(3) Où ils déménagent
Les jours suivants filent à toute allure et sont bien occupés.
Je passe les tests demandés, tous avec succès et un grand soulagement. Mon cœur de sportive ne va pas se laisser abattre par une petite grossesse de rien du tout. Il était temps que ces années à faire de la musculation, de la boxe et surtout à habiter au troisième sans ascenseur me soient utiles. Les nausées s'estompent, même si je ne retrouve pas vraiment l'appétit et que je ne peux toujours pas boire de café, je me sens moins écœurée malgré tout.
Je passe à nouveau mes soirées et mes nuits à dormir, assommée par la cadence à la librairie. Tom m'aide du mieux qu'il peut, et patiente, attendant le deuxième trimestre, celui où on est le plus en forme, paraît-il.
Je réalise également le tri-test, dépistage prénatal de la trisomie 21, associé à la seconde échographie, celle du premier trimestre. Mme Riggi nous avait proposé de nous munir d'une clef USB, et c'est ainsi équipé que nous enregistrons tout l'examen. Notre fourmi est un fœtus à présent, et est absolument parfaite. Évidemment.
Nos déménagements auront lieu le dernier samedi du mois d'août. J'ai décidé de ne pas fermer la librairie. Ce n'est vraiment pas le moment, et je ne peux pas laisser Lola seule le jour où nous avons le plus de monde, surtout juste avant la rentrée scolaire et littéraire. De toute façon, pas question pour Tom de demander à nos amis, à ma famille, de nous aider, alors qu'il ne peut même pas porter un carton. Pour lui, c'était non négociable : nous ferons appel à des déménageurs. Habituellement, il n'a jamais d'avis tranché, avec lui la discussion est toujours ouverte, et c'est très rare qu'il accorde de l'importance à ce genre de détails. Mais pas là. Une histoire de fierté, et je ne m'y oppose pas. Au contraire, ça me soulage puisque je ne peux pas être là. Je me souviens avec mélancolie de nos déménagements de jeunes adultes. J'ai toujours aimé ça, se relayer pour porter les cartons, lever des meubles à deux ou à trois, et les pizzas ou le pique-nique du soir, tous ensemble. Pourtant, quand j'ai emménagé dans mon troisième sans ascenseur, on a bien ramé. Mais ce sont de bons souvenirs.
Là, c'est un déménagement d'adultes, sans rire, mais sans galère. Du propre, du rapide, de l'efficace. L'entreprise commencera par vider mon appartement, sous la houlette de Caro, puis celui de Tom qui sera présent pour tout contrôler. Nos affaires seront ensuite déposées dans ce qui deviendra notre foyer après la pause déjeuner, où les déménageurs monteront également les meubles. Si tout va bien, le déménagement sera terminé avant même que je ne rentre du boulot.
Le dimanche sera consacré à vider les cartons dans notre nouveau chez-nous, et le lundi aux états des lieux des anciens.
Ce mercredi soir, trois jours avant la date fatidique, j'ai rendez-vous avec les 3C, qui viennent m'aider à terminer d'emballer mes dernières affaires. Des vêtements que je ne mets plus, quelques produits d'épicerie oubliés au fond des placards, un peu de vaisselle, les derniers livres.
Pas de quoi fouetter un chat, mais c'est Caro qui l'a proposé, et c'est quand même plus agréable à quatre en discutant, que toute seule, même avec une playlist sympa.
Capucine et Charlotte, respectivement instit et prof, sont en vacances, et me retrouvent à la librairie en fin d'après-midi, puis je laisse Lola fermer et nous nous dirigeons vers mon refuge où Caro nous rejoindra une fois rentrée de la banque où elle travaille.
J'ai le cafard en entrant. Il ne reste presque plus rien. Une bibliothèque et une armoire presque vide, la cuisine qui restera en place, mon vieux canapé chéri qui partira pour une bonne œuvre. Les cartons sont empilés contre le mur près de la porte de l'entrée, c'est très perturbant. C'est comme si les quelques années que j'avais passées ici tenaient en une vingtaine de boîtes et trois valises.
