[Texte] Petit Jeu
Alors voilà, c'est un truc que je voulais faire depuis un moment mais j'avais un peu la flemme (oui, je sais, comme toujours), mais comme ce n'est pas vraiment une histoire alors je le mets ici, dans le fourre tout. J'ai essayé de réécrire à peu près la même scène mais de façon différente. Dites moi ce que vous en pensez ^^
.
Il était huit heures lorsque Jeremy ouvrit les yeux. Il s’étira tranquillement dans son lit, un petit sourire aux lèvres et sa main poussa accidentellement le réveil qui se retrouva par terre. Le soleil, haut dans le ciel, venait éclairer la petite pièce de ses joyeux rayons, comme pour s’assurer que chaque recoin reçoive le message du jour levant. La couverture ne tarda pas à se retrouver au sol quand, pensant déjà à tout ce qui embaumerait cette journée de dimanche, l’adolescent quitta son lit pour se précipiter dans la salle de bain. La toilette se fit sans encombre et après une inspection en bonne et du forme, il se jeta sauvagement sur son petit déjeuné. Son père leva brièvement les yeux de son journal, sa tasse de café contre les lèvres et sourit.
- Qu’est-ce qui vaut un tel empressement un dimanche matin ?
- Mathilde, sourit sa mère en s’installant à son tour à la table.
- Maman !
.
Le réveil explosa au sol avant même qu’il n’ait eut le temps de finir de sonner, répandant ses entrailles parmi les feuilles et vêtements qui jonchaient le sol. Le silence qui régnait se troubla alors d’un grognement, puis d’un autre tandis qu’une masse, sous les draps gigotait, faisant se mouvoir l’océan bleu des couvertures. Un pied s’échappa et les oreilles, comme cinq naufragés s’appuyèrent les uns sur les autres pour s’échapper. Leur brutale rencontre avec les éclats chauds du soleil les firent couler de nouveau tandis que le monstre aquatique grognait encore. Il se figea un instant avant de jaillir tel un boulet de canon et quitter la masse turquoise. La chose retrouva cependant très vite l’eau qui, par gouttes froides, se glissait sur son corps pâle aux taches rosées. Il se frotta le corps, la bouche, les longs poils noirs qui couvraient le sommet de son crane et observa son reflet dont il inspecta un moment les crocs. Satisfait, il se dirigea non moins lentement vers une autre pièce où deux aux êtres de son espèce se trouvaient.
- Qu’est-ce qui vaut un tel empressement un dimanche matin ? demanda le mâle en posant sur lui son regard azuré.
- Mathilde, répondit sa compagne.
- Maman !
.
Les yeux presque ouverts, Jeremy garda la tête dans l’oreiller. C’était un dimanche matin, il avait donc toutes les excuses du monde pour rester là. Même ses parents n’oseraient pas venir troubler son demi sommeil… n’est-ce pas ? Ou peut-être que si… Et puis merde, il allait rester là ! Il se fondit plus profondément dans les couvertures et ferma les yeux en soupirant. Il allait dormir. Toute la journée. Et il tuerait le premier qui tenterait de le sortir de là. Un son strident le fit sursauter et il jeta un regard menaçant au réveil une seconde avant que son poing ne le fasse brutalement tomber au sol. Il retrouva la douceur de ses couvertures et sourit de contentement. Ouais, il resterait là. Ses yeux papillonnèrent un instant et il se sentit prêt à retomber dans le sommeil. Mais rien. Il garda les yeux clos, pensant que cela l’aiderait, mais soupira au bout de quelques minutes, lassé de ce petit jeu de cache-cache avec le sommeil. Agacé il rejeta la couverture, les bras en croix sur son lit, mais la vive lueur du jour lui piqua les yeux et lui donna envie de se fondre de nouveau dans son cocon. Mais il ne parviendrait pas à se rendormir, se dit-il en se tournant pour fusiller la fenêtre du regard. Son ventre grogna férocement et sa gorge suivit pour montrer sa mauvaise humeur. Il resta cependant là, les yeux fixés sur le plafond, buté. Et puis une voix. « Alors on se voit dimanche matin ? ». Il écarquilla les yeux prêt à bondir, mais la flemme le rattrapa à peine eut-il le courage de relever la tête de l’oreiller. Pourquoi diable avait-il accepté de voir sa bien aimée un dimanche matin ? C’était le temps béni de la grasse matinée, un précieux moment de communion entre l’homme et son lit, un temps à ne point troubler de ses beaux yeux bruns pétillant et de sa chevelure claire qui flottait doucement au vent pour venir caresser la peau rougie de ses adorables petites joues tandis qu’elle déposait un timide baiser sur ses lèvres et… Il se redressa avec un soupire. Que ne ferait-il pas, pour elle ? Il espérait au moins qu’elle se rende compte du déchirant sacrifice qu’il faisait.
