Chapitre 9
Rohakan observait la poche résistante de mort vivants non loin de son campement. Cet attroupement du Fléau était beaucoup plus agité qu'à son ordinaire, et il ne savait pas pourquoi. Les dernière missives qu'il avait reçu ne donnait en rien des indices sur cette soudaine agitation. C'était même plutôt l'inverse. Le Fléau avait été débouté à certains endroits des Maleterres, surtout celle de l'ouest. Mais Rohakan avait été envoyé plus près du front, aux Maleterres de l'Est. Non loin de la Chapelle de l'Espoir. Pourtant cette dernière n'envoyait plus de nouvelles depuis quelques jours. Il craignait le pire.
Le paladin se pinça le haut de l'aile de son nez. Il ne savait pas quoi faire. Devait il envoyé des Renforts sur la Chapelle ? Ou bien continuez à surveiller cette masse grouillante de non morts.
- Commandant ?
La voix chanteuse de celui qui l'accompagnait depuis Darnassus, le surpris dans sa réflexion.
- Avons nous des nouvelles des mains d'argents ? Demanda t il à l'Elfe qui venait d'arriver derrière son dos.
- Non... Toujours rien.
- Merci, Liamirys
L'Elfe ne bougea pas de sa place.
- Y a t'il autre chose ?
- Vous devriez aller vous reposer...
Rohakan soupira :
- Je ne peux pas aller me reposer, alors que l'ennemi semble prêt à bondir....
- Raison de plus pour que vous y alliez maintenant, avant que la tempête se lève. Vous serez plus à même de les combattre avec toute votre force...
Rohakan réprimanda un sourire. L'Elfe était aussi chiant que son ami Hamza. Toujours à le surprotéger.
- Vous ne pouvez pas me lâcher ?
- Non, sinon je vais attirer les foudres de l'Archidruide Tarenn, et cela, je ne veux pas.
Le paladin regarda le jeune druide qui se tenait à ses cotés maintenant. Il était plus petit que l'Archidruide Tarenn, mais il avait tout de même une demi tête de plus que lui. Ses yeux jaunes basculèrent sur l'humain. Il semblait le scruter au plus profond de son être. Il détourna le regard du druide, mal à l'aise et sentant un rougissement monter jusqu'à ses joues.
- Je peux vous aider à vous détendre, si c'est que vous n'arrivez pas à trouver le repos...
- Non...
Il sentit une main attraper le haut de son poignet et le serrer très fort.
- Écoutez moi, allez vous allonger un moment dans votre tente...
- Vous êtes un druide entêté !
- Et vous un humain stupide.
Rohakan se braqua quand il vit s'approcher un peu trop près le druide de son torse. L'Elfe posa une main délicatement sur son armure de paladin. Il était maintenant qu'à quelques centimètres de lui. Il pouvait même sentir cette odeur si caractéristique des Elfes druidiques. Un mélange de bois, de fleurs et de leur propre odeur corporelle. Tarenn sentait comme cela, et Liamirys aussi.
- Il faut que je veille sur vous...
- Vous êtes trop près de moi pour me veiller correctement !
Ses yeux jaunes brillant rencontrèrent ceux de Rohakan. Son visage était maintenant si près du sien qu'il pouvait sentir son souffle sur ses lèvres.
Ce n'est pas possible, il ne va quand même pas m'embrasser ! pensa le paladin
- Je vous en prie, écoutez moi, ne faites pas votre tête de mule, dit il
Rohakan sentait le souffle chaud du druide sur sa joue. Il ferma les yeux puis soupira.
- Très bien... Je vais aller me reposer...
- Je préfère cela, répondit il
Et avant même qu'il rouvre les yeux, il sentit la main du druide le tirer vers le bas, puis un baiser furtif sur son front.
- Vraiment... Vous êtes détestables les druides... dit Rohakan
- Cela, nous le savons déjà, répondit Liamirys
Le paladin regarda le druide qui souriait maintenant, surement satisfait d'avoir convaincu son commandant. Rohakan fut pris d'un pique de chaleur dans ses joues, il se détourna du druide, et partit à toute vitesse en direction de sa tente attribuée.
Liamirys le suivit. Il s'était transformé en panthère comme il avait l'habitude d'y être la plus part du temps. Quand il arrive devant sa tente, le paladin s'arrêta net.
- Vous n'allez tout de même pas me suivre à l'intérieur...
Le félin marcha tranquillement jusqu'à lui.
- Si... Il faut que je vous surveille
- Mais bon sang ! Je suis assez grand et assez fort pour me protéger tout seul!
Il entra dans la tente et se dirigea vers son lit de camps mécontent. Il s'allongea et ferma les yeux. Bien sur le druide ne l'avait pas écouté. Il sentit la bête entrer à son tour. Il fit quelques pas puis plus rien. Rohakan grommela et se tourna vers l'opposé où était supposé être le druide. Finalement il trouva le sommeil après quelques minutes de concentration sur lui même.
Quand il se réveilla, la nuit était en train de tomber. Il avait dormi plus qu'il ne l'aurait voulu. Il se leva et trouva à terre Liamirys qui ronflait légèrement. Pour un druide censé le surveiller, il n'était pas très doué.
Il se dirigea vers une table installée pour pouvoir correspondre avec ses alliés. Il s'assit, attrapa un parchemin ainsi qu'une plume d'oie et de l'encre. Puis il écrivit. Les mots sortirent tous seuls, comme s'il avait eu besoin de dire tout ce qu'il avait sur le cœur. Peut être que le rêve qu'il avait fait, lui avait dicté toute ses choses. Il s'arrêta pour se relire, et soupira. Devait il envoyer cette lettre ? Comment allez réagir celui à qui elle était destiné ?
- Voulez vous que je demande un messager pour transmettre la missive à l'Aube d'Argent ?
Le druide s'était réveillé et il se tenait debout juste à coté de lui.
- Non, ce n'est pas à l'Aube d'Argent que j'écris.
Rohakan roula rapidement le parchemin pour que le druide ne lise pas son contenu par dessus son épaule. Celui ci leva un de ses longs sourcils couleur violine d'interrogation, puis il ferma ses yeux comme si il approuvait le geste du Paladin.
- Je vois, dit il
Non, il ne voit rien du tout, il ne sait pas, pensa Rohakan.
Il posa la plume, puis attrapa de la cire rouge qui trainait sur la table. Il enleva la chevalière qu'il avait l'habitude de porter à son annuaire droit, fit chauffer et couler quelques gouttes de cire sur le parchemin, et le scella avec sa chevalière. Les armoiries de sa famille s'imprimèrent dessus. Il souffla dessus pour la faire sécher plus vite.
- Je veux bien un messager tout de même... avoua t il
Le druide sortit quelques secondes dehors, puis revint avec une chouette brune.
- Elle parcourra la distance, dit l'Elfe en voyant le regard affolé du paladin. J'ai toute confiance en elle, car visiblement cette missive est importante...
- Elle l'est... murmura Rohakan
- Où doit elle aller ?
- Hurlevent, à la cathédrale de lumière.
- Très bien...
Le druide se mit à parler en elfique à l'oiseau, puis il accrocha à la patte du volatil la missive. Alors qu'il s'apprêtait à sortir pour la lâcher, un autre elfe entra en catastrophe dans la tente.
- Commandant ! Le Fléau, enfin les monstres, Ils attaquent !
- Où ? Vers la Chapelle de l'espoir ? Ou bien le bastion de la croisade écarlate ? Demanda Rohakan en se levant de son siège.
- Non, Commandant, ils viennent sur nous !
- Comment ? s'écria t il
Il jeta un coup d'œil vers le druide qui avait émit un cri d'effroi.
- Venez... répondit l'autre Elfe
Ils sortirent tous les trois à l'extérieur de la tente, et au loin, ils virent un nuage de poussière se lever. Mort vivants, chevaliers de la mort, Abominations, goules et banshees avancèrent inexorablement .
- Ils sont plus nombreux que tout à l'heure, constata Liamirys
- Beaucoup plus... lâcha Rohakan
Il essaya de se reprendre. Pourquoi le Fléau se dirigeait il vers eux ? Ils n'étaient qu'un avant post sans importance.
- Vincelay, rassemble tous le monde, et quand je dis tout le monde, c'est tout le monde. Nous allons avoir besoin de tous....
- Bien commandant, répondit l'Elfe
- Liamirys, lâchez cette chouette. Il faut prévenir les autres campements de cette attaque.
Liamirys ne répondit pas tout de suite, il semblait être effrayé par quelque chose.
La chouette qui se trouvait être sur son épaule piaffait d'impatience. Le druide parla encore une fois en Elfique d'un ton sévère, et la chouette prit enfin son envol. Rohakan la regarda partir au loin. Puis il regarda de nouveau le druide. Il était en train maintenant de fixer quelque chose dans le ciel.
- Liamirys ! Que se passe t'il ? Que voyez vous pour ne plus rien me dire ?
En silence, il leva son doigt vers l'endroit qu'il semblait scruter maintenant avec frayeur . Quand Rohakan regarda dans la même direction que l'Elfe, et que ses yeux s'habituèrent au brouillard ambiant des Maleterres, il comprit alors qu'il ne reviendrait surement plus jamais à Hurlevent... Ce qui était en train d'apparaitre, avançant doucement au dessus de l'armée du Fléau, n'était d'autre que la Nécropole Naxxramas.
- Au nom de la Lumière... Pas cela... dit il avec désespoir
Alors il sut d'avance l'issue du combat. Il eut une dernière pensée vers l'être qu'il aimait le plus sur Azeroth, avant qu'il ne soit happé par la préparation de la bataille à venir.
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