ne pourrais pas lui échapper une troisième fois. Ma chance n'était pas inépuisable.

Je m'appuyai contre un tronc et me passai une main sur mon visage. La sueur coulait déjà le long de mes tempes tant la chaleur était intense. J'aurais tout donné pour prendre un bain. La dernière fois que je m'étais lavée remontait à des semaines. Une seule fois le Roi Noir m'avait permis de me laver. Et seulement parce que la soigneuse ne lui avait pas laissé le choix. Même couverte de sang, de sciure, de sueur, il ne m'aurait pas laissé approcher de l'eau. Il aurait dû se douter que ça ne suffirait pas à me faire céder. J'avais beau être une femme et aimer être belle et propre sur moi, si cela signifiait m'abaisser à supplier, à me soumettre... Ce n'était pas près d'arriver.

- Tu ne devrais pas rester là.

Je tournai la tête vers Ryker sans répondre. Que pouvais-je lui dire de plus ? Il avait raison, évidemment.

- Que je le veuille ou non, je dois admettre que tu as un don pour flairer les secrets. Et Miach en a un, n'est-ce pas ? Et tu l'as deviné.

Je continuai de me taire. Qu'attendait-il de moi ? Pourquoi était-il là ? Je n'arrivais plus à comprendre son comportement. Il me semblait à la fois similaire et différent de celui que je connaissais. Comme si, quelque part entre la dernière fois que je l'avais vu et ce moment précis, il avait mûri, s'était transformé.

- Quelle importance ?

- Que cache-t-il ?

- Rien qui ne soit dangereux. En tout cas, ça ne le sera pas tant que ça restera un secret et qu'il restera avec nous.

- Comment ça ?

- C'est le genre d'informations qui pourrait servir contre lui, qui pourrait le manipuler aussi facilement qu'on joue avec un pantin en bois. C'est exactement le genre d'information dont on se sert contre quelqu'un.

- Tu ne réponds pas à ma question.

- Je sais.

Il bougea, venant se poster juste à côté de moi. Je frémis mais ne me détournai pas. Je sentis mon cœur battre plus fort dans ma poitrine. Quoi que je fasse, ça ne changerait pas. J'allais devoir vraiment faire beaucoup d'efforts et lutter plus que jamais pour réussir à oublier mes sentiments pour lui.

- Lorsque je te pose une question, tu réponds, Sixtine. Je suis ton roi.

- L'êtes-vous vraiment ? Vous n'avez pas été couronné et vous n'êtes pas chez vous. Et si vous êtes vraiment un roi... Vous êtes celui qui me fera pendre haut et court dès qu'il en aura l'occasion. Alors, croyez-moi quand je vous dis que vous n'avez aucun pouvoir sur moi.

Ses dents grincèrent tant il serra les mâchoires.

- J'aimerais être ce roi-là si j'en étais capable.

Il tourna les talons avant que je puisse réagir. Ses mots avaient été si hachés qu'ils en étaient à peine compréhensibles. Lorsque je compris, il était déjà de retour auprès de sa sœur, m'abandonnant seule avec les braises d'un espoir insensé.




NdlA :

Bon anniversaire, @Oceane20000 ! Et oui, j'ai vu ton commentaire ;) Je poste peu mais je passe voir les commentaires quand je peux :P

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