Chapitre 3 Pénombre
La missive était officielle, Hamza était invité à aller dans le bois de la pénombre pour essayer de récupérer la cargaison perdu du noble Dowsons. Il relut la missive encore une fois. Que s'était il passé ce soir là pour qu'il parte sur les routes du Royaume de l'Est ? Qu'avait il dit à ce noble pour qu'il l'envoie chercher sa cargaison ? Il n'avait pas revu les Elfes de la nuit depuis la soirée organisé en leur honneur. Par manque de temps, mais ces derniers n'avaient pas réclamé son aide.
Hamza soupira. Il avait très peu de souvenir de cette soirée. Il se souvenait de la rencontre du prince et de la prêtresse, ainsi que de l'Archidruide. Puis du dîner qui s'était relativement bien passé, jusqu'à ce qu'une boisson fut servi aux différents invités. Après il ne lui restait que des flashs d'images confuses. Cependant une sensation lui restait continuellement en tête. On lui caressait les cheveux. Pourquoi ? Ça, il n'en avait aucune idée.
Il tenait par les rênes son cheval et avançait en direction de la sortie de la ville. Il passa sur le pont où les quatre statues monumentales de héros disparut s'élevaient. Il les observa attentivement avant de se demander si un jour, des gens conteraient aussi ses exploits. Puis Il rigola tout seul pensant que cela serait impossible...
- Qu'est ce qui te fait rire autant?
Il sursauta au son de la voix. Il chercha partout d'où elle pouvait venir , mais ne vit personne, si ce n'est une ombre mouvante, avec des yeux jaunes. D'ailleurs ses yeux lui firent penser à quelqu'un. Soudain, il se raidit quand il vit l'ombre se relever dans la lumière du jour. C'était un animal qui plus est un félin, une sorte de panthère à dent de sabre. Il recula par réflexe tandis que le félin continua d'avancer vers lui.
- Reesteee là!!! cria Hamza tremblant de peur
- Ce n'est que moi... Tarenn...
- Archidruide ?
Il se calma et le fixa de nouveau, C'était bien ses yeux ... c'était bien lui.
- Mais ?
- Ceci est ma forme féline, rapide, discrète et endurante, parfaite pour voyager...
- Pour voyager ?
- Bien sur, nous partons chercher la cargaison...
Hamza resta muet. Tarenn plissa les yeux et se transforma. Il reprit sa forme elfique et avança vers Hamza.
- J'ai l'impression que tu ne te souviens pas que tu t'es porté volontaire pour m'aider à chercher la cargaison d'un noble.
- Ho ! J'ai fait cela... Je comprends mieux maintenant cette missive...
Il sortit de son sac un parchemin avec un sceau apposé du noble.
- Alors nous allons être partenaires de mission ?
- Oui, il semblerait... Je suis un peu déçu, tu étais si enthousiaste à la soirée pour m'aider...
- Je le suis toujours, faire une mission avec un Elfe de la nuit, je n'aurai jamais cru cela possible.
Tarenn se tenait maintenant juste à coté de Hamza. Il caressa la tête de son cheval, puis lui demanda :
- Dis moi, tu te souviens vraiment plus de rien ?
- Non... pas vraiment, le début de soirée oui bien sur, mais à partir du dîner je n'ai que quelques vagues souvenirs. Et puis je me suis réveillé dans mon lit, je ne sais même pas comment j'ai fait pour rentrer...
- Je vois...
un silence s'installa entre eux deux. Hamza baissa la tête. Pourquoi était il aussi gêné en présence de l'Archidruide ? Ce dernier se rapprocha encore plus près de lui et lui dit dans un murmure :
- Nous devrions partir...
Il était si près du prêtre que celui ci pouvait sentir son souffle sur ses cheveux.
- Oui... laissez moi monter à cheval, et je vous suis, dit Hamza encore troublé.
- Bien ! s'exclama Tarenn
Alors qu'il montait sur son cheval, le druide se métamorphosa de nouveau et commença à trottiner au delà de la vallée des héros. Le prêtre talonna sa monture pour le suivre.
