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chapitre 10

Hamza était appuyé sur la rambarde de la canonnière. Il posa sa tête de fatigue sur ses bras tout en observant les deux Varian discutant de stratégie à mettre en place quand ils arriveront à la tanière d'Onyxia.

Quelques heures avant leur départ pour sauver Anduin, Jaina Portevaillant avait été appelé pour éclairer l'anomalie des deux Varian.
Elle avait confirmé qu'ils étaient bien tous les deux le même homme, mais qu'il avait été scindé en deux par une puissante magie noire. Tous avaient deviné que la magie venait de la dragonne noire.

Hélas si Jaina pouvait confirmer l'identité des deux hommes, elle n'avait pas la solution pour les réunir à nouveau.

Hamza releva la tête,  il s'aperçut alors que Logo'sh et Varian opinèrent du chef en même temps. Signe qu'ils semblèrent d'accord sur la marche à suivre, ce qui soulagea le prêtre. Car s'ils étaient bien tous les deux la même personne, ils n'avaient pas du tout les mêmes caractères. L'un avait hérité de la rage de vaincre et de l'impulsivité du roi, l'autre était beaucoup plus volage mais stratège. La différence de caractère avait d'ailleurs donné lieu à quelques frictions juste avant leur départ de Hurlevent. Mais tous deux tenaient à retrouver au plus vite leur fils Anduin et mirent de coté leurs animosités.

Les derniers mots de Jaina flottèrent encore dans la tête d'Hamza. "Il faut une grande puissance magique pour remettre le roi dans son état originel". Malgré le fait que la jeune femme eut été une grande mage, elle ne pouvait pas défaire cette magie démoniaque.

De toute façon le plus urgent était d'aller récupérer le prince des griffes d'Onyxia. Hamza priait chaque moment passé pour que le jeune garçon soit encore en vie.

Alors qu'il avait fermé les yeux pour se concentrer sur Anduin, il sentit des bras puissants l'entourer avec tendresse.

- Comment te sens tu ?

La voix de Tarenn trahissait une certaine inquiétude. Car juste après avoir été sauvé d'un éboulement de pierres et de poutres et d'avoir essayer de soigner le commandant Windsor, Hamza avait perdu connaissance sans raison apparente. Du moins c'est ce qu'il avait fait croire à son entourage. La réalité était toute autre. Dame Prestor l'avait marqué à l'épaule, une sorte d'empreinte infusée de la même magie noire que celle sur les Varian, mais celle ci était douloureuse dans le corps du jeune homme et elle semblait s'insinuer irrémédiablement .

- Tu n'aurai pas dû venir... lâcha l'Archidruide

- Je vais bien, mentit Hamza d'une voix calme. La Lumière m'aide, et nous devons sauver notre prince, il est en danger.

- Nous sommes assez nombreux pour le délivrer. Je t'en prie, quand nous serons là bas, ne fais rien d'insensé.

Hamza sourit, il se retourna vers Tarenn et lui toucha le visage.

- N'aie crainte, je serais prudent.

Ce pendant les sourcils du druide ne se déridèrent pas. Bien au contraire, il les fronça encore plus.

- Je viens à peine de te retrouver, ce n'est pas pour te perdre à nouveau.

Hamza regarda autour de lui, prit la main de l'elfe et l'emmena à l'écart du groupe d'assaut. Même si tous ceux qui étaient présents lors de l'attaque de Katrana, avaient compris que ces deux là s'aimaient, Hamza restait tout de même pudique.

Quand ils furent assez loin des regards indiscrets, le prêtre se blottit dans les bras de Tarenn. Il poussa un soupir. Il avait de plus en plus de mal à supporter cette douleur qui partait de l'épaule et qui se propageait lentement dans son sang. Mais il arrivait encore à le cacher aux yeux de tous, et surtout du druide. Une main se mit à caresser ses cheveux blonds. Tarenn le cajolait plus qu'à son habitude.

-Tarenn ?

- Hum...

- Tu ne m'as pas raconté ce qu'il s'est passé quand tu as disparu...

Hamza s'écarte légèrement pour regarder son ami. Ils n'avaient pas eu le temps de se parler après l'attaque d'Onyxia. Quand Hamza fut réveillé après sa perte de connaissance, Jaina était arrivée à Hurlevent pour le problème des deux Varian. Puis bien vite le S.I.7 avait réussi à localiser le prince et mit au courant de sa position. Onyxia s'était réfugié dans son repaire au sein du marécage d'Âprefange, dont la canonnière avait pris la direction.

- C'est vrai, répondit le druide tout en frottant la barbe.