Je retiens mes larmes. C'est dur, mais c'est pour la bonne cause.
— Les filles, vous videz la salle de bains, je finis la chambre, et dès que Caro arrive on se commande des pizzas ?
La quatrième ne tarde pas, et à nouveau, la mélancolie me serre la gorge. C'est notre dernière soirée dans cet appartement. Quand le dîner arrive, nous avons presque terminé. Je redoute ce moment où ce sera fini, où il n'y aura plus rien à faire ici.
Je paye le livreur, nous installons notre repas sur la table basse et commençons en silence. Mes amies perçoivent mon chagrin et le respectent. Je crois qu'elles sont tristes aussi. C'est la fin d'une ère.
Et puis, Caro se racle la gorge.
— C'est quoi votre meilleur souvenir ici ?
— Sans aucun doute, notre première soirée boucherie ! s'exclame Charlotte avec enthousiasme. Vous vous souvenez ?
Oh oui, comment oublier ? Le thème : manger et boire tout ce qu'on aime. Une orgie de gras, de sucre et d'alcool. Chantilly à la bombe, pop-corn, glaces, frites-mayo, et téquila à gogo. On avait fini ivres mortes et écœurées, dans un karaoké improvisé, avant de s'endormir en culotte et soutien-gorge au milieu du salon. On en avait fait d'autres ensuite, mais aucune n'avait égalée la pionnière.
— Moi, c'est un nouvel an qu'on a passé ici, poursuit Caro. En 2014, je crois. On s'était couchées à l'aube, je m'étais levée deux heures après pour aller bosser, à cause du transfert d'année, et ensuite je vous ai rejointes ici. Vous m'aviez préparé un gâteau d'anniversaire, on s'était fait un giga petit déj' et ensuite on a regardé des comédies romantiques toute la journée, en pyj sous la couette.
— C'était trop bien, soupire Capou avec nostalgie. Et vous vous souvenez de la fois où nous nous étions retrouvés au marché de Noël pour déjeuner un dimanche midi ? Zoé était encore bébé, et Théo n'était pas né. On s'était pris une rincée, une vraie averse, et on est tous venus se réfugier chez toi, Loulou. On s'est serrés sur ce canapé, avec Clément et Thibault, et on a mangé ce qu'on avait acheté, l'un une tartiflette, l'autre des escargots, et toi Cha, ton fameux sandwich au foie gras. Je crois que c'est ça mon meilleur souvenir. Un moment improvisé.
— Et toi Loulou ? interroge doucement Caroline.
Je souris. Tant de nuits d'insomnies, de larmes contenues, ou pas, d'amertumes et de regrets. Mais tant de bons moments aussi.
— Le meilleur... je ne sais pas... Il y en a tellement. Avec vous, avec Tom, avec Baptiste aussi... Notre première soirée ici, après mon emménagement, c'était génial. La fête surprise pour vos 25 ans, les filles, dis-je en m'adressant aux jumelles. La fois où j'avais gardé Zoé et Théo, je leur avais fait faire de la pâtisserie, j'avais kiffé. Enfin, nettement moins les deux heures pour nettoyer la cuisine ensuite, mais c'était bien... Et puis, la première fois où Tom est venu ici, avant qu'on se remette ensemble... ce regard qu'il avait eu en découvrant cet endroit. Notre première nuit ici, tous les deux. Et la dernière, le soir de mon anniversaire...
Ma voix se brise et je m'interromps, avant de me répandre en larmes.
Mes amies posent chacune leur tour leur main sur mon bras, mon épaule, ma cuisse en geste de soutien.
Je respire, et me reprends.
— Je crois que cette soirée restera dans les annales aussi, parce que c'est la dernière ensemble, et aussi parce que... c'est celle où je vous annonce... que Tom et moi allons avoir un bébé.