Le voyage de la capitale jusqu'à l'entrée du bois de la pénombre fut bien silencieux. Hamza s'étonna, Tarenn avait été quelqu'un de très bavard jusqu'à maintenant, mais là rien. S'en était même très frustrant pour le prêtre.
- Faites vous la tête ? demanda t il au druide.
- Pas le moins du monde, Pourquoi dis tu cela ?
- Vous n'avez pas dit un seul mot depuis Hurlevent.
- J'ai pour habitude de voyager seul, du coup, les vieilles habitudes reprennent le dessus, mais je peux parler, de quoi veux tu qu'on parle ?
Hamza resta silencieux à son tour, il ne savait pas quoi lui dire.
- Alors ? Demanda Tarenn gentiment
- Pardon... mais... Que suis je bête...Non, laissez, je ne veux pas vous obliger à quoique ce soit. Ha...C'est la meilleure, c'est moi qui demande à ce que vous parliez, mais je suis incapable de vous tenir une conversation, dit Hamza en s'emballant de plus en plus.
Les gros sourcils poilu du druide se soulevèrent de stupéfaction en entendant Hamza perdre les pédales, et il reprit les chose en main :
- Alors parles moi de toi... Je ne sais pas grand chose te concernant.
- Ma vie ne vous intéresserez pas, comparez à vous...
- Détrompes toi, plus j'en sais sur mes partenaires de mission, mieux c'est, alors ?
Hamza inspiré bruyamment et se lança :
- Très bien, Je suis dans ma 18ème année. Je suis né aux carmines et quand Hurlevent fut reconstruit, mes parents ont décidé de s'installer là bas. Je suis fils unique car ma mère n'a jamais réussi à avoir d'autres enfants à son grand désespoir. Mon père n'est plus en vie, je l'ai perdu à l'age de six ans et j'ai, du coup, très peu de souvenir de lui. A sa mort, ma mère et moi avons vécu dans la misère. Ainsi pour s'assurer d'un meilleur avenir, elle décida de me remettre à l'église de Lumière. J'ai eu de la chance, j'avais déjà une certaine affinité avec elle, et j'ai pu embrasser la prêtrise. Il y a six lunes de cela, j'ai fini ma formation. Jusqu'à maintenant j'aidais à la cathédrale, et puis j'ai eu ma toute première mission, vous accueillir ...
Hamza ne put s'empêcher de sourire. Il avait été si heureux que l'on lui donne une telle mission, et si heureux d'avoir rencontrer les Elfes de la nuit. Il tourna la tête vers le félin, et relança la conversation :
- A vous maintenant, je veux tout savoir, dit il sur le ton de la plaisanterie.
Il entendit un petit rire bizarre
- Ce voyage ne suffirait pas à tout te dire.
- Dites moi au moins votre age !
- Très bien, mais je vais surement te surprendre, je suis vieux pour toi,
- Je m'en doute bien...
- j'ai 4518 ans
Hamza resta bouche bée à cette annonce. Il savait que les Elfes pouvait atteindre un très grand âge , C'était le cas notamment pour leurs chefs Tyrande, et Malfurion. Grâce à leur arbre-monde : Nordrassil qui leur avait donné la vie éternelle. Malheureusement ce n'était plus le cas, quelques années auparavant, à la bataille du mont Hyjal, les Elfes de la nuit furent obligés de le sacrifier pour tuer Archimonde le profanateur et repousser la Légion Ardente. Ce fut la plus grande perte pour leur peuple.
- Je suis un bébé comparé à vous, répondit Hamza
- On peut dire cela. Tu n'as pas beaucoup d'expérience dans la vie.
- J'apprends vite,
- Je n'en doute pas.
De nouveau, ils ne dirent plus un mot. Ce n'était pas à cause du manque de conversation, ils venaient juste de pénétrer dans le bois de la pénombre, et le noble ne leur avait pas raconté que des mensonges à son propos. C'était un lieu sombre et lugubre et ils pouvaient entendre des bruits étranges arriver de toute part . Hamza frissonna malgré lui.
- Nous avons tout intérêt à rester sur le chemin, dit il d'une voix maigrelette
- Alors là je suis entièrement d'accord avec toi, les forêts de Kalimdor ne ressemblent en rien à celle ci, répondit Tarenn qui avait ralenti son pas.
