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+L+

-Lizéa reveille-toi, fit Sadan, penché au-dessus de moi.

J'ouvris péniblement les yeux et lui jetai un regard noir, moi qui dormais si bien... C'était rare de bien dormir ici.

-On va chasser, annonça-t-il de but en blanc.

-Quoi ? Mais on n'a pas d'arme !

-Si, l'arc qu'on a fabriqué l'autre jour, une petite collection de couteux et un filet. Mais je doute qu'un filet nous soit d'une grande utilité.

Je me redressai et m'appuyai sur mes coudes.

-Depêche-toi le gibier ne va pas nous attendre sagement dans les bois.

J'enfilai une veste et le suivis dans les bois. 

Nous marchâmes quelques minutes jusqu'à arriver dans une petite clairière qui surplombait la forêt. Sadan posa son sac contre un arbre et me tendit un arc et une flèche. 

-On va d'abord s'entrainer un peu, annonça-t-il. 

Je hochai la tête, attentive et curieuse de voir ce qu'il prévoyait comment entraînement. 

-Tu vois cet arbre là-bas ? demanda-t-il en me montrant un vieux chêne au tronc épais et droit à une dizaine de mètres de nous. On va commencer par lui, je veux que tu tires dans ce trou-là bas. 

Il pointa du doigt un petit espace où l'écorce avait été arrachée, il était large d'à peu près un mètre et haut d'une cinquantaine de centimètres. 

Je calai ma flèche contre la corde et tendis le bras, Sadan en profita pour se placer derrière moi et corriger ma posture. 

-Voilà, bien droite, le bras raide, fit-il  d'une voix calme que je ne lui connaissais pas. Respire bien, concentre-toi, tu vois là où tu veux tirer ? 

Je pris une grande inspiration et lâchai la corde d'un coup sec, elle vint frotter contre mon bras, protégé par la manche de ma veste. La flèche vint se planter au milieu de la cible improvisée. Je baissai mon arc et souris, fière de mon tir. 

-Tu de débrouilles bien, remarqua Sadan. On va peut-être directement passer au niveau supérieur alors. 

Il me rendit ma flèche et me montra un arbre un peu plus éloigné et plus fin. Il s'en approcha et gratta un bout d'écorce avec son poignard. La cible était aussi haute que la précédente mais cette fois elle était moins large. 

J'attendis qu'il revienne se placer derrière moi avant de bander mon arc. Je fermai un oeil et visai le centre de la cible, prenant à nouveau une longue inspiration je me focalisai sur on point fictif et lâchai la corde. La flèche partit se loger dans l'arbre avec un petit sifflement. J'avais bien visé, elle s'était plantée en plein milieu. 

-Pas mal du tout, commenta Sadan. Je vais devoir compliquer les choses. 

Il s'approcha d'un autre arbre à la même distance et gratta l'écorce pour former une cible plus petite, que je ne loupai toujours pas. 

Plus les heures défilaient et plus Sadan rétrécissait les cibles, les éloignant de plus en plus de moi pour me mettre en difficulté. 

Après plusieurs heures de tir sans presque jamais louper ma cible, Sadan décida qu'il était temps de passer à des cibles mouvantes. 

-Des cibles mouvantes ? m'étonnai-je. 

-Oui, des animaux, souffla-t-il avec sa mauvaise humeur habituelle qui avait visiblement repris le dessus. 

Il rangea ses affaires dans son sac et me mena dans un autre coin de la forêt un peu en contrebas . 

Je m'assis sur une petite butte de terre tandis qu'il préparait ses poignards et son arc. Une fois prêt il vint s'assoir à côté de moi. 

-Qu'est-ce qu'on fait maintenant ? m'enquis-je. 

-Maintenant on se tait et on attend. 

-On attend quoi ? 

-Le déluge, répondit-il d'un ton sarcastique. 

Je soupirai et me tus, il était vain de vouloir discuter avec Sadan quand il était de mauvaise humeur. Malheureusement cela arrivait très souvent. 

Après quelques minutes de silence pesant, Sadan se leva et s'accroupit derrière un petit buisson épais et me fit signe de le rejoindre. 

-Voilà un groupe de cerfs, les plus gros passeront en premier, n'essaye pas de leur tirer dessus tu les rateras et ils feront fuir tout le groupe. Attends que les plus petits arrivent après, je vais me rapprocher un peu et quand tu en tireras un je l'attraperai pour l'achever. Ça te va ? 