— Noooon ! Félicitations Loulou ! s'écrie Capucine en fondant sur moi.
— Incroyable ! Tu es enceinte ou vous adoptez ? s'enquiert Caro, reine du pragmatisme, tout en imitant Capou.
— Première solution, je ris en serrant mes amies dans mes bras.
Charlotte feint la surprise aussi, mais je la libère de son mensonge, et avoue :
— Cha était au courant depuis deux semaines, depuis notre dîner quand je suis rentrée de vacances. Elle m'a grillée direct sur les photos !
— Mais enfin, c'est fou que vous n'ayez rien vu ! Vous ne trouvez pas que, pour une fois, elle a des seins énormes ?
— Grave, approuve Capucine.
— C'est vrai, acquiesce Caro à son tour, en fronçant les sourcils devant mon tee-shirt un peu large qui ne cache pas grand-chose malgré tout.
— Bon, allez raconte-nous ! réclame Capucine en battant des mains.
— Raconter quoi ? demandé-je en riant.
— Ben tout ! Je veux tout savoir sur ce bébé !
— Enfin, sauf la conception, hein, contre Charlotte d'un faux air goguenard, ça on ne veut surtout pas savoir...
— Parle pour toi, pouffe Capucine. Mais Loulou, je ne savais même pas que c'était dans vos projets ! Ça fait longtemps que vous essayiez ?
— Pas vraiment non... je suis tombée enceinte tout de suite, juste après le mariage.
— Eh bien, on peut dire qu'il n'y a que la jambe de Tom qui ne fonctionne pas bien, glousse à nouveau Capucine.
Le pauvre, je crois qu'il n'a pas fini d'entendre cette blague. En même temps, c'est lui qui a commencé.
Le reste du dîner, puis de la soirée, entre deux cartons, est consacré aux questions de Caro et Capou, les deux mamans du groupe, et à mes réponses. Charlotte participe, mais reste un peu en retrait malgré tout ; j'ai mal au cœur. Je me souviens de notre complicité quand nous étions deux à revendiquer qu'on n'était pas prêtes pour les marmots, j'ai un peu l'impression de la laisser sur le chemin. Les autres ne semblent même pas s'en rendre compte, trop heureuses de partager leur expérience avec moi.
Il est près de minuit quand j'arrive chez Tom. La télévision est allumée, il s'est endormi devant une série. J'éteins l'écran et m'agenouille devant mon mari, lui ôte ses lunettes le plus délicatement possible mais je le réveille. Il sursaute presque, se redresse.
— Du calme, ce n'est que moi... je viens de rentrer.
— Il est quelle heure ?
Je m'assois sur le canapé, et le fait se rallonger en posant sa tête sur mes genoux, mes doigts dans ses cheveux noirs.
— L'heure fatidique... minuit. L'heure d'aller se coucher aussi...
— C'est tard ! Tu dois être crevée... C'était bien ? Tu as passé une bonne soirée ?
— Excellente. On a bien ri, et bien travaillé. Les cartons sont terminés, il n'y a plus qu'à les descendre...
Il se tourne vers moi et soulève mon tee-shirt pour effleurer distraitement mon ventre du bout de l'index.
— J'ai fait attention. A notre petite fourmi, je veux dire. Je n'ai pas trop forcé, rien porté.
Il sourit, l'air encore ensommeillé.
— Je sais.
— Par contre... j'ai quelque chose à te dire... j'ai fait une gaffe.
Sans interrompre son geste, il lève les yeux vers moi.
— Je l'ai dit aux filles... je suis désolée... je sais qu'on avait prévu d'attendre pour l'annoncer ensemble à tout le monde mais...
— Oh là... C'est bon, Babe, c'est pas grave, ça.
— Tu es sûr, tu n'es pas fâché ?
— Mais non... au contraire. Ce sont tes amies, je sais quelle place elles ont dans ta vie, et c'est bien qu'elles l'aient su en avant-première. Tu as vraiment cru que j'allais t'en vouloir pour ça ?
