Page vingt-et-unième
Le silence qu'il y a dans la pièce me rend anxieuse.
L'endroit est très grand, large et surtout aéré.
Des énormes baies vitrées, comme ceux du hall, donnent directement accès au décor de la ville. Tous les murs sont peints en rose mais, ce n'est pas un rose foncé tel le bonbon, je dirai plutôt un rose grisâtre.
Une gigantesque bibliothèque jonche ma gauche. Elle est remplie de beaux livres, tous volumineux et vieillis. Ces livres sont classés par ordre Alphabétique tout, en respectant leurs prix Nobel.
Apparemment, tout est strictement ordonné ici, contrairement à dans ma chambre.
À ma droite, un bureau rectangulaire très large, comme ceux que l'on voit dans les boites de nuit, elle porte plus d'une cinquantaine de documents, de porte documents, de classeurs et de chemises cartonnées. Seulement, je n'y vois qu'un seul stylo à bille, de couleur bleu.
Un gargantuesque canapé en cuir siège à mes devants. Il est tellement grand, que j'ai du mal à mieux observer les bouteilles de whisky, à moitié pleines, qui résident sur la tablette en verre, juste après le canapé.
Un soufie d'air frais me décontracte les jambes, exactement au moment où j'allais me faire une crampe au genou. Cela me soulage énormément.
------------------ Tu comptes rester debout, encore longtemps ?
Une voix rauque brise mes réflexions, après un tressaillement quelque peu étourdissant.
J'ai beau me courber dans tous les sens, je ne perçois pas d'où peut provenir cette voix. Pourtant, je sais que c'est celle de Cristian Delama.
------------------- Salut...
Je suis perdue, je ne sais ni ce qu'il faut que je dise, ni ce qu'il faut que je fasse.
Après m'avoir abandonné dans un brouhaha stupide et sans intérêt, Cristian appuie sur un bouton rouge et le canapé en cuir me fait désormais face.
Il commence par zieuter mes cheveux pour ensuite bloquer ses yeux sur mes hanches. Son geste m'ayant perturbé, je me mâche le bas de la lèvre.
Malgré mon stress, il continue son analyse de mon corps, silencieusement.
Alors que ses yeux sont désormais cloués à la poitrine, je fais un pas en arrière.
Là, mille et une questions me dévorent le système nerveux. Mon enfillage est-il imparfait, y a-t-il une tâche sur ma chemise, ai-je déjà commis une maladresse ?
------------------- Allez, tu peux t'installer ici, il désigne le canapé en cuir sur lequel il est assis, il faut qu'on parle.
------------------- Parler de quoi ?
------------------- Mais, voyons, de ton futur boulot évidemment !
Sachant que je viens de me ridiculiser, je ferme les yeux, les garde ainsi trois secondes pour les rouvrir, prudemment.
Voyant mes actions, il se permet ouvertement de rire de celles-ci. Un rictus se dessine sur ses lèvres. Puis, un sourire timide s'affiche. Après, il ouvre grandement ses lèvres et dévoile ses dents. Il est entrain de se moquer de moi.
Je fais une moue peu expressive, alors que mon corps s'affaisse sur le fameux canapé.
------------------- Chouette, j'ai cru un instant que tu allais rester debout durant toute la ... Peu importe.
Il pose brutalement sa main sur le bouton rouge et le canapé se retourne.
Ce simple mouvement me fait douter de ma personne.
Il desempile les trois seuls verres posés sur la tablette et en retient deux, dont il place l'un devant ma personne. Soulevant délicatement la plus grosse bouteille de whisky, il finit pas verser son contenu dans nos verres respectifs.
------------------ Alors, Esméralda tu veux un boulot c'est cela ?
Quelle réponse serait la plus appropriée face à ce genre de question ?
Un simple "oui" ne semblerait pas trop banal... Et un " C'est exacte " ne serait pas trop gonflé ?
Ne sachant trop que répondre, je me précipite sur mon verre de whisky. j'avale le contenu de celui-ci en une seule gorgée.
Ma gorge se met à picoter, une toux sèche s'empare de moi. J'ai du mal à respirer, il faut vraiment que je sorte prendre un peu d'air dehors...
Agacée, il se rue sur un thermos----que je n'avais d'ailleurs pas aperçu en arrivant---- et verse de l'eau dans mon verre. Je la bois instantanément et ma gorge se réhydrate aussitôt.
------------------ Déjà, on ne meurt pas dans mon bureau, OK ?
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