Je hochai la tête et fixai le premier cerf qui arriva en galopant tranquillement. 

Sadan s'éloigna doucement et silencieusement, il grimpa ensuite dans un arbre et me montra les jeunes cerfs qui se trouvaient derrière le groupe de puissants mâles. 

Je me positionnai et bandai mon arc, suivant un petit cerf du bout de ma flèche. Une fois le reste du groupe éloigné je lâchai la corde. La flèche partit rapidement et se planta en haut d'une patte arrière de l'animal. Il prit peur et s'enfuit sans que Sadan ait le temps de descendre l'attraper. 

-Putain ! Saloperie de cerf ! pesta Sadan en revenant vers moi. Vise près de la tête la prochaine fois, si le cerf bouge au moment où tu tirs tu toucheras au moins le flanc et il aura plus mal que si tu lui tires dans la jambe. 

-Désolée, m'excusai-je. 

-C'était un entrainement, on va tenter de chasser autre chose. Tu aimes le lapin ? 

*** 

Je me laissai tomber sur la pile de couverture qui me servait de matelas. 

-Pas un animal ! fulmina Sadan. Mais où ils ont bien pu passer ces saletés de lapins ? 

-Dans leur terrier ? dis-je. 

-Et il est où leur putain de terrier ! 

Il s'assit et jeta rageusement une pierre contre arbre en face de lui. 

-J'ai faim moi qu'est-ce qu'on va manger nous ? soupira-t-il. 

Je fouillai le sac où nous avions rangé le peu de nourriture que nous avions, sans grande surprise il était totalement vide. 

-Pourquoi ne pas retourner pêcher ? proposai-je. 

-Non il fera nuit dans moins de deux heures. On aura pas le temps d'y aller et de revenir, sans lampe torche en plus ça risque d'être difficile. 

-On n'a aucune lampe torche ? 

-Si on en a mais on n'a pas assez de piles pour tenir toute la soirée, il faudrait aller au village en... 

Il s'arrêta et fixa les toits des maisons qu'on pouvait apercevoir au loin. Il se leva brusquement et attrapa son sac en m'ordonnant vivement de me lever. 

-On descend au village, annonça-t-il. On va chercher à manger et des piles pour les lampes. 

Je mis mon sac sur mon dos et suivis Sadan qui marchait d'un pas rapide en direction de la forêt. 

-On doit se dépêcher pour être au village avant la tombée du jour, ils vont bientôt reprendre les recherches, expliqua-t-il en pressant encore le pas. 

En maintenant cette allure rapide, il nous fallut moins de trente minutes pour atteindre la première maison. nous entrâmes dans un petit bâtiment qui semblait être l'annexe de quelque chose. 

-C'est la sacristie de l'église, m'expliqua Sadan. Elle sert de garde manger pour les prêtres et les curés. Enfin il n'en reste plus qu'un maintenant, Wilson Kentis. Une véritable ordure, j'ai toujours su qu'il était tordu. 

Il s'approcha d'un placard et l'ouvrit, il en sortir une caisse entière de légumes et de fruits. Il en vida la moitié dans son sac sans se préoccuper de ce qu'il prenait. Puis il s'approcha d'une vieille commode en bois massif, il ouvrit le premier tiroir et me demanda de le rejoindre avec mon sac. Je l'ouvris et l'aidai à le remplir de piles et d'autres lampes qui se trouvaient également dans le tiroir. 

Des cris étouffés me firent sursauter.

-La nuit va tomber, fis-je remarquer. 

-On aura pas le temps de revenir au campement, c'est trop risqué, enfin pas maintenant du moins, on va attendre quelques heures. 

-Ici ? 

-Non surtout pas, Wilson va revenir d'une minutes à l'autre, on va aller à la forge. 

-La forge ? répetai-je. 

-Mon grand-père était forgeron, sa forge est abandonnée depuis des années mais elles est encore là et plus personne n'y entre, on ne sait jamais l'aura diabolique des Darkalan pourrait encore subsister et pourrait les maudire à jamais, fit-il d'un ton ironique. 

Il referma le tiroir et s'approcha de la fenêtre pour vérifier que la voix était libre. 

-En sortant on tourne directement à gauche et on court d'accord ? 