— Non, parce que je te connais, et je sais que tu as bon caractère. Moi, j'aurais fait la gueule, mais pas toi. C'est une des nombreuses raisons qui font que je t'aime tant.
— C'est vrai que je suis quand même plus facile à vivre que toi.
— Hum. Si on fait abstraction des chaussettes sales au pied du lit.
— Personne n'est parfait, conclut-il avec son sourire désarmant.
💫💫💫
Je ne dors pas la nuit avant le déménagement. Je ne cesse de penser que quand je retournerai dans mon appartement, il sera vide. Sans mes meubles, ma vie, mon âme. Et ce sera la dernière fois que je le verrai. Hier soir, Tom m'a encore proposé qu'on le garde.
— Il est encore temps, Lou, il n'est pas reloué... m'a-t-il dit, avouant ainsi qu'il s'était renseigné auprès du propriétaire, pour être prêt, au cas où.
Mais non, non, je ne changerai pas d'avis. Même si ça me déchire le cœur de quitter cet endroit, je sais que c'est un mal nécessaire. Accepter qu'une page se tourne, couper le cordon pour entrer définitivement dans ma vie d'adulte, une manière de construire ma famille aussi. Ce serait complètement ridicule de louer cet appartement sans y vivre, de l'argent jeté par les fenêtres. Et de l'argent, même si Tom est économe et que la librairie ne roule pas trop mal, je ne crois pas que nous en ayons trop, d'autant que mon mari, fidèle à son caractère dilettante, ne semble pas pressé de trouver un vrai travail, ou même de reprendre ses études.
Heureusement, la journée passe vite, comme chaque samedi. Caro vient m'embrasser en milieu de matinée, et me rendre mes clefs. C'est fait. Tout s'est bien passé. Tom m'appelle plusieurs fois aussi, m'envoie des photos de son appartement qui se vide, du nôtre qui se remplit. Les premières images me rendent un peu triste. Je ne sais pas pourquoi je m'attache aux lieux comme ça. Des images de nos bons moments chez Tom me reviennent. Sa crémaillère où je l'avais rejoint en douce dans son lit, notre première nuit ensemble lors de nos retrouvailles, l'annonce de ma grossesse...
Je profite de l'accalmie du tout début d'après-midi pour aller fouiller dans les romans francophones et tirer d'une étagère l'ouvrage de Camille Anseaume, Quatre murs et un toit. J'aime cet auteur, et j'ai adoré ce livre que j'avais ensuite offert à ma maman pour la fête des mères. Confortablement installée dans un des fauteuils du coin salon de thé, je feuillette quelques pages, comme un baume, pour me changer les idées. Trop vite, une famille arrive, suivie de quelques futurs étudiants puis une habituée en quête de nouvelles lectures estivales, et je me résous à laisser le livre derrière le comptoir pour le reste de la journée.
— File, me propose Lola peu après dix-huit heures. Je m'occupe de la fermeture.
Les chalands commencent à s'espacer, et je dois bien avouer que je ne suis pas au top de l'efficacité vu le temps que je passe à regarder les photos que Tom m'envoie à chaque meuble monté.
— Tu es sûre, ça va aller ?
— Mais oui, il n'y a plus trop de monde, et ce n'est pas maintenant que ça va arriver. Et puis, je vois bien que tu meurs d'envie de découvrir ton nouveau nid.
Lola est trop polie pour me dire que je ne sers à rien, mais j'ai bien compris. Autant sauter sur l'occasion.
— Ok, je me sauve alors. Mille mercis, Lola !
— Profite bien de ton week-end, bon emménagement !
Je marche un bon quart d'heure pour rejoindre mon nouveau foyer, situé en marge du centre-ville, plus loin que nos anciens appartements. Mon pas rapide ne me permet même pas de faire attention aux rues que je traverse, aux maisons que je longe pour la première fois, mais j'aurai le temps de les voir. Je voudrais voler pour arriver plus vite.
