Chapitre 12 : Sous le soleil de l'espoir
Tu remarques rien ? Louis interrompit Hyacinthe dans sa lecture, en posant sa main sur son épaule. Elle était assise sur un fauteuil à bascule et profitait du soleil sur le porche du chalet.
Hyacinthe sursauta, car son esprit était plongé dans l'histoire. Elle mit son livre sur la petite table basse, en prenant soin de placer délicatement un marque page orné d'un renard, et leva son regard vers l'homme qu'elle aimait. Elle protégea ses yeux de la lumière étincelante avec sa main.
Ta canne ! Hyacinthe possédait un sens de l'observation aussi développé que Louis, et il appréciait ce détail.
Louis se tenait droit. Son équilibre était évident, et il marchait. Sans sa canne. Il rejoignit Hyacinthe, dont le sourire devint éclatant en voyant Marius suivre les pas de Boitelet.
Louis et Marius puisaient dans chacun la force qui leur manquait. L'enfant se déplaçait sur les genoux, mais Hyacinthe et le Capitaine étaient les témoins de sa volonté : celle de se mettre debout, pour marcher. Le Boitelet tenait alors la main du garçon, et les hommes de la maison partaient à la découverte de tous les recoins de la pièce à vivre.
Hyacinthe se laissa tomber dans les bras de Louis, qui embrassa pudiquement le haut de son front. Le monde semblait différent. Ils profitèrent de cet instant d'accalmie, jusqu'à... Le rire de Marius envahit la terrasse, et le couple se retourna simultanément.
Je rêve... Louis s'agenouilla vers l'enfant et tendit ses mains, que Marius attrapa immédiatement. Aïe ! Mais ça va pas ?
Je t'ai pas pincé fort, bougonne pas..., déclara doucement Hyacinthe en caressant les cheveux et la joue de Marius.
T'as pas l'air de comprendre ce qu'il se passe, grogna-t-il en scrutant soudainement l'horizon. Il semblait avoir entendu un bruit inhabituel à la lisière de la forêt. Hyacinthe tourna également sa tête, mais préféra se noyer dans les yeux de Louis. Je veux pas être responsable de la vie de quelqu'un d'autre que Marius et toi. Ce discours de Louis ressemblait à une déclaration d'amour, et Hyacinthe connaissait sa symbolique mieux que personne. Cette raison fut pour laquelle elle profita encore un peu de la chaleur corporelle du Capitaine.
L'environnement était anormalement calme et silencieux, et Louis s'attendait à voir surgir n'importe quoi à travers les buissons. Jusqu'à ce que sa peur se réalise sous son regard...
Hyacinthe, Louis : à l'aide ! Marianne, je... Romain. Il portait Marianne comme une princesse.
Hyacinthe se précipita vers lui, pendant que Louis mettait Marius en sécurité dans son parc. Il descendit les marches du perron en serrant les dents, mais Hyacinthe et Romain vinrent heureusement à sa rencontre.
Qu'est-ce qui s'est passé ?, demanda Hyacinthe en vérifiant de suite l'état physique de Marianne, qui reprenait progressivement ses esprits. Tu m'entends Marianne ? Serre ma main. Très bien. Ne parle pas. Tu es en sécurité. Romain, tu peux la déposer sur le canapé. Peux-tu s'il te plaît récupérer mon stéthoscope et mon tensiomètre dans le cabinet ? Romain fonça, alors que Louis restait anormalement serein sur place. Louis ! Apporte-moi une bassine d'eau fraîche et...
Marianne est enceinte.
Romain claqua la porte brutalement, et Hyacinthe dévisagea Louis si intensément qu'elle aurait pu se brûler les rétines.
Quoi ?
Comment tu le sais ?
Hyacinthe et Romain interrogèrent Louis comme s'il détenait un secret depuis bien longtemps. Ils se rapprochèrent de lui, mais les haut-le-cœur de Marianne les prévinrent d'une catastrophe prochaine. Pourtant, Louis eut le temps d'aller chercher la bassine et un verre d'eau à la cuisine, et de les porter jusqu'à la future maman, dont l'estomac n'attendit pas pour dégurgiter le repas.
Ne sursaute pas Boitelet, je vais vérifier si t'as de la fièvre. Le fait de poser une main contre le front du malade était rudimentaire, mais cette méthode avait déjà fait ses preuves en expédition. Depuis combien de temps Marianne ?, lui chuchota-t-il à l'oreille, tandis qu'Hyacinthe et Romain essayaient de comprendre le don de déduction de Louis.
3 mois. Julien m'a avoué qu'il était l'homme le plus heureux et comblé du monde, articula-t-elle avec difficulté. Comment as-tu deviné ?, l'interrogea-t-elle les larmes aux yeux.
Tu as une mine épouvantable Boitelet... Et je parle même pas de tes cheveux. Jamais je les ai vus aussi gras, même en exploration, révéla-t-il en ne pouvant empêcher son regard de se poser sur le ventre de Marianne. Cependant, je peux savoir pourquoi vous étiez tous les deux dans les bois ?
Nous avons déjeuné ensemble en ville avec Romain, et nous revenions du cimetière quand..., Marianne s'interrompit pour restituer le restant de son repas. Louis lui tint les cheveux, et lui tendit l'un de ses fameux mouchoirs blancs en coton. Merci.
Mes félicitations à toi, et au futur papa, s'exprima-t-il avec une pointe de nostalgie imperceptible dans la voix. Boitelet et Kirstein... Un résultat plutôt inattendu.
Si le bébé est une fille, Antonio sera le parrain. Si un fils perpétue le nom de Julien, nous voulons que tu sois son protecteur. Je ne t'ai jamais rien demandé Louis, donc tu as intérêt de me le promettre. Marianne savait qu'elle serait à jamais la témoin privilégiée de la surprise qui se dessinait sur le visage de Louis.
Je te le jure. Louis était conscient de la responsabilité de ce rôle. C'est pas comme si j'étais dans les biberons et les couches depuis des mois. Les Boitelet se comprirent en un regard, détourné dans la seconde par Marianne, secouée par un chagrin causé par les hormones. Plus que 26 semaines à tenir...
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