Je hochai le tête et m'approchai de la porte, prête à courir. 

Il ouvrit la porte et m'ordonna de sortir. Nous courûmes jusqu'à la petite forge désaffectée. Sadan me fit entrer et bloqua la porte derrière lui. 

Je m'adossai au mur et me laissai glisser pour m'assoir sur le sol poussiéreux. Sadan alluma une torche et la posa au sol. 

-Combien de temps on va attendre ? 

-Quelques heures, le temps qu'ils se soient séparés en plusieurs petits groupes, ils partent en gros groupe dans un premier temps et de séparent après. C'est plus facile de fuir trois personne que cinquante. 

Il s'assit à son tour et fit un rapide tour de la pièce du regard. 

-Cet endroit n'a pas changé depuis la dernière fois que je suis venu, remarqua-t-il. 

-Ça remonte à combien de temps ? 

-Deux ans je dirais, un peu avant que Wilson ne fasse exécuter mon grand-père en fait. Après ça on n'a pas tellement eu le temps de flâner ici, je devais aider mon père pour pas mal de choses. On était que tous les deux donc il y avait forcément plus de travail, et Wilson menaçait de nous tuer tous les jours, alors il fallait toujours se préparer au pire, barricader la maison, fortifier le tunnel, entasser pleins de choses dans la réserve de l'atelier de mon père. 

-Il y avait beaucoup de monde dans ta famille avant qu'il ne reste que toi et ton père ? 

-Assez oui. 

Il émit un petit rire et se tut, fixant ses pieds et soupirant lourdement. 

Les minutes défilèrent sans que qu'aucun de nous ne dise un mot, seuls les hurlements des villageois au dehors brisaient le silence. De temps en temps Sadan se levait, jetait un coup d'oeil par la fenêtre et revenait se rassoir en secouant la tête pour signifier que nous devions encore rester cachés. 

Je me surpris à repenser à mon frère. Les moments de calme étaient devenus rares et nous étions tellement occupés à fuir les villageois enragés et à survivre que nous n'avions même plus le temps de réfléchir à autre chose que cette maudite vallée qui nous retenait dans son piège. 

Les choses auraient pu être différentes si Sadan était arrivé avant que mon oncle ne tue Hal. Mon frère aurait été vivant, je n'aurais pas été sans famille. Mais Sadan aussi était seul, comme moi. Nous étions deux orphelins pris au piège dans un village de fous. Deux pauvres orphelins qui devaient leur survie à quelques poissons et trois couvertures. 

Il y avait forcément une sortie, un moyen de s'échapper et d'être libres pour toujours, sans avoir à nous soucier de fuir encore et encore. Sadan connaissait cette vallée comme sa poche, il connaissait forcément un moyen de sortir d'ici. Peut-être qu'il y réfléchissait activement, peut-être que c'était cette question qui le maintenait éveillé la nuit et qui le faisait se tourner dans tous les sens jusqu'à tomber d'épuisement. Et peut-être que c'était cette idée qui le le réveillait aux aurores tous les matins et qui le rendait si désagréable. Mais qu'en savais-je ? Sadan ne parlait presque pas, il passait son temps à réfléchir et tuer. Il refoulait son humanité pour se donner le courage de survire. Et peut-être que ce courage il essayait de me le transmettre quand il m'apprenait à chasser et à pêcher. C'était peut-être ce courage qui le rendait si rapide et si fort. Tout était dans la tête, tout le courage résultait de la confiance qu'on avait en ses capacités, et non pas de la force physique. C'était indéniablement ce que son père avait dû lui enseigner depuis son plus jeune âge. Il avait appris à se méfier de tout, à toujours être sur ses gardes et prêt à se défendre de n'importe quelle attaque contre n'importe quel ennemi. 

Dans son regard sombre, faiblement éclairé par la lueur de la torche, on pouvait deviner toute la haine qu'il portait contre le monde. Contre ce village qui voulait sa mort, contre cette vallée qui le retenait prisonnier et qui avait tué sa famille. Dans ces gestes précis et rapides on pouvait imaginer les heures entières passées à répéter les mêmes actions encore et encore jusqu'à ce qu'elles soient parfaites, pour réussir à les effectuer sans aucune hésitation. Parce que dans cette vallée plus que partout ailleurs, hésiter c'était mourir. 

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