A son tour, il prit la main du jeune prêtre et l'emmena encore plus à l'écart. Ils descendirent des escaliers donnant sur les cabines du bateau volant. Il ouvrit celle qui lui était attribué et fit entrer Hamza. Il y avait un lit pour une personne, une table de chevet, et une chaise et un bureau. L'endroit était sommaire, mais le voyage n'allait pas durée non plus des jours.

Hamza fut mal à l'aise quand il vit qu'il n'y avait qu'un seul lit. Il soupira d'avance. Tarenn laissa échappé un petit rire.

- Ne te fais donc pas de souci mon petit homme, je ne te sauterai pas dessus, si c'est cela qui t'inquiète ?

Hamza regarda du coin de l'œil son partenaire.

- Désolé... répondit il d'une voix lasse.

- Je vois très bien que tu n'es pas au meilleur de ta forme.

L'elfe s'assit sur le lit, plaquant son dos contre le mur de la cabine, et tapota entre ses jambes pour inviter Hamza à faire de même. Le prêtre monta, et se trouva nez à nez avec Tarenn. L'Archidruide en profita pour poser ses lèvres sur celles du jeune prêtre. Il glissa encore une fois ses mains dans la chevelure d'Hamza, attrapa deux mèches de chaque coté de son visage et les lissa jusqu'à leur pointe.

- Hamza... Assis toi entre mes jambes, avant que je ne casse ma promesse de ne pas te toucher...grogna t il

Hamza se mit à rougir. Il avait maintenant en tête les souvenirs des ébats passés avec l'Archidruide. Il hésita à se retourner, car chose inexpliquée, il avait envie de sentir les mains du druide le parcourir ailleurs que dans ses cheveux. Alors qu'il allait lui désobéir en voulant lui rendre un baiser encore plus empreint de désir, il s'arrêta net. La douleur à l'épaule était revenue encore plus insinueuse, et battait maintenant à tout rompre dans sa tête. Hamza se prit le crâne puis se retourna vite pour ne pas montrer au druide son visage marqué par la douleur. Il inspira profondément en faisant appel à la lumière pour se soulager.
La douleur diminua tout du moins pour le moment. Tarenn sembla l'interpréter autrement.

- Je sais, il est difficile de résister à mes charmes....

Hamza éclata de rire.

- Oui, en effet j'ai failli craquer.

- Cela n'aurait pas été raisonnable dans ton état...

Hamza se braqua. Les bras du druide l'entourèrent encore une fois. Il lui murmura :

- Tu crois que tu peux me cacher ta souffrance ? Tu crois que je n'ai rien vu ? Hamza, je ne sais pas ce que tu as, mais parle moi... Qu'est qu'il se passe ?

- Non, parlons de toi ! Tu devais me raconter ce qu'il s'était passé .

- HAMZA !!

La voix grondante du druide fit trembler le prêtre. Il s'écarte de lui, se mit debout et lui fit face, toujours tremblant.

- Je ne sais pas Tarenn... Je ne sais pas ce qu'elle m'a fait.

Puis s'en rien dire d'autre, il commença à se déshabiller. Il enleva sa capeline, puis déboutonna le haut de sa robe et la fit glisser par terre. Presque nu, il déglutit avec difficulté devant le regard insistant de l'elfe.

Tarenn avança sa main vers son épaule. Ses yeux s'écarquillèrent, montrant une inquiétude grandissante.

- par Cenarius ... Qu'est que c'est ...?

Une marque rouge zébré de noir, laissant échapper des volutes sombres, était apparut sur l'épaule gauche du prêtre. Alors que Tarenn allait la toucher du bout des doigts, Hamza se défila.

- Ne me touche pas ! S'écria t il

L'Archidruide laissa sa main en suspens au dessus de l'épaule d'Hamza. Le prêtre recula de quelques pas.

- On ne sait pas ce que cette marque est capable... Peut être se transmet elle ? dit il la voix secoué de spasmes.

Tarenn se leva à son tour, il avança sur Hamza qui reculait à chaque pas fait par le druide. Jusqu'à ce qu'il ne puisse aller plus loin. Il se recroquevilla contre le mur, de peur que Tarenn ne soit infecté si il le touchait.

- Hamza...

- Je t'en prie, ne me touche pas...

- Tu as une malédiction, ceci est une malédiction...

Hamza releva les yeux embrumé vers l'elfe. Tarenn se mit à genoux pour être à sa hauteur .

- Laisse moi y jeter un coup d'œil, veux tu ?

Le prêtre hocha la tête doucement en signe d'accord. Et Tarenn du bout des doigts frôla la marque laissé par la dragonne noir.

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