Un tour dans la salle de bain et une douche de déodorant plus tard, il rejoignit ses parents qui déjeunaient. Il s’installa parmi eux pour avaler en vitesse la nourriture, les yeux fixés sur l’horloge.
- Qu’est-ce qui vaut un tel empressement un dimanche matin ?
- Mathilde, devina la mère avec un sourire légèrement moqueur.
- Maman !
.
Il souffla avec langueur et s’étira, son regard aspiré par la splendeur matinale qui s’insinuait doucement dans sa chambre. Son bras se tendit et cogna par inadvertance le réveil qui s’écrasa au sol. La couverture se glissa en dessous son torse pour se faufiler entre ses cuisses, sinueuse, presque sensuelle. Ses doigts s’allongèrent sur ses paupières pour endiguer le flot discontinu de lumière qui s’infiltrait par la fenêtre. Il inspira profondément pour soupirer, un sourire aux lèvres. C’était dimanche matin. Un instant qu’il ne passait presque jamais de la même façon. Si certains appréciaient rester sous la couette ou se précipitaient pour remplir cette journée, lui préférait prendre son temps, observer le ciel et ses multiples nuances, tendre l’oreille pour percevoir ces sons si précieux que seule la campagne possédait et qui, lorsque vous preniez le temps de simplement les écouter, pouvaient faire jaillir en vous des émotions étranges et jamais ressenti dans n’importe quelle autre situation. C’était cette vie là qu’il chérissait. Loin de la ville, tout était plus calme, plus lent, plus en phase avec lui-même. C’était dimanche matin et il avait faim. Il se défit lentement de ses draps et essaya de retrouver ses chausses sans se baisser. Il réussit à mettre les pieds dessus mais les trouva inversées. Une fois chacune dans le bon sens, il se glissa hors de sa chambre pour se retrouver sous la douche. Ses paupières s’abaissèrent tandis qu’il laissait l’eau fraiche étendre ses tentacules sur lui pour l’enlacer, caressant chaque centimètre de sa peau pour y effacer toute trace de sa nuit. Elle s’infiltra dans ses cheveux, s’étendit sur ses yeux, pénétra son corps pour le faire soupirer de contentement encore et encore. Le front contre la paroi froide de la douche, il rouvrit les yeux, son souffle venant s’écraser contre la vitre. La serviette prit la relève, massant son crane avec une infinie douceur avant de se couler sur sa peau laiteuse pour en essuyer chaque goutte humide, appliquée jusque sur son intimité. Jeremy aperçu son reflet dans la glace, ses cheveux dans tous les sens, ses iris légèrement dilatés et ses joues que l’eau et les doux frottements de la pièce de tissu avaient rosies. Il s’habilla, toujours dans le même état d’esprit, se demandant ce qu’il ferait en ce jour. L’odeur du café que sa mère savait si bien faire l’attira jusque dans la salle à manger où ses parents discutaient, son père tenant le journal du jour à la main. Il s’installa et son regard sauta sur chaque pièce de nourriture qui s’étalait presque indécemment sur la table.
- Qu’est-ce qui vaut un tel empressement ? s’informa son père avec ironie.
- Dimanche matin.
Sa bouche était déjà trop occupée à lécher ses doigts qui avaient eu la malencontreuse chance de tomber sur du chocolat, pour s’appesantir sur la question. Il gémit de plaisir alors que le gout s’étendait sur son palais.
- Mathilde, soupira sa mère en s’asseyant.
Jeremy n’accorda aucun regard à sa sœur qui s’assit à ses côtés, trop occupé qu’il était à jouir de son petit déjeuné. Il savait par habitude que sa mère désapprouvait sa façon de s’habiller, d’où son ton agacé.
- Maman ! répondit la jeune fille à sa mère en lui faisant les gros yeux pour lui indiquer son téléphone qu’elle tenait contre son oreille.
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro