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Chapitre 1 : L'opération des âmes

Tu es en retard, constata le Docteur Éléonore Argier en s'adressant à sa sœur.

Je sais. Pardonnez-moi pour cette impolitesse, s'excusa le Docteur Hyacinthe Argier. J'étais avec Marius... Mais qu'importe. Bonjour Louis.

Le Capitaine Louis Boitelet ne se sentit pas bien. Alors qu'il était assis, sa tête semblait tourner, un bourdonnement désagréable se faisait entendre dans ses oreilles, son cœur battait plus vite, ses mains devenaient moites et un plomb était tombé dans son estomac... La mort ne s'était pas autant rapprochée de lui depuis des mois.

Sauf que Louis se trompait. La grande faucheuse n'était pas près de lui : il se tenait à côté de la vie. Le Docteur Hyacinthe Argier était médecin rééducateur au centre hospitalier de la Terre Magnificat, et elle était la plus belle femme qu'il avait jamais rencontrée.

Une silhouette élancée qui semblait flotter quand elle marchait, une trentaine d'année, une peau aussi blanche que neige, des gestes doux et délicats, de longs cheveux châtains foncés qui étaient naturellement bouclés : Hyacinthe Argier était une femme magnifique... Qui ne semblait pas consciente de l'effet qu'elle provoquait, en particulier sur Louis.

Bien qu'il connaissait Éléonore Argier depuis près de deux ans et demi, il rencontrait la sœur cadette pour la première fois. Elle s'installa hâtivement à côté de sa consoeur, ouvrit le dossier médical de Louis, tourna doucement les pages, retrouva une feuille vierge, trouva son stylo à plume dans la poche de sa blouse, dévissa son capuchon et son regard trouva enfin celui de Louis.

Les sœurs étaient fondamentalement différentes. L'aînée dépassait le mètre quatre-vingt, laissait sa chevelure blonde détachée et affichait des pupilles bleues aussi claires que le ciel, tandis que la benjamine mesurait 1,70 m, attachait en chignon ses cheveux et présentait des yeux marrons apaisants.

Bonjour Docteur Argier, lui répondit-il en lui tendant sa main... Mais il n'avait pas pressenti un détail : lorsque leurs peaux se touchèrent, Hyacinthe et Louis ressentirent un éclair dans leurs corps et dans leurs cœurs.

Hyacinthe et Louis s'observèrent comme s'ils étaient les derniers survivants de la Terre, comme s'ils n'étaient plus qu'eux deux dans la pièce.

J'accepte. Je suis prête à vous opérer pour que votre taille soit celle d'un homme adulte, les interrompit Éléonore, d'un contrecœur puissant. Le coup de foudre était tombé sur elle quelques années auparavant, et elle contemplait avec émotion une nouvelle histoire d'amour qui naissait sous son regard. Elle pensait bien connaître le Capitaine Louis Boitelet, mais la réaction de son patient la surprit à nouveau : il ne dégagea aucune joie et aucune peur. Toujours dans le monde qu'ils créaient inconsciemment.

Si vous attendez un "Mais" de ma part, vous aurez sans doute plus de chance de crever la bouche ouverte avant que je saute de bonheur à votre promesse, grogna-t-il. Même si les sœurs furent surprises de la réplique de Louis, elles ne laissèrent paraître aucune déstabilisation.

Les sœurs Argier étaient donc à la hauteur de leurs réputations : intelligentes, perspicaces et novatrices. Ambitieuses, courageuses et téméraires. Éléonore connaissait par cœur le cas de Louis, car elle était l'instigatrice et l'auteur de toute sa reconstruction physique.

À la suite de la guerre et de violents combats acharnés, cette chirurgienne reconstructrice émérite avait pu sauver la vue de l'œil droit du Capitaine, et reconstruire son index et son majeur de la main droite.

Seul le genou gauche n'avait pas encore été reconstruit, surtout parce que le Boitelet avait formulé une demande inhabituelle à son médecin : grandir d'une quinzaine de centimètres. 1,75 m n'était pas une taille à ignorer pour un homme qui avait toujours apprécié les personnes grandes.

Cette opération n'est pas à prendre à la légère Louis. Mais aussi surprenant que cela puisse être, je ne vous parlerai pas d'anesthésie, de la double intervention avec votre genou, de réveil et de douleur, mais de l'après. De la rééducation, s'exprima-t-elle sincèrement. Éléonore adressa un regard discret mais complice à sa sœur, qui ne pipa pourtant mot. Hyacinthe savait que son tour dans cet échange et cette intimité n'était pas encore arrivé.

Je vous interromps : je sais que les places en kinésithérapie sont rares, que mon statut me procurera avec un peu de chance une heure par jour, mais je suis résigné à rester dans cet état toute ma vie.

Dans cet état, Louis voulait parler du fauteuil roulant. Lui qui s'était toujours senti libre (surtout quand il virevoltait dans les arbres avec son équipement de la Légion de l'Humanité), et qui était considéré comme le soldat le plus puissant de cette île, s'était retrouvé du jour au lendemain dans cette chaise dont il ne pensait pratique que pour un seul geste : se laisser rouler sur une pente pour mourir noyé dans l'eau. Il n'accorda également aucune attention à Hyacinthe, dont la main retranscrivait frénétiquement des réflexions.

À mon tour de vous couper car j'en ai pas fini avec vous. La voix d'Éléonore retranscrivait une pointe d'agacement. Arrêtez d'être fataliste et pessimiste. Je vous propose un marché. Tiens, cet accord lui en rappelait un autre qui semblait à des années lumières par rapport à l'endroit où il se trouvait.

Antonio, Julien, Christian, Romain, Amélia... Ces compagnons sont vos frères d'armes, je me trompe ? Hyacinthe sortit enfin de son silence. Sa voix déterminée mais reposante surprit Louis, qui retomba tout de suite dans le monde qu'elle et lui se construisaient sans en être conscients. J'aurais aussi voulu inclure Marianne, mais son cas est particulier.

Affirmatif, confirma Éléonore, en comptant sur ses doigts.

Et ce constat nous mène à quoi ? les questionna-t-il avec impatience.

Ma soeur et moi avons deux visions distinctes, différentes et extrêmes de la médecine : Hyacinthe soigne l'esprit avant le corps, bien que je sois convaincue du contraire, expliqua-t-elle, en levant toutefois les yeux au ciel en signe d'agacement.

Peu importe, je serai ravie de vous accueillir chez moi pendant 12 mois, annonça Hyacinthe avec un grand sourire.

Sauf que Louis sentit une sensation anormale dans le creux de son estomac, qui se dispersa étrangement dans le bas de son corps.

1 an ? Mais pourquoi faire ? Vous avez... Perdu la tête ? Il aurait voulu lui dire qu'elle était devenue folle, mais il se retint. Chacun avait connu mieux pour un premier échange. Vous vous imposez la présence d'un estropié qui sert strictement à rien. Il avait failli ajouter "Espèce d'idiote", jusqu'à ce qu'il se souvienne d'un détail dans le discours de Hyacinthe : "Ravie".

C'est mon travail Louis. Où croyez-vous qu'étaient passés Julien et Christian durant 4 mois ? Romain et Amélia pendant 6, Antonio durant 8 et Marianne pendant 10 ? Pourquoi croyez-vous qu'avec Éléonore, nous avons attendu pendant près 2 an et demi pour ce projet ?

Louis ne répondit rien, et sentit même ses lombaires s'affaisser. Hyacinthe jouait dans un terrain qu'elle connaissait : celui de l'expérience, celui des expérimentations et surtout celui de l'affectif. Les sœurs Argier étaient réputées pour leurs résultats, leurs sagesses et leurs subtilités.

Pour conclure avec un cas désespéré ? Je vais être un boulet pour vous. Je serai dans vos pattes du matin au soir, vous aurez peu de moments de répit... Je suis handicapé, je sais plus rien faire seul. Ouvrir et fermer une porte, monter et descendre les escaliers, me préparer du thé et à manger : aucune situation est adaptée pour moi. Et je parle même pas de me déshabiller, de me laver et d'enfiler des vêtements... Louis était persuadé qu'il aurait mieux fait de mourir en même temps que son supérieur, le Commandant Edward Jones.

Parce qu'avec ma sœur, nous avons réaménagé ma maison pour que vous repreniez goût à réaliser les tâches même les plus infimes du quotidien. Que je me suis renseignée sur la psychologie du handicap, que je suis la professionnelle la plus préparée à apaiser votre colère et calmer votre chagrin, et que j'ai repris des cours du soir pour vous apporter les meilleurs soins adaptés à vos blessures et à votre douleur, conclut Hyacinthe, quasi essoufflée.

Parce que nous ne pouvons pas vous aider continuellement en faisant à votre place ce que vous devriez faire vous-même Louis, affirma Éléonore en fermant tous les dossiers sur son bureau. Avec Hyacinthe, nous avons convenu que je vous emmènerai jusqu'à elle dans une semaine. Après l'opération qui aura lieu dans 2 jours, et les 5 jours de convalescence. Nous partirons un matin à l'aube.

Je vous attendrai, avec impatience. Vous verrez comme l'arbre sur la colline est magnifique au lever du soleil.

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