Le temps semblait s'être arrêté. Nous étions tous bouleversés, effondrés, incapable de bouger, de réagir normalement. Quelque chose s'était écroulée à l'intérieur de mon être. Toute ma vie, tout simplement.

Je regardais autour de moi, Ténébris avait le visage enfouie contre le torse musculeux de Razzia qui regardait dans le vide. Et Jadina et Danaël, et bien ... Ils étaient en train de ... Bon, vous avez compris, ils étaient VRAIMENT très proches. Je détournai le regard, pensant que mon ami allait m'en vouloir si je continuai à me rincer l'œil. Shimy, quant à elle avait le crâne en appuie contre le mur et ses bras entourant ses genoux. Je déglutis, elle ne semblait pas dans son assiette, malgré se qu'elle voulait bien faire croire. Je m'approchai doucement et murmurai, d'une voix suave :

-Tu tiens le choc ?

Je regrettai immédiatement mon choix de mots, bien-sûr que non, comment pourrait-elle bien se sentir après se que l'on venait d'apprendre. Elle releva vivement le visage, me dévisagea avec une expression que je ne compris pas et finalement, répondit :

-J'essaie.

Je désignai d'un mouvement vague du menton, la place à côté d'elle et demandai :

-Je peux ?

Elle hocha la tête, s'en rien dire et je m'assis tout proche d'elle, nos épaules se touchant presque. Pendant quelques instants, aucuns de nous deux n'osa parler, puis, elle brisa le silence :

-Les choses vont changés maintenant ...

-Oui ... Je répondis simplement

-Pourquoi ... Commença-t-elle, mais la fin de sa phrase mourut au fond de sa gorge

-Oui ? Je l'encourageai, curieux de connaître la suite bien qu'une partie de moi, en avait peur

-Pourquoi cette femme tenait à nous le faire savoir ça ? Elle avait forcément une idée derrière la tête ...

J'accusais le coup, elle avait raison, ce n'était pas fini, il allait se passer quelque chose, bientôt. Mais quoi ? Qu'allons-nous devoir subir, cette fois ? Et dans quel but ? Je poussai un énorme soupir et mon crâne tapa contre le mur, je commençai vraiment à en avoir assez de toutes ses histoires.

-Maintenant, on se souvient de tout ...

-Oui, tout !

-Et ... Crois-moi, j'aurais préféré ne rien savoir !

-Comme nous tous.

Sur ces mots, sa tête se posa sur mon épaule dans un bruit mate et un petit soupir de notre part à tous les deux.