Au début, nous avions pensé inviter nos amis, Sarah, la sœur de Tom, Nico et Solène, pour un dîner sur le pouce, histoire de fêter notre emménagement. Et puis, on s'est rendu compte que cette première soirée chez nous, on avait envie de la passer seuls, juste tous les deux.
L'entrée, avec la lourde porte, l'ascenseur, notre appartement. Une certaine émotion m'étreint quand je me retrouve sur le seuil. Je pose ma main sur la poignée, appuie, mais c'est fermé. Je frappe, étonnée, et Tom m'ouvre quelques instants plus tard. Son air mystérieux ne cache pas la fatigue qui barre son front et marque ses traits. Sans un mot, il me fait reculer, presque jusqu'à l'ascenseur, et il m'accompagne, prenant soin de refermer la porte derrière lui. Je souris, toujours sous le charme de ses mises en scène, de son inaltérable fantaisie. Il m'embrasse, avec une fougue qui me surprend, surtout au beau milieu du couloir de l'immeuble, puis passe son bras autour de ma taille, à défaut de pouvoir me soulever, ouvre la porte en grand dans un geste théâtral, et c'est ainsi enlacés que nous pénétrons pour la première fois chez nous.
Il y a quelques semaines, des cartons de lattes de parquets étaient encore en attente sur la dalle brute, la cuisine neuve n'était pas posée, la salle de bains n'avait pas encore de sanitaires, les murs étaient recouverts de l'ancien papier peint. Aujourd'hui, nos meubles sont là, l'appartement est prêt à nous accueillir. Ou presque.
— Tu n'as rien déballé ? demandé-je en m'avançant, surprise de ne rien voir sur les bibliothèques, sur les étagères.
— Non, j'ai pensé que tu voudrais qu'on le fasse ensemble.
— C'est fou de me connaître aussi bien.
Ensemble, nous faisons le tour de notre nouveau foyer. La machine à laver et le lave-vaisselle sont branchés, tous nos meubles montés et disposés où nous l'avions décidé, Tom et moi. J'étais venue jeudi avec ma mère et une entreprise de ménage pour tout nettoyer, des toilettes aux vitres, en passant par l'intérieur des placards de la cuisine. Hormis le sol, piétiné toute la journée par une dizaine de chaussures de sécurité, tout est nickel.
Mon amoureux m'entraîne ensuite à l'aveugle sur la terrasse, où il m'a réservé une petite surprise. Quand j'ouvre les yeux, je découvre une table ronde et quatre chaises colorées, deux transats, quelques plantes en pot, et évidemment, une jolie guirlande de lampions qui nous éclairera la nuit tombée.
— Oh là là, mon amour, c'est magnifique !
— Ça te plaît ?
Je pose la tête sur son épaule.
— J'adore. Demain, cartons ou pas, je jure que je me pose sur ce transat pour bouquiner au soleil ! Mais comment tu as fait ça ?
— J'ai tout acheté en jardinerie hier matin. Colin m'a accompagné et m'a filé un coup de main pour porter, et tout installer.
— Merci, Tom. C'est génial. Que dirais-tu de l'étrenner dès ce soir ?
— Pour dîner, tu veux dire ? Ou... ?
J'éclate de rire.
— Pour dîner. Le reste, on verra...
Tom et moi vidons quelques cartons, nos livres préférés dans les étagères, les vêtements des prochains jours dans le dressing, nos trousses de toilette, des serviettes dans la salle de bains. Le minimum pour se sentir bien, pour se sentir chez nous, puis il commande un repas libanais, un de nos péchés mignons, que nous mangeons comme prévu sur la terrasse, au calme, simplement accompagnés par les cris des martinets qui tournent dans le ciel et la rumeur du quartier.
Je me sens bien ici, prête à débuter un autre chapitre de ma vie. Je sais que nous allons être très heureux dans cet appartement. Tous les trois.
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