Les lampadaires disposés à intervalle régulier sur le bas coté, les inviter de toute façon à rester sur la route principale de la région. Une route étroite et tortueuse, tout comme les arbres que composaient la foret environnante.
Après une heure de marche, ils arrivèrent enfin dans la petite ville de Sombre-Comté. Cette dernière n'était composée que d'une dizaine de petites maisons, d'une auberge aussi lugubre que le bois, ainsi qu'un hôtel de ville. Ils allèrent directement se présenter au capitaine en place et lui demandèrent où pouvait se trouver la cargaison du noble, pensant qu'elle était bloquée ici, dans la ville.
Le capitaine leur répondit en se lisant la moustache :
- La cargaison de votre noble n'est pas bloquée ici, elle a été volé...
- Volé ? Voilà bien notre veine... répondit Hamza contrarié par la nouvelle.
- Savez vous au moins par qui ? demanda Tarenn
- Non... Cette région grouille de malfrats de toute sorte. Tout ce que nous savons c'est qu'il y a des Défias en ce moment qui rodent dans le bois. Ils ont dérobés beaucoup de chose ces derniers temps.
- Pourquoi ne pas les arrêter ? continua Tarenn
- Parce que je n'ai ni l'effectif, ni les armes nécessaires et que nous sommes en proie à des attaques régulières d'un monstre sur l'autre route. Alors je préfère rester ici et protéger ma ville, qu'aller récupérer des cargaisons de noble qui n'ont même pas les couilles de venir les chercher eux même.
Le capitaine était en colère. Loin de la Capitale, la noblesse ne savait pas les risques qu'encourait la plus part des petites gens. l'Archidruide acquiesça les dires du capitaine.
- Montrez nous sur la carte, où nous pourrions trouver ces bandits, demanda Tarenn.
Les yeux du capitaine trahissaient une certaine curiosité en vers lui, mais bien vite, il passa outre et montra du doigt un point sur une carte déployée.
- Je pense que vous les trouverez au bord de la rivière, ici. Mais ils se déplacent beaucoup, ils peuvent même descendre jusqu'au cimetière de la Colline-aux-corbeaux, à quelques lieux d'ici. Personne y va par là bas. Trop de...rumeurs y circulent, On parle d'un nécromancien qui erre et lève les corps des morts...
En entendant les histoires du Capitaine, Hamza eut la frousse. Il n'appréciait pas du tout la tournure de l'aventure. Il regarda Tarenn qui ne semblait pas tiqué par cette information.
- Très bien, avec vos précieux éléments, nous allons surement les retrouver. Merci capitaine, nous allons nous retirer à présent.
- Bah, c'est moi qui vous remercie, je reçois tellement de missives à cause de cette cargaison perdu. Alors si vous pouviez la récupérer, cela me soulagerai d'un gros poids, c'est sur !
Ils prirent congé du Capitaine et sortirent de l'hôtel de ville. Bien que l'endroit soit déjà très sombre, ils devinèrent que la nuit été tombée. Tarenn regarda le ciel et dit :
- Pas la peine de repartir, allons prendre une chambre dans l'auberge, nous partirons demain pour retrouver les brigands, qu'en penses tu ?
- Je suis d'accord, je ne suis déjà pas très rassurer par l'endroit, alors si en plus il fait nuit...
Ils entrèrent dans l'auberge, et parlèrent au tavernier pour lui louer des chambres.
- Il m'en reste plus qu'une... Toutes les autres sont déjà louées. Mais je peux vous rajouter un lit dedans, leur proposa l'aubergiste.
Hamza fit une grimace. Cela l'embêtait de dormir avec Tarenn, mais il ne savait pas pourquoi. C'était des hommes, alors pourquoi était il si angoissé à l'idée d'être dans la même chambre que lui ?
- Très bien, si nous n'avons pas le choix, répondit l'Archidruide
- Installez vous à une table, nous allons vous servir le diner pendant que je prépare votre chambre, répondit le tavernier
Les regards des autres clients les suivirent pendant qu'ils s'installèrent à leur table. Toujours avec cette même curiosité en vers Tarenn. Une serveuse vint leurs apporter des mets sur la table, ainsi qu'un pichet de vin. Hamza regarda Tarenn prendre le pichet et lui en servir dans son verre.
- Je ne crois pas que cela soit une bonne idée de me verser du vin.
- Bois le doucement, cela passera tout seul.
- Ha ? Voila ma bêtise, j'ai du boire trop rapidement lors de la soirée en votre honneur.
- Une telle ignorance de ta part m'étonne.
- A vrai dire, Je n'ai pas pour habitude de boire de l'alcool en général...
Hamza prit son verre, et le renifla. Le vin sentait légèrement la cannelle. Il posa délicatement ses lèvres au bord du verre et prit une gorgée. Il trouva le breuvage à son gout, et le reposa sur la table. Il passa un coup de langue rapide sur sa lèvre supérieure pour récupérer les quelques gouttes restés dessus. Il surprit l'Archidruide en train de le regarder avec des yeux...de prédateur. C'était le seul mot qui lui était venu à l'esprit à ce moment là.
- Qu'y a t-il ? demanda t il tout en prenant une cuisse de poulet dans le plat devant eux.
Tarenn tout en souriant lui répondit :
- Rien, tu sembles apprécier ce vin, plus que celui qu'on t'a servi au diner du roi...
Hamza ne répondit pas. Il n'arrivait toujours pas à s'en souvenir et cela l'agaçait. Tarenn prit à son tour un morceau de poulet et croqua directement dedans.
- La nourriture n'est pas mauvaise, dit il en mastiquant
- Il ne faut pas se fier aux apparences, certaines petites auberges sont excellentes. Le cuisinier de celle ci, est très doué.
- Messieurs, votre chambre est prête, annonça le tavernier qui était revenu vers eux.
Il leur posa la clé sur la table.
- Nous vous en remercions, répondit Tarenn
- Pardonnez moi ma curiosité mais...
- Oui, je suis un Elfe de la nuit, si c'est cela que vous vous demandiez...
- Nous avons tellement entendu parlé de nos nouveaux alliés, mais nous sommes à l'écart des grandes villes alors...
- Attendez vous à en voir de plus en plus dans le Royaume de l'est.
- Cela nous fera un bien fou de vous avoir, nous avons d'excellents soldats mais du renfort ne sera pas du luxe.
- TAVERNIER ON A SOIF !! s'écria un autre client de l'autre coté de la salle.
- J'arrive, Messieurs ! veuillez m'excusez...
Il s'inclina devant eux, et partit dans la direction de la demande. Hamza sourit, Tarenn faisait parler de lui. Il s'aperçut aussi que la jeune serveuse de tout à l'heure le dévorer des yeux.
- Hé bien, vous avez du succès Archidruide, dit il en reprenant son verre de vin.
Tarenn zieuta rapidement vers la jeune femme, puis soupira,
- Je suis une curiosité à ses yeux mais cela m'est égal... Elle ne m'intéresse pas.
- Vous n'êtes pas obligé de répondre à toute les sollicitations. Mais si vous vouliez prendre du bon temps, enfin... je comprendrais...
- Hamza !!
Tarenn fronça ses longs sourcils et sa voix se durcit :
- Je... je ne suis pas un vulgaire humain avec de bas instinct à assouvir,
Le prêtre trembla au son de sa voix, il murmura :
- Je ne voulais pas vous offenser en disant cela, en faite je voulais juste vous mettre à l'aise si jamais, enfin, je...
Hamza comprit qu'il était allé trop loin dans ses propos. Le druide se leva d'un seul coup, faisant tomber sa chaise par terre. Hamza lut dans ses yeux une colère indescriptible.
L'Archidruide sortit de table et se dirigea vers la sortie de l'établissement. Hamza se leva à son tour et lui demanda d'une voix étranglée :
- Où allez vous Archidruide ?
- Me dégourdir les jambes, pas la peine de m'attendre...
Puis il claqua la porte de l'auberge, laissant seul Hamza qui se maudit de n'avoir pas tourner sa langue sept fois dans la bouche avant